C’est à quelques semaines du coup d’envoi des festivals d’été que nous avons eu l’opportunité de rencontrer l’équipe de DoorShan. Retournons 15 ans en arrière, dans un lieu qui leur est cher, au Pub d’Yvetôt, loin des projecteurs mais là où les souvenirs frappent ! Ce 27 mai dernier nous avons donc eu l’occasion d’en savoir plus sur Seb (guitariste), Yann (bassiste) et Quentin (vidéaste et runner).
Pozzo Live : Tout d’abord comment allez-vous ?
DoorShan : Eh bien nous ça va plutôt pas mal et toi Adèle ?
Pozzo Live : Ça va super, merci ! On se retrouve au Pub d’Yvetôt, un endroit où vous avez fait vos premiers concerts, qu’est-ce-que ça vous fait ?
Yann : Oui tout à fait ! Seb n’était pas encore là à l’époque. C’était complètement le bordel ce concert-là, je m’en souviens très bien. C’était avec l’ancienne équipe qui tenait le Pub, Thierry et Pascal. Les gens montaient sur le bar, c’était excellent.
Seb : Effectivement, je n’ai pas connu cette période, mais, n’empêche, ce concert de DoorShan était pour mon anniversaire ! C’était pour mes 40 ans. J’ai connu cette époque-là par procuration. Nous on a déjà joué au pub avec la nouvelle formation. C’était incroyable. De toute façon, à chaque fois qu’on joue ou vient ici on passe un super moment. On connaît bien le lieu, on connaît bien la ville, c’est toujours un vrai plaisir.
Yann : Et on est aussi des piliers du bar.
Seb : Oui aussi, d’ailleurs on salue tous les piliers de bar, on ne dira pas leurs noms, mais ils se reconnaîtront.
Pozzo Live : Vous êtes un peu nostalgique ?
Yann : Nostalgique, oui, car personnellement c’était mon adolescence.
Seb : Ouais carrément car ça fait quand même 25 ans que je connais Yvetôt !
Pozzo Live : Pouvez-vous vous présenter et présenter le projet DoorShan et son évolution ?
Yann : DoorShan, ça date de 2010. Il y a eu une première formation avec des mecs avec qui ça s’était très bien passé, mais quelques-uns ont voulu faire d’autres choses. Dont Romain, notre ancien leader qui a voulu faire sa carrière solo en français pour faire du hip-hop. Quelque part on s’est un peu retrouvé comme des cons, mais on n’a pas voulu lâcher l’affaire car on était en train d’enregistrer un deuxième album. On a donc conservé nos compos, et trouvé d’autres musiciens. Nous avons donc sorti notre deuxième album et au même moment on a pris notre deuxième fessée : le Covid. Le nouvel arrivant est donc passé à autre chose et est parti aussi. On a donc notre formation actuelle depuis 2020, avec mon beau frère Seb qui s’est marié avec ma sœur.
Seb : Là je vais prendre le relais pour raconter le truc. Ce qui s’est passé pour être très précis, c’est que Yann, à un Noël, me dit “Je suis pas bien, on est dans une mauvaise situation, notre guitariste est parti”. L’alcool aidant, je lui ai dit gentiment, “si tu veux je le remplace”, ce dont je ne me souvenais absolument pas le lendemain. Donc Yann me rappelle pour me demander “C’est toujours ok pour faire la gratte dans le groupe?” car il y avait un concert deux semaines après. Du coup j’ai accepté, mais c’était pas prévu pour moi de rester. On s’était tellement amusé que, je fais maintenant partie du groupe. J’ai donc lâché, à terme, l’autre groupe de métal que j’avais à côté qui était vraiment pas mal. Mais on s’amuse tellement que DoorShan a eu mon coeur.
Quentin : Moi je suis vidéaste, on s’amuse à dire que je fais aussi leur sécurité. Deux titres sont sortis sur YouTube, Lights in the Dark et Insane dont j’ai fait le montage. Les vidéos, elles, viennent de Shaka Ponk qui nous ont gracieusement donné ces vidéos. Mon rôle dans DoorShan est de faire leurs teasers, les shorts, afin d’avoir du dynamisme et que le public soit conquis.
Seb : Il est humble, il ne fait pas que ça. Il charge et décharge notre matériel, il conduit, il fait tout ! Il nous abreuve aussi !
Quentin : Oui ce soir je les ai abreuvés pour l’interview, en tout bien, tout honneur, avec bienveillance.
Seb : Et on l’aime ! Il fait le travail de l’ombre, il a un rôle très important dans notre équipe.
Pozzo Live : Pouvez-vous nous parler de l’arrivée de Burnie dans votre groupe ?
Seb : Alors, Burnie. Elle a fait notre première partie au 3 pièces (bar-concert incontournable de Rouen). On s’est rencontrés comme ça. Quand notre chanteur est parti, on s’est dit “il nous faut vraiment un renouveau, il faut qu’on fasse quelque chose de différent. J’ai toujours rêvé d’avoir une chanteuse dans un groupe, et on a trouvé Burnie. C’est même pas une chanteuse ! C’est beaucoup plus que ça : une front-girl. Un mélange entre Marilyn Manson et Cindy Lauper on va dire. Ça nous correspond carrément, et on l’adore humainement. Aujourd’hui DoorShan c’est une vraie famille qu’on a construit. Je n’ai jamais connu ça dans un groupe auparavant. Le côté humain est vraiment important quoi.
Pozzo Live : Quelles sont vos inspirations ?
Yann : On a tous quand même plus de 40 ans avec des enfants. Nos inspirations viennent des 90’s. Pour notre Release Party on a fait une reprise de Rage Against The Machine par exemple. Burnie a des inspirations Peachy. Nous c’est surtout de la fusion néo-métal.
Seb : Burnie est très influencée par les Rolling Stones. Elle est folle d’eux. Moi c’est plutôt Bring Me The Horizon, Fear Factory, Machine Head, Skindred, Architects. Surtout des groupes de la scène métal. J’ai eu que des groupes de métal auparavant. Dans le DoorShan d’avant, il y avait un petit côté pop, Beatles un petit peu, qu’on n’a plus du tout aujourd’hui. Maintenant on a un côté punk/métal/électro.
Yann : En même temps je n’imagine pas Burnie chanter du Beatles. Et le côté électro c’est plus de la French Touch à la Daft Punk et à la Synapson.
Seb : On a beaucoup un côté Wargasm également.
Pozzo Live : Vous avez tourné en première partie de Shaka Ponk pour leur dernière tournée, pouvez vous nous parler de cette opportunité ?
Seb : Alors déjà, faire la première partie de Shaka Ponk c’était une chance énorme. On a halluciné de l’accueil que le groupe lui-même nous a fait. Le public de Shaka nous a transporté et nous a fait vivre le plus beau moment de ma vie artistique.
Yann : La tournée des premières parties était normalement bouclée, mais il y a eu un désistement. On avait proposé le projet en parallèle, mais trop tard. Ils ont quand même trouvé notre projet super sérieux. On a été un peu cooptés car notre batteur c’est quand même le frangin de Mandris le bassiste de Shaka Ponk.
Seb : Oui, après comme nous disait Yannis, c’est que si ça ne leur avait pas plu ils n’auraient rien fait et ne nous auraient pas pris. Steve par exemple a une fille qui ne fait qu’écouter DoorShan, il n’en peut plus d’entendre DoorShan. On passe des soirées ensemble qui sont dingues…
Yann : On a encore contact avec eux car Mandris est un peu notre coach scénique. On espère que Steve pourra faire partie de la deuxième partie de notre album… Il y a des chances.
Seb : C’est fou car tout ça n’était pas prévu encore une fois. On cherchait un batteur à une époque et on est tombé sur Yannis qui a un jeu très particulier avec des machines très particulières. Il nous parlait beaucoup de Shaka Ponk et on ne comprenait pas spécialement pourquoi. Un moment, il nous a annoncé “ouais, c’est mes frangins”, on est un peu tombé des nues. Ensuite on s’est vu en barbecue avec Mandris, en faisant des jeux d’apéro au soleil en été, et ça a vraiment matché. La vie c’est des rencontres.
Pozzo Live : Dernièrement vous avez sorti votre clip InSane dont on parlait tout à l’heure qui se déroule sur cette tournée ! On voit bien que le public est bien rentré dans le jeu de Doorshan !
Seb : Personne ne nous connaissait. Les gars de Shaka Ponk sont venus nous voir à la fin du concert en nous disant “les gars, ce que vous avez fait c’était juste dingue”, en nous disant qu’ils avaient rarement vu un groupe mettre autant d’ambiance en première partie. Donc bien sûr, ça nous touche particulièrement. Ils sont d’ailleurs de supers bons conseils.
Pozzo Live : Vous êtes sûrement leur relève.
Seb : On aimerait ! On aimerait avoir le même public que Shaka Ponk. Nous on est preneur s’ils nous donnent le flambeau. Le public de Shaka Ponk nous correspond, on s’en est vraiment rendu compte à Grenoble. On a halluciné. Quand on a demandé aux gens de nous suivre sur des circle pit géant ou autre ils y sont allés direct. C’était un truc de fou pour nous que l’on n’avait jamais connu jusqu’ici. On leur a demandé d’illuminer la salle avec leur téléphone, quand on a vu l’ampleur on s’est dit “il se passe vraiment quelque chose”. C’était magique.
Yann : Pas sûr qu’on ait le même accueil pour le off du Hellfest mais on l’espère. On va essayer.
Pozzo Live : Etant donné que Shaka Ponk a fait le Hellfest l’an dernier, il y a de grandes chances que ça prenne aussi !
Seb : Oui surtout qu’ils ont cartonné ! On verra si le public nous suit aussi. On adorerait. Et on adorerait aussi être la relève de Shaka Ponk, ça serait un honneur.
Pozzo Live : Donc on vous retrouvera au Off du Hellfest, cette nouvelle a dû vous faire drôle également ! [interview faite en mai]
Seb : Ah ça c’est clair qu’on le prend plutôt bien de faire le Off du Hellfest. Ça a été une surprise pour nous. On a des gens qui gravitent autour du groupe aujourd’hui. On a notamment Smelly Prod. M&O Office nous fait aussi de la promotion…
Yann : C’est grâce à notre nouveau label en fait qu’on va jouer au Hellfest Off.
Seb : On pense que ce sont de bonnes personnes pour nous faire avancer dans notre délire. DoorShan est un délire, c’est quelque chose d’improbable finalement. On a Pierrick au son, Olivier aux lumières, on est très bien entouré et ça nous aide.
Yann : Le Hellfest Off c’est aussi un désistement d’ailleurs !
Seb : Ouais en fait on est des rapaces [rire] . On profite des désistements.
Pozzo Live : Vous allez sortir votre clip “Dans Mes Ears” le 10 juin prochain, pouvez vous nous en parler ? [clip sorti entre temps de la parution de l’interview]
Seb : Tout ce qu’on peut dire c’est que notre audition n’est pas prête pour ce clip qui va être une pure dinguerie de ouf total.
Yann : Qu’on n’a nous même pas encore vu [rire].
Seb : Le clip a été réalisé par Les Maan, qui a toujours été sur la création de nos clips. Mais là, on est vraiment monté d’un cran, et je pense qu’il y a de très grosses surprises qui vont arriver. On a 150 figurants dans le clip, Tom Cruise n’a qu’à bien se tenir. On a fait sauter Burnie d’un avion deux fois en parachute. Il y a eu un gros travail sur la scénographie, au niveau de tout : des fringues, du maquillage… C’est un truc de psychopathe ! Quand on a fait notre release, on a vu pas mal de figurants refaire la chorégraphie du circle pit, c’était rigolo. Si vous lisez ces lignes, n’hésitez pas à partager ce clip qui est une grande fierté pour nous !
Pozzo Live : Avez-vous des anecdotes de concert ?
Seb : Dernièrement on a notre batteur, donc Yannis, qui avait un petit problème intestinal pendant le set. Il a fait bonne figure : on est fier de toi Yannis tu nous as vraiment fait honneur !
Yann : On avait mis un cendrier à côté de lui pour vomir au cas où… Sinon une autre anecdote. On était en concert à Evreux, c’était l’un de nos premiers concerts avec Burnie. Notre chanteuse est également professeur d’anglais donc c’était après ses cours, en fin d’année. Et justement, puisque c’était la fin d’année scolaire, elle n’a pas arrêté de faire du foot avec ses élèves. Ensuite, on fait un concert, le concert se passe très bien, sauf qu’elle ne mange pas trop. On se dit “bon on va faire un rappel” lorsque personne ne nous le demande. On commence le morceau de rappel : tout le monde s’en fout. Et là, elle monte sur les échafaudages de lumière, je ne sais pas pourquoi…
Seb : En même temps Burnie elle casse des plafonds, des pieds de micros, elle casse tout cette meuf…
Yann : Elle monte sur les échafaudages, elle saute sur la scène, sauf qu’elle fait un malaise, elle se casse la tronche sur le sol, mais c’était des pavés !
Seb : Alors sous les pavés : la plage, mais sur les pavés : Burnie!
Yann : Donc concert avorté, pompiers, 3 points de sutures…
Seb : Elle pissait le sang et elle n’a même pas versé une larme. Moi j’aurais été au bout de ma vie. En fait, Burnie est comme ça. C’est à dire que là elle a fait deux sauts en parachute, moi je monte une échelle j’ai peur… Et elle, elle n’en a rien à foutre. On l’aime très fort notre Burnie.
Yann : C’est notre grand-mère, c’est la doyenne du groupe.
Pozzo Live : Si vous deviez faire une collaboration, ça serait laquelle ?
Yann : C’est marrant que tu en parles car justement pour notre partie d’album on aimerait faire un featuring en plus de Steve qui est aux arrangements au synthé chant. On est en train de prospecter, on ne sait pas encore qui on va choisir mais on y réfléchit pour la partie 2 qui arrive au mois de novembre. Frah ça serait fou.
Seb : On adore Shaka et ça nous manque. Personnellement je suis ultra fan. Je leur fais de gros bisous.
Pozzo Live : Quel est votre rêve le plus fou dans le monde de la musique ?
Seb : Mon rêve le plus fou serait de vivre de la musique tout simplement. Aujourd’hui on a tous un métier, des occupations, de belles expériences au niveau de la musique… Mais aujourd’hui, j’aimerais vraiment ne faire que ça. C’est compliqué, on le sait bien, les places sont chères.
Yann : Moi c’est tout con, et ça s’est déjà produit. Ce serait de ne pas monter sur scène pour avoir à mettre en place tout notre matos et faire les soundcheck avec ma basse. J’aimerais que quelqu’un le fasse à ma place comme pour les grands groupes. J’y ai eu le droit avec mon ancien groupe, et ce connard m’a débranché [rire]. Du coup premier morceau j’avais pas de son.
Seb : Oui mais qui installe ton matériel aujourd’hui ?
Yann : C’est vrai, aujourd’hui j’ai Mandris qui le fait. Il n’est pas trop mal… Il n’est pas cher… Ca fait l’affaire. [rire]
Seb : Disons que quand il boit, il est moins efficace. Mais même bourré il arrive à te mettre du son au moins. On l’adore, on lui fait aussi des gros bisous. [rire]
Pozzo Live : Quelle est votre dernière découverte musicale ?
Yann : Vivre la french touch : LANDMVRKS ! Le chanteur est incroyable, il fait des voix de ouf. Il est très fort. Et je trouve qu’ils prennent le même chemin que Gojira, ça s’exporte à mort et c’est mérité.
Seb : Et les musiciens derrière sont juste incroyables ! Personnellement je reste sur Wargasm qui est le dernier groupe que j’ai découvert, et je suis ultra fan. La chanteuse et le chanteur défoncent tout. Les riffs de guitare sont dingues… C’est ma cam quoi.
Pozzo Live : Quel(les) artiste(s) vous conseilleriez d’interviewer après vous ?
Seb : Orange Yeti ça pourrait être très cool, on les adore. Ça joue grave, ce sont des mecs incroyables. Ce sont des copains, ça vaudrait vraiment le coup de les avoir en interview.
Yann : Ils font plein de clips, c’est déjà leur troisième album, ils restent toujours motivés. Je te recommanderai aussi Emcee Agora, il fait du hip hop et vient d’Evreux. C’est un pote de Mandris.
Seb : Aller, aussi mon ancien groupe qui maintenant s’appelle Karma, je pense qu’ils vont vachement faire parler d’eux prochainement… Il faut les suivre ! Et si vous les suivez, on se verra automatiquement là-bas car j’irai les voir en concert.
Pozzo Live : Je vous remercie pour cette interview ! Avez-vous un dernier mot pour nos lecteurs ?
Yann : Bien sûr : Merci de faire vivre la scène française et la scène indépendante pour le rayonnement, on en a besoin ! Et merci aux acteurs à côté qui nous donnent de l’élan. Comme toi, qui se font chier à trouver des questions, qui se font chier à venir au Pub et à boire des coups avec nous. [rire]
Seb : On vous aime et supportez votre scène locale !
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’actualité de DoorShan c’est par ici. Vous pouvez également trouver notre Live Report d’un des concerts de Shaka Ponk ici.


























