Nous avons échangé avec Clem, guitariste de One Life All-In, de leur nouvel album. Le groupe franco-américain a publié Eye Of The Storm le 23 juin 2023.

Pozzo Live : À propos de votre dernier album eye of the storm. Est-ce que vous avez mis beaucoup de temps à l’écrire ? Avez-vous commencez il y a longtemps ? 

Clem : On n’a pas mis tant de temps à l’écrire, mais on a mis beaucoup de temps à l’enregistrer. Nous l’avons commencé, je dirais, en 2020 à peu près, un petit peu avant. On avait des morceaux déjà qui étaient composés et certains quasiment finalisés au moment de la sortie du précédent EP, Letter of forgiveness. Il y a des morceaux qu’on avait mis de côté, retravaillés un petit peu pour l’album, mais la composition a été assez rapide. Par contre, l’enregistrement a pris pas mal de temps. On a mis un peu plus de deux ans, je pense, pour enregistrer l’album au final.

On a commencé dans un studio à côté de la maison, puis on a fait les prises de sons là-bas. Et quand on est arrivé à la phase de mix, on n’arrivait pas à avoir le son qu’on souhaitait avoir. On n’avait pas un son assez tranchant, assez net, et du coup, on a passé pas mal de temps à refaire nous-mêmes le son. Donc on a  remixé l’album, on a récupéré les prises et on a remixé l’album chez nous.

Quand je dis nous, du coup, c’est plutôt moi, mais avec l’aide de Franck, on a pas mal bossé ensemble. Moi, à essayer d’apprendre et à faire les différents équaliseurs et compresseurs et comprendre comment ça marche. Et Franck à dire : » ça c’est plutôt comme ça, ça c’est trop fort, ça c’est pas assez fort, on va retravailler un petit peu tous les niveaux ». Donc on a passé pas mal de temps et, juste pour résumer un peu rapidement, on a passé presque un an à travailler avec le studio et un peu plus d’un an à faire, à reprendre nous-mêmes de zéro. Donc l’enregistrement a été assez long.

Pozzo Live : Je m’attendais à ce que tu me dises que c’était à cause des différents confinements, mais même pas. 

Clem : Non, parce qu’on travaille beaucoup de chez nous, même à la base, on travaille toujours comme ça, beaucoup à distance. Déjà, la contrainte qu’on a aujourd’hui, c’est que le chanteur habite à Cleveland aux États-Unis. Donc on a pris l’habitude de travailler comme ça à distance. On se retrouve avec Franck, le bassiste, qui joue de la basse dans One Life All-In et moi qui fais de la gratte. On se retrouve tous les deux, soit il m’envoie un morceau de son côté et moi je le remets un peu au propre, je fais une démo de mon côté, soit on se retrouve, on fait des sessions de travail d’une journée et puis on bosse ensemble et on va bouger des parties, on va faire les morceaux comme ça beaucoup.

Donc on fonctionnait comme ça et on a continué à fonctionner comme ça. Et je pense qu’on fonctionnera comme ça pour le prochain album aussi. Une fois qu’on a un morceau complet, on l’envoie à Don qui pose son chant. Et une fois que Don a posé son chant, on l’envoie au batteur qui nous donne son avis aussi sur le morceau. Il va donner les derniers détails, va peut-être retravailler des transitions. Puis il va retravailler des rythmes de batterie pour les rendre un peu plus groovy. Il va ensuite jouer sur l’enregistrement pour qu’on ait une démo qui soit quand même assez proche de la version qu’on enregistrera plus tard.

Pozzo Live : Quels sont les groupes que vous écoutez et qui vous inspirent ?

Clem : Tout le monde n’a pas les mêmes dans le groupe, ça dépend. Moi j’écoute quand même pas mal de punk rock, j’écoute quasiment que du hardcore et du punk rock. J’aime beaucoup beaucoup des groupes comme Good Riddance, Satanic Surfer, NOFX, il y en a plein. Il y en a trop pour tous les dire mais je vais dire Rancid aussi qui vient de sortir un album qui est vraiment bien. J’écoute aussi beaucoup de hardcore, des groupes des années 90 sur lesquels je reviens régulièrement beaucoup mais des groupes aussi un peu plus récents. J’écoute un peu tout, j’aime beaucoup la mélodie quand même en général et je trouve que c’est quelque chose qu’on retrouve beaucoup déjà dans le punk rock. C’est très très mélodique, c’est quelque chose que j’aime bien. Et même limite dans le hardcore, je préfère le hardcore un peu mélodique.

Il y en a plein, j’aime beaucoup Defeater aussi, un autre groupe de hardcore actuel. Même si ce n’est plus si actuel que ça maintenant, ça commence à être un peu ancien. J’aime beaucoup des groupes comme Verse. J’aime beaucoup des groupes qui proposent autre chose et qui ont un style d’écriture libre. Des groupes qui ne restent pas dans un style vraiment fermé. C’est ce que j’aime aussi dans le punk rock, c’est le côté libre, il n’y a pas une formule. Même si on a l’impression quand on écoute comme ça que c’est une formule ultra simple. Mais il n’y a pas de vraie formule.

Chaque groupe va avoir sa formule. Et chaque groupe apporte quelque chose de différent. Pennywise c’est un groupe de punk rock. NOFX en est un autre et c’est deux styles complètement différents. Satanic Surfer c’est encore un autre groupe de punk rock mais c’est encore complètement différent. Lagvagon c’est un autre style de punk rock encore complètement différent. Rancid c’est autre chose mais pourtant tout est du punk rock et avec une, chacun sa recette.

Mais vraiment j’aime ce côté là vraiment libre dans la manière de composer. Et c’est je pense quelque chose qu’on sent se mettre un pied à égalité avec ces groupes là. Mais en tous les cas c’est ce qu’on essaie de faire, d’avoir quelque chose de libre. On se pose pas de limites on se dit on veut faire quelque chose on veut faire un morceau de punk on va le faire. Nous en avons un sur l’album, qui est Remind Me Again, un morceau très punk rock. On a un morceau un peu plus rock qui va rappeler les Beastie Boys, un groupe qu’on aime bien. Il y a un morceau un peu plus trash, on a un morceau un peu plus hardcore.

On a un peu tout ça mais on arrive à avoir je pense une touche qui fait qu’on nous reconnaît. On prend n’importe quel titre je pense qu’on reconnaît que c’est One Lie All-In. Aujourd’hui, en tous les cas, c’est ce qu’on essaie de faire et c’est ce qu’on aime faire.

Pozzo Live : Est-ce que vous avez déjà pu essayer votre album en live devant un public ? Où est-ce qu’on pourra vous applaudir prochainement ? 

Clem : Alors j’espère qu’on nous applaudira ça déjà. On a pu faire deux dates là récemment il y a deux semaines, on est parti jouer aux Etats-Unis. Nous avons fait Philadelphia et New York. Et ça fait du bien du coup de pouvoir jouer les morceaux qu’on a mis tant de temps à enregistrer. Pouvoir les jouer en vrai sur scène, ça fait du bien. Certains morceaux on se rend compte qu’ils rendent mieux que d’autres. Certains où on est plus à l’aise que d’autres. D’autres morceaux peut-être qu’on éliminera après, qui sont peut-être un peu pas adaptés pour la scène. Des morceaux vont bien pour un album mais quand tu les joues sur scène …

Après avoir c’est peut-être un travail à faire aussi au niveau de la setlist, on verra mais oui en tous les cas on a eu ça. On projette aussi de repartir quelques jours aux Etats-Unis en novembre. On a déjà des dates qui sont qui sont calées quasiment mais on n’a pas tout encore complètement calé. Mais on espère pouvoir le faire et en janvier ou février 2024. On espère pouvoir refaire quelques dates en Europe aussi, on travaille dessus pour le moment rien de calé. Nous avons des on a déjà des pistes, on a déjà des propositions.

Normalement 2023, fin 2023 et début 2024 on devrait jouer un petit peu.  C’est un peu .. je voulais dire la consécration c’est un peu un peu fort comme mot. Mais c’est l’aboutissement plus que la consécration, le fait de pouvoir aller jouer des morceaux live, de retrouver tes copains sur scène. C’est autre chose que d’être chacun derrière son instrument chez soi ou même en studio à enregistrer. Le fait d’être sur scène, de créer quelque chose ensemble et de vraiment le jouer ensemble. C’est quelque chose que c’est pour ça qu’on fait de la musique.

Pozzo Live : Parlons un peu de la pochette de votre album qui est vraiment jolie. D’où vient-elle ?

Clem : Alors elle nous vient d’un illustrateur français qui s’appelle Aurélien Polis. Il fait beaucoup d’illustrations de livres, principalement de la science fiction, qui est un genre que j’aime beaucoup lire. Notamment de toute une collection qui est chez Le Bélial et s’appelle l’Heure-Lumière. Il a plein de pochettes, je crois qu’il doit y avoir une trentaine de volumes. Et il fait toutes ces pochettes là et je trouve que les pochettes sont vraiment super belles.

Il y en a d’autres qui sont sortis récemment, mais il a fait d’autres illustrations pour d’autres livres. Par exemple il a fait des illustrations pour Dune, la réédition de Dune. J’aime beaucoup son travail, j’ai proposé aux autres membres du groupe, en disant voilà ce qu’il fait. « J’aime bien son style, est-ce que ça vous dit qu’on le contacte pour lui demander de faire une pochette pour notre album ? » Et ils ont dit qu’ils aiment bien le style aussi.

Donc on a juste donné quelques lignes directrices. On lui a dit qu’on aimerait faire ça, le titre de l’album s’appellera Eye of the Storm. On a résumé un petit peu le texte. Nous lui avons envoyé le morceau aussi, donc il s’est inspiré de tout ça. Il nous a proposé cette pochette là. Moi j’ai tout de suite beaucoup aimé, les autres aussi ont bien aimé l’idée. On a eu quelques petites retouches à faire, et vraiment c’était super.

Honnêtement travailler avec lui, moi ça me fait plaisir parce que c’est quelqu’un que j’aime bien, enfin j’aime bien son travail. Humainement je le connais pas plus que ça. Mais dans les échanges qu’on a eu par mail, c’est quelqu’un qui a toujours pris le temps de répondre. Il a pris en compte nos remarques, pris beaucoup de temps pour nous, on lui en a demandé beaucoup. Et rien que ça, ça fait plaisir, donc vraiment très content d’avoir travaillé avec lui.

Pozzo Live : On a un peu abordé le sujet, mais est-ce que vous avez une passion ou un hobbie hors de la musique ? 

Clem : Le mien c’est la lecture, j’aime beaucoup lire. J’aime bien regarder des séries ou la télé, enfin la télé non pas trop, mais des série, des films. Et puis sinon le reste du temps je m’occupe un peu de mes enfants. J’ai trois enfants et du coup je m’occupe de mes trois enfants qui apportent beaucoup de choses aussi et qui maintenant commencent à s’intéresser à la musique. Donc c’est intéressant aussi de pouvoir partager des moments autour de la musique avec eux

Pozzo Live : Est-ce que tes lectures et du coup les univers dans lesquels tu te plonges et que donc tu construis, t’inspire des ambiances et donc des mélodies qui après pourraient être utilisées dans la musique ?

Clem : Ouais, je pense que oui parce qu’à un moment, je composais beaucoup sur l’ordi. Et à chaque fois, les morceaux, quand je les construisais, j’avais en tête le livre que je lisais en même temps. J’avais des morceaux, quand il s’agit d’enregistrer ton morceau à la fin, tu dois lui trouver un nom quand tu dois enregistrer ton projet. Et je prenais le nom d’un bouquin que j’étais en train de lire à ce moment-là et je suis retombé, récemment surtout, sur des morceaux, des compos. Je me rappelais que j’avais enregistré des riffs que j’aimais bien et je cherchais et je retombe sur les noms de bouquins que je lisais à l’époque.

Et c’est marrant de voir que les morceaux ont quand même plus ou moins, ils ne sonnent pas pareil en fait. Des morceaux qui sont comme si j’étais à un moment dans un état d’esprit, peut-être parce que j’étais dans l’histoire que j’étais en train de lire du coup. C’est fait que le morceau a une ambiance un peu particulière. Je pense que c’est vrai, je pense qu’on retrouve un peu de ça.

Pozzo Live : Quel groupe ou artiste vous conseilleriez à Pozzo Live d’interviewer ensuite ? 

Clem :Dans les groupes français je pourrais te dire les autres groupes dans lesquels je joue. Mais ce ne serait pas très juste pour les autres. Sur Lyon, on a des groupes qui sont très sympas, des très bons groupes. On a la chance d’avoir une bonne scène à Lyon de plein de styles différents. Je vais en citer quelques-uns. Le nom où on passe pas mal en ce moment, c’est Kamizol K. Ils ont joué au Hellfest récemment, et au Plannerfest. C’est un festival à côté de chez nous. Ils sont très très bons. Sur scène ça sonne, sur CD ça sonne. On a un autre groupe à Lyon qui est très très bon, qui est Celeste. C’est un peu plus connu et qui est dans un autre registre un peu plus extrême.

Je pourrais dire un autre groupe de Lyon qui est très bien, que j’aime beaucoup aussi, c’est Amsterdam Red Light District. On voit aussi qu’ils avaient joué au Hellfest et je pense qu’ils ont pas mal de choses intéressantes à dire aussi, à partager. On a des groupes un peu plus éloignés, à Grenoble, je pourrais en dire plein en fait. Je vais terminer sur celui-là, c’est Eight Sins. Ce groupe pourrait être intéressant parce qu’ils vont sortir un album prochainement. Je crois que c’est en octobre, je me rappelle plus de la date exacte. Donc si tu dois interviewer quelqu’un ça peut être eux. Je dirais ouais Kamizol K ou Eight Sins.

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