Nous avons eu l’opportunité d’échanger avec le batteur de Praetor, à l’occasion de la sortie de leur album éponyme. Retour sur cet échange.

Pozzo Live : Votre premier album vient de sortir. Vous vous êtes formés récemment, même si c’est déjà depuis 2019. Avez-vous pris le temps de trouver votre rythme ?

Alex : Ah non, absolument pas. En gros, on devait jouer notre premier concert lors du premier confinement. Cela veut dire que neuf morceaux était déjà comme tu peux les entendre sur l’album, enfin quasiment. On a patienté, comme tout le monde. On a enregistré notre premier album après le confinement et donc l’attente s’est créée parce que le processus d’enregistrement est très long. La batterie s’est faite en une session, grosso modo mais la guitare et Noémie, cela nécessitait de revenir, de faire quatre morceaux par ci, par là parce que l’ingé son était extrêmement occupé. Et après Fabien, l’ingé qui a enregistré, mixé notre album a voulu prendre son temps. Il faisait un mix, il attendait, il partait sur un autre projet pour reposer ses oreilles puis il revenait dessus.

Tout le processus est un peu long, il est vrai mais ce qui a été le plus problématique, c’était tous les concerts reportés. On est franco-luxembourgeois et on voulait faire une release française et une luxembourgeoise. On voulait jouer à la Rockhal qui est la grosse salle luxembourgeoise et chez Paulette à Nancy, très connue dans les alentours. La première date que l’on pouvait avoir qui respectait cette semaine d’écart, c’était le 24 février. L’album était prêt en mars 2022. Il a donc fallu attendre tout ce temps parce que c’était le premier album. On a préféré attendre pour faire un gros truc et ne pas rater notre coup plutôt que de faire autrement.
C’est un gros soulagement de pouvoir le sortir vu qu’on a tellement attendu. T’as les gens qui te disent « Praetor, tu peux me faire écouter un truc ? » et tu dis « Nooooon ! » alors que t’as un truc sur ton téléphone. T’as envie de montrer à tout le monde, évidement. Ça a été une longue attente.

Pozzo Live : Votre premier album est éponyme à votre nom : « Praetor ». Pourquoi ce nom ?

Alex : Cela vient d’un jeu de société. Tout simplement. On cherchait un mot en -or qui parle à tout le monde et qui permettait aux gens de savoir à quoi s’attendre en nous écoutant. Du coup, on ne trouvait pas spécialement et on s’est retrouvés à jouer à ce jeu de société. Déjà, le jeu est trop bien. « Praetor », en plus, ça sonne. On a regardé ce que ça voulait dire sur Wikipédia et ça marchait. Voilà !

Pozzo Live : J’adore cette explication ! Comment vous êtes-vous organisés pour l’écriture ? Y a-t-il une tête pensante ou vous y êtes-vous mis à plusieurs ?

Alex : Alors, il y a deux processus. Sur le premier album, c’est majoritairement Noémie. Il y a sept morceaux d’elle. Et trois morceaux d’Hugo, le chanteur-guitariste. Le processus n’est pas le même. Avec Noémie, on habite Nancy tous les deux. Elle avait un, deux, trois riffs, elle vient en salle de répétition, et donc moi le batteur et on bosse ensemble. On essaie de faire une structure etc. Je lui envoie une batterie tel que je l’ai pensé, elle met sa gratte dessus, on écoute si ça rend bien, ok. Et après, les autres s’ajoutent dessus, le chant, la basse. On modifie des trucs, s’il faut. Tout le monde met sa patte s’il faut.
Hugo, c’est complètement différent. Lui, il vient avec un morceau qui est quasiment fini. Il a même des idées de batterie parfois que l’on négocie. Mais il a des idées de structure beaucoup plus précis d’un rendu final. Voilà les deux processus de composition que l’on a utilisé pour le premier album.

Pozzo Live : Quels sont vos groupes du quotidien et quelles sont vos inspis ?

Alex : Tu te doutes bien, me concernant, mon top 3, c’est Pantera, Megadeth, Metallica. Derrière, tu as Slayer, Sepultura. Ça, c’est la base commune. Après Noémie aime beaucoup les vieux groupes des années 70. Moi-même, j’aime beaucoup Jimi Hendrix, Led Zep, Ozzy, tous les trucs comme ça. Pour Hugo, il aura plus de trucs modernes des années 2000 comme Trivium. Il y en a qui m’échappe avec un batteur qui fait de gros roulements partout. Enfin bref mais j’aime beaucoup aussi. Moi je suis plus vieux donc je suis plus années 90. Seb, lui est plus branché Heavy Metal. Il aime bien Dio, Iron Maiden. Après on a la base commune.

Pozzo Live : C’est amusant que tu saches répondre pour tes comparses. La majorité répond pour eux et ne sait pas forcément pour les autres. C’est cool.

Alex : On se connaît depuis longtemps, on connaît nos goûts. On discute. Seb, c’est mon meilleur pote donc on joue dans quatre ou cinq groupes ensemble. Hugo, ça fait dix ans qu’on joue ensemble dans le Tribute Metallica. Noémie, je joue dans le Tribute Sepultura avec elle.

Pozzo Live : Vous êtes un groupe récent, avec l’arrivée de la pandémie. Cependant, vous avez déjà fait des prestations live. Est-ce que pendant l’écriture des morceaux, pas les premiers qui étaient prêts mais les suivants, vous vous êtes demandés « Et si on ne pouvait jamais jouer nos morceaux sur scène » ?

Alex : Honnêtement, je ne me suis jamais dit ça. Je suis très pessimiste concernant le futur. Les paroles de l’album vont d’ailleurs dans ce sens… Mais non, je ne me suis jamais dit ça. Je me suis certainement posé pleins de questions mais jamais que l’on ne pourrait jamais reprendre. D’ailleurs je pensais qu’après le premier confinement, on n’aurait plus parlé du Covid et que ce serait devenu quelque chose du passé. Mais non, je ne me suis jamais dit ça. Fallait que la vie revienne à un moment.

Pozzo Live : Vos titres sont chantés en anglais, c’est plus international. Est-ce que vous vous êtes posés la question de composer en français ou jamais ?

Alex : Non, la question ne se posera jamais. Moi, je n’aime pas le chant en français dans le style. Noémie non plus. Et de toute façon, notre chanteur-guitariste n’est pas français. Il parle français mais pas comme toi et moi, donc ça serait bizarre. Un gars qui maîtrise, pourquoi pas, tu fais des jeux de mots etc. Mais la question ne se posera pas, elle ne s’est pas posée. Je ne vais pas te faire tout l’historique de Praetor mais à un moment donné, j’avais cherché un guitariste-chanteur et dans mon annonce, il y avait « maîtrise de l’anglais à 100 % ».

Pozzo Live : Pour les plus experts, est-il possible de détailler ton set-up ?

Alex : Mon set-up de Batterie ? Je vais dire comment j’ai enregistré. Un Charley à gauche, comme la plupart des gens, un Tom de 10, de 12 et de 16. J’ai trois crash, une à gauche, deux à droite, une Ride comme la plupart des gens. Et une China. C’est un truc relativement classique. Et pardon, j’ai deux Splash devant moi. J’avais aussi un Charley à droite parce je fais des plans sur l’album avec un Charley à droite que je remplace, pas parce que je ne veux pas mais parce que c’est chiant en live par un Ride. Le plan est presque le même, à un petit détail près.

Voilà comment je joue même si ce n’est pas toujours comme ça en live parce que par exemple la semaine dernière, on a joué à Lille, le mec n’avait qu’un seul Top devant, j’ai joué avec un Tom. Ça me fait enlever les deux Splash donc moins d’effet, je ne fais donc pas les plans avec effets. Je m’arrange autrement et c’est tout. C’est globalement un truc standard. Par contre, je peux faire ce que je veux parce que j’ai une batterie avec deux grosses caisses et 6 Toms donc si je veux, je peux faire un mastodont et voilà, sachant que je suis fan de Lars Ulrich, avec deux Charley, une Ride, une China, quatre crash, quatre Tom devant, deux grosses caisses. Et là, t’es content. Mais bon, ça fait dix ans que je ne suis pas sorti comme ça et dans Praetor, il n’y a aucun intérêt à cela.

Pozzo Live : Parlons un peu de la pochette de votre album qui est vraiment superbe.

Alex : Merci.

Pozzo Live : D’où vient-elle ? Comment est-elle arrivée ?

Alex : Alors, je reviens sur le son. Tout à l’heure le processus. Et bien, on a laissé faire l’ingé son, on lui a donné carte blanche. Si cela ne nous avait pas plus, on lui aurait dit mais globalement, il a fait exactement ce qu’il voulait. On avait envie que le mec soit un cinquième membre du groupe. Et qu’il nous donne une identité. Par exemple, moi je n’aurais pas fait ce son de batterie, pour autant il est super ? Il y a des sons de caisse claire, mais je le laisse faire. Il a fait un travail impeccable et j’adore.

Et bien là, c’est pareil. Pour la pochette, on a donné les paroles à un gars. Un Brésilien qui s’appelle Gustavo et qui fait des pochettes notamment pour pas mal de grands noms. On lui a donné les paroles et il devait nous faire un truc. Tu as les paroles, tu essaies de faire sortir en pochette ce que tu as compris des paroles, sachant qu’il y a des trucs pas explicites.

On a eu un premier jet qui s’est retrouvé dans la page double. Tu as un visage qui tient un téléphone et qui est lié au téléphone ou alors le téléphone lui aspire son âme. Et après tu as la tête de mort qui est ce que tu vas devenir si tu restes sur ton téléphone. Et voilà c’était un peu le truc. On a préféré la tête de mort pour l’album. Même si c’était moins explicite par rapport aux paroles. Mais l’autre faisait un peu trop prog. Ca faisait un petit peu trop prog et comme le nom « Praetor », il faut que… Enfin, je ne sais pas si ça fait trash mais il faut toujours plus s’en approcher. C’est plutôt l’autre qui ne faisait pas assez trash et qui était un peu dérangeant.

Pozzo Live : Dernière question que je pose à tout le monde : quel groupe tu conseillerais à Pozzo Live d’interviewer la prochaine fois ?

Alex : Je ne sais pas, le mieux, c’est que tu ailles voir une scène locale. Disons Fusion Bomb. C’est un groupe de trash un petit peu cross-over luxembourgeois. On partage souvent l’affiche avec eux, d’ailleurs, c’est eux qui nous ont fait pour notre release party. J’aimerais bien tourner avec Fusion Bomb et Deficiency, c’est un groupe français, je ne sais pas si tu connais, de trash plutôt progressif avec un autre groupe. Ça ferait un super plateau de groupe trash.

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