Toxic Holocaust, c’est ce groupe de crossover thrash qui a commencé comme un one man band et est aujourd’hui une des références du mouvement. A sa tête : Joel Grind, qui cette année fête les 20 ans de Toxic Holocaust et qui nous a accordé quelques minutes de son temps pendant sa tournée avec Gwar, Sacred Reich et Against The Grain pour nous parler de son nouvel album : Primal Future 2019.

Pozzo Live : Salut Joel, ça va ?

Joel Grind : Très bien, on vient d’arriver au club après une longue route. Et toi ?

PL : Très bien aussi. Tu es en tournée avec Gwar, Sacred Reich et Against The Grain c’est ça ?

Joel : C’est ça !

PL : Et ça se passe comment ?

Joel : Oh c’est génial, mec ! C’est une longue tournée de deux mois, ça fait une semaine qu’on a commencé et c’est génial pour l’instant !

PL : Cool ! En plus en 2019 on fête les 20 ans de Toxic Holocaust, qu’est-ce que ça vous fait ?

Joel : C’est dingue ! C’est difficile de croire que c’est passé si vite ! J’avais pas l’impression que ça faisait 20 ans, tu sais ? Et j’avais pas réalisé que c’était les 20 ans avant que quelqu’un me dise « tu réalises que ça fait 20 ans, pas vrai ? » T’y penses pas toi-même quand tu fais que ça ! C’est plutôt choquant, mais c’est génial, mec ! D’être toujours capable de le faire !

PL : Votre nouvel album Primal Future: 2019 sort le 4 octobre, tu peux nous parler de sa création ?

Joel : Il a été créé en gros en l’espace de quelques années. Il y a eu un long moment entre l’album précédent et celui-ci. Et pendant ce temps j’ai créé une entreprise etc. Donc je faisais ce genre de trucs en écrivant des chansons par ci par là. Ça a pris plus ou moins 3 ans à écrire, mais c’était pas constamment à écrire, c’était par ci par là tu vois, quand j’avais le temps. On tournait toujours avec Toxic Holocaust, aussi. On était actifs, on était pas en pause, on était occupés par plein de choses. Et maintenant, nous y voilà ! On a enfin un nouvel album !

PL : A part tourner vous avez fait quoi pendant ce temps ?

Joel : J’ai lancé un studio d’enregistrement, j’ai enregistré, mixé et masterisé des groupes, j’étais très occupé à faire ça, donc c’est majoritairement ce que je faisais.

PL : J’ai vu que vous avez bossé avec Power Trip !

Joel : Ouais ! J’ai masterisé leur album et c’était un super album sur lequel travailler ! J’étais un grand fan de ce groupe avant cet album. En fait depuis leur premier je suis fan, donc c’était cool de bosser dessus !

PL : Il sonne super bien, en tout cas !

Joel : Merci !

PL : Les chansons sur votre nouvel album sont généralement plus longue que ce que vous jouez habituellement, pourquoi ce changement ?

Joel : Eh bien sur le précédent, j’ai trouvé que j’avais vraiment été dans l’extrême dans ce style. Dans le sens où les choses le plus court et précis possible. Chaque chanson fait environ deux minutes ou moins. Et pour celui-là je voulais faire un peu l’opposé pour essayer autre chose. Pour celui-là je voulais être plus élaboré au niveau des arrangements. C’est majoritairement pour ça. Je ne voulais pas refaire l’album précédent, je voulais quelque chose de différent.

PL : Il y a beaucoup de riffs entraînants dans cet album, comment les composez-vous ?

Joel : En gros je m’assois et quand je suis inspiré j’écris des trucs. J’enregistre beaucoup de riffs que je trouve comme ça au hasard. Et ce que je fais c’est que j’attends et que je réécoute ensuite, quand j’ai un regard frais dessus, et je choisis ceux qui je pense sont les meilleurs du tas. Et je construis généralement des chansons avec ceux-là.

PL : Votre voix sonne aussi différemment sur cet album !

Joel : Oui, j’ai essayé avec ma voix habituelle et ça ne sonnait pas bien avec le type de musique que c’était. C’est un style différent de riffs, et le rythme des chansons est un peu différent. Je voulais juste faire quelque chose, je veux pas dire power metal, mais un peu plus dans la sphère du heavy metal, plutôt que du thrash pur. Donc j’ai été influencé par des trucs comme Accept ou les trucs comme ça,  et tu sais je voulais quelque chose de différent de juste aboyer les paroles tout le temps. Je veux dire, ça sonne toujours comme moi, mais c’est un peu différent.

PL : Ouais, ça me rappelle un peu Venom !

Joel : Cool, ouais c’est une énorme influence pour moi.

PL : En parlant d’influences, quelles étaient vos inspirations principales, en faisant cet album post-apocalyptique ?

Joel : Des livres, des films et ce genre de choses ont été très importants pour moi, pour me mettre dans l’ambiance. Un genre de futur dystopien… Puis j’ai eu un genre d’étincelle, je voulais créer quelque chose moi-même, et j’ai un peu créé mon propre monde avec ça, disons. Un genre de futur dystopien que je trouvais plutôt cool. Je voyais un peu un film dans ma tête, en gros quand j’écrivais. J’essayer d’installer une certaine tonalité, et une ambiance pour l’album, et c’est de là que je suis parti.

PL : Est-ce que l’artwork est un personnage de ce futur dystopien ?

Joel : Le mec à l’avant est un peu le « chemical warlord » (rires), le mec se bat, un peu comme un personnage à la Mad Max, il se bat dans une désolation post-apocalyptique. Tu vois c’est un peu  comme un futur dystopien à la cyber punk.

PL : Vous avez fait à peu près tout seul sur cet album. Revenez-vous un peu aux bases, comme sur vos premiers albums ?

Joel : Ouais. En gros en 2013 j’ai sorti un album qui s’appelait Yellow Goat, et c’est un truc solo que j’ai fait, pas sous le nom de Toxic Holocaust. Et depuis cet album les gens me demandent constamment de faire un album de Toxic Holocaust comme ça, et je me suis dit qu’il n’y aurait pas de meilleur moment pour essayer ça que le 20ème anniversaire.

PL : Depuis le cycle d’album précédent vous êtes passé à la basse en live. Pourquoi ce changement ?

Joel : A l’origine, notre bassiste (qui est canadien) a dû retourner au Canada. Et quand il est parti, en gros, on avait notre batteur de l’autre côté du pays, et pour répéter ça avait plus de sens que son frère joue de la guitare et que je joue de la basse, juste parce que d’un point de vue logistique c’était plus facile pour eux de jammer ensemble et que je les rejoigne en plus. Je ne pouvais pas répéter beaucoup à 3000km (rires) donc ça avait plus de sens comme ça. Et aussi parce que c’est vraiment fun, et les groupes que j’ai écouté en grandissant sont des groupes de 3 personnes comme Sodom, Destruction, VenomMotörhead… Le chanteur est aussi le bassiste, et ça fait un peu comme eux !

PL : Vous serez en Europe bientôt avec Municipal Waste, que devrions-nous nous attendre à voir ?

Joel : Oh tu sais, ce que tu attendrais d’un groupe de thrash. Les mecs qui viennent au show savent que ça sera une soirée folle avec beaucoup de slams et de circle pits. Vous verrez beaucoup de ça, ça va être excellent !

PL : Jouerez-vous plusieurs chansons du nouvel album ?

Joel : Ouais on va probablement jouer Chemical Warlord et New World Beyond, et le reste sera en gros les préférées des fans. Des chansons qu’on a joué au fil des années et que les gens ont aimées.

PL : Malheureusement il n’y a pas de date française. Pensez-vous qu’on vous y verra bientôt ?

Joel : Ouais on jouera des trucs l’année prochaine. Donc on y sera sûrement l’année prochaine. on est en train de bosser sur le planning, mais on prévoit d’y jouer, oui.

PL : Avez-vous une anecdote de tournée que vous aimeriez nous partager ?

Joel : Hahaha, pas vraiment ! Il y en a eu quelques unes mais je les ai trop racontées. Mais cette tournée est fun parce qu’on tourne avec Gwar et ils ont ces pistolets à sperme vert de l’espace, et je rigolais là dessus la dernière fois qu’on a tourné avec Gwar. S’ils voient quelqu’un d’un des groupes dans le public, ils les visent et j’ai les cheveux blonds donc j’ai eu les cheveux rouges pendant cette tournée parce que je me faisais tout le temps tirer dessus avec !

PL : Quel serait ton Big 4 personnel de groupes de thrash metal moderne ?

Joel : Carrément Municipal Waste, Power Trip… Euh… Warbringer et Havok peut-être ? Je sais pas.

PL : Qu’est-ce qui t’inspire en ce moment ?

Joel : Je pense que ce qui m’inspire aujourd’hui, c’est de continuer. ça fait tellement longtemps que je fais ça, que ce qui m’inspire c’est de voir les fans qui continuent à aimer ça après autant de temps. Et les fans sont loyaux, c’est ce qui m’inspire. Je rencontre les gens et je tourne autour du monde, c’est cool !

PL : Quel groupe ou artiste devrions-nous interviewer ensuite selon toi ?

Joel : Take Offense sont vraiment cool, c’est un groupe que j’écoute pas mal maintenant ils sont un peu crossover thrash, vraiment cool !

PL : Enfin avez-vous un message à faire passer à vos fans français ?

Joel : Ouais j’apprécie beaucoup le support, on a joué des concerts cool à chaque fois là bas, le Motocultor, le Hellfest, et plein de concerts en club. On espère vous voir bientôt ! L’année prochaine normalement, on sait juste pas où et quand ! A bientôt !

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