Assassin’s Creed Symphony venait à peine de diffuser sa communication via les plateformes d’Ubisoft que je scrutais déjà les dates bien à l’avance, à la manière d’un gamin qui dès le mois d’octobre compte le nombre de jours le séparant de Noël.

Ce concert était pour beaucoup l’accomplissement d’une quête débutée en 2007 avec le premier jeu Assassin’s Creed, son scénario inédit et novateur, sa fresque de personnages sur une toile de fond immense : l’Histoire. Et déjà à cette époque, les musiques de la bande originale étaient épatantes par leur synchronisation totale avec le rythme du jeu.

 

C’est ainsi que démarre l’orchestre pour cette première mondiale : avec un enchaînement des meilleurs morceaux du premier opus travaillés par Jesper Kyd. L’orchestre exécute son contrat à merveille, les chœurs apportent la tension ou la gravité, les images des jeux défilants au-dessus d’eux reprenant tout leur sens, et ce juste grâce aux mélodies et chants.

Les morceaux s’enchaînent reprenant un à un les opus sortis ces 12 dernières années, par ordre de parution des jeux. Les arrangements sont tout simplement extra. Les enchaînements sont aussi fluides et invisibles, s’exécutants comme un assassinat bien orchestré. Dans l’immense salle du Palais des Congrès, il n’y a pas de parti pris. Assassins et Templiers agissent de concert pour applaudir entre chaque séquence avant de se retirer dans le silence et l’ombre afin de laisser place à l’orchestre.

Le petit écueil provient de l’écran de la salle, problème de résolution ou de fréquence peut-être, faisant sauter les images par moment. On s’y fait comme nous sommes ici pour la qualité audio surtout. Une simulation d’hologramme également est tentée avec une toile transparente à travers laquelle un perçoit le maestro. On y projette des figures ou artefacts pendant les cinématiques d’introduction avant une nouvelle séquence musicale. Problème : seuls les 15 ou 20% des auditeurs assis bien dans l’axe au milieu de la salle peuvent en profiter avec le rendu escompté.

A ceux qui pleurent au spoil par les images… Que dire si ce n’est que cet évènement n’est pas une journée de teasing sur l’univers Assassin’s Creed mais bien un dessert de premier choix pour une douzaine d’années d’aventures épiques.

 

Après l’entracte nous reprenons notre périple. Lorne Balfe, Jesper Kyd, Elitsa Alexandrova (qui passeront nous saluer à la fin), et bien d’autre compositeurs, personne n’est oublié parmi les œuvres jouées jusqu’à la plus récente : Assassin’s Creed Odyssey par The Flight. Assassin’s Creed Rogue et Liberation sont également représentés et quel bonheur d’avoir même les BO de jeux annexes.

Chaque jeu a son propre medley qui nous permet d’avoir des tons épiques, lourds puis légers, joyeux, héroïque… A mon sens la force de cet univers créé par Ubisoft tient de son engagement dans chaque jeu. Quel rapport avec la musique ? Tout. Car pour chaque époque, civilisation ou lieu parcouru, les studios ont toujours tenu à ce que les morceaux en soient imprégnés. Que les musiques accompagnant l’image et portant l’action nous fassent prendre part à l’aventure. Chaque thème musical peut être joué avec des instruments type de l’époque où se déroule l’épopée. Et leur réinterprétation durant ce show est inédite et délicieuse sous la direction d’Ivan Linn.

Après le clap final nous pouvons saluer bruyamment cette petite armée de quelques 60 ou 70 instrumentalistes passionnés. La présence d’une guitare électrique donne une touche particulière et moderne à cette harmonie des chœurs (une vingtaine) et instruments qui plus d’une fois m’ont fait hérisser le poil.

Nous avons le droit à deux rappels, et pas pour nous déplaire. Les deux sont très différents de par leur provenance et interprétation. Je préfère laisser la surprise à ceux qui voudront voir un replay ou auront la chance de les voir jouer ! Rassurez-vous ce fan-service n’est pas là juste pour faire comme tout le monde. C’est de qualité équivalente à tout ce qui a été produit pendant le show, un petit plat dans un grand après un festin onirique. Tous ces passages, ces morceaux nous rappellent des « premières fois » similaires et pourtant propre à chaque jeu.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser la salle n’était pas remplie exclusivement de geeks ou de fans. Encore une preuve de l’étendue de la portée de cette license : historique, graphique, artistique, musicale, ludique… J’ai été agréablement surpris de la variété des âges et styles des spectateurs. L’univers riche d’Assassin’s Creed nous a comblé avec son orchestre. C’est l’occasion de faire varier ses plaisirs musicaux et de se laisser surprendre. Nul besoin d’être érudit, Maître Templier ou Assassin, il suffit juste d’écouter et de se laisser guider.

Vous allez aimer !