Eisbrecher – Kaltfront°!, venez briser la glace !

Le 14 mars dernier, Eisbrecher faisait son grand retour avec son nouvel album Kaltfront°!. Après quatre ans de travail, il est temps de présenter les résultats.

ICE BREAKER

Ami des gros sons allemands et des titres électroniques, bonjour ! Eisbrecher est un groupe provenant de Fürstenfeldbruck, près de Munich en Bavière. Donc si la voix du chanteur vous évoque des echos de Rammstein, c’est plutôt logique à la différence que eux, tolèrent encore malgré leur succès de ne pas jouer dans des stadiums bourrés à la pyrotechnie. Souvent comparé à ces derniers ainsi qu’à Oomph!, Eisbrecher a en effet tout d’une descendance réussi de ce type de musique allemande industrielle dont les teutons ont le secret.

Formés en 2002, Eisbrecher s’est fait connaitre avec des titres comme Verrückt, Was ist hier los?, Zwichen uns mais surtout l’excellente This is Deutsch. Se moquant ouvertement de la philosophie allemande et autres vastes joyeusetés, le groupe atteint aujourd’hui une notoriété non négligeable et fait régulièrement le tour des festivals comme cet été prochain au Hellfest.

Le groupe impose sa patte avec leur style vestimentaire basé sur des uniformes et surtout les multiples couvres chefs de leur chanteur Alexx Wesselsky. Musicalement, ils étaient initialement tournés vers le côté électro de la force sur leur premier album. Mais les suites ont marqué un virage basé sur l’alliage électro-métal brutal qu’on leur connait bien dès Eiszeit.

Il peut-être très surprenant de les découvrir en live car ils propose une expérience plutôt particulière sous le symbole de la bonne humeur contrairement à l’image assez austère que Eisbrecher peut dégager sur le papier.

Avec une composition du groupe qui s’est stabilisée vers 2013, l’ensemble réunit aujourd’hui Alexander « Alexx » Wesselsky au chant, Maximillian Schauer au synthé, Jürgen Plangger et Marc « Micki » Richter aux guitares, Achim Färber comme batteur et l’énergique Rupert Keplinger à la basse.

C’est donc avec plus de vingt ans d’existence qu’ils présentaient leur nouvel album Kaltfront°!.

PO, PO, PO, POCHETTE !

Toujours très épuré, la pochette est cette fois-ci principalement blanche.

Plus d’ours, de biohazard ou de logo estampillé, cette fois Eisbrecher nous propose une création représentant les silhouettes membres du groupe dans un blizzard épais. Particulièrement reconnaissable comme d’habitude par son couvre-chef, Alexx Wesselsky mène son équipe vers l’observateur. Le nom du groupe et le titre de l’album tranchent avec la pochette aussi claire que celle de Schock. Ce logo à la police si particulière vient trancher avec le blanc polaire annonçant la couleur.

TITRES DE L’EP

1. Minus 90 Grad
2. Everything is wunderbar
3. Kaltfront
4. Auf die Zunge
5. Waffen Waffen Waffen
6. Dein Herz
7. Zeitgeist
8. Das neue Normal
9. Die Hoffnung stirbt zulezt
10. Einzelgänger
11. Toi Toi Toi
12. Tränen lügen nicht
13. Satt
14. Festung der Einsamkeit
15. Auf Kalt

CHOC THERMIQUE EN ANTARTIQUE

Minus 90 Grad met un froid sans mauvais jeu de mot. En effet, Eisbrecher n’en est pourtant pas à son coup d’essai niveau musique d’intro qui arrive progressivement.

Ainsi donc, là où l’expert aura su se préparer, le novice à Eisbrecher se fait littéralement happer par l’enchainement avec Everything is wunderbar. Et que celui qui n’headbangue pas sur ce titre leur jette la première pierre. Parce qu’honnêtement, les bavarois commencent fort… Très très fort même avec un titre qui promet de bien rester dans le crâne. Et alors on ne vous raconte pas en live !

Quand au clip, il apporte encore plus de poids avec son ambiance trop parfaite à la Tron ajouté au vaste sujet traité que sont les écrans. Everything is wunderbar a vraiment tout d’un titre réussi. Ce qui rend très expectatif pour la suite…

Pour autant, Kaltfront n’a pas à rougir. Il s’agit clairement DU titre qui va faire hurler les fans de Rammstein par sa ressemblance flagrante avec Zick Zack en terme de structure et de guitares. Et c’est bien normal vu que les deux groupes se sont toujours lourdement tournés autour depuis toutes ces années. Mais bon, Kaltfront reste tout de même un super titre à rajouter dans sa playlist métal.

Réchauffage de l’ambiance avec l’intro d’harmonica de Waffen Waffen Waffen. Fini le froid polaire, voici venir le Far West et son climat étouffant… Associé à cette allitération qui a plus de l’aboiement que la langue de Günter Grass, le titre a tout d’une marche anti-armes. Son sujet n’est égalé que par la lourdeur de l’arrangement du morceau. Il y a fort à espérer si le groupe sort un clip pour ce morceau.

Dans la catégorie « problèmes actuels », vous reprendrez bien une part de Zeitgest? Parce que sous couvert d’un gros métal boum-boum soit disant inaudible pour certains, se cache une nouvelle critique cette fois sur les excès de son « air du temps ». N’y voyez aucune pic donc si vous y entendez un gimmick sur le refrain qui auraient un arrière goût de groupes comme Electric Callboy. Enfin, c’est peut-être nous qui fabulons !

Après s’être fait chahuter par ce climat anxiogène, quoi de plus normal que de se réconforter avec une petite balade romantique… Malgré un titre qui aurait pu être mignon, Dein Herz tombe très vite dans le cringe. Côté musical, fort est de constaté que le morceau est une nouvelle fois réussi.

Et ce n’est malheureusement pas Die Hoffnung stirbtzuletzt qui va venir nous sortir du malaise. Comme une suite logique, après le possessif de Dein Herz voici venir les problèmes et la fin de l’espoirt. Auditivement parlant, le morceau frappe par un bel effet entre l’opposition des voix puissante de Sotiria et Alexx Wesselsky sur les vocalises du pont.

Fort est à parier que le titre s’enchaine avec Trägen lügen nicht en passant par le « plus jamais ça » de Einzelgänger. Comme une relation amoureuse qui tournerait court traité de façon exquise par Eisbrecher. On vous laisse savourer le final sur ce titre écrit par Michael Holm et qui a fait chavirer les allemandes de son époque.

https://www.youtube.com/watch?v=Op-_D8bx2BM

La fin d’album prend des allures de descente aux enfers passant par le stage de la lassitude extrême avec Satt qui vient bourrer le cerveau avec son anaphore en « viel » et « satt ». Puis vient le fond du sceau avec Festung der Einsamkeit, un titre très mélancholique pour du Eisbrecher (si , si, j’vous jure).

Kaltfront en plus de ne pas être avare (quinze morceaux tout de même !) est en fait constitué de titres disposés dans une suite logique. Abordant plusieurs termes tous plus dérangeants les uns que les autres, Eisbrecher prouve par ce nouvel album qu’il est possible de transmettre des idées tout en faisant de la bonne musique. Commençant par Everything is wunderbar, la déchéance se fait progressive jusqu’à mener à la solitude total et l’enfermement. Impossible de passer à côté de Everything is wunderbar, Kaltfront, Waffen Waffen Waffen ou encore Dein Herz.

Kaltfront°! est une totale réussite. Alliant les thèmes avec des musiques qui secouent, l’auditeur se fait remuer le cerveau tant sur le plan musical qu’intellectuel. Et la force de cet album, c’est que chaque titre a sa propre âme et particularité musicale !

Mais là où le bât blesse, c’est que les morceaux comme Auf die Zunge, Die neue Normal ou Festung der Einsamkeit passent presque aux oubliettes. En effet, comme ils ne sont que « bons » pour du Eisbrecher, il est facile de passer à côté tant les autres morceaux sont excellents ! 

Avec ce nouvel album Kaltfront°!, Eisbrecher signe d’une main de maître ce qui pourrait bien s’apparenter à l’album de l’année !

EISTOUR

Avec une tournée plutôt bien entamée, il est encore possible d’aller se faire retourner par Eisbrecher mais ça sera en majorité hors de France. Ami du Hellfest qui veut éviter la foule, ce groupe est littéralement pour toi !

• 21/06/25 : Graspop Metal Meeting, Dessel
• 22/06/25 : Hellfest, Clisson
• 27/06/25 : Rock Am Härtsfeldsee, Dischingen
• 9/08/25 : Mera Luna, Hildesheim
• 23/08/25 : Schlosshof Festival, Höchstadt
• 5/09/25 : Loreley Freilichtbühne, St Goarshausen
• 27/09/25 : VKV Festival, Neu-Ulm

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