Joe Stump était de passage sur la capitale. On part donc à sa rencontre pour une interview à Paris.

Pozzo Live : Bonjour Joe ! Comment ça va ? Comment vont tes proches ?

Joe Stump : Tout va bien, merci. Je viens de finir une tournée avec Alcatrazz et je suis arrivé à Paris hier.

Pozzo Live : Tu viens de jouer en France avec Alcatrazz au Forum de Vauréal. C’était comment ?

Joe Stump : C’était un super concert. La salle était blindée, le groupe a très bien joué. Il faisait vraiment super chaud. C’était épuisant du coup, mais le concert et les fans étaient géniaux.

Pozzo Live : En parlant des fans en concert, qu’as-tu pensé du public parisien ?

Joe Stump : Génial, à vrai dire ! Tous les concerts en France sont super. J’ai eu un très bon retour des fans donc c’était génial.

Pozzo Live : Tu préfères l’atmosphère d’une salle, ou d’un festival ?

Joe Stump : Je préfère largement une salle de concert. J’adore transpirer, jouer dans de toutes petites salles, je trouve ça génial parce que tout le monde est vraiment juste là. En festival, on a l’impression que le public est super reculé. C’est sympa à faire, mais je préfère jouer à l’intérieur. Et à l’intérieur, le son de la guitare est bien meilleur.

Pozzo Live : Tu as sorti deux albums avec Alcatrazz, un l’an dernier, et l’autre il y a deux ans : Born Innocent et V. Et en solo, tu as sorti trois albums également : Diabolical Ferocity l’an dernier, Symphonic Onslaught avant le Covid, et The Dark Lord Rises il y a sept ans. Je vois que tu as créé plusieurs albums pendant la période de confinement. Est-ce que cette période a augmenté ta créativité musicale, ou t’a donné plus de temps pour créer ?

Joe Stump : Je suis toujours créatif, mais ça m’a donné plus de temps pour enregistrer. Comme il n’y avait pas de tournée, j’avais le temps d’enregistrer des morceaux. Pendant le confinement, j’ai enregistré tout le prochain album de Tower Of Babel, tout le nouvel album d’Alcatrazz, et l’intégralité de Diabolical Ferocity. Trois albums pendant la pandémie !

Pozzo Live : Tu vas jouer au Mennecy Festival ce week-end, avec Tower of Babel, comment est-ce que tu approches ce concert, par rapport à celui que tu viens de faire ?

Joe Stump : Le groupe n’a  pas joué depuis un bout de temps. Mais les gars sont tous de très bons musiciens donc on va répéter quelques jours, pour se refaire la main sur les morceaux du premier album. Et on va jouer quelques nouveaux titres, et jouer des morceaux de Rainbow, donc ça va être fun.

Pozzo Live : J’ai entendu parler d’un projet de nouvel album avec Tower Of Babel. Le dernier remonte à cinq ans en arrière. J’ai entendu parler de quelque chose avec Jo Amore de Nightmare, et Marc Cross. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

Joe Stump : Marc était sur le premier album de Tower Of Babel. Tout le groupe est le même, tout ce qui change c’est le chanteur. Le groupe et moi-même nous sommes disputés avec notre ancien chanteur Csaba Zvekan. Sans rentrer dans une longue histoire détaillée, il n’était en quelque sorte pas bien dans sa tête, donc on s’est heureusement séparés de lui et on a eu de la chance que Jo soit partant. Jo a joué avec Maestro Misthiria pour le Vivaldi Metal Project, il a bossé là-dessus. Il a suggéré Jo pour Tower Of Babel et j’ai écouté, et je me suis dit que ça serait génial. Même si j’écris la musique, entre autres, pour le nouvel album, Jo, comme tous les chanteurs avec qui j’ai travaillé, écrit les paroles et les mélodies et tout. On a eu de la chance de l’avoir, c’est un super musicien donc je me sens chanceux d’avoir des mecs comme ça qui m’accompagnent.

Pozzo Live : Tu viens de sortir ton dernier clip, Forever Moore. Comment est-ce qu’il a été créé ? Comment est-ce que Gary Moore t’influence au quotidien ?

Joe Stump : J’écoute Gary Moore depuis le début des années 80. Je pense que la première chanson que j’ai entendue c’était White Knuckles ou Dirty Fingers, et j’ai accroché tout de suite, et je suis rapidement devenu obsédé par tout ce qui avait attrait à Gary Moore. J’ai dévoré tous ces premiers albums, Corridors Of Power, Victims Of The Future… Je suis un grand fan depuis cette époque. Emotionnellement parlant, personne ne me touche en jouant comme Gary Moore le fait. Il a une sorte d’intensité agressive et de pouvoir entre ses mains. Je pense qu’en l’écoutant aussi intensément, cela a laissé des traces dans ma façon de jouer.

Pozzo Live : Quels autres artistes ou autres styles t’influencent en ce moment ?

Joe Stump : Mon guitariste préféré est Ritchie Blackmore, ou le joueur Européen Michael Schenker, et bien sur Gary Moore. Mais j’aime différents genre de métal. J’adore Mercyful Fate, King Diamond. J’aime bien ce groupe argentin, Rata Blanca. Walter Giordino est un guitariste génial. Il a été à la même école que moi, il a été très influencé par Ritchie Blackmore. Tous leurs titres sont en espagnol, mais les mélodies et les chansons sont très puissantes, et les riffs sont géniaux. Une de mes amis, Toby Knapp, a un projet de black metal, donc j’écoute un peu tout, du métal extrême au hard rock traditionnel, au métal classique ou néoclassique. Tous ces trucs ont un peu d’influence dans ma musique.

Pozzo Live : Quel sera le prochain clip ?

Joe Stump : Il n’y aura probablement rien avant le prochain album de Tower Of Babel ou avant le prochain album d’Alcatrazz.

Pozzo Live : Si je te demandais la dernière chanson que tu as écoutée avant cette interview, ça serait… ?

Joe Stump : La dernière chanson que j’ai écoutée avant cette interview, c’était sûrement un des morceaux que je vais jouer avec Tower Of Babel vendredi. Parce que c’est une chanson que j’ai écrite mais que je n’ai pas vraiment jouée depuis l’enregistrement, donc j’essayais de me refaire la main dessus hier. Sur ma dernière journée, j’ai joué la moitié d’un set avec Girlschool. Je jouais un set complet avec Alcatrazz, et la moitié d’un set avec Girlschool pour les deux derniers concerts. Et maintenant, j’ai tous les trucs de Tower Of Babel donc je vais réviser ces prochains jours, avant vendredi.

Pozzo Live : Être en tournée, ça signifie être toujours entouré de fans. Comment tu gères ce genre de pression, surtout après les concerts ?

Joe Stump : C’est pas comme si j’étais si populaire que ça ! Généralement, les gens demandent juste des photos ou des autographes. Ils demandent « Signe moi ça » ou « on prend une photo ! », donc j’ai toujours le temps pour ça. Je me disais qu’un jour, ça m’userait un peu tout ça, mais non. Je suis toujours content de le faire. Ça fait partie du travail ! Si on n’aime pas être entouré de gens, si on n’aime pas ce genre de situations, il faut changer de métier.

Pozzo Live : Est-ce que tu as des rituels particuliers avant ou après chaque concert ?

Joe Stump : J’ai plusieurs rituels pré-concerts différents. Un des trucs que je fais tout le temps, c’est que j’aime beaucoup la bière artisanale aux Etats Unis. J’ai une bonne tolérance, donc je bois des bières avec un taux d’alcool élevé. Je bois toujours une bière bien costaud avec les concerts. Parfois une, et peut être quelques gorgées d’une deuxième. C’est un de mes rituels pré-concert.

Pozzo Live : Tu préfères la bière ou le vin ?

Joe Stump : La bière. Et je n’aime pas boire de la bière blonde, donc il faut que ça soit quelque chose de fort, particulièrement avec de l’IPA, parce que ça m’éclaire carrément l’esprit. Ça me donne un peu d’énergie. Plusieurs musiciens, comme Ritchie Blackmore par exemple, prennent une bouteille avec un trait tracé dessus. Quand on arrive au niveau du trait, on sait que c’est le moment où on est relaxé, sans être ivre, et que c’est le moment de jouer. Je fonctionne un peu de la même façon. Ça m’enlève toute sorte d’anxiété et je suis prêt à monter sur scène et tout casser !

Pozzo Live : On verra peut être une bière Joe bientôt !

Joe Stump : ça serait cool. Ma brasserie préférée est Stone aux Etats Unis, c’est ceux qui ont fait la bière de Metallica. Il faut vraiment que je passe au niveau supérieur pour me faire sponsoriser par une marque. Iron Maiden, Metallica et Megadeth ont leur propre bière donc il serait temps de m’y mettre !

Pozzo Live : Est-ce qu’il y a une salle ou un festival qui te donnerait vraiment le sentiment d’avoir réussi si tu y jouais ?

Joe Stump : C’est une bonne question. Je ne sais pas si on s’en rend compte avec mon accent mais je suis de New York, et j’ai un accent new-yorkais très fort. Quand on grandit à New-York, on a qu’un rêve, c’est de jouer au Madison Square Garde, ou au «garden » comme on dit. Bien sûr, je n’ai jamais joué au Madison Square Garden, mais j’ai joué dans beaucoup beaucoup d’endroits, de gros festivals. Quand je jouais avec HolyHell, on tournait beaucoup avec Manowar, donc j’ai joué dans beaucoup de grandes salles, au Hellfest, Masters Of Rock, tous types de festivals un peu partout. En plus de ça, dans des grands stades comme l’Olympiahalle à Munich, le Volksparkstadion à Hambourg, un stade de hockey en République Tchèque. Mais je suis un musicien avant tout. Pour moi, le plus important c’est la musique, et c’est de jouer. Donc je suis tout autant heureux, voir plus heureux, en jouant dans une petite salle transpirante que je le suis en jouant dans un énorme festival. Quelqu’un m’a dit que le festival vendredi serait assez petit, et je trouve que c’est encore mieux.

Pozzo Live : Je te propose maintenant un petit « anti-interview » : quel est le groupe le plus éloigné de ton style ?

Joe Stump : Je n’écoute pas grand-chose qui soit éloigné de mon style, donc disons la plupart de la pop… Ou alors le rock classique que je déteste comme Boston ou Jefferson Starship, quelque chose comme ça. Des trucs qui me feraient grincer des dents si je les entendais à la radio. Ce n’est pas forcément éloigné de mon style, c’est juste quelque chose que je n’écouterais pas.

Pozzo Live : Donne-moi une raison de ne pas venir te voir en concert ?

Joe Stump : Je ne recommanderais pas de venir me voir si quelqu’un n’était pas très féru de guitare. Si tu n’aimes pas la guitare, je ne suis pas le mec que tu veux voir en live parce que quand je joue, c’est une orgie de guitare. Si vous êtes défavorable à la guitare, c’est pas pour vous, et je vous conseille d’aller manger un truc ou boire une bière.

Pozzo Live : Quel artiste as-tu honteusement copié ?

Joe Stump : Tous mes guitaristes préférés, mais je dirais honteusement Ritchie Blackmore. Mais je porte un peu ça comme une médaille d’honneur, même si parfois cela pourrait être décrit comme quelque chose d’honteux. Mais ça ne me dérange pas.

Pozzo Live : Dernière question, quel groupe ou artiste conseillerais-tu à Pozzo Live d’interviewer ensuite ?

Joe Stump : Voyons voir… ça serait quelqu’un que j’adore vraiment, comme Ritchie Blackmore, parce qu’à chaque fois qu’il y a un article sur un de mes artistes préférés, je suis partant. Mais si je devais réfléchir à un groupe qui a été plus actif récemment, peut être Hank Shermann de Mercyful Fate. Ça serait vraiment cool.

Retrouvez toutes nos autres interviews.

Vous allez aimer !