Lors de cette édition du Motocultor, nous avons pu interviewer beaucoup d’artistes, et parmi eux, les génialissimes Get The Shot ! Le groupe de hardcore québécois à peine sorti de scène nous accueille dans ses loges pour un entretien à chaud avec Jean-Philippe Lagacé (chant) et Dany Roberge (basse).

Pozzo Live : Comment s’est passé le concert pour vous ?

Dany Roberge : Le concert s’est très bien passé, on y avait joué il y a trois ans. Aujourd’hui on a joué sur la scène principale, la Dave Mustage. On savait qu’on allait être bien reçus, que c’est un festival qui est génial. Et on se demandait « oh le dimanche midi après la pluie un dernier jour de festival » on savait pas trop à quoi s’attendre, et on a été agréablement renversés, agréablement surpris. On a reçu une dose de support et d’amour incroyable, j’ai passé un agréable moment.

PL : Votre concert de la dernière fois était culte !

Dany : Ouais il avait plu ! On avait vraiment hâte de revenir et on a apprécié l’invitation.

PL : Vous aimez la Bretagne ?

Dany : Oh oui, on y a joué souvent ! On a commencé dès nos premiers concerts. On y a tourné dès le départ. A Rennes, c’est des potes, Nantes dont je me souviens aussi…

PL : C’est pas dur de jouer si souvent en France en habitant au Québec ?

Dany : Non, l’accueil est toujours génial, et les français ne semblent pas se tanner de nos sales gueules !

Jean-Philippe Lagacé : Mais étonnamment quand même, dans nos débuts on a tourné énormément en France, dans nos premières tournées, mais depuis les deux dernières années on a fait quelques gros festivals, quelques dates, mais on est pas venus tant que ça depuis la sortie d’Infinite Punishment. Ce qui va changer cependant l’année prochaine puisqu’on vous a réservé une tournée strictement française. Aux alentours du printemps il faut s’attendre à quelque chose comme ça. On va vraiment prendre la peine de retourner dans les petits coins où on est allés auparavant.

Dany : On est vraiment allés jouer dans des toutes petites places, on a fait le tour au fil des années, surtout les trois premières années, 2013, 2014 et 2015, on en a fait je ne sais même plus combien… Des dizaines et des dizaines de spectacles en France. Les petits squats, les petites SMAC… On les as tous faits !

PL : C’est là où il y a les meilleures ambiances ! Vous préférez jouer dans les petites salles ou les gros festivals comme aujourd’hui ?

Dany : On considère que c’est important de garder ça. On apprécie de jouer dans les gros festivals, on joue avec beaucoup de monde, c’est des gros événements, c’est le « happening », c’est vraiment bien. Mais on apprécie avoir cette balance. Je crois que c’est important d’avoir cette proximité avec les gens et d’aller directement au cœur de leur maison.

PL : Vous avez un album de prévu bientôt ?

Dany : On est en train de finaliser la composition, on est en train de le sortir en 2020, on est même pas mal sûr que ça va sortir en 2020. On rentre en studio d’ici la fin d’année, on a un processus de composition qui est un peu plus long, on prend le temps d’essayer du nouveau son, de pas refaire le même album deux fois, donc on prend des chemins qu’on aurait pas nécessairement pris instinctivement pour essayer de se l’incorporer. Donc on prend le temps de bien faire les choses, et on devrait être capables de le livrer sous peu.

Jean-Philippe : Il faut assurément s’attendre à quelque chose de beaucoup plus heavy, de beaucoup plus pesant que ce que Get The Shot a fait par le passé. Faut vraiment s’attendre à du lourd !

PL : Du coup quel est votre processus de composition ?

Jean-Philippe : Généralement on travaille plutôt de manière très collective. C’est à dire que souvent on a Guy-Pierre qui est guitariste qui arrive avec des riffs, moi je suis un peu le chef d’orchestre. Donc c’est à dire que je prends des riffs, je les colle ensemble et je crée des chansons avec ça. Puis après souvent, on essaye ça en local, on rafistole tout ça un peu à notre sauce, puis c’est vraiment un travail qui est généré vraiment par la force puis la volonté de tout le monde dans le groupe, donc c’est pour ça que parfois ça demande un petit peu plus de temps. Puis ça demande un petit peu plus d’énergie aussi puis de patience quand on veut pas faire deux fois la même chanson. Parce que ça serait facile pour nous de faire exactement le même album qu’on a fait il y a deux ans. Ça serait super facile. Nous on veut pas faire ça. Moi j’ai une sainte horreur de faire deux fois le même album. Je veux quelque chose de différent à chaque fois. Quelque chose de nouveau à chaque fois, sans dénaturer le son, mais toujours au moins amener quelque chose de différent. Pour moi, ça, c’est fondamental.

PL : Et qu’est-ce qui vous inspire en ce moment ? En musique, en événements…

Jean-Philippe : Tu veux dire en général ? Dans la vie en général ou pour l’écriture ?

PL : Les deux ! 

Dany : Je crois que ce qui paraît sur nos albums, c’est qu’à l’époque on avait un son qui était plus punk, c’est ce qu’on écoutait, on était dans cette scène là, on a grandi dans cette scène-là dès le tout jeune âge donc ça paraissait sur les albums. Ensuite on s’est mis à discuter, on a vu qu’on écoutait que du thrash metal dans le van, on s’est dit on va essayer d’incorporer un peu de thash metal. Ensuite on est plongé dans le death, là on a tourné avec beaucoup de groupes beatdown. Donc c’est sûr que ces influences-là vont paraître. C’est inconscient, c’est même pas forcé, c’est juste qu’on était enveloppés dans une bulle. On va être le reflet de nos deux dernières années de tournée, de route. Ça c’est sûr que ça va paraître. Pour ce qui est ensuite de l’écriture, au niveau des concepts, des textes et artistiquement, je pense qu’on veut toujours aller vers le plus sombre possible, aller vers le plus lourd, le plus heavy possible. Puis là, c’est là que l’esprit de Jean-Philippe met un peu l’épaule à la roue.

PL : Vous avez un rituel avant de monter sur scène ?

Jean-Philippe : Pas vraiment je pense que tout le monde a un petit peu sa petite routine avant de monter sur le « stage ». Moi je suis le gars qui s’isole avant d’aller sur scène, me réchauffer la voix surtout. Mais sinon rien de plus mystique que ça.

Dany : Puis quand on nous voit sur une grosse scène comme au Motocultor, on aurait l’impression qu’on a une grosse machine, une grosse équipe en arrière, ce qui n’est pas le cas. On tourne à une équipe réduite. On est le groupe, on est cinq, y a un chauffeur, puis le tour manager qui s’occupe du merch et qui fait tout. Donc on a pas de staff donc il faut absolument qu’on monte nos instruments, le batteur va monter sa batterie, va faire ses trucs, moi je vais m’installer, changer mes cordes… Y a pas de rituel en tant que tel, c’est vraiment qu’on se prépare techniquement à faire un spectacle, c’est tout.

PL : Vous avez parfois des anecdotes de tournée ?

Dany : C’est qu’une succession d’événements incroyables ! C’est un autobus qui passe tout près de verser sur le côté, c’est perdre un trailer sur l’autoroute avec tout le matos à l’intérieur qui rentre sur un poteau de lumière, c’est les compagnies aériennes qui perdent nos instruments puis on les retrouve cinq jours plus tard… C’est Jean-Philippe qui reçoit son nouveau matériel et qui l’oublie sur le côté…

Jean-Philippe : C’est Jean-Philippe qui est en proie à de vilains vomissements parce qu’il se prend une gastro-entérite en pleine gueule…

Dany : Ouais, ça c’est arrivé sur cette tournée ! C’est des blessures, c’est la vie ! C’est la vie mais mis à rude épreuve. On est sept personnes dans un petit sprinter, un biclou, c’est un petit monde à nous donc c’est la vie qui fait son cours !

PL : Vous allez voir des groupes ensuite ?

Dany : J’aurais bien aimé ! Mais on est en fin de tournée donc on prend l’avion demain, donc on a un horaire très chargé, on a des entrevues à faire jusqu’à l’heure du souper… On va peut-être après ça manger une bouchée à un certain point, peut-être se laver pour pas être trop dégueu dans l’avion… Donc avec beaucoup de plaisir j’aurais vraiment aimé voir Hatebreed.

Jean-Philippe : Oui Hatebreed qui est dans nos premiers amours je pense dans tout le groupe on peut dire que Satisfaction Is The Death Of Desire est même dans les influences premières…

Dany : Perseverance aussi !

PL : Est-ce que vous avez un groupe avec lequel vous aimeriez tourner ?

Jean-Philippe : On aimerait tourner avec Hatebreed.

Dany : J’adorerais tourner avec Hatebreed !

Jean-Philippe : Hatebreed ! Cannibal Corpse !

Dany : Hatebreed ! Passe le message ! Jasta, « we’re waiting for you » !

PL : Enfin qui aimeriez-vous qu’on interviewe ensuite ?

Dany : Hatebreed ! Jamie Jasta ! Il sait comment parler, il a son podcast à lui. Jasta je pense que vous auriez beaucoup de matériel !

PL : Merci beaucoup ! On se voit sur la prochaine tournée du coup !

Dany : Bien sûr, avec plaisir !

 

Un grand merci à HIM Media, au Motocultor et à L.O. Communication de nous avoir permis cette interview !

Sur ce, on vous laisse avec l’excellent Rotting Idols !

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