« My Ouai ! » Une société de production, solidaire !

C: Bonjour Jean-Michel ! Que fais-tu dans la vie?

JM: Chef d’entreprise dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, je dirige l’entreprise l’Atelier du Courrier.

J’ai créé cette entreprise en 2013 et elle revendique depuis son origine, son engagement en faveur de l’emploi sur le champ du handicap.

Tous mes établissements : Nanterre (92), Saint-Malo (35) et Troyes (10) sont des Entreprises Adaptées.

Ils recrutent et forment des experts du courrier et de la gestion documentaire. Leur effectif compte au moins 80% de salariés en situation de handicap.

C: c’est de la dématérialisation de courrier ?

JM: Pas seulement ! Même si avons développé quelques prestations liées à la gestion hybride du courrier, nous proposons un cœur de métier lié à la suppression d’un moyen mécanisé (machine à affranchir) au profit d’économies et de créations d’emplois.

Un modèle économique est assez novateur puisque nous ne nous rémunérons, que sur les économies que nous gênerons pour nos clients.

Il est rare qu’une entreprise en 2019 supprime des machines au profits d’emplois n’est-ce pas 😊, c’est pourtant notre cas.

C: Pourquoi avoir créé « My Ouai ! » dans la musique ?

JM: « My Ouai ! » répond à une soif associative qui m’imprègne depuis de nombreuses années. La rencontre avec mon épouse Karoline, (chanteuse, interprète Arménienne) à été déterminante dans ce projet. Suite au tremblement du 7 décembre 1988 en Arménie, de nombreuses familles issues de la diaspora Arménienne en France, décident de contribuer à l’accueil d’enfants et d’adultes en situation de handicap. Karoline n’a que 10 ans, lorsqu’elle décide, aux cotés de ses parents, de participer à cet élan de générosité.

Cette famille très unie représentée par Marie TATOSYAN, passionnée par le chant lyrique et Stephan YORGANCIYAN, chef de chorale de l’école d’Alfortville Saint MESROP, n’a que très peu de moyens. L’éveil artistique et musical était donc un excellent moyen de fédérer et de panser les plaies de l’histoire ; Ces moments de partage et de joie, m’ont touché et à l’écoute de son récit, j’ai décidé d’apporter mon aide aux enfants en situation de handicap au travers l’éveil musical et artistique.

C’est ainsi que j’ai créé « My Ouai ! ».

C: Pourquoi le nom My Ouai ?

JM: c’est très simple, le nom fait référence au célèbre titre « My Way » de Monsieur SINATRA, que le monde entier a en tête et je l’ai transformé afin de lui donner dans sa forme, un coté enfantin très expressif.

La signification de cette chanson et ainsi que le coté expressif, collent parfaitement à l’engagement de notre association.

C: Quelles sont les valeurs que tu souhaites transmettre lorsque tu organises des concerts avec « My Ouai ! » ?

JM: Le partage tout d’abord, et surtout la conviction que tout est possible et réalisable.

À l’image de notre premier projet qui a accompagné un centre de jour et d’accueil pour enfants en situation de handicap à Gyumeri (Arménie), nous avons reussi à financer l’emploi à temps plein d’une musicothérapeute qui accompagne désormais les enfants de manière quotidienne alors qu’avant notre action, ne pouvait le faire qu’à temps partiel. Nous avons également financé un xylophone professionnel à destination de ce centre d’accueil. Cet instrument est utilisé depuis un an et demi par un jeune homme (Hayk) qui est atteint d’autisme et qui, avant la pratique de cet instrument, avait beaucoup de mal à communiquer. Depuis, il a fait un concert pour les enfants du centre, c’est une vraie satisfaction ! https://youtu.be/-tYLtlAuSZU . Il communique maintenant au travers de cet instrument de musique. C’est tout l’intérêt de notre soutien ! Permettre à des enfants qui ont du mal à s’exprimer de par leur pathologie ou leur différence, et ainsi leur permettre de communiquer au travers de la musique et de l’art en général. Il y a de plus en plus d’actions sur le champ du handicap et c’est très bien car les regards changent !

C: Penses-tu qu’en France, l’éveil musical pour les personnes handicapées est développée ?

JM: Il existe de nombreuses actions et associations, mais ce ne sera jamais assez. On apporte notre pierre à l’édifice. Les enfants en situation de handicap ont besoin de nous partout…il n’y en aura jamais assez.

C: Quels sont les concerts que tu as produit et ceux que tu aimerais produire ?

JM: Nos trois premiers concerts se sont déroulés en Octobre 2018 (Lyon, Marseille, Paris). L’artiste Harout PAMBOUKJIAN est venu se produire en France à notre demande alors qu’il n’était pas venu sur le territoire depuis les années 80 sous ce format. C’est une légende aux yeux des arméniens du monde entier. Nous avons réussi une prouesse à la fois humaine et technique car notre expérience n’était pas flatteuse.

Grace à notre détermination et à notre volonté, nous avons rassemblé plus de 6800 spectateurs. Ça a été une vraie réussite et un moment de partage incroyable.

 

Il y a un concert au Gibus à l’heure où on se parle, et le 28 Mai prochain, le concert de VIZA au TRABENDO, c’est un groupe Américain de rock alternatif composé d’un chanteur Grec et de nombreux musiciens Arméniens.

 

Et « My Ouai ! » Production ?

« My Ouai ! » Production c’est Société issue du secteur de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) sous format E.A (Entreprise Adaptée).

Plus de 80% de ses collaborateurs sont en situation de handicap.

Son modèle Économique trouve sa source dans le partage des recettes entre la production de ses artistes, et le financement de projets associatifs dédiés à soutenir l’éveil musical et artistique d’enfants en situation de handicap ou encore, de projets associatifs choisis par mes artistes.

Un modèle gagnant-gagnant, équitable et solidaire, permettant de produire avec bienveillance, les jeunes talents mais également les artistes confirmés sur la scène de la solidarité.

Cette société me permet d’assumer plus sereinement les projets de productions, aussi bien au niveau financier que juridique.

En créant « My Ouai ! » Production, je voulu proposer un modèle plus solidaire et ne pas tomber dans le mode « usine à productions » que nous rencontrons très souvent dans le métier du spectacle.

Cette manière de fonctionner sur un partage des recettes entre les artistes et le monde associatif me séduit bien plus qu’une simple notion de business.

C: Quels sont les challenges lorsque tu organises de tels événements ?

JM: Appréhender un métier qui n’était pas le mien. Je ne suis pas musicien, c’est une vraie frustration d’ailleurs !

On se remet en question en permanence. Mais l’expérience de chef d’entreprise me permet de garder les pieds sur terre ! Je suis entouré de personnes bienveillantes et compétentes, donc la société de production avance. Petit à petit, mais sûrement !

C: Il y a de plus en plus de festivals et de concerts en France. Comment arrives-tu à te distinguer parmi eux ?

JM: Encore une fois « My Ouai ! » Production ne sera jamais une usine à spectacles. Nous allons choisir des artistes bienveillants qui sont engagés à défendre une cause. Le but est de faire plaisir aux spectateurs et d’avoir cet engagement solidaire/associatif et de défendre l’idée que la qualité et l’engagement, priment sur l’aspect financier.

C: Tu as fait un projet avec l’hôpital Necker et ta marraine…peux-tu nous en dire plus:

JM: Marion Mezadorian, humoriste et grande comédienne est notre marraine depuis le début. (Elle est merveilleuse et talentueuse !). Nous avons pour ambition et objectif de proposer la création d’un atelier d’éveil théâtrale pour l’hôpital Necker et ses jeunes patients. Ce serait formidable d’aboutir sur ce projet, mais nous avons besoin d‘avancer et faire parler de notre engagement pour que cela prenne forme.

C: tu as un pied dans la culture arménienne…est-ce que tu penses que de nombreux arméniens de France te connaissent via tes events avec des artistes arméniens ?

JM: Un pied oui, mais un, estomac également ! On mange très bien avec les Arméniens, ils sont d’ailleurs à l’image du partage que nous défendons.

Avoir produit Harout PAMBOUKJIAN en France (pour une communauté qui représente 600 000 personnes) a naturellement fait parler de nous.

Les gens étaient dubitatifs au début, il y a eu beaucoup de questions ( d’où sort cette association, on ne les connait pas, ont-ils vraiment un engagement en Arménie etc..).

Les grands spectacles qui s’organisent dans la communauté arménienne, sont souvent initiés par de grandes associations de renom qui existent depuis de nombreuses années…

Je pense que la qualité du spectacle que nous avons proposé, et le prestige d’avoir fait venir cet artiste international qui manquait aux spectateurs, a généré un capital confiance auprès de la communauté Arménienne.

Depuis quelques mois et c’est assez drôle pour moi qui suis très timide, nous intervenons de plus en plus dans les médias arméniens.

Je pense que l’année prochaine devrait confirmer notre engagement et nos ambitions avec notre nouveau spectacle.

« Voice of Armenia » va réunir 8 grands artistes, de grandes voix arméniennes et d’origine Arméniennes internationales se produiront sur la scène de la salle Pleyel le 13 Juin 2020.

Ce sera la « crème » des plus belles voix arméniennes dans le monde.

Elles se réuniront au service d’une cause commune ; Le partage d’un merveilleux spectacle, et le soutien de l’éveil musical pour les enfants en situation de handicap.

C: tu es déjà allé en Arménie…comment trouves-tu ce pays ?

JM: Oui , 3 fois !

On imagine que c’est un pays rude, aride, dur de caractère…avec des paysages très bruts. En vérité l’âme y est incroyable ! La générosité du peuple est incroyable. Ils sont très généreux et ils vous accueillent et vous servent leur âme ! Ils vous ouvrent leurs cœurs et leurs tables, peu importe leur niveau social. il y a des monuments religieux grandioses, une culture, une intelligence…

Je viens des Vosges profondes, le paysage est montagneux, très brut également. Il y a beaucoup de similitudes avec l’Arménie, en tout cas au niveau du caractère.

C: quels sont les prochains concerts que tu souhaites produire:

JM: Je suis en relation avec trois artistes français d’origines arméniennes, et j’aimerai les convaincre de les produire sur une scène dans les 2-3 années qui viennent… Le reste c’est encore confidentiel 😉

C: tu écoutes quel style de musique ?

JM: Je suis plutôt attaché aux bandes originales de films et aux grandes orchestrations.

je suis quelqu’un d’empathique et d’émotif, donc quand j’écoute de la musique, j’aime être en connexion avec des moments d’émotion vécus pendant un film. Je suis sans doute nostalgique également 😊.

Le Grand Bleu, Nikita, Dire Straits… j’écoute de tous en fait ! Mon fils de 14 ans écoute PNL, et bien j’écoute PNL avec lui…même si je ne valide pas tous les textes (rires).

C: que penses-tu de la scène française musicale contemporaine ?

JM: J’ai l’impression qu’en France on a dû mal à s’ouvrir aux belles voix, non pas que nous en manquions, mais la culture des pays de l’est est vraiment très orientée sur la performance vocale et scénique ; J’aime vraiment cette exigence et ce souhait de partager de grands moments d’émotions.

Les artistes arméniens qui viendront à Pleyel ont vraiment une culture vocale à fleur de peau, ou l’émotion transmise prends une place incroyable, c’est ce que je veux proposer dans mes spectacles.

C: je te laisse le mot de la fin….

JM: Je remercie naturellement Pozzo Live pour l’espace qu’il accorde à notre engagement ! Suivez-nous, accompagnez-nous, venez voir les artistes que nous produisons car il y a une vraie cause derrière cet engagement de chaque instant. Le site « My Ouai ! »  Production sera en ligne prochainement, mais en attendant, vous pouvez visiter le site associatif www.myouai.fr .

En 2019 « My Ouai ! » produira le groupe VI♦ZA , référence dans le monde du rock alternatif Américain pour une tournée exclusive « VIZA tour 2019 ».

Le 28 mai 2019 à Paris au TRABENDO.

Plus d’infos ici !

 

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