Rock en Seine 2025 s’est achevé après 5 jours de festival, plus de 80 concerts et près de 150 000 spectateurs dans le Parc de Saint-Cloud, retour sur cette dernière édition.

Mercredi 20 août

Comme pour ses éditions précédentes, Rock en Seine 2025 a mis en place, cette année encore, une journée supplémentaire de festival le mercredi. Le festival accueillait en exclusivité française Lana Del Rey en 2024 et Billie Eilish en 2023. Cette année, le festival parisien s’offre le même luxe : l’exclusivité française de la star de la pop actuelle : Chappell Roan ! Une affiche encore une fois 100% féminine pour cette journée spéciale ! La main stage a entamé sa journée avec Luvcat. Une Sabrina Carpenter un peu grunge, venue tout droit de Liverpool. Un passage plutôt express mais qui distrait efficacement le public sous la pluie ! La jeune chanteuse cèdera sa place à Suki Waterhouse qui nous offre un show très pop à paillettes. La scène est jonchée de ballons irisés et bien que l’artiste ait beaucoup de titres mélancoliques à son actif, elle nous offre ses morceaux les plus dansants avec Johanna, Moves, OMG… Et se démarque surtout avec une cover de Don’t Look Back In Anger d’Oasis (sur la scène de Rock en Seine… c’est presque ironique !)

rock en seine 2025

Vient ensuite le tour du trio anglais London Grammar. Bien qu’étant seulement trois avec une mise scène plutôt statique, Hannah Reid et ses compères embarquent bien le public de Rock en Seine qui reprend avec plaisir les classiques Wasting My Young Years ou encore Lose Your Head. Le groupe anglais est toujours heureux de revenir en concert en France. En effet, la chanteuse confie que la France a été l’un des premiers pays à leur réserver un véritable accueil lors de leur tout premier album. Avec cette belle prestation, London Grammar nous le rend bien ! Il est malheureusement dommage que la voix si spéciale de la chanteuse soit ternie par des saturations de basse qui résonneront très fort dans le public tout au long du concert… Plus loin, sur la scène Horizons, le public du festival voit défiler les engagées Sofia Isella et THEA dans une ambiance incroyable !

rock en seine 2025

La nuit tombée, la pluie semble avoir définitivement stoppé. Il est l’heure d’accueillir la tête d’affiche tant attendue de ce Rock en Seine 2025 : Chappell Roan. Une scénographie grandeur nature où le décor d’un château est installé et remplit toute la scène ! Chappell Roan fait une entrée spectaculaire sur Super Graphic Ultra Modern Girl, suivi de l’incroyable Femininomenon. Il ne faut pas plus de deux morceaux pour que tout le public de la main stage bondisse et soit déjà transporté dans l’ambiance ! Le show s’enchaine et on ne voit pas les minutes défiler. La chanteuse enchaine les tubes, et nous avons le plaisir d’entendre en live la quasi intégralité de The Rise and Fall of a Midwest Princess, son premier album. Le public danse et reprend sans se faire prier tous les refrains. Mention spéciale pour le bridge de Good Luck, Babe! qui nous a fait vibrer tout au long de l’année 2024, ainsi que pour The Subway, le tout dernier single de la chanteuse que les pop-girlies du public connaissent déjà sur le bout des doigts. Chappell Roan alterne entre ses tubes dansants et ses balades (Coffee, Kaleidoscope, Picture You…). Bien que celle-ci n’ait que très peu d’interactions avec le public, les quelques mots exprimés sont touchants et laissent entrevoir sa gratitude envers ses fans. Le concert, qui était sans doute l’un des plus attendus de cette année 2025, s’achève sur la désormais mythique Pink Pony Club que les quelques 30,000 festivaliers reprennent en chœur. Frissons garantis ! Nous avons déjà hâte que Chappell Roan refasse un passage par la capitale !

rock en seine 2025

Chappell Roan – Photo : Louis Comar

 

Samedi 23 août

Ce week-end, le soleil est de la partie, prêt à passer une bonne journée, malgré le peu de spectateur en ce milieu d’après-midi. Nous commençons notre balade avec Slow Fiction sur la nouvelle scène Horizons. Leur rock indie/shoegaze enivrant emporte rapidement le public, entre ballade rock contemporaine et riffs plus garage. Malgré la poussière qui nous prend vite à la gorge toute la journée, nous rejoignons la scène Bosquet pour découvrir Pamela. Le duo electro rock, accompagné en live par un bassiste, démontre toute la puissance des sonorités propre aux anglais, rappelant les très bon Soulwax entre batterie, basse et son eletro. Pour un groupe qui a commencé les concerts il y a moins d’un an, on peut dire qu’ils savent y faire pour défendre leur musique et leur performance est de qualité. Leur prochaine date à Paris se passera au Trianon cet automne, une date qu’il ne faudra pas rater.

 

Direction la grande scène pour continuer à danser avec Dabeull et son live band très seventies. De la musique funk, au costume très rétro, nous nous retrouvons immergés dans l’univers du français à moustache. Les chanteuses et chanteurs qui l’accompagnent, les différents musiciens et les choristes forment un ensemble très vivant et dynamique qui ravissent les spectateurs curieux. Ils terminent avec une cover très funky de Maniac, chanté par une bonne partie du public. C’est le début de la soirée, on commence à voir plus de monde venu admirer la divine Jorja Smith sur la Grande Scène. Interprétant ces titres les plus connus Little Things, Blue Lights ou encore With You, devant des fans prêts à danser sur des rythmes soul/r&b.

 

La nuit est tombée, il est temps de retrouver Jamie XX sur la nouvelle scène Revolut (ex-Cascade pour les puristes). La foule s’amasse très vite avant le début de la performance musicale de l’artiste. Il commence par son tout dernier titre, Dream Night, musique douce qui monte crescendo pour une belle entrée en matière. Même si le light show n’est pas des plus travaillés (comparé à ce qui va suivre) l’ambiance est au rendez-vous, un vrai club à ciel ouvert pour danser. Entre les projections de festivaliers qui dansent sur les écrans, les flashs et les basses qui résonnent dans tout le parc, les titres s’enchaînent sans répit. Oliver Sim (ex-bassiste de The XX) débarque avec son micro en plein milieu de la foule pour accompagner Jamie sur son remix de GMT. On le voit sur l’écran danser avec le public et chanter sur ce featuring. Une belle surprise pour les fans.

 

Dernier show, et pas des moindre, puisque c’est le concert le plus attendu de la journée, Justice termine sa tournée à Rock en Seine ce soir. Pile à l’heure les deux artistes, ne perdent pas de temps et démarrent directement avec Genesis, faisant monter crescendo le son. Le light show est évidemment imbattable, mêlant strobo, projecteur mobiles et néons, de quoi en prendre littéralement pleins les yeux. Mais les oreilles aussi, le son est fort, très fort même et ce n’est pas pour nous déplaire, pour apprécier les basses sur Generator. Les mix sont travaillés encore et toujours à la perfection, lorsque la voix sur D.A.N.C.E se fait entendre, la foule commence à chanter par dessus sur les temps calmes. Grosse ambiance devant la grande scène, Justice sait comment nous parler à leur façon. Le live décolle quand Stress/Waters of Nazareth vient fendre l’obscurité avec des lumières rouges vives ajoutant un peu de tension à la performance. Evidemment, les fans connaissent le refrain par cœur et Justice baisse le son pour que les spectateurs fassent entendre leurs voix sur Audio, Video, Disco. Bref, Justice il faut le vivre pour savoir de quoi on parle, une chose est sûre, le duo français garde la place de la meilleure performance live de l’année (à chaque fois).

Dimanche 24 août

Quand Rock en Seine porte bien son nom (un jour sur cinq), le programme est plutôt intense et les fans du genre sont présents même déjà tôt pour suivre cette journée sous le soleil de Saint-Cloud. Il était évident pour nous d’être au rendez-vous pour nos étoiles montantes du rock français : Last Train. 10 après leur première fois au festival, les quatre copains sont émus devant la foule massée devant la scène Revolut. Leur fantastique et inimitable intro sur Home nous laisse sans voix, même si elle surprend toujours les non initiés la première fois quand les guitares se mettent à vibrer soudainement. Les titres s’enchaînent et ne se ressemblent pas, la foule chante et saute dès que cela est possible, alors que Jean-Noël s’apprête à marcher sur le public, guitare à la main. Ce n’est pas pour rien que les membres de Last Train sont les parrains du club “Première Seine” cette année. Leur performance du jour est la preuve qu’ils méritent tout ce qui leur arrive. D’ailleurs, Last Train nous annonce avec émotion leur prochaine date au Zénith de Paris en 2026. Leur set se termine avec The Big Picture que tout le monde reprend « and so much more« , le groupe laissant toute la place à la foule qui s’étend loin devant eux.

Direction la Grande Scène pour découvrir Wallows en live. Le groupe mené par le charismatique Dylan Minnette (qui est aussi acteur) attirent les jeunes fans. Leur musique est une digne relève de la brit pop (même s’ils sont américains) que l’on a connu. Le groupe joue, interagit bien avec le public avec des compos sympathiques très entraînantes que l’on découvre aujourd’hui. Rappelant facilement The Strokes, Arctic Monkeys, avec leur rythme dynamique. Puis, nous passons voir Stereophonics pour essayer d’entendre les tubes qui ont fait l’âge d’or des anglais dans les années 2000 (Have a Nice Day, Maybe Tomorrow, Dakota). Mais leurs derniers morceaux restent plus lent, le set est assez mou on dirait qu’il ne se passe plus grand chose. En même temps, Kneecap attise les fans et les curieux amassés en nombre devant la petite scène du Bosquet. Cela s’explique avec les polémiques qui entourent le groupe, la suppression des subventions du festival qui ont malgré tout maintenu la venue de irlandais, ainsi que leur propos pour la Palestine.

Notre cœur s’en va rejoindre Fontaines D.C, nouveau leader du rock indie. Autant vous dire que la majorité du festival est venu pour eux, en démontre les nombreux fans arborant fièrement le t-shirt du groupe. La foule est dense et très compacte, difficile de se faire une place parmi les spectateurs. Here’s the Thing lance les hostilités sous l’euphorie du public, qui chante, danse, pogote sur le refrain. La scéno est à l’image du dernier album, avec le cœur en fond. Fontaines D.C varie entre les nouveaux tubes et les anciens (Big, A Hero’s Death) faisant trembler le sol poussiéreux avec un Grian Chatten en forme, qui n’hésitera pas à s’avancer vers la foule pour être au plus près. Il dédicace Favourite à Kneecap pour montrer leur soutien, mêlé à des messages sur les écrans envers Gaza. Entre l’Irlande et la Palestine, la liberté est prônée. Le groupe termine sa belle prestation avec leur immense Starbuster, acclamé par le public conquis, chantant le refrain avec passion.

rock en seine 2025

Il semble que le rock de Queens of the Stone Age n’intéresse pas les plus jeunes, qui laissent la place au public venu voir la deuxième tête d’affiche du jour. Pourtant, leur prestation n’a jamais été aussi bonne à Rock en Seine, alors qu’ils signent leur énième passage au festival. Mené par un Josh Homme bien en forme, très joueur avec le reste du groupe et aussi avec le public, la prestation des américains a été grandiose. Non seulement, ça joue bien mais les parties improvisées sont bien ficelées, faisant durer les morceaux encore plus longtemps comme sur Time & Place. Le public semble conquis, on lit les sourires sur les visages de tous ceux qui reprennent No One Knows dès le début du set. Josh, clope aux lèvres, entament ces plus beaux accords, sur My God is the Sun. Un des moments calme du set arrive quand le piano est de sortie pour interpréter le sublime The Vampyre of Time and Memory avant de lancer le puissant Little Sister.

rock en seine 2025

Il présente le groupe et remercie les fans d’être toujours aussi présents, mais aussi toutes les personnes ayant travaillé avec eux sur leur EP Alive In The Catacombs à qui il dédicace Make It Chu. On nous offre un mashup très intéressant avec Miss You des Rolling Stones, avant de faire chanter tout le public seul sur le refrain. Josh en très bon performeur ira se balader sur la scène et s’asseoir au bord juste en face de la marée de chants. Un concert de Queens of the Stone Age ne peut évidemment pas se passer des deux derniers morceaux phares des américains, Go With The Flow, A Song For the Dead et son intro devenu grand classique dans l’histoire de la musique, clôturent une prestation éclatante, qui prouve que le rock est toujours présent à Rock en Seine…

 

Clap de fin pour ce Rock en Seine 2025 ! Rendez-vous l’été prochain pour voir ce que le festival nous réserve ! 

 

Rédaction : Audrey & Lory
Photo : Iléna, Suzanne et merci à Quentin pour son aide

Vous allez aimer !