Tu connais le Touquet Music Festival ? Si ce n’est pas encore le cas, il va falloir y remédier. Pour sa 8e édition, le TBF a encore frappé fort. Proche de Paris, les pieds dans le sable, la mer en fond sonore et une météo au top : le cocktail parfait pour un week-end électro qui change des classiques comme Rock en Seine. Et avec Anyma en tête d’affiche là-bas, on peut dire que le TBF a su jouer la carte de l’originalité.
Trois scènes, trois ambiances. La Main, avec ses cinq écrans LED, propose une scénographie simple mais efficace, bien calée sur les visuels des artistes. La scène de la Baie, notre coup de cœur, brille par sa lumière naturelle, surtout pendant le set de Mr Tout Le Monde au coucher du soleil. Et l’Orbit, plus confidentielle, avec sa structure bois en 360°, offre une vraie bulle de convivialité.
Vendredi : Fatboy Slim, PACT et Charlotte de Witte
La journée commence en douceur avec LP Giobbi, DJ américaine au groove house bien senti. Puis arrive Fatboy Slim, légende du breakbeat, qui balance un set inclassable, bourré de ses classiques revisités comme Praise You ou Right Here Right Now. Sur la Baie, Mr Tout Le Monde surprend avec une techno mélodique bien plus énergique que ses prods habituelles.
Le trio Delacroix, Joachim Pastor et Teho, réunis sous le projet PACT, enchaîne avec un set deep et cohérent, fidèle à leur identité musicale. Leur collaboration, toute récente, promet de belles choses à venir.
La Main clôture sur du lourd : Adriatique, piliers du label Siamese, livrent un set sombre et mélodique, loin de leurs récents passages afro house. Mention spéciale à une unreleased de Yubik jouée en plein peak time. Charlotte de Witte termine avec un set techno/acid sobre, sans grande surprise. Kavinsky, lui, reste fidèle à sa réputation : set brouillon, classiques en vrac, transitions bancales.
Mais le vrai feu d’artifice, c’est sur la Baie : Odymel et Ki/Ki s’enchaînent avec une techno/trance groovy ultra complémentaire. On les voit de plus en plus en duo sur les gros festivals… Une collab studio dans les tuyaux ?
Samedi : Kaytranada, Eric Prydz et poussière dans les poumons
Changement d’ambiance le samedi : programmation plus éclectique, plus accessible, avec une dominante house/tech house. Kaytranada, rare en France, détonne par son style house/RnB. Un vrai kiff.
Hugel, Betical et Mont Rouge apportent une touche afro house bienvenue. Rivo marque les esprits avec un set techno mélodique planant, bourré de vocals entraînants. Certains diront qu’il a surpassé Adriatique la veille…
Le meilleur set du jour ? Eric Prydz, sans hésiter. Deep, maîtrisé, plein d’ID, sans les extravagances qu’on lui reproche parfois. Ofenbach et Vladimir Cauchemar clôturent le festival avec des shows visuels puissants. Petit flop : Nina Kraviz, placée bizarrement entre Agoria et VC, livre un set anecdotique.
Bilan : entre pépites et grains de sable
Les plus ? Trois scènes bien pensées, un line-up solide, un cadre maritime qui change, une orga sans fausse note. Le TBF reste à taille humaine, avec un public éclectique.
Les moins ? Parfois trop éclectique justement, pas toujours respectueux de la culture techno. Des prix de conso délirants, de la poussière partout (même dans les poumons), et un manque d’animations ou de déco pour créer une vraie identité visuelle. Les scènes sont belles, mais il manque une âme. Et quelques points de rendez-vous ou de détente n’auraient pas été de trop.


























