Impera

par Ghost

7
sur 10

Ghost – Impera : que le règne de la pop commence !

Le 11 mars 2022, Ghost signait son retour avec un cinquième album, Impera. Ce nouvel album de l’incontournable groupe suédois nous transporte alors dans un univers à la fois satanique mais aussi profondément dansant. Ghost poursuit ainsi son cheminement musical, à la hauteur de la voie tracée par son précédent album Prequelle, et s’enfonce alors logiquement dans la pop, pour le meilleur et pour le pire.

Un album initialement fidèle à l’esprit de Ghost

Marquant comme à chaque album, le début d’une nouvelle ère, Impera ouvre ici l’aurore du règne de Papa Emeritus IV prenant alors la relève du Cardinal Copia.

Tout d’abord, Impera débute avec son titre introductif : Imperium. Cette entrée fracassante ouvre sur des douces notes de guitare sèche puis mêle tambours aux airs de marche militaire à d’autres sonorités plus électriques. La mélodie est très entrainante et sonne l’hymne de ce nouvel opus. On visualise parfaitement ce titre pour une entrée sur scène.

Puis, les morceaux s’enchainent et tout semble familier : le côté ténébreux de Watcher In The Sky, les cloches d’une église qui résonnent au loin dans Call Me Little Sunshine, les airs de prophétie funèbre de Respite On The Spitafields, les paroles dignes d’une messe noire de Hunter’s Moon. On ne peut alors pas le nier : Impera reprend les codes musicaux et narratifs caractérisant Ghost. Tout ramène à cet aspect occulte et satanique qui fait toute la renommée du groupe.

Des titres très pop

Si Tobias Forge avait été critiqué pour ses influences de plus en plus pop dans Prequelle, il va encore plus loin avec Impera.

Les notes chatoyantes de Kaisarion qui déchirent le silence planté par Imperium donnent ainsi d’emblée le ton. En effet, si Ghost accepte de prêcher sa nouvelle messe noire, ce sera à sa manière. Impera plaira ainsi aux adeptes de lourds riffs de metal et de paroles sombres qui se mêlent à une mélodie très pop. Etrange mariage, mais qui fonctionnait déjà dans ses précédents albums. Ghost ne fait donc que construire sur des fondations qu’ils ont déjà érigées. C’est ainsi que l’on se retrouve de plus en plus souvent à avoir d’avantage envie de se dandiner que de se lancer, tête baissée, dans un pogo. Et initialement, cela nous plait plutôt bien ! Kaisarion, Spillways, Hunter’s Moon : toutes ces chansons sont les vraies réussites de Impera.

Un album surprenant et inégal

Puis, il faut l’avouer, Impera n’est pas sans surprise. Dominion introduit dramatiquement des cuivres, à tel point qu’on se croirait dans un drame hollywoodien aux relents épiques. Puis, arrive Twenties qui nous transporte alors instantanément dans un dessin-animé avec la musique qui illustre l’arrivée du vilain. C’est ainsi qu’on a le sentiment de se retrouver, sans qu’on ait trop compris ni comment, ni pourquoi, en plein milieu d’un rituel occulte mais aux airs de comédie musicale. Ce n’est décidément pas pour rien que Ghost est souvent qualifié de « l’ enfant de Black Sabbath et d’ABBA ».

Et puis après tout ce chamboulement, Darkness At The Heart Of My Love surgit et nous déconcerte encore plus avec une balade qui frôle le RnB. Ce titre très étrange a beau se vouloir musicalement puissant, il ne nous fait malheureusement pas tant d’effets que ça. En tout cas, pas autant qu’on le souhaiterait.

Alors finalement, après un début très prometteur, on se retrouve face à un album assez inégal dans lequel on finit un peu par tourner en rond. Même s’ils sont agréables à écouter, certains titres comme Watcher In The Sky ou Griftwood laissent clairement un air de déjà-vu. Si Impera demeure un bon album, il laisse un goût d’inachevé et c’est bien dommage.

Ghost a vendu son âme à la pop : et alors ?

Cela apparait donc évident : Ghost a totalement adopté la pop. Tobias Forge et ses Nameless Ghouls montre ainsi à travers Impera que, ce sont eux, les piliers actuels de la pop doom metal. S’il fût un temps où cette pop satanique pouvait sembler un peu décalée, elle a depuis clairement trouvé son public. Il parait aujourd’hui évident qu’elle a de beaux jours devant elle avec un groupe comme Ghost. Impera oscille ainsi entre côtés sombres, occultes et diaboliques, et des phases plus lumineuses, légères et dansantes. C’est ce qui fait tout l’ensorcellement de cet album et ce qui fait le charme diabolique de Ghost.

 

Ghost sera en concert à Paris le 18 avril, concert qui promet d’être mythique. On a hâte d’y être !

Tracklist :

  1. Imperium
  2. Kaisarion
  3. Spillways
  4. Call Me Little Sunshine
  5. Hunter’s Moon
  6. Watcher In The Sky
  7. Dominion
  8. Twenties
  9. Darkness At The Heart Of My Love
  10. Griftwood
  11. Bite Of Passage
  12. …Respite On That Spitalfields

Impera

par Ghost

7
sur 10

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