Il aura fallu attendre longtemps pour voir enfin Eisbrecher à La Machine du Moulin Rouge, mais l’attente valait le coup. Les allemands nous ont offert un show énorme, que Pozzo Live vous raconte.

« 3  ans de merde, c’était long, mais on y est enfin ! » C’est en ces mots que nous sommes accueillis façon match de boxe, par un présentateur sur scène qui nous rappelle, s’il le fallait, qui va se produire pour cette soirée 100% Neue Deutsche Härte.

Maerzfeld

Le show commence sans plus attendre par Maerzefld. Les allemands de Forchheim sont visiblement très contents de jouer enfin à La Machine du Moulin Rouge. Le groupe a la banane tout au long du set. Il déploie sur scène une énergie incroyable et offre un public bouillant à Eisbrecher. Helfried Reissenweber (chant) joue de son charme auprès des quelques demoiselles présentent au premier rang, tandis que Benrd Körber (basse), posé sur le côté de la scène, arbore un sourire bienheureux tout au long du set. Le public, assez complet pour une première partie, est réceptif et les premiers pogos ne tardent pas à apparaître – toute à ma concentration, je suis d’ailleurs balancée trois mètres plus loin.

Dès les première notes, la similitude de voix de Helfried Reissenweber avec le bulldozer allemand Till Lindemann (Rammstein) est frappante – le groupe a d’ailleurs une activité parallèle de tribute band sous le nom Stahlzeit. L’influence se fait clairement sentir, et le groupe nous propose la frange la plus industrielle de la Neue deutsche Härte. Les rythmes sont gras, les guitares très saturées et sans trop de solos. Les synthés habillent l’ensemble pour un rendu très dynamisant et qui met tout le monde d’accord. C’est pour moi une belle découverte, et je vous encourage à aller y jeter une oreille si vous êtes un familier du style.

maerzfeld la machine

 

Eisbrecher

L’entrée en scène du chanteur Axxel Wesselsky (chant) ne passe pas inaperçue. Veste et képi militaires, pantalon en cuir,  jumelles « laser » rouges avez lesquelles il parcoure la Machine du Moulin Rouge plongée dans la pénombre : le chanteur d’Eisbrecher sait jouer de son charisme naturel. Oui, je suis sous le charme ! Mais je ne suis visiblement pas la seule.

eisbrecher la machine du moulin rouge

La fosse est bondée jusqu’au bar, les escaliers et les balcons ont été pris d’assauts. Le public est chaud et les pogos s’enchainent au rythme des chansons. C’est dans un français très respectable qu’Axxel Wesslesky nous remercie: « Vous êtes fous ! C’est super !« . Il ponctue d’ailleurs régulièrement le concert de ses interventions. Au milieu du concert, Axxel fait une pause pour proposer aux spectateurs une séance photo. Le deal est le suivant : le groupe prend trois poses (« Trois photos, c’est assez, non ?« ), et le public range ensuite les appareils . Il invite alors le public à profiter du concert avec la tête, le coeur… et les c…s, accompagnant son propos d’un geste explicite. Eisbrecher en profite pour faire la traditionnelle photo avec le public de La Machine du Moulin Rouge, en nous invitant à faire la grimace. Notons que le deal est plutôt bien respecté par les spectateurs, ce qui change agréablement des mers de téléphones portables qu’on voit habituellement dans la fosse.

Axxel brise la glace

eisbrecher la machine du moulin rouge

Vient ensuite le moment où toutes les filles veulent s’appeler Anna pour pouvoir répondre à Axxel qui recherche une gentille Anna. Peut-être jusqu’au moment où – ou bien parce que ? – elles comprennent les paroles (Laisse moi rentrer, laisse moi sortir). Le consentement lui tient tout de même à coeur, et il nous le rappelle en nous apprenant les quatre mots essentiels en allemand : Halt, Stop, Nein Danke (Arrête, Stop, Non merci).

Tout cela m’a donné chaud, mais ce n’est manifestement pas le cas d’Eisbrecher qui revient sur scène de La Machine habillé d’une parka, d’une chapka, et armé d’une pioche (ou d’un pic à glace ?), pour interpréter le classique Eiszeit. Puis, changement de style total tant en termes de costume que de chant, puisque Axxel nous offre un interlude venu de son Tyrol natal, avec un morceau de Yodel, arborant fièrement le chapeau bavarois un le Lederhosen traditionnels. Le public apprécie et applaudit copieusement cette prestation incongrue.

Des musiciens au top

Je parle beaucoup d’Axxel, dont la présence scénique magnétique et la voix grave assurent le show toute la soirée, mais les autres musiciens ne sont pas en reste. Si on peut regretter l’absence de Noel Pix, malade ce soir là, le guitariste/clavier de session qui le remplace (un certain Dodo) remplit largement la mission. Rupert Keplinger donne également tout derrière sa basse, headbangant tant qu’il peut, et donne avec Achim Färber à la batterie une assise solide au reste du groupe. Seul Jürgen Plangger à la guitare est un peu plus discret.

Si le tarif des billets pour Rammstein vous est inaccessible, je vous invite vraiment à aller découvrir Eisbrecher, qui n’a pas à rougir de sa prestation face aux géants du metal industriel. Si vous allez au Hellfest, n’oubliez pas de les ajouter dans votre running order. Balance de qualité, présence scénique, précision de la prestation et interaction avec le public : tous les ingrédients étaient réunis à La Machine du Moulin Rouge où j’ai passé une soirée exceptionnelle. C’était probablement le meilleur concert que j’ai vu cette année !

eisbrecher la machine du moulin rouge

Setlist

  1. Volle Kraft voraus
  2. Fehler machen Leute
  3. Frommer Mann
  4. Leider
  5. 1000 Narben
  6. So oder so
  7. Anna
  8. Nein Danke
  9. Eiszeit
  10. Im Guten Im Bösen
  11. Sturmfahrt
  12. FAKK
  13. Prototyp
  14. Himmel
  15. This Is Deutsch

Rappel 1

  1. Verrückt
  2. Was ist hier los?
  3. Miststück / Rock Me Amadeus

Rappel 2

  1. Out of the Dark

Galerie photos

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