Après une entrée très remarquée dans l’univers du jeu vidéo, c’est en concert que s’est illustré Clair Obscur : Expédition 33. Quatre dates exceptionnelles en France avec un arrêt très remarqué à Paris les 28 et 29 octobre dernier. Lorien Testard et Alice Duport-Percier ont conquis le public de la Salle Pleyel, accompagnés par l’Orchestre Curieux, .
Acte I
Le concert démarre avec l’arrivée sur scène de 7 musiciens sur les 15 de l’orchestre. Les cordes, la pianiste et le chef d’orchestre s’installent, aussitôt rejoints par Alice Duport-Percier – compositrice vocale – et démarre alors Alicia, titre phare de la bande originale, présente dans le premier trailer du jeu. L’ambiance scénique est simple ; des lumières rouges, peu de décorations sur scène hormis quelques lanternes. On se retrouve immédiatement plongés dans l’atmosphère de l’expédition 33 et c’est exactement ce que l’on est venu chercher. La bonne surprise ? Aucune image du jeu n’est projetée, évitant tout spoil à quiconque ne l’aurait pas terminé.
Avec la fin de la première chanson, c’est l’arrivée du reste de l’orchestre qui entame The Departure. Moment clé du début du jeu, le discours d’Emma au festival de l’expédition est prononcé par nul autre que François Meurisse, cofondateur de Sandfall Interactive, studio de développement du jeu. Arrive ensuite immédiatement Taking Down the Paintress. Le concert a en réalité été construit dans un ordre précis, afin de faire revivre au public les émotions du jeu. On découvre aussi l’utilité des lanternes, dont les lumières clignotent au rythme de la musique, accompagnant parfaitement la performance.
Les personnages s’emparent de Pleyel
C’est après ce morceau que Daniel Sicard, chef de l’Orchestre Curieux, prend la parole. Il exprime la joie de tous les musiciens d’être présents afin de rendre hommage au jeu, au studio et aux personnages. À cet instant, tout le public fait partie de l’expédition 33. On sent un esprit d’unité, notamment à l’évocation du petit refrain “Au Clair Obscur” chanté par Alice et qui résonne à chaque mort dans le jeu. Il est à présent temps de continuer et notamment avec la présentation des prochains personnages.
Lune est la première chanson éponyme à présenter son personnage. La scène est plongée dans le noir, le fond éclairé en vert, une ambiance à nouveau sobre mais diablement efficace. Changement de couleur, le fond de scène passe du vert au bleu tandis que l’orchestre entame Sciel. Après ces deux magnifiques présentations en vient une troisième, puisqu’il est temps d’accueillir sur scène le compositeur de l’entièreté de la bande originale du jeu, Lorien Testard. Ce dernier remarque aussitôt le nombre important de fans venus en arborant un béret rouge, l’un des emblèmes du jeu, et les en remercie. Il explique ensuite que la prochaine chanson est celle par laquelle il aimerait toujours commencer les concerts et appelle Désiré, accordéoniste, à ses côtés pour entamer In Lumière’s Name.

Photos : Emilia Jacotin, concert de Lyon
Un medley de Goblu et Rain from the Ground arrive ensuite, et l’on retrouve Alice en duo avec Axelle Verner, seconde voix féminine présente sur la bande originale. Puis c’est au tour du thème du légendaire Monoco d’introduire ce personnage. Nous avons cette fois droit à d’importants jeux de lumières, coïncidant avec l’énergie débordante du morceau. Lorien est passé à une guitare électrique et l’on assiste à un magnifique solo de saxophone de Désiré. Le concert se poursuit avec Gestral Market puis, pour rester dans le thème, Golgra. À nouveau, le saxophone est au centre de l’attention, et l’ambiance est électrique, au rythme de ces morceaux très énergiques.
Gustave et Renoir
Pour Déchire la Toile, un chœur arrive sur scène. Un peu caché au fond, derrière l’orchestre, il apporte malgré tout une autre dimension à la chanson, une profondeur très appréciable. Le choeur, accompagné par l’orchestre, entame seul la chanson suivante. En petit clin d’œil au jeu, les lanternes s’allument l’une après l’autre, sur le même schéma que la créature à laquelle ce morceau est associé : Lampmaster. À la fin de celui-ci, Daniel quitte la scène et les deux violoncelles se lancent dans un trio magnifique avec la pianiste sur Gustave. La scénographie est à nouveau très simple, mais efficace, avec des projecteurs fixes sur les cordes.
Le retour de Daniel et d’Alice se fait accompagné de lumières très rouges et puissantes tandis qu’arrive le thème de Renoir, antagoniste principal du jeu. On assiste à une montée en puissance tout au long du morceau, avant que les instruments ne deviennent silencieux un par un, ne laissant plus que le piano, duquel Alice s’approche lentement. Sur scène, un noir presque complet, puisque même les lumières des pupitres se sont éteintes au fur et à mesure. Enfin, un dernier accord dissonant retentit, et c’est le noir complet qui sonne la fin de cette première partie du concert.
Acte II
La reprise se fait de façon surprenante, la pianiste – Orane Donnadieu – se retrouvant seule sur scène pour interpréter Verso. À nouveau, la scénographie est plus que simple, avec un seul projecteur blanc braqué sur le piano. Puisque le concert se déroule comme le jeu, nous entrons à présent dans l’Acte II d’Expédition 33. Selon les mots de Daniel Sicard : “où la joie de combattre les névrons laisse place à l’absence, mais donne une dimension réelle aux mots ‘quand l’un tombe, on continue’”. C’est également le moment de faire revenir l’expédition, avec le retour sur scène de Lorien, Alice, Axelle et du choeur.
Affronter la Peintresse
On assiste alors à un medley des chansons de Sirène, Robe de Jour et Poème d’Amour. Le fond de la scène se pare de couleurs orangées rappelant vêtements de Sirène, dans le but de nous immerger toujours plus dans l’ambiance du jeu. S’enchaîne ensuite la chanson Portrait Imparfait, avec des harmonies à trois voix entre Axelle Verner, Eugénie Loiseau – bassoniste de l’orchestre – et une soliste issue du chœur. L’instant est suspendu, tout comme celui qui s’annonce.
Lorien et Alice se retrouvent en effet côté cour et entament Until Next Life en duo guitare/voix. Arrive un nouveau morceau et nous retrouvons le trio de voix de Portrait Imparfait pour une interprétation magistrale de Paintress. Alice revient ensuite pour interpréter Aline, et la chanson se termine sans aucune lumière autre que celle éclairant le piano.
La fin de l’Expédition 33
Suivant toujours le chemin du jeu, il est à présent temps de choisir notre fin, et arrive donc Our Drafts Collide. Lorien interprète bien sûr lui-même la partie parlée et une émotion folle s’empare de la salle tandis que la chanson arrive à sa fin. C’est ensuite Lost Voice qui résonne dans la salle Pleyel, faisant approcher le concert de sa fin… Ou presque. Daniel et Lorien confient avoir souhaité faire ce concert pour la communauté créée autour du jeu, mais aussi avec elle. Ils annoncent alors l’arrivée sur scène de Miki Martz, chanteur espagnol qui a été le premier à poster une reprise d’une chanson de Clair Obscur Expédition 33 sur les réseaux sociaux.
Ils l’avouent, le morceau qui suit sera le dernier, et n’a pas été facile à mettre en oeuvre. Lorien demande alors son avis au public “Avez-vous 33 minutes pour terminer ce concert avec nous ?” et c’est une éruption de joie dans la salle. Nos Vies en Lumière, morceau incontournable du jeu retentit dans la salle pour le plus grand bonheur des fans. Sur scène, on ressent la joie des musiciens et chanteurs qui dansent et font réellement la fête sous nos yeux. Bien sûr, le morceau prend fin sous un tonnerre d’applaudissements et une standing ovation digne du spectacle qui vient de se jouer sous nos yeux.

Photos : Emilia Jacotin, concert de Lyon
Encore
Après quelques instants face à une scène vide, c’est le moment du rappel. Daniel nous informe de leur incapacité à jouer Lumière, thème iconique, puisqu’ils n’ont malheureusement “pas les instruments” pour. Il nous confie cependant qu’il est temps de rencontrer Maelle et, sur l’air de son thème, c’est l’actrice Charlotte Hoepffner – qui a interprété le personnage en motion capture – qui entre en scène. Nous assistons alors à une performance magique entre la voix d’Alice et la danse de Charlotte, le tout saupoudré de pétales rouges et blancs, aux couleurs du gommage.
Avant que qui que ce soit n’ait le temps de se remettre de ses émotions, c’est bien évidemment Lumière que l’orchestre joue enfin. Pour l’occasion, toutes les chanteuses se retrouvent sur l’avant-scène, rejointes par une partie de l’équipe de Sandfall Interactive. Le public entonne bien évidemment les paroles avec beaucoup d’entrain, continuant l’aspect festif qui représente cette série de concerts. Après de nouveaux applaudissements à tout rompre, la scène se vide et le public commence à se disperser. C’est sans compter sur Lorien et Alice, qui nous accompagneront jusqu’au bout et reviennent à deux, s’installant en bord de scène. Un duo simple mais magique sur Aux Lendemains non Écrits, qui conclut magnifiquement cette soirée hors du temps.
Setlist :
- Alicia
- The Departure / Taking Down the Paintress (avec le discours d’Emma prononcé par François Meurisse)
- Lune / Sciel
- In Lumière’s Name
- Goblu / Rain From the Ground
- Monoco / Gestral Market / Golgra
- Déchire la toile
- Lampmaster
- Gustave
- Renoir
- Verso
- Robe de Jour / Poème d’Amour
- Portrait Imparfait
- Until Next Life
- Paintress / Aline
- Our Drafts Collide
- Lost Voice
- Nos Vies en Lumière
Rappels :
- Maelle
- Lumière
- Aux Lendemains non Écrits


























