The Life of a Showgirl

par Taylor Swift

7
sur 10

Taylor Swift annonçait cet été la sortie d’un nouvel album pour l’automne : The Life of a Showgirl. Sorti ce vendredi 3 octobre, le douzième album de la pop star bat déjà des records, alors qu’il semble pourtant diviser ses auditeurs ! On vous en dit plus.

The Life of a Showgirl s’ouvre sur son premier single : The Fate Of Ophelia. Il semblerait que Taylor Swift aime prendre les plus grandes tragédies shakespeariennes et leur donner une fin heureuse ! C’est ce qu’elle fait ici, en imaginant Ophelia (qui meurt noyée à la fin d’Hamlet) finalement sauvée par une histoire d’amour (« You dug me out of my grave and you saved my heart from the fate of Ophelia« ).  Au delà d’une référence littéraire comme elle les aime, Taylor Swift nous offre surtout un morceau puissant dont le beat rythmé et le refrain entêtant vont nous faire tapoter du pied et nous suivre un bon moment ! Et cette ouverture d’album poursuit dans la même vibe avec Elizabeth Taylor. Tout aussi efficace que le morceau précédent, ce morceau pourrait sortir tout droit de Reputation et c’est plus qu’appréciable ! L’excellence s’enchaine avec Opalite, sans doute le meilleur morceau de l’opus. Un Taylor Swift classique, un refrain rempli de « oh-oh-oh » peut être un peu clichés, mais dont l’efficacité n’est pas à prouver. On danse, on sautille, on retient le refrain en boucle. Ce trio de titres forme un début d’album sur-puissant et à la hauteur de toute la promotion qui a entouré l’album.

Malheureusement, était-ce une erreur de jugement de mettre trois titres d’une aussi grande qualité enchainés en début d’album? Après cela, nous perdons quelque peu en qualité sur Father Figure. Ce morceau (inspiré et samplé du titre identique de Georges Michael) perd un peu en efficacité. Le refrain très répétitif est vite ennuyant. Dommage, car ce morceau fait partie des rares titres évoquant réellement le sujet véhiculé par le titre de l’album : The Life of a Showgirl. On imagine assez facilement qu’il est inspiré de Scooter Braun, l’ancien manager de Taylor Swift.

the life of a showgirl

Nous passons à Eldest Daughter, la « track 5 ». Les fans de Taylor Swift ont l’habitude, c’est désormais une tradition. La cinquième piste de chacun de ses albums est toujours un titre assez profond, personnel et émouvant. Et c’est peut être ce qui rendra ce morceau un peu décevant lors de la première écoute. Il est très plaisant de retrouver Taylor Swift en piano-voix car c’est un domaine dans lequel elle excelle, et la balade est réussie en tant que telle, mais semble cependant plutôt faible pour cette position tant convoitée de « track 5 ». C’est sans doute la comparaison avec d’autres pistes similaires qui créé cette déception. Toutefois, il faut noter qu’étant la seule balade de cet album ultra-pop, aucun autre titre n’aurait pu mieux occuper cette place. Si on oublie les attentes que nous avons pour ce positionnement sur l’album, la balade reste belle et qualitative et décrit la place de la fille ainée dans une famille (« Every eldest daughter was the first lamb to the slaughter« ).

The Life of a Showgirl poursuit sur Ruin The Friendship. A première vue, on s’imagine une chanson plutôt mielleuse sur sa relation amoureuse, mais le morceau prend une tournure inattendue lorsqu’on comprend que Taylor Swift évoque un ami de lycée à qui elle n’a jamais avoué ses sentiments, et qui n’en aura jamais rien su puisque ce dernier s’est suicidé. Le titre est émouvant, et cela fait bien longtemps que la chanteuse ne s’était pas plongée dans ses souvenirs d’adolescente pour composer un morceau. Autant dans les paroles que musicalement, ce morceau renvoie à des albums plus anciens tel que Speak Now ou Red et c’est une joie de retrouver ce style. Le morceau est peut être assez « plat » au départ mais quelques écoutes le rendent de plus en plus attachant, bien qu’il n’ait pas grand chose pour se démarquer.

Le morceau suivant, Actually Romantic, s’ouvre sur un riff de guitare tout droit venu des années 90 et plutôt inattendu sur un opus de Taylor Swift. Ce titre est supposé être une diss-track envers Charli XCX (« I heard you call me « Boring Barbie » when the coke’s got you brave« ). Toutefois, rien d’insultant, Taylor Swift tourne les choses de façon plutôt ironique, indiquant que si quelqu’un s’attarde un peu trop à parler d’elle (même en mal), c’est plutôt romantique de lui accorder autant d’attention. Ce morceau n’est pas mauvais mais se fera sans doute vite oublier avec le temps.

Le titre suivant, Wi$h Li$t est le plus transparent de l’album. Des paroles plates, bourrées de clichés simplistes, le tout sur une production qui ne nous évoque rien si ce n’est certaines des plus mauvaises chansons de Taylor Swift. Pour faire suite dans le même style, Wood, est sans doute l’un des titres qui fait le plus parler de lui, et qui créé le plus de débat. Au premier degré, Taylor Swift indique qu’elle parle de chats noirs, d’échelles, de toucher du bois… et que donc le thème de la chanson n’est donc rien d’autre que la superstition. Nous laisserons les plus bilingues d’entre vous relire les paroles. Inutile de lire entre les lignes, rien n’est sous entendu, tout est explicite et cette chanson parle très clairement de Travis Kelce. Bien que son rythme soit catchy et dansant, la Sabrina Carpenter-isation des paroles qui ne sont autres que plates et explicites (totalement gratuitement et inutilement) en font un titre vraiment faible quand on connait de quoi la plume de Taylor Swift est capable.

the life of a showgirl

CANCELLED! vient relever le niveau du creux créé en milieu d’album par les morceaux précédents. Vous vouliez les vault tracks de l’era Reputation? On semble en tenir un par ici ! La guitare est de retour pour un morceau beaucoup plus rock et un refrain super efficace. La production est beaucoup plus riche qu’elle ne l’est sur la moitié de l’album et c’est plus qu’apprécié. Nous tenons ici l’un des meilleurs titres de The Life of a Showgirl. Dommage… le niveau qui venait d’être relevé s’engouffre de nouveau avec Honey. Une chanson supplémentaire dédiée à son petit ami, et malheureusement, celui-ci n’inspire pas ses plus belles poésies. La chanson est répétitive, lassante, et gâche quelque peu la puissance retrouvée dans le morceau précédent.

L’album s’achève finalement sur l’album qui lui donne son titre : The Life of a Showgirl, en duo avec Sabrina Carpenter. Il faudra attendre la clôture de l’album pour avoir un titre qui évoque réellement toute la direction artistique qui nous a été promue. Ici, Taylor Swift raconte l’histoire d’une showgirl nommée Kitty, qui évoque à l’une de ses admiratrices les difficultés de cette vie de scène qui n’est pas toujours rose, bien qu’elle ne l’échangerait pour rien au monde. La participation de Sabrina Carpenter n’apporte pas de grande plus-value au morceau, mais celui-ci est une belle clôture, et contient le bridge le plus efficace de l’album. Quant à son outro, elle va ravir les nostalgiques du Eras Tour. En effet, on distingue le discours prononcé par Taylor Swift à la fin de chaque concert : « Thank you for an unforgettable night. We will see you next time! Give it up for the band! And the dancers! » et rajoute « and of course Sabrina! » (discours extrait de l’un des concerts où la jeune chanteuse avait accompagnée Taylor Swift en première partie).

Ce qu’il faut retenir de The Life of a Showgirl :

Si on évaluait The Life of a Showgirl simplement en tant qu’album pop, il serait sans doute excellent. Il est dans l’ère du temps et fournit la pop qui est au gout du jour. Toutefois, en tant qu’album de Taylor Swift, les attentes sont inévitablement différentes car les exigences sont plus élevées, et c’est sans doute ce qui crée une certaine frustration à la découverte de ce douzième opus. Toute la direction artistique de l’album a été conçue autour de son titre : The Life of a Showgirl. Taylor Swift apparait en arborant différentes coupes de cheveux, perruques, parée de bijoux, de plumes et de boas… L’album promettait aussi « un story-telling à la folklore« . On imagine donc un album avec des sonorités plus cabaret et burlesques, racontant les coulisses de la vie d’une showgirl, ses points positifs comme ses difficultés. Et finalement nous en sommes loin. Le contenu de l’album se tient très loin de l’image qui lui est attribuée, et l’écriture n’y est simplement pas. La majeure partie des textes renvoient à sa relation actuelle avec Travis Kelce, avec des paroles dénuées de toute poésie et de profondeur. Ce qui démarque très fréquemment Taylor Swift, ce sont ses bridges inimitables. Ici, on quitte l’écoute de l’album sans avoir un bridge marquant s’étant démarqué à travers les différents morceaux. Taylor Swift peut faire ce qu’elle veut : cela fonctionne toujours. Mais puisqu’elle peut justement tout se permettre, il est dommage de constater que la chanteuse s’est contentée de se mettre dans le moule actuel, avec des paroles et mélodies à la Sabrina Carpenter qui sont à des lieues de ce à quoi elle nous a habitué. The Life of a Showgirl reste toutefois un album plaisant, avec des titres puissants et des rythmes dansants que l’on se fera une joie de réécouter en boucle ! Mais dans son ensemble, l’album nous laisse malheureusement un certain sentiment d’inachevé.

TRACKLIST
  1. The Fate Of Ophelia
  2. Elizabeth Taylor
  3. Opalite
  4. Father Figure
  5. Eldest Daughter
  6. Ruin the Friendship
  7. Actually Romantic
  8. Wi$h Li$t
  9. Wood
  10. CANCELLED!
  11. Honey
  12. The Life of a Showgirl (feat Sabrina Carpenter)

The Life of a Showgirl

par Taylor Swift

7
sur 10

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