Mercredi 13 Décembre s’est tenu un rassemblement de trois pontes du métalcore nouvelle génération : Smash Hit Combo, Betraying The Martyrs et Dagoba. Zoom sur ces concerts inédits, option chant guttural à la clé.

En cette soirée diluvienne de Décembre, le petit théâtre de République ouvre ses portes à un trio de groupes de metalcore. Une population (très) jeune et essentiellement masculine occupe la file d’attente devant le music-hall. Les traditionnels perfectos sont aux abonnés absents. Place aux Stan Smith, survêts Supreme et casquettes New York Yankees.Le bal est entamé à huit heures par Smash Hit Combo, groupe de rap métal originaire d’Alsace qui mixe les genres pour le plus grand plaisir de son audience. On y décèle un style à la Eminem en plus frenchie, les paroles jonglant facilement avec le bilinguisme. Les deux chanteurs alternent entre rap battles et refrain mélodieux. Le public d’ados est conquis, et entonne les paroles des tubes les plus connus du groupe, Baka et RPG, dont l’univers tourne autour du monde des jeux vidéo. Les lumières saccadées accompagnent les circle pit d’un air épileptique. La demi-heure de show passe trop vite, mais les prochains musiciens ne tardent pas à venir animer la scène exiguë.Betraying The Martyrs fait son entrée sous les acclamations de la petite foule de connaisseurs. Le groupe de deathcore français aux trois albums studio arbore un chanteur british à sa tête, qui leade toute la partie death growl. Son style hipster, cheveux courts, tatouages jusque dans la nuque et slim trois quarts, contraste presque avec la profondeur de sa voix, caverneuse à souhait sur plusieurs fréquences. Il est accompagné par le claviériste parisien aux airs de jeune premier, qui le remplace pour les passages en voix claire. Une batterie entêtante vient rythmer le tout. Le public tombe le tee-shirt. Les jeunes gens, torse nu, commencent à pogoter dans ce qui prend la forme d’une immense bousculade. Quelques minettes exhibent leurs tatouages en soutien-gorge. Le groupe joue Won’t Back Down, écrit quelques jours après les attentats du Bataclan, qui se trouve seulement à quelques rues de l’Alhambra. L’énergie prend, la salle est chauffée à blanc pour Dagoba.C’est une mise en scène en sobriété qui s’installe pour le groupe phare de la soirée. Trois micros soutenus par une chaine en métal marquent la scène d’un autre ton, plus profond. Un épais brouillard causé par des jets de fumée envahi la salle pour l’entrée des Marseillais, pionniers du death métal mélodique dans l’Hexagone. Les quatre membres de Dagoba sont vêtus de tuniques noires à capuches, qui évoquent l’esthétique luciférienne de Béhémoth. L’atmosphère est moite, suintante. Dès les premiers riffs, un Wall of Death monstrueux occupe toute la salle. Shawter, le meneur, s’agenouille et se penche vers son public, guidé par un élan presque guerrier. Ça déménage.Dès que ses mains forment le devil sign, ses fans le lui renvoient à l’unisson. L’atmosphère devient irrespirable. L’osmose est là, dans cette brume dégoulinante. Le chanteur s’accorde une lampée de Jack Daniels avant de repartir de plus belle. Le sol frémit et résonne sous les bonds des fans à l’énergie contagieuse. Les morceaux du nouvel album Black Nova se succèdent avec Inner Sun et Stone Ocean, sans oublier les grands classiques The Great Wonder et It’s All About Time.Les lycéens qui peuplent l’audience se délectent de suivre les indications de Shawter à la lettre. Bras en l’air, circle pit, mosh pit, genoux à terre… Le mimétisme propre à leur génération est plus que présent, créant une cohésion totale entre Dagoba et la fosse. La nouvelle formation musicale de 2016, bien trouvée, semble être née dans le berceau du groupe. Les presque-deux heures de joyeusetés se terminent sans rappel. Sans nul doute, cette soirée métalcore très actuelle restera dans le cœur des fans de métal extrême.

Article et photos par Aure Briand-Lyard

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