| Dark Tranquillity nous laisse sans voix à Rennes !

L’Etage à Rennes a donné rendez-vous ce mardi 6 mai aux amoureux des mélodies, qu’elles proviennent du death métal mélodique de Dark Tranquillity et Hiraes ou du métal gothique de Moonspell. On vous raconte tout sur cette soirée riche en émotions.

Me voilà arrivé sur le parvis de la place de la République de Rennes, abritant la grande salle du Liberté ainsi que sa petite sœur, sobrement nommée L’Etage. C’est vers cette dernière que je me dirige en apercevant déjà une file d’attente, une demi-heure avant le début de la première partie.

Toutes les catégories de fans sont présentes : de jeunes fans de moins de 12 ans tout comme les adeptes de la première heure. Les sourires sont partout et le public discute dans la salle et à côté des stands de merch très bien fournis. Des vinyles dédicacés de Moonspell sont par exemple disponibles, objets que l’on n’a pas souvent l’occasion de voir.

Hiraes

On démarre la soirée avec Hiraes, groupe de death metal mélodique allemand qui vient défendre son second album studio Dormant (2024).

Tout comme dans cet album studio, l’énergie fournie sur scène est gigantesque. Ça bouge énormément malgré le peu de place qu’un groupe de première partie peut posséder avec tous les instruments des groupes suivants dans leur passage. La chanteuse Britta Görtz occupe le centre de la scène, toute de cuir vêtue et headbang dès que l’occasion se présente !

Hiraes enchaîne les morceaux sans aucune fausse note avec des effets de lumières accompagnant parfaitement des mélodies, refrains et passages instrumentaux pour chaque chanson. Impossible de ne pas sentir les influences de pionniers du death métal mélodique tels que Dark Tranquillity ou encore In Flames dans leur jeu. Je pense fortement que faire leur première partie pour cette tournée européenne doit être une consécration pour le groupe Hiraes.

Quel plaisir de voir autant d’interaction sur scène entre Britta Görtz et les musiciens ainsi qu’avec le public qui leur rend la pareille en participant à l’ambiance générale. Les refrains sont scandés et les prises de parole du groupe entre les morceaux sont également acclamées.

Le set d’Hiraes se termine bien trop rapidement après seulement 5 chansons issues de l’album Dormant. Britta Görtz nous donne rendez-vous au Motocultor 2025 pour poursuivre l’expérience Hiraes en live : nous y serons !

Setlist

Through the Storm
About Lies
We Owe No One
Dormant
Undercurrent

Moonspell

Quinze minutes plus tard, on enchaîne avec Moonspell, la seconde première partie de cette soirée. Pour avoir déjà vu la formation portugaise en live au cours du Hellfest 2019, je m’attendais à une performance encore plus intense dans le cadre d’un concert et je n’ai pas été déçu !

L’arrivée sur scène de Fernando Ribeiro, le chanteur originel de Moonspell depuis 1992, lui-même également tout de cuir vêtu (décidément) déclenche les applaudissements du public. Le concert démarre sur le titre Opium, issu du magnifique album Irreligious (1997), permettant à Fernando d’alterner chant clair et guttural en guise de tour de chauffe. L’enchainement sur Awake!, titre à la suite d’Opium sur le même album, est PERCUTANT. Fernando claque des talons en rythme de la batterie, ce qui ajoute un côté martial et brutal à cette chanson et prend le public de Moonspell aux tripes ! Une sensation mystique très profonde s’installe à L’Etage à partir de cet instant.

La prestation du groupe sur le titre Lowering Skies est absolument prodigieuse. Le mantra répété par la batterie amène un côté tribal. La guitare est angoissante, oppressante. La présence de Fernando Ribeiro est dure, sérieuse et surtout solennelle avant le démarrage du premier refrain qui va entièrement le transformer. Il bat du pied, se met à genoux, fixe le public et parait entièrement habité par la musique, entrainant les premiers rangs dans une transe collective.

Le single le plus connu du groupe arrive en avant-dernière position de cette setlist, il s’agit bien sûr d’Alma Mater (1995). La scène est illuminée en vert, jaune et rouge pour les couleurs du Portugal en cette occasion et sous les rugissements du public.

Des hurlements de loup surgissent du public lorsque Moonspell annonce le nom de la dernière chanson après une heure de concert : Fullmoon Madness. Une fin en beauté avec une chanson épique scandée par les fans et épicée par la participation de Fernando Ribeiro à la grandiose partie instrumentale finale du morceau. Chaque instrument a ainsi eu droit à son solo, le chanteur fracassant les cymbales de la batterie en support à ses musiciens.

Muito Obrigado Moonspell ! Vous avez bien mérité cette standing ovation pendant de longues minutes après votre performance.

Setlist

Opium
Awake!
Common Prayers
Extinct
Night Eternal
Finisterra
In and Above Men
From Lowering Skies
Everything Invaded
Nocturna
Breathe (Until We Are No More)
Alma Mater
Full Moon Madness

Dark Tranquillity

C’est maintenant l’heure pour Dark Tranquillity, la tête d’affiche de cette soirée ! Les Suédois de Götheborg, pionniers du mouvement death métal mélodique depuis 1991, étaient impatiemment attendus par le public rennais. J’entends parler autour de moi des gens de tout âge, partageant leurs expériences avec le groupe.

La scène leur est intégralement dédiée avec 3 écrans verticaux nous laissent présager que des effets visuels seront de la partie pour accompagner la musique de Dark Tranquillity.

Les musiciens se positionnent et Mikael Stanne apparait après l’introduction de Shivers and Voids pour nous régaler de son sourire et de sa bonne humeur communicative. Les années passent, mais Mikael est toujours aussi impressionnant en live : sa voix est puissante, juste et son timbre toujours aussi unique.

Les premières notes d’Atoma résonnent dans la salle et le public rugit de plaisir ! Le titre phare de l’album éponyme de 2016 qui avait été acclamé par la critique est appuyé par le fond visuel qui diffuse la (magnifique) pochette de l’album. Le public rennais saute sur le refrain, amusant grandement Mikael Stanne qui nous sourit de plus belle. Certaines choses comme l’énergie positive de Mikael sur scène ne changent pas et c’est tant mieux !

Le concert marque une courte pause tandis que le frontman de Dark Tranquillity nous annonce qu’ils vont nous proposer une chanson qui n’avait pas été mise dans une setlist depuis plus de 20 ans : Single Part of Two, issu de l’album Damage Done (2002). On retrouve là une période de Dark Tranquillity plus en brutalité, mais avec la maturité au chant de Mikael. Cette opposition classique/modernité résonne magnifiquement à l’occasion de ce concert.

Une nouvelle intervention de Mikael nous annonce qu’une seconde chanson très spéciale arrive : Empty Me (Fiction, 2007). Ce titre n’avait encore jamais été joué dans le cadre d’une tournée de Dark Tranquillity car trop technique. Il est également fait mention de l’arrivée des nouveaux membres du groupe qui permettent maintenant de pouvoir jouer ces chansons très techniques en live. Dès le début du morceau, on comprend mieux : les guitares shreddent dur, le tout accompagné du clavier qui dispense un rythme très riche sur la partie instrumentale.

Après ce passage rythmé, il est temps de faire redescndre un peu les choses avec l’introduction en voix claire de Not Nothing issu du nouvel album Endtime Signals (2024).

We are not nothing
We serve our purpose here
We tell ourselves
What we need to hear
To make our mark

La fin du morceau est tenue en solo par Mikael Stanne, très solennel, uniquement éclairé et englobé d’une lumière blanche, angélique.

La fin de la setlist nous replonge de nouveau dans le passé avec 4 chansons issues de 4 albums et dont le plus récent date de 2007 ! Quel plaisir de revisiter les classiques du groupe dans le cadre de cette tournée Endtime Signals !

Une performance magistrale par les boss du death mélo ! Après plus de 30 ans de carrière, nous voilà bien parti pour durer encore et encore, à notre plus grand plaisir.