Quelques heures avant le concert de Beast in Black, nous rencontrons son guitariste et fondateur Anton Kabanen. Dans une salle des loges de l’Elysée Montmartre le musicien a bien voulu nous parler de sa musique et de ses inspirations. 

Pozzo Live : Bonjour Anton, comment ça va ?

Anton : Très bien, merci

PL : On vous retrouve à Paris la même année que votre concert complet à la Maroquinerie, comment prévoyiez-vous ce concert et la tournée en général ?

Anton : La tournée avec Beast in Black est vraiment bien, parce-que l’équipe est vraiment bien. Et ce soir devrait vraiment être top, parce-que la salle est super. Le son devrait être très bon je pense, et c’est vraiment important pour nous. Au vu de la salle, nous nous attendons à un bon résultat.

PL : Je sais que la création de From Hell With Love a été un peu stressante. Êtes-vous satisfait des retours à son sujet ? Que ce soit dans la presse ou le public en général ?

Anton : Pour moi c’est ce qui m’importe dans un deuxième temps, le nombre de personnes à un concert ou le nombre d’albums vendus. C’est une création très personnelle. En tant qu’auteur de chanson, ce qui m’importe c’est la création, c’est d’être honnête avec ça, cela vient droit du cœur. Un ami à moi m’a aidé sur les textes, Paolo Ribaldini. Il m’a aidé sur 5 ou 6 chansons. Il est, comme moi, un grand fan du manga et animé Berserk. C’est la première fois dans ma carrière que l’on m’aide dans le processus de création d’un album. Je ne veux pas paraître arrogant ou autre, mais si le résultat de votre création vous plait c’est ça qui est important. Bien sûr que de façon logique, en terme de carrière, c’est un bon signe d’avoir principalement de bons retours ou chroniques. D’un autre côté avoir de très mauvaises chroniques est aussi bénéfique, car avoir des opinions radicalement opposés cela créer des émotions, positives ou négatives. C’est ce qui fait que les gens se souvienne d’un groupe, car il créé le débat.

PL : D’une certaine manière des opinions négatives peuvent être bonnes. Etant donné que les gens qui n’aiment pas le disent plus souvent et plus fort que les gens qui aiment, cela fait encore plus parler.

Anton : Oui absolument, cela fait plus de promotion

PL : Je pense à Nickelback qui remercie, d’une certaine façon, tous les gens qui se déchirent à leur sujet et leur font de la promotion gratuite à parler d’eux en permanence.

Anton : Voilà, exactement.

PL : Vous avez dit vous-même que vous êtes un grand fan du manga Berserk. En effet on y ressent cet univers sur l’album, très guerrier. Sur la chanson « From Hell With Love » spécialement, au-delà d’une simple déclaration d’amour, on peut aussi y voir l’histoire qui se passe au moment de l’Eclipse (Ndlr : passage clé de l’histoire du manga). Est-ce intentionnel ou bien une coïncidence ?

Anton : Si quelqu’un a sa propre image ou interprétation des paroles d’une chanson je ne veux pas détruire cela. La bonne réponse c’est que, peu importe ce que vous ressentez à propos d’une chanson, c’est exact. Cela doit créer votre propre idée ou émotion à son sujet. Quelqu’un d’autre peut le ressentir différemment, même sans que cela soit associé à Berserk. C’est la beauté de l’art, ce n’est pas mathématique, il n’y a pas de logique stricte « 1 + 1 = 2 et c’est tout », non vous pouvez l’interpréter comme bon vous semble. Sur cet album il y a 5 ou 6 chansons qui sont directement liées à Berserk dans leurs paroles, le reste ne l’est pas spécialement. Je les mentionne parfois, mais cela ne veut pas dire que les autres titres qui ne pourraient pas être rattaché à l’univers de Berserk. Parfois je dois certainement en écrire de façon inconsciente.
D’une manière générale j’écris les mélodies et la musique sans savoir où elles vont aller, mais elles me semblent bonnes et logiques. Je trouve les idées des paroles dans un deuxième temps. Elles arrivent simplement, et je ne sais pas si elles sont bonnes car je suis simplement une intuition sur le moment. C’est juste une émotion et c’est ça qui compte, que chacun puisse en avoir sa propre interprétation.

PL : La beauté de l’art comme vous l’avez justement dit.

Anton : Exactement, vous croyez à quelque chose, une image qui se créée dans votre tête et c’est ça qui est vrai, c’est votre image. C’est ce que je préfère parfois, ne pas savoir de quoi parle une chanson, entendre quelques paroles et me dire que cela signifie quelque chose pour moi, et c’est ce qui compte le plus.

PL : Est-ce que vous réfléchissez ou travaillez déjà sur un 3ème album en ce moment ?

Anton : Oui je ne m’arrête jamais vraiment d’écrire de la musique. Ce n’est pas « ok le 2ème album est sorti, faisons une pause en ne faisant rien ». Non, je fais toujours plein de petites choses et à la fin elles seront connectées dans le 3ème album. Que ce soit des nouvelles chansons ou des plus anciennes que j’aurais écrites il y a plus longtemps, je cherche à avoir le meilleur ensemble pour ce 3ème album.
Le premier et le second album sont également une combinaison du passé et du présent. Je ne me dis pas « le second album est fini, maintenant créons de nouvelles chansons », c’est toujours dans un coin de mon esprit.

PL : Pour un prochain album est-ce que vous pourriez envisager de faire une collaboration avec partenaire musicien ou chanteur ?

Anton : On en a parlé avec le groupe. Je pense que les seules bonnes raisons d’avoir quelqu’un d’autre sur un album de Beast in Black sont des raisons musicales. Si nous sentons qu’une chanson a besoin d’une certaine addition musicale, ce qui n’est pas encore le cas dans le groupe, on fera peut-être appelle à quelqu’un. Nous ne voudrons jamais avoir quelqu’un uniquement parce-qu’il est connu. Avoir telle ou telle personne sur un album juste pour faire de la promotion. Nous pensons que Beast in Black est suffisamment solide pour voler de ses propres ailes, donc nous n’avons pas pour projet pour l’instant de faire participer quelqu’un de l’extérieur. Du moins jusqu’à ce qu’une chanson le nécessite, mais ce sera surement un musicien peu connu qui viendra nous aider à combler ces chansons.

PL : Ce soir vous êtes en co-tête d’affiche avec Myrath. Est-ce que vous vous connaissiez avant ? Quand et comment s’est décidé cette tournée ?

Anton : Nous les avons rencontrés en festival cet été et au Japon en septembre. Je ne me souviens plus si c’était une idée de notre collègue qui tient le merchandising, de proposer cela à Myrath, ou bien de Yannis notre chanteur. En tous cas, quand j’ai entendu l’idée j’étais vraiment emballé parce-que j’aime beaucoup leur musique. Quand j’ai vu leur clip de Believer je me suis dis « wouah, super chanson, super vidéo », ils savent ce qu’ils font. Il y a quelque chose de différent et unique chez eux que j’aime beaucoup.

PL : Dernière question. Pour notre prochain interview peut-être, quel groupe aimeriez-vous voir à notre micro ?

Anton : Hmm, Manowar ! C’est un de mes groupes préférés.

Merci à Anton Kabanen pour le temps qu’il nous a accordé. Merci également à Veryshow Production et JMT Consulting.

Retrouvez notre report du concert de Myrath et Beast in Black à l’Elysée Montmartre

Interview réalisée par Gaël

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