A l’occasion de la sortie de leur nouvel album Bruxism hier, vendredi 24 octobre, rencontre avec Grandma’s Ashes. Au programme, de idées, la violence, une tournée mais également les secrets de fabrication de ce nouvel opus !

SEXE STRESS, VIOLENCE ET STONER

Pozzo Live : Hello, comment vas-tu avec toutes ces nouveautés et surtout ce nouvel album ?

Myriam : Tout va bien ! Nous avons hâte de la sortie de notre nouvel album Bruxism et clairement, il est super !

Pozzo Live : Cool ! On vous avait un peu découvert par hasard sur votre premier album This Too Shall Pass qu’on avait adoré d’où une chronique. Ici, à Pozzo Live, nous l’attendons aussi avec impatience. On a déjà eu des petits avant-goût avec trois singles sortis coup sur coup en juin, septembre et dernièrement : Sufferer, Cold Sun Again et Saints Kiss.

Comment vous sont venus les titres ? De quoi ça parle ? Dis nous tout !

Myriam : D’accord ! Alors, c’est venu après le premier album qui était vraiment un exutoire. C’était un album très cathartique : on a mis beaucoup de bouts de notre âme dedans. On s’est dit qu’on voulait peut être essayer de faire quelque chose d’un peu plus rentre-dedans et brutal.

L’album Bruxism nous est venu pendant qu’on était sur la tournée. Et il est possible qu’on ait fait les choses un petit peu à l’envers, peut être par rapport à d’autres groupes. Dans le sens où on a d’abord eu l’idée du titre  » Bruxism «  parce que c’est un peu représentatif du monde dans lequel on vit. En habitant dans une grande ville, il faut toujours être dans un monde qui va à 10 000 à l’heure : d’avoir en même temps, la tournée de concerts, les singles qui sortent, notre vie à gérer… C’est stressant et ça cause littéralement du bruxisme : c’est-à-dire que pendant la nuit, tu te ronges les dents. Une d’entre nous a eu ça dans le groupe et on s’est dit c’est marrant quand même de somatiser autant. Et on s’est dit « Tiens, qu’est ce qu’on pourrait broder autour de ce thème, alors ? »

On a commencé à faire des jams dessus beaucoup plus industrielles, un peu noise, avec des riffs plus brutaux. Du coup on avait pleins de bouts de morceaux comme ça dont des choses un petit peu plus groovy, qui bougent un petit peu plus. On souhaitait être plus connectées avec notre public aux concerts. Pour le premier album, nous voir en concert, c’est une expérience assez intime et avec beaucoup d’émotions. Et là on voulait aussi qu’il y ait des parties qui soient plus percutantes, où les gens puissent bouger la tête.

C’est ce mélange de tout ça sur lequel sont venus s’ajouter des textes. On a toujours fait comme ça depuis le début, la recette ne change pas ! Chacune écrit de son côté des parties de textes, de poèmes, de bouts de refrains sur des thèmes qui nous inspirent par rapport à nos vies personnelles, l’actualité ou autre… Ensuite, quand on a une jam qui nous inspire, on met tout en commun et on se dit « ah ben tiens, sur ce texte que tu as écrit, moi je verrais bien tel bout de riff. » « Mais ce qu’on a fait la semaine dernière, moi ça me fait penser à tel truc que j’ai écrit. » Et on avance comme ça.

Pozzo Live : C’est ultra cool comme idée. Du coup, quand vous préparez un album comme ça, vous êtes vraiment tous les trois impliqués. Il y en a pas un qui s’occupe du texte qui s’occupe de la compo…

Myriam : Oui, vraiment, c’est un travail collectif qui peut prendre plus de temps que si une d’entre nous amenait une chanson finie. Évidemment, il y a certaines chansons, c’est plus l’une de nous trois qui lead en fonction du texte ou de la jam trouvé. Mais oui, en général on se retrouve avec un tableau énorme, avec plein de petits bouts de trucs et on essaie de les assembler ensemble toutes les trois et de voir ce que ça donne quand on les joue.

Pozzo Live : Pour tout ce qui va être la mise en place, l’enregistrement studio, etc… Si je me trompe pas, Myriam, tu es ingénieur son de formation, c’est ça ?

Myriam : Tout à fait !

Pozzo Live : Donc, c’est toi qui t’occupes de arrangements ou vous déléguez ?

Myriam : Là, cette fois ci, on avait la chance au début de la composition de l’album, d’être dans une cave insonorisée, un peu studio où on était toute seule dedans. On s’est vraiment fait une install avec des micros sur la batterie, des micros sur les amplis, donc on pouvait tout enregistrer pendant les répètes. Ca nous a permis de faire des maquettes de préprod assez poussées où je me suis occupée de l’enregistrement et on a rajouté un peu d’arrangements claviers, voix. Ça c’est plus Eva et moi. Eva, elle, fait beaucoup les deuxièmes voix et tout ce qui utilise beaucoup sa voix pour faire notamment des samples. On en fait des textures. Moi je rajoute plutôt des synthés et les guitares noise qu’on entend un peu dans le fond. Quant à Edith, elle fait des programmations de batterie, de boîte à rythme.

Au début, on y est allé très de manière très discrète. Puis plus les maquettes ont avancé, plus on a fait des trucs avec notamment un morceau dans l’album que tu découvriras le 24 octobre qui est très ambiance, où il y a beaucoup, beaucoup de textures comme ça. Pour le coup, celui là, 90 % de ce qu’on entend sur l’enregistrement final, ça vient de la maquette. On a pris beaucoup de temps pour refaire toutes ces textures et c’est resté sur l’enregistrement final. En tant qu’ingénieur du son, j’accorde beaucoup d’importance à ce que tout soit bien enregistré dès le début. Parce qu’en fait, sur une maquette, quand on se rejoint en répète, il peut y avoir un feeling. Et si on essaie de le refaire en studio plus tard, ça peut être « mieux sonner », mais on va perdre ce sentiment, vraiment cette émotion brute qui sort quand le morceau vient d’être posé.

Et c’est ce qui s’est passé sur ce morceau qui s’appelle le Neutral Life Neutral Death. Je trouve qu’il est sorti tout seul, vraiment par hasard. On était parti sur une toute autre idée et en fin de répète, sur les deux dernières heures, on est parti sur ce jam et on s’est dit « Oh mais c’est génial ». Bon, faut tout enregistrer et c’est resté sur l’album.

Pozzo Live : Effectivement, ça doit faire un titre qui est ultra fluide ! On parlait plus tôt des trois singles qui sont sortis Cold Sun Again, Sufferer et Saints Kiss, en ce qui concerne Cold Sun Again, le thème principal, c’est la dépression. Et tu l’as dit un peu plus tôt, même le titre Bruxism renvoie à une expérience personnelle.

Est ce que tu peux me donner quelques pistes, des sujets que vous allez évoquer ou j’attends la surprise ?

Myriam : C’est un peu dans la lignée du premier album This Too Shall Pass où je pense que certaines d’entre nous dans le groupe sont passées par des périodes de déprime et d’apathie profonde. Et en fait, l’air de rien, sur ce deuxième album Bruxism, en fait, ça va mieux. Dans le sens où c’est un peu l’après. On reprend un petit peu « goût à la vie ». C’est le thème de Cold Sun Again. On se dit que ce sont des périodes qui peuvent revenir de toute façon mais maintenant on a la maturité de savoir les accueillir et de savoir les gérer et d’en faire une force.

Dans ce deuxième album, il y a toujours ce thème de la résilience qui revient où malgré avoir traversé des périodes de deuil dans le groupe, des amitiés qui se sont brisées, pas mal de choses un peu comme ça. Et justement au lieu de rester dans l’apathie et faire des choses très calmes et tout va plutôt exprimer ça avec de la force, de la colère, de la rage et vraiment une envie de vivre et de profiter très très forte.

Ce sont donc des thèmes qui reviennent : le deuil, une grosse critique de certains modes de vie, ce mode de vie ultra consumériste, le fait de se faire mettre dans des cases en tant que jeune femme arrivant dans la trentaine. Il y a beaucoup d’injonctions sociétales, de comment on devrait se comporter, comment on devrait faire. Et que plus le temps passe, plus on est un peu des weirdo. Et donc c’est un peu le fait d’embrasser, c’est ce côté de nous et dire qu’on est plus heureuse comme ça finalement.

TOURNée et pression sociale

Pozzo Live : Je comprends tout à fait. Après votre premier album This Too Shall Pass, vous aviez eu l’opportunité de remplacer Stoned Jesus pendant le Hellfest OpenAir Festival et je me suis posé une petite question. Car après vous avoir découvert mais n’étant pas du tout sur Paris, votre ville de vilégiature, c’était un peu compliqué de vous voir en concert.

Donc est ce que le Hellfest a été un petit tremplin par rapport à ça ?

Myriam : Totalement ! On a vu la différence !

On en joue déjà pas mal en Bretagne, en Normandie, parce que c’est là où les groupes de rock tourne le plus. Mais c’était plus des premières parties et on se faisait notre public petit à petit. Mais après notre passage au Hellfest, on a commencé à être dans des petites salles en nos têtes d’affiche et partout on va dans les villes pas très loin du Hellfest, il y a forcément au moins une cinquantaine de personnes qui viennent, qui font du bouche à oreille, qui ramènent leurs amis. Donc clairement, ça a tout changé de ce côté là. Je ne sais pas si dans le reste de la France cela a eu aussi un impact, mais en tout cas dans la région du Hellfest, c’est clair qu’on tourne plus maintenant grâce à ça.

Pozzo Live : Effectivement, sur votre prochaine tournée, on voit que vous êtes souvent programmées toute seules. Il y a une ou deux dates avec Pogo Car Crash ou Carpenter Brut. D’ailleurs comment ça se passe, vous vous débrouillez ? Vous avez une manager ?

Myriam :  Alors oui, on a une manageuse, NRV Promotion ainsi que 3Ctour. Ils ont pris le pari de nous faire tourner soit seules soit avec un groupe local. C’est vrai que c’est un peu dur pour les groupes aujourd’hui de faire sa communication. Même s’ils nous aident, on est quand même assez livrés à nous même sur les réseaux sociaux. Il faut faire des reels, faire des stories, il faut vraiment motiver les gens et faire en sorte d’avoir assez de visibilité.

Là on a pas encore commencé la tournée, mais je pense qu’on va faire ça à partir de la semaine prochaine. C’est vraiment avant chaque concert pour chaque ville, faire un contenu personnalisé, dire aux gens « eh coucou, on vient chez vous, venez, venez au concert, c’est important, prenez vos tickets. » C’est pas mal de boulot. Et c’est surtout un boulot en plus de tout ce qu’on doit faire en tant que musicien. Mais ça va, on le fait avec plaisir.

Grandma's Ashes au Trabendo à Paris le jeudi 18 avril 2024

Pozzo Live : Oui en plus du coup, comme tu disais, avec toutes les injonctions en tant que femme et tout, il y a tout ça qui s’accumule donc niveau vie perso, développement personnel, etc. vous vous en sortez ou c’est galère ?

Myriam :  C’est marrant comme question ! Si je suis totalement honnête, l’important c’est de trouver un équilibre. La musique, ça a toujours été ma priorité numéro un dans la vie. J’ai toujours adoré ça. Ce soit composer des chansons, partir en tournée, etc. Et le but c’est d’arriver à balancer ça avec des amis et/ou une relation, ou pas, qui soit ok avec le fait qu’on soit tout le temps en tournée, qu’on soit jamais là.

Du coup je pense que je pense que ça peut marcher quand justement on fréquente des gens qui ont aussi un mode de vie non non conforme. Ca le fait, je pense, parce que finalement on se retrouve à fréquenter pas mal de gens qui sont aussi dans l’art, dans la musique ou en restauration, et on finit par avoir des modes de vie qui se ressemblent. On se croise en tournée ou bien si on sort pour se voir, ça ne sera jamais le samedi soir à 20 h, ce sera le lundi par exemple en retour de tournée. Mais ça va, on trouve notre rythme !

Pozzo Live : Votre tournée en cours a quand même pas mal de dates, d’aller retours, d’organisation aux quatre coins de la France. Ca le fait quand même ?

Myriam : Oui, franchement. Je pense qu’à force de tourner ensemble, on est vraiment devenu une famille toutes les trois. On passe le plus clair de notre temps ensemble. Et donc le fait d’être sur la route, c’est un peu comme une grosse colo. Il y a le concert, le boulot et à côté, on essaye quand on a des temps morts de soit, visiter quand on peut, soit faire des choses ensemble. Et c’est ça la magie de la tournée, tous ces moments qu’on passe ensemble qui font que même quand on rentre et qu’on est fatiguées, on s’appelle, on prend soin les unes des autres !

BRUXISM : Hygiene de l’esthétisme

Pozzo Live : Vous ayez ce lien qui est ultra fort ! Sur un tout autre sujet, petite question par rapport aux cover de vos trois singles. Elles ont un peu le même thème, en tout cas en ce qui concerne Cold Sun Again et Sufferer, c’est un artiste que vous connaissiez? Grâce aux gens qui vous entourent que vous avez réussi à le trouver ? Où votre propre idée ?

Myriam : C’est nous qui avions eu l’idée. En fait, on a beaucoup réfléchi à cette pochette d’album pochette et à celles des singles. Voilà, on voulait une esthétique rock indus nineties, avec des couleurs assez rock, années 2000, Y2K. On voulait sur un côté genre bleu glacier avec des chaînes mais on ne savait pas trop par où trouver. En fait, on a juste commencé à chercher des artistes qui nous inspirent mais on s’est plus tournées vers la pop. On a regardé donc les personnes avec qui elles travaillaient et on a trouvé un styliste qui s’appelle Salem, qui a notamment habillé Caroline Polachek sur son dernier album. En travaillant avec elle, elle nous a proposé les textures avec du latex, les grosses chaînes dans la nuque, etc.

A partir de là, on s’est dit qu’il nous fallait une photographe qui puisse avoir aussi cette esthétique. Pour le coup, on l’a trouvée sur Instagram en cherchant par rapport à d’autres artistes qu’on aime bien : c’est Elisa Grossmann qui a ce grain vraiment très très particulier. Elle est très forte en retouche, c’est ce qui nous intéressait ou non seulement elle fait de belles compositions, mais elle passe énormément de temps en postprod. Elle a vraiment une palette de couleurs qu’on a trouvé incroyable.

Pour la mise en forme, on a fait appel à un ami qui s’appelle Dorian Pironneau, qui a déjà fait pas mal d’affiches avec nous.

Et vraiment avec ces trois personnes ensemble, on est assez contente du résultat parce que elles ont toutes les trois réussi à capter qu’on voulait rendre hommage à cette période mi-grunge et presque nu métal. Nos inspi, c’était les albums de Korn, Deftones, Nine Inch Nails. On voulait cette grosse typo bien brutaliste avec des images fortes.

Pour te dire, le shooting photo s’est fait en deux heures et demie ! On avait deux semaines pour tout préparer : faire des essayages avec Salem, s’entrainer devant le miroir à prendre des poses un peu chelou. Mais on avait fait le clip de Saints Kiss avant, donc je pense que ça devait bien aider à nous mettre dans le mood. Après Elisa, elle a fait son boulot en 2 h chrono et elle nous a dit « bon bah je vous envoie le résultat la semaine prochaine, vous verrez bien. »

Pozzo Live : Contente du résultat de ce que tu me dis ?

Myriam : Oui, grave ! Franchement, on avait vraiment envie de voir ce résultat !

La cover de l’album, c’est une bouche avec une chaîne dedans et on avait vraiment envie d’avoir ce gros zoom un peu malaisant, sur les dents et sur ce quelque chose qui se passe. Je trouve que la manière dont elle le prend en photo, on ne sait pas vraiment si la chaîne rentre ou sort de la bouche, ça a l’air un peu hameçonné et c’est un peu le thème de l’album.

Pozzo Live : Effectivement, le rendu est plutôt sympa. Et même sur Saints Kiss, il y a des endroits où on dirait une peinture. Je vois l’idée de l’esthétisme.

On revient sur toi. En temps qu’ingé son, tu continues de bosser ? Où est-ce que tu es à fond dans ta musique ?

Myriam :  J’ai arrêté plus ou moins en mars dernier. Jusqu’à maintenant, ça a toujours été quand même au niveau de l’intermittence et ça assurait une sécurité. En plus, j’ai la chance de travailler dans des salles parisiennes assez cool au Trabendo et au Point éphémère. Ça fait ça fait longtemps que je suis. L’équipe est très sympa et en plus maintenant c’est là qu’on répète avec Grandma’s Ashes.
C’est assez pratique de faire des répètes, travailler un peu au Point Ephémère, c’est vraiment une entente, un échange avec la salle que je kiffe parce que j’aime bien m’impliquer aussi dans les endroits dans lesquels on répète. Il y a une vie de vie culturelle aussi autour.

Mais là en ce moment, avec la tournée qui arrive, toutes les dates qu’on a avec le groupe, je pense que c’est le moment pour vraiment là. On a envie toutes les trois d’être à 2000 % dans le projet, faire tout ce qu’il y a autour, non seulement les concerts, mais aussi la DA, tout ça. Donc là j’ai arrêté en mars mais peut-être que je reprendrais dans un an ou deux !

Pozzo Live : Bien sûr, il faut quand même vous lancer à fond dans le projet, surtout qu’en plus il est ultra cool.

(Eva nous rejoint)

Pozzo Live : Là on parlait du boulot. Il me semble Eva que tu as continué à bosser en tant que tatoueuse ?

Eva : Oui c’est ça, Exactement.

Pozzo Live : Pour le moment, vous avez un clip sorti pour Cold Sun Again et Saints Kiss, est-ce que du coup vous avez prévu d’autres clips ou en préparation pour cet album Bruxism qui est sorti ?

Eva : Alors pour l’instant c’est pas confirmé. Nous on aimerait bien en faire un pour Flesh Cage qui nous semble un peu charnière dans l’album. Parce que c’est l’une des deux seules chansons dans laquelle il y a du chant saturé. Ca pourrait être bien de visibiliser cet aspect là aussi de l’album en clip. Pour l’instant c’est pas trop prévu. Nous on espère un peu qu’on va pouvoir le faire, mais plutôt dans quelques mois pour relancer un peu après la sortie d’album.

Pozzo Live : Ça marche et là on est encore assez loin mais avez-vous déjà des pistes pour les festivals de l’été prochain ?

Myriam : Ouais, pour le moment, on se concentre jusqu’à avril car on a pas encore booké l’été. Mais par contre on a signé avec un booker allemand donc il va y avoir une petite tournée en Allemagne. La dernière fois, on était parti en Espagne et j’espère qu’on va refaire le même circuit. Cet hiver, on espère étendre Grandma’s Ashes à l’international.

GRANDMA’s FEMINISM

Pozzo Live : Retour sur le Hellfest où vous aviez à la fin une intervention sur la présence des nanas sur les scènes de festival. Est ce que du coup, depuis cette intervention là, votre expérience en festivals, en concerts s’est améliorée ou est ce que c’est toujours autant compliqué ?

Eva : J’ai envie de te dire, c’est toujours un peu la même chose. Malheureusement, les choses ne changent pas drastiquement du jour au lendemain. Néanmoins, il y a quand même des avancées. Ca fait deux ans et demi maintenant qu’on a fait le Hellfest et on remarque qu’il y a vraiment beaucoup plus de mœurs dans les programmations. Quand des agresseurs sont programmés, c’est beaucoup plus pris au sérieux par les artistes qui sont programmés avec. Et soit ils se déprogramment, soit s’insurgent sur les réseaux sociaux ou sur scène. Mais aussi par le public aussi qui boycotte plus facilement.

Je ne sais pas quel impact on a eu là dessus, mais c’est vrai que les mentalités évoluent et on est contente d’avoir fait partie de l’une des groupes qui ont commencé vraiment à en parler sur scène avec un micro et devant le public.

Myriam : En tout cas, je pense qu’il y a encore évidemment beaucoup de travail, mais c’est bien de savoir que le débat est ouvert. C’est un vrai sujet maintenant dans le milieu de la musique. Récemment, on était dans une salle de concert pendant les balances, on passait devant le bureau d’administration où ils parlaient d’un artiste. Je ne sais pas lequel mais il y avait une qui avait eu plusieurs plaintes pour harcèlement sexuel et il y avait vraiment deux équipes. Les plus jeunes qui étaient là « Non, mais il faut le déprogrammer, il peut pas bien jouer. » et le programmateur qui disait « oui, mais tant qu’il n’y a pas de procès, on ne peut pas juste faire ça. Ce ne sont que des rumeurs. » Et ils ont débattu là dessus pendant toutes nos balances, soit deux heures. Je sais pas quel a été l’issue mais en tout cas c’est bien de savoir que même au sein des équipes de programmateurs et ce genre de choses, il y a des vrais débats, voir des disputes qui peuvent se créer sur ces sujets parce que c’est pas important d’en parler et de voir ce qu’on fait.

Pozzo Live : Carrément. J’imagine un sujet qui vous touchait peut être déjà avant. Est ce que ça c’est c’est devenu un peu votre fer de lance par la suite ou est ce que vous aviez juste déjà toutes ces motivations et toute cette envie de défendre ? A la base, le fait que vous ne soyez que des femmes dans le groupe était le fruit du hasard, mais est ce que du coup pour vous, ça a été une forme justement de défendre tout ce côté justement un peu politique ?

Eva : Ca a été surtout une nécessité en fait. On s’est rendu compte qu’il y en avait peu à mettre l’accent sur le fait que déjà il y avait très peu de femmes. Que quand il y en avait que ce soit sur scène ou dans le public, elles ne se sentaient pas en sécurité.

Je ne vais pas dire que la politisation s’est malgré nous parce qu’on est ravies de le faire, mais c’est devenu obligatoire à un certain stade de notoriété de notre part.

C’est pas vraiment un devoir… En fait si, c’en est un ! Puisqu’à partir du moment où on a un micro entre les mains et des gens qui sont à notre écoute, on a quand même un minimum de responsabilité, vis à vis de notre public, vis à vis des valeurs qu’on défend aussi. Mais actuellement, on se rend même plus compte de quand on est politisé tellement c’est tout le temps, pour toutes les occasions, à quasiment chaque concert, il y a une nécessité de dire quelque chose parce qu’il y a vraiment encore énormément de choses qui vont pas et énormément de personnes qui ne se rendent pas compte. Même pour des choses qui ne sont pas très graves mais qui se rendent pas compte qu’il y a une partie du public, une partie de la scène qui est lésée en fait. Et évidemment c’est souvent les minorités : les femmes, les minorités de genre comme les personnes queer.

Donc c’est un peu constant. On est hyper contente d’avoir la notoriété et de pouvoir faire passer ça aussi comme message. Qu’on nous donne la parole souvent sur ce sujet là. C’est chouette de pouvoir ouvrir la voix, ouvrir le débat.

Pozzo Live :  C’est carrément une super idée ce que vous faites.

Autant Myriam tout à l’heure m’a retransmis son ressenti sur certains sujets du nouvel album. Eva, est-ce que tu as des sujets qui y ont été fort pour toi et que t’as voulu mettre dans ce nouvel album Bruxism ?

Eva : Oui ! L’album précédent était un peu passif parce que c’était vraiment du « On courbe l’échine, on encaisse, il vient de se passer des mois de crise Covid, de crise financière. » La question, c’est comment est-ce qu’on survit à ça, qu’on encaisse ça ? être résilient face à ça

Le nouvel album Bruxism, c’est « Ok, maintenant, on a les yeux ouverts. Ça fait cinq ans que le Kevin est passé. On encaisse des trucs qui sont hyper violents. Comment est-ce qu’on répond ? Comment est-ce qu’on est violent envers nous mêmes aussi ? » Je pense qu’on a abordé des sujets de rébellion qui m’ont fait du bien ! « En fait, j’en ai marre. Ca, ça me va pas. Ça, ça me convient pas. Cette situation là, elle est inacceptable. J’ai pas mérité ça. »

Donc c’est un album qui est beaucoup plus rebelle. Moi c’est certaines chansons qui m’ont vraiment fait du bien. J’avais l’impression de mettre des coups de pieds dans des portes.

Myriam : Justement, je voulais revenir sur ce que t’as dit sur le fait d’être pas des trois meufs et de porter un message sur scène : c’est intimement lié finalement à ce qu’on écrit.

L’un des sujets qu’on aborde beaucoup toutes les trois, c’est la perception qu’on a nous même dans l’intimité et la perception qu’extérieure, les premières impressions que les gens vont avoir de nous. Et il y a beaucoup de chansons dans l’album notamment, Flesh Cage, Neutral Life Neutral Death ou Sufferer qui aborde cette violence, ce clash qu’il peut y avoir entre nous et notre perception intime versus la manière dont les gens vont nous mettre dans des cases ou ou juste nous agresser parce qu’on est quelque chose à laquelle ils s’attendent pas. D’où ce clash de Bruxism, cette violence.

Eva : Ouais ouais, grand d’accord.

Pozzo Live : Tu m’as dit plus tôt, Myriam que le titre avait un rapport avec le stress non négligeable provoqué par toute cette préparation, les concerts, et j’en passe. Est ce que le fait d’être trois nanas, ça a empiré ça ou est ce que pour vous ça fait partie du du jeu de la célébrité ?

Eva : C’est un thème qu’on aborde, la charge mentale globale de « ah mais pourquoi est ce que je me tape ça ? Pourquoi est ce que je manquais de ça ? Pourquoi est ce que c’est normal pour moi d’encaisser ça ? Pourquoi est ce que je me rends compte à 30 ans que c’est pas normal d’encaisser ça ? »

Une part de de charge mentale en tant que petite fourmi qui va au travail et que petite fourmi qui est une femme aussi, qui voilà, encaisse une relation qui va un peu mal mais qui dit voilà, je vais prendre soin de toi. Il y a un slow en fait qu’on a écrit, qui est une ballade, une chanson d’amour un peu et qui dit « je vais prendre soin de toi, tu peux te laisser aller, moi je serai à moi, je serai un roc, je serai toujours là ». En fait, tout l’album est super violent à ce sujet : cette place de femme qui doit rester forte, qui doit aller au travail, qui doit concilier sa vie au travail avec une vie où quand elle rentre chez elle, il faut être normal, il faut se lever tôt, faire le café, faire les mails alors qu’on est épuisés.

Donc je pense que sans s’en rendre compte, l’album est très tourné autour des violences qu’on encaisse aussi en tant que que femmes . Je ne sais pas si des hommes vivant la même situation aurait écrit du même prisme sur ce type de violence. Je ne sais pas si les violences du quotidien sont perçues pareilles. Parce qu’il y a une réelle dimension de charge mentale, de gestion : des émotions, de docilité, de violence contenue pour pas être too much, pour pas être trop visible, pour pas sortir des cases, pour rester gentil, pour rester docile en fait. Et c’est un peu ce qu’on disait de l’album précédent. « Non, en fait j’ai pas envie d’être docile, j’ai juste envie d’aller bien. Pourquoi ? Pourquoi est ce que ça va mal ? »

Donc je pense que le fait qu’on soit trois femmes influe énormément. Et je ne m’en étais pas rendu compte mais c’est très intéressant comme point de vue !

Pozzo Live :  D’ailleurs, en écoutant les trois singles, on retrouve bien votre patte musicale. Mais pour retomber sur ce que tu disais et cette violence, Eva tu parlais dans une autre interview avoir mis des passages plus grunge, plus metal.Est ce que ce serait justement l’expression tout simplement de ce ras le bol ?

Eva : Exactement. En fait, les passages qui sont un peu plus en plus violents sur cet album là, peut être un peu moins prog aussi, beaucoup plus rentre dedans, ce sont des influences qu’on a décidé d’explorer aussi parce qu’on avait envie de s’amuser sur scène.

C’est un album qu’on a composé après une grosse tournée, donc on s’est rendu compte de ce qui nous manquait, de ce qui nous faisait du bien, de ce qui était, de ce qui nous purgeait  aussi sur scène, d’évacuer notre stress, d’évacuer notre colère, de se sentir bien, de se sentir puissante aussi sur scène. Et c’est toute l’énergie qu’on a, qu’on contient parfois dans certaines chansons, parce que c’est des chansons qui sont calmes, douces. On voulait avoir des chansons où on a l’espace de pouvoir exploser, de répéter un riff, le même en boucle dix fois, de pouvoir communier plus avec notre public aussi. Donc c’est vrai que partir dans le grunge, partir dans le chant saturé pour moi en tant que chanteuse, c’est hyper libérateur de pouvoir faire ça.

J’ai vraiment hâte de la tournée pour pouvoir le faire sur scène en fait, le faire sur scène avec les gens, voir le public qui change de tête, qui fait « ah ouais, ça ouais ». D’être en colère ensemble en fait, de d’exprimer de la rage tous ensemble, de faire des fameux riffs grunge, des chansons qui semblent plus énervés et de voir le public rentrer progressivement à chaque mesure qui passe du même riff, rentrer avec nous un peu plus dans la compo plutôt que d’être surpris, ému par des progressions harmoniques hyper hyper progressives, hyper narratives. On a gardé ce côté là évidemment, parce que c’est un peu notre identité aussi, mais on avait, on avait envie, quelque chose de plus rentre dedans. Et je pense que ces styles là s’y prêtent.

Myriam : Je crois qu’on arrive de plus en plus à pousser à l’extrême ces parties qui vont être plus ambiantes prog avec des envolées harmoniques, des choses émouvantes et très belles. Et puis ensuite casser le truc pour partir sur vraiment quelque chose de bête, méchant et violent. Ce sont deux extrêmes qu’on adore et qu’on a du mal parfois à rassembler. Mais ça va de mieux en mieux. Que ce soit des morceaux comme Dormant, Flesh Cage, ou même Cold Sun Again où le refrain a le riff sont assez simple et rentre dedans mais où Eva a su faire une mélodie assez alambiquée, très Grandma’s Ashes. Voilà, on apprend au fur et à mesure qu’on compose.

TOURNEZ CONCERTS !

Pozzo Live : En plus, ce que tu disais Myriam, c’est que faire d’enregistrer en session jam avec des enregistrement à chaud, ça donne vraiment ce résultat sorti avec les tripes.

Parlant de sortir les tripes, parlons concert ! Vous m’avez dit avoir bien tourné depuis 2023. Est ce qu’il y a des pays où vous avez plus kiffé faire les concerts ? Des concerts anthologiques ? Dites moi tout.

Eva : Je pense qu’on peut dire qu’on retient le Hellfest, évidemment, parce que parce que c’était hyper intense, parce que c’est un moment de visibilité extraordinaire à avoir dans une carrière, surtout dans un groupe en développement. Donc c’était génial ! Moi ça a un peu ancré dans ma tête qu’on était valide en tant que groupe, qu’on était valide en tant que meuf sur scène.

Étonnamment, encore un peu ce truc de syndrome de l’imposteur qui traîne quelque part, qui a été, je pense, annihilé à ce moment là où je me suis dit « bon, si on est là, c’est qu’il y a une raison quand même ». On a fait une super tournée en Espagne où je pense qu’on s’est rendu compte que le public étranger, même s’il connaissait aucune de nos chansons, venant quasi par hasard parce que le nom du groupe était rigolo, avait de l’intérêt pour nous, qu’on plaisait de manière un peu plus spontanée à des personnes.

Myriam : La tournée en Espagne est vraiment ma préférée. Il y avait des jours où on jouait devant dix personnes et des jours où on jouait devant 200 ou 300 personnes. Mais comme c’était en Espagne, c’est super bien : on mangeait super bien et il faisait beau. D’ailleurs, il y a un concert qui a été annulé au dernier moment et on s’est dit « Dommage. »

Le Booker nous a rappelé et nous a fait jouer à Tolède dans une micro-brasserie, mais il n’y avait pas de système son, c’était juste avant une soirée dub. Ce sont les gens de la soirée dub qui nous ont prêté leur système sans qu’on puisse jouer. Et on s’est dit mais avec notre style de musique, ça marcherait pas. On se pose souvent cette question en France. « On va faire fuir les gens, c’est trop chelou ce qu’on fait. » C’est pas du rock quatre quatre où on tape dans les mains et tout le monde est content ! Comment ça va se passer ? Et en fait, le public dub a vraiment adoré. On a passé une pure soirée, à jouer des morceaux comme Cassandra, des choses prog et tristes. Et pourtant il y avait des ambiances de fou.

Je crois que cette tournée niveau syndrome de l’imposteur et confiance en soi, ça a fait un bien fou ! Se dire qu’on a pu débarquer n’importe où et jouer notre musique et qu’il y aura toujours des gens pour partager.

Eva : Je me suis même demandé si c’était pas le public espagnol qui était particulièrement ouvert de manière générale. Est-ce que si on avait tourné en Allemagne, est ce que ça aurait été pareil ? C’est vrai qu’on a été excessivement reçues et moi ça m’a donné le petit boost de confiance qu’il fallait en notre musique, en moi même, en notre énergie.Nous trois sur scène.

Quelles que soient les conditions, tous les concerts étaient trop cools et le public était méga réceptif, qu’ils soient dix ou 300 à chaque fois, c’était super !

Pozzo Live : Génial ! Le public espagnol est connu pour ça. Il y a une différence. Mais après c’est vrai que le public français commence vraiment à se réveiller dans ce domaine là. Après vous avez un style tellement outsider et ça plait aux gens, ce côté un peu « exotique » de faire un truc aussi personnel.

Votre nouvelle tournée s’annonce. Avez-vous des salles où vous avez trop hâte de retourner ?

Eva : Le Grand Mix à Tourcoing où on avait été super bien accueilli. J’ai un très bon, très bon souvenir du concert qu’on avait fait là bas. En plus, on est avec Pogo Car Crash Control  qui sont des potes de tournée qu’on croise un peu tout le temps. Donc on est on est super contente je pense de jouer avec eux. On sait que leur public est hyper réceptif à notre musique aussi, que leur nouvel album et notre nouvel album vont plutôt bien ensemble, donc je pense que ça va être très très chouette. Moi j’ai vraiment, vraiment hâte de ce concert.

Myriam : Il y a aussi le Bonjour Minuit avec la Moondrag Release Party. Mais de toute façon, retourner en Bretagne de manière générale ou être dans l’Ouest.

Grandma's Ashes au Trabendo à Paris le jeudi 18 avril 2024

Pozzo Live : Ah ouais, la Bretagne pour vous, c’est quelque chose ?

Myriam : Ah ouais. Il y avait eu une soirée où il y avait trois autres groupes, Pogo Car Crash Control et deux autres groupes. La Carène à Brest était complète et il me semble que c’est un des meilleurs souvenirs de This Too Shall Pass, c’était un des derniers concerts de la tournée. En plus, on était bien bien rodés quoi.

Eva : Ouais, c’était génial ! J’ai l’impression qu’à chaque fois qu’on va dans l’Ouest, il y a une niche stoner, prog, metal de manière générale. C’est vraiment une partie de la France qui est beaucoup beaucoup plus renseignée sur ces styles musicaux que le reste. Il y a aussi une partie du sud. A chaque fois qu’on a tourné à Aix, Marseille et en Provence en général, il y a aussi tout un coin qui est très très stoner, mais c’est vraiment pas partout en France. A chaque fois qu’on va dans l’Ouest, on sait qu’on a notre public, on sait que ce sont des personnes qui écoutent et creusent vraiment ce style musical français et international. Et on est toujours bien reçu quand on y va quoi à chaque fois !

Il y a des coins de la France où c’est pas le cas, mais alors on a aucun doute sur quand on va, quand on va en Bretagne et en Normandie, c’est incroyable à chaque fois.

Pozzo Live : Tu n’es pas la première à faire ce retour ! Myriam, tout à l’heure, tu me parlais d’un tournant allemand qui est en train de vous organiser cette nouvelle tournée. Vous avez déjà des petites pistes de là où vous allez aller ou pas du tout ?

Myriam : A confirmer, mais un peu partout. Ils vont faire une tournée assez conséquente dans des petits clubs. On va sillonner l’Allemagne à priori. Je ne peux pas te confirmer tout cela mais à priori on va tourner avec Mars Red Sky potentiellement !

Pozzo Live : Tu as une idée de la période ?

Myriam : Ca serait pour début d’année prochaine ou plus tard, février ou mars. Début mars je pense.

Eva : A priori mars et/ou avril, je crois.

Pozzo Live : Un mois, deux mois de tournée ?

Myriam : Un mois

Eva : On est sûr que l’Allemagne pour le coup, c’est le genre de pays où on va être bien accueillis. Ce public-là, on nous l’a déjà vanté pour être un public réceptif à notre musique donc on n’a pas trop de doute sur le fait que ça se passe vraiment là bas.

Pozzo Live : C’est vrai que effectivement, en France, on est assez connus pour être assez nazes pour accueillir les groupes de rock, de métal, etc. Mais comme vous chantez en anglais, ça vous ouvre pas mal de portes. D’ailleurs, est-ce que c’était un choix d’écrire en anglais ?

Eva : C’était un choix pudique en fait à la base, parce que le français c’est compliqué. Parce qu’avec le style de musique qu’on fait, j’avais peur que ce soit vite kitsch de chanter en français, un peu trop emo. J’ai été une très grande fan de Kyo quand j’étais ado, mais ce n’est pas du tout la vibe que j’avais envie de donner. Même si par exemple, d’autres groupes qui chantent en français comme Pogo Car Crash Control, je trouve que ça passe tellement bien.

J’ai eu envie à un moment de chanter en français parce qu’on nous a dit aussi que ça nous ouvre beaucoup de portes. J’ai toujours un peu de mal, vraiment par pudeur je pense. Et parce que le flot de paroles est hyper différent entre le français et l’anglais. Ce dernier se prête selon moi mieux au rock au niveau du flot de paroles. Là où le français a un rythme avec un côté tout de suite presque désuet. Je ne suis pas sûre qu’il me plaise.

Mais bon, on a un public qui nous supplie de faire des trucs en français aussi. On est toujours là « Ah et bien on verra un jour ça, ça tombera, on refera peut être. » Mais là, c’est pas trop dans les dans les cordes.

Pozzo Live : Est ce que l’une de vous a quelque chose à me dire pour le petit mot de la fin ?

Eva : De soutenir la scène locale plus que jamais. Plus les temps sont durs, plus il est important de visibiliser les petits artistes, quels qu’ils soient. Les artistes, les artisans, les personnes qui créent des choses avec leurs mains de manière générale ! N’achetez pas sur Amazon, achetez à des créateurs/rices ! Voilà !

Pozzo Live : Chez nous, chez Pozzo Live, on a l’habitude de demander aux personnes qu’on interviewe de nous conseiller le prochain groupe à rencontrer. Qu’est-ce que ce serait votre choix ?

Myriam : Il faudrait interviewer Witch Club Satan,un groupe norvégien de black metal. Elles ont un show incroyable sur scène où elles sont trois tenues différentes. Elles finissent quasiment nues. C’est vraiment une explosion de violence et c’est très beau !

Eva :  C’est très féministe ! C’est porteur de beaucoup de valeurs qu’on défend aussi avec avec les filles. Donc oui, totalement. Witch Club Satan.

Pozzo Live : Avec plaisir. En tout cas merci beaucoup les filles ! Au plaisir de vous croiser un de ces quatre en concert ! Bon courage pour la tournée, pour la sortie de l’album et surtout pour les reels Instagram !

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