En cette semaine de black friday où il est de coutume de se ruer dans les magasins et d’y tabasser ses concitoyens afin d’obtenir le dernier exemplaire de tel ou tel produit à prix cassé, c’est au Ninkasi Kao de Lyon qu’il fallait mardi dernier jouer des coudes. Et ici, ce ne sont pas les stocks qui ont rapidement été épuisés, mais bien les organismes, après une intense séance de pogos et de décibels signée August Burns Red. Pozzo Live était présent, tentant de se frayer un chemin dans un Ninkasi qui a bel et bien finit K.O !

Venir à une soirée metalcore, c’est un peu comme aller faire ses courses un samedi après-midi de soldes dans un centre commercial. Tu sais que ca va être bruyant, qu’il va faire chaud, que ca va sentir la transpi et que ca va être la foire, mais t’y vas quand même. C’est précisément ce qu’il s’est passé ce mardi soir au Ninkasi Kao à l’occasion du passage d’August Burns Red, en tournée mondiale pour les 10 ans de leur album Constellations. Et histoire de mieux préparer sa venue sur scène, le combo de Pennsylvanie était précédé de deux autres formations metalcore également venues des USA Erra et Currents.

Ce sont donc ces derniers qui lancent les hostilités, avec leur metalcore poétique et enjoué qui a tôt fait de réchauffer un public refroidi par le début de l’hiver. Sept morceaux vont ainsi s’enchaîner, avec un combo énergique aux commandes qui ne se fait pas prier pour prendre un max de plaisir sur scène, et en distribuer au passage à une salle qui commence à se remplir aux fur et à mesures que progresse leur set. Un tour de chauffe plutôt convaincant, idéal pour se chauffer les cervicales en douceur tout en savourant sa première bière de la soirée.

Place ensuite à leurs compatriotes d’Erra, groupe de metalcore djent confirmé ayant déjà eu par le passé le plaisir de tourner avec ceux que tout le monde attend ce soir : August Burns Red. D’entrée, le sympathique frontman J.T. Cavey, au crâne luisant et à la bien jolie moustache #Movember, (re)met les points sur les i : djent ou pas djent, ca sonne bien et on y prend du plaisir. Pas la peine donc d’épiloguer sur l’intérêt du djent ou même sur son existence, l’audience du soir trouvera elle que ce son proche du metalcore est plutôt cool, et c’est bien le principal ! Il faut en tout cas reconnaître que le chant clair du guitariste Jesse Cash se marie bien avec le scream de son frontman. Une dizaine de morceaux plus tard, le dernier accompagné du premier circle pit de la soirée, il est l’heure d’accueillir le tête d’affiche du jour, dont l’assistance scande déjà le nom : August Burns Red !

Ca y est, les lumières s’éteignent, et tandis que résonne un légère intro, le quintet de Lancaster, Pennsylvanie fait son entrée sur scène. Jake Luhrs, le frontman, monte alors sur son caisson en bord de scène, et surplombant ainsi une foule agglutinée à ses pieds – particularité du Ninkasi qui permet aux premiers rangs d’être accolés à la scène – donne le ton de la soirée : ca va chier ! Trêve de paroles, place aux actes, et à Thirty And Seven qui d’entrée confirme qu’effectivement, la soirée va être mouvementée ! S’en suit Existence, qui confirme bel et bien pour ceux qui en doutaient que l’intégralité de l’album Constellations sera joué, et dans l’ordre, comme l’avait fait quelques semaines plus tôt Machine Head avec Burn My Eyes, dont le live report de votre serviteur est à retrouver ici.

 

Après cette entame des plus toniques, dirons nous, voici l’heure d’un premier moment de légèreté – et de repos – avec Ocean Of Apathy. Un répit bienvenu avant le premier moment fort de la soirée, White Washed, titre phare de l’album et peut-être même du groupe tout court. Le public ne s’y trompe, saluant le morceau dignement par un circle pit de fort belle taille – et intensité – pour une salle qui compense sa taille modeste par son intimité. Difficile en effet de se poser tranquille dans un coin en évitant quelques remous, et honnêtement, on aime cà. « Je suis pas venu ici pour souffrir, ok ? » Non, je suis venu ici pour me secouer la couenne et kiffer en distribuant quelques timbres dans une fosse qui n’a rien à envier à mon dernier match de rugby ! #plaquage

Qu’importe, après ce moment de poésie, le groupe prend soin de ménager ses fans en leur accordant un nouveau moment de calme avec l’intro de Marianas Trench, qui a tôt fait ensuite de relancer les hostilités dans une foule décidément assoiffée de pogos ! Et vas-y que ca slam, que ca te gâche la vue avec son gros corps trempé de sueur, quand ca ne te gâche pas autre chose en te foutant son genoux ou ses pompes dans la face…ah la la, ces métalleux ! Bref, The Escape Artist est encore une occasion pour les artistes du public, justement, de faire montre de leurs talents de slammeurs et même de plongeurs, dont certains sauts plus ou moins académiques depuis la scène se montrent dignes du Red Bull Cliff Diving ! #salto Le tout sous les sourires goguenards d’un jury composé des membres même du groupe, qui loin de modérer les ardeurs du public les encourage !

Indonesia puis Paradox sont ainsi autant de moments de plaisir qui mêlent un bon gros son à vous en faire péter la nuque, tout en oubliant pas de réceptionner et faire circuler nos plongeurs de l’extrême, toujours plus motivés par Jake Luhrs. Tandis que le décibelmètre de la salle dépasse allègrement les 110 dB, Meridian est l’occasion de reprendre son souffle. Un moment bienvenu pour reprendre une bière – si vous êtes au fond de la salle – ou plus simplement son souffle – si vous êtes devant. Mais le calme ne durant jamais longtemps à un concert d’August Burns Red, il est temps de replonger – au sens propre – dans la mêlée avec Rationalist. De quoi se préparer pour un autre moment fort avec Meddler, qui sera l’occasion de varier les plaisirs avec cette fois-ci un wall of death particulièrement appréciable. Testé et approuvé !

Le set principal sera conclu par Crusades, dont l’interlude en suivi débouchera sur un solo de batterie hélas trop court car particulièrement appréciable, notamment du fait de la présence Dustin Davidson qui accompagne son batteur avec un petit drum set sur le côté de la scène. C’est simple, mais c’est efficace et on en redemande ! Pour les derniers morceaux du live, le groupe fera plaisir à ses fans on leur proposant quelques morceaux plus récents, comme Ghosts, Invisible Enemy et Empire, avant de conclure cette bien belle soirée par l’un des morceaux les plus connus mais aussi les plus anciens, Composure, sorti en 2007 sur l’album Messengers. Le public, pourtant noyé de sueur et visiblement marqué, n’aura de cesse d’en redemander, preuve qu’August Burns Red n’a pas failli à se mission du jour : mettre K.O le Ninkasi.

Le groupe poursuivra sa tournée mondiale jusqu’au 07 décembre, avant de prendre un repos bien mérité après quasiment six mois à sillonner le globe. Ils reprendront sur service au printemps par une tournée aux USA, avant de revenir sur le Vieux Continent en Juin pour plusieurs festivals. A ce titre, August Burns Red sera présent au Hellfest 2020, passant le dimanche 21 juin sur la meilleure scène du festival, la Warzone #pogos

 

Setlist :

  1. Thirty And Seven
  2. Existence
  3. Ocean Of Apathy
  4. White Washed
  5. Marianas Trench
  6. The Espace Artist
  7. Indonesia
  8. Paradox
  9. Medirian
  10. Rationalist
  11. Meddler
  12. Crusades
  13. drum solo
  14. Ghosts
  15. Invisible Enemy
  16. Empire
  17. Composure

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