Reviews | Novelists - Coda, Nov is Not Dead

Coda

par Novelists

7.5

sur 10

Après des chamboulements dignes d’un tsunamis et une actu qui ne va qu’en s’améliorant, Novelists revient sur les ondes avec un nouvel album. Coda est sorti ce 16 mai dernier. Que faut-il en retenir ?

FR or not fr

Novelists est un groupe de metalcore français formé en 2013. Et autant vous dire qu’en si peu de temps, ils ont pu en voir venir des revirements. Les embrouilles démarrent notamment en 2015 avec une tournée annulée à cause d’un problème de visa. Mais deux ans plus tard, c’est déjà dans l’ombre de While She Sleeps qu’ils commencent à se faire connaitre.

En 2020, les problèmes reprennent avec le départ de Mattéo Gelsomino qui se tourne vers le rap. Remplacé par Tobias Rische, Novelists sortira l’année suivante Déjà Vu qui signe une envolée de leur renommée notamment avec leur venue au Hellfest Open Air ainsi qu’aux autres festivals estivaux. Et depuis, ils ont partagé la scène avec notamment Ten56, Landmvrks ou encore Northlane.

Mais en 2023, leur chanteur se fait remplacer par Camille Contreras qui vient apporter la touche féminine et viendra par la même occasion sauver le groupe de la séparation. De son côté, Nicolas Delestrade fonde avec Nicolas Esposito (Landmvrks) leur propre label : ACKOR Music en septembre 2024.

Pour ceux qui sont perdus au fond de la salle, oui Novelists FR et Novelists ne sont qu’un même et unique groupe. Ayant eu des embrouilles avec The Novelists, les frenchies avaient modifié pour s’éviter les avocats. Les rageux ayant maintenant périclité depuis, ils ont pu récupérer leur titre original et définitivement se débarrasser de la particule FR.

Aujourd’hui, tête d’affiche aux côtés de Nervosa sur le Hellfest Warm-Up Tour, ils marquent définitivement d’une pierre blanche l’année 2025 avec en prime, la sortie de leur nouvel album : Coda.

PO, PO, PO, POCHETTE !

Un fond noir d’où s’élèvent de faibles volutes de fumée qui feraient presque penser à de la craie mal effacée sur un tableau noir. En plein milieu, une forme blanche qui contraste avec l’environnement. Et par dessus, des rayures ou ratures qui semblent faire disparaître la forme initiale dans un texte

TITRES DE L’album





1. Say My Name
2. Coda
3. All For Nothing
4. Maldicion de la la Bruja
5. In Heaven
6. Adam and Eve
7. Sleepless Nights
8. 78 rue...
9. CRC
10. K.O.

MESSAGE CODA

L’ouverture de l’album Coda se fait sur le titre Say My Name. Une bien belle intro instrumentale nous plonge dans nos années ado emo pour les petits 90s qui trainent par ici. Camille Contreras apporte une dimension mélodique vraiment très charmante qui se fait trancher par le scream des garçons derrière. Ca apporte un petite effet Linkin Park 2.0 qui aura l’avantage de les faire surfer sur cette vague !

A noter ce petit solo final qui explose dans les oreilles. Un vrai régal !

La fin de Say My Name rappelle vraiment toute une période de musique pop qu’on pouvait retrouver dans les séries tel que Smallville. Et ce final vient se faire violemment percuter par un Coda plus incisif. L’esprit ancien Novelists n’est pas mort et on le retrouvera égrainé dans plusieurs titres de cet album. mais avec la touche de Camille notamment sur les vocalises de fin.

Mention spéciale pour le refrain mi mélodique mi-scream et les supers vocalises finales de Camille Contreras qui viennent ramener le new Novelists dans ce côté pop dont on parlait plus tôt. Bon, par contre l’enchainement intro absolument phénoménal versus le premier couplet est vraiment mal équilibrée et casse un peu l’ambiance sur le coup. C’est vite rattrapé mais le goût bittersweet fait un peu mal.

Voici donc la nouvelle empreinte du groupe : des axes plus mélodiques fracassés par l’ancien qui est toujours présent.

Enfin… Au milieu, il y a Maldicion de la Bruja. Intéressant avec l’apport de l’espagnol qui ouvre un horizon différent au groupe. L’usage du français plus loin sur K.O offre aussi une nouvelle approche. Par contre ce côté rap façon Brujeria qui malheuresement rend un résultat assez mitigé… Avec pourtant un pré-chorus et un refrain top. Un peu comme sur Coda.

Par la suite, l’album propose grosso modo deux aspects : la nouvelle casquette plus pop-rock et son ancienne identité plus metalcore. Dans cet esprit mélodique, se classent All For Nothing, Sleepless Nights signé totalement de l’esprit qu’apporte Camille Contreras au groupe avec des thèmes comme la gestion sentimentale après une relation longue.78 rue.. part même carrément dans de la pop avec une esprit très Eddy de Pretto. Idem pour K.O qui est intéressant avec son intro qui fait penser au pont de Terreur Nocturne par Smash Hit Combo.

Dans le tas, se place In Heaven, rajouté in extremis car composée en dernier. Et c’est une bonne chose avec son solo de folie et son aspect très éthéré presque Evanescence ou Within Temptation.

Et de l’autre côté de la barrière, Adam ad Eve. Morceau qui est en totale opposition. Après une rapide recherche sur internet, le fait que le groupe l’avait composé avant l’arrivée de leur nouvelle chanteuse apparait comme une évidence. On sent que le morceau a pour autant été écrit et réécrit, l’assemblage se fait plus naturellement et reste une petite pépite de cet album Coda. Et avec un sujet aussi dur que l’enrôlement dans une secte, quoi de plus naturel que d’ajouter quelques phrases de Kenneth Copeland dans sa grand folie.

Ce titre signe un retour aux premiers amours de Novelists tout comme CRC qui vient couper les titres pop de l’album.

Pour les fans de la première heure, j’ai tendance à penser que vous serez un peu déçu quand même. Avec un résultat qui est carrément positif et qui montre que Novelists est enfin en train de trouver une identité qu’on leur souhaite pérenne, certains morceaux trahissent encore ces balbutiements.

Dans la globalité, l’album est bon surtout pour un premier jet avec une nouvelle chanteuse comme Camille Contreras qui vient de la scène chanson française. Avec une capacité d’adaptation des deux côtés qui reste tout de même assez spectaculaire pour le souligner, tout est à penser que le temps leur permettra de maturer ces quelques instabilités. L’album Coda porte bien son nom : la fin d’une aire, oui ! Mais aussi le début d’une autre !

Peut-on pour autant classer encore Novelists en metalcore ? Rien n’est moins sûr. Est-ce que pour autant cela déplaira au public, ça aussi, rien n’est moins sûr ! Car Coda représente de façon indiscutable leur création la plus accessible au commun des mortels non métalleux, leur permettant d’accéder à une toute nouvelle notoriété qu’il aurait peut-être été plus difficile d’atteindre avec leur ancienne configuration.