Un an après la sortie de Global Musique Volume 1 qui nous a fait voyager, Synapson revient avec un volume 2 : l’occasion pour nous d’en savoir plus autour d’une interview ! Nous avons alors discuté avec Paul, une des deux moitiés du duo de musique « éclectronique », sur ce nouveau projet mais également ce qui se prépare pour la suite.

On se retrouve un an après notre première interview, qui a eu lieu autour de la sortie de Global Musique Volume 1. En dehors du contexte sanitaire et du confinement, qu’est-ce qui a le plus changé pour vous entre ces deux albums ?

C’est surtout le fait d’avoir repris la scène. Même si pendant l’année 2021, on avait réussi à faire quelques DJ sets. Il y a aussi eu toute l’histoire autour du Van Tour. Mais là on a retrouvé les gros festivals, tous les artistes, toute notre équipe technique qu’on aime beaucoup. Ce qui a vraiment changé entre les deux disques, c’est le retour du live.

Justement, après la sortie du volume 2, est-ce que vous comptez faire une nouvelle route des festivals ou alors un nouveau Van Tour ?

Non justement, c’est ça qui est un peu différent du schéma classique qu’on faisait les années précédentes. Là, dans le volume 2 il y a des titres, notamment les morceaux E Ho Mai et Mohan, qu’on interprétait déjà en live cet été. Il n’y aura pas de tournée à proprement parler parce que cet été on a tourné le volume 1 et 2 en même temps.

Dans Global Musique Volume 2, on reste dans le voyage musical, on va au Maroc, en Inde, aux Caraïbes. Et une des particularités de cet album est que tous les featurings se sont fait en live session. Je sais que c’est une question difficile mais est-ce qu’il y a un ou une artiste qui vous a le plus impressionné ?

J’avoue que c’est pas une question facile. Il y a un morceau un peu OVNI dans l’album qui s’appelle Cinéma avec Patrick Fabre. On est attaché à ce titre-là. Pour le coup, Patrick Fabre n’est pas du tout chanteur, même s’il chante pas dans le titre, mais il a un phrasé qui est très musical. Ça nous rappelait nos premières expériences avec Synapson. Parce qu’au début de nos aventures, on avait fait la musique des marches du festival de Cannes pendant 4 ans. De faire un titre avec Patrick Fabre, avec qui on avait collaboré auparavant, c’est un peu de nostalgie. C’est plutôt ce featuring que j’aurais envie de mettre en avant. Pour le reste, quand on fait des featurings, c’est qu’on est en général fan de l’artiste avec qui on collabore. Donc chaque fois, ce sont toujours des moments très différents mais toujours agréables, alors c’est dur de n’en sélectionner qu’un.

Comme tu l’as dit toi-même, cet album a une dimension un peu nostalgique, il représente un retour aux sources. Notamment avec le titre Mona Ki Ngi Xica, un de vos premiers remix, mais que vous avez cette fois-ci retravaillé avec l’artiste Bonga lui-même. Est-ce qu’on peut dire que la boucle est bouclée et que vous vous préparez à écrire un nouveau chapitre ? 

Carrément. On a eu la chance de rencontrer Victor Démé à la Cité musicale après le remix de Djon Maya Maï. Le remix du titre avec Bonga datait presque de ces années. Le fait d’avoir l’aval de l’artiste qui est un de mes chanteurs préférés, c’était magnifique. On était super content que ce titre existe de façon officielle sur le volume 2. On a aussi tourné une vidéo à la Bibliothèque de la Cité universitaire de Paris. D’ailleurs j’encourage tout le monde d’aller voir cette vidéo.

Effectivement, comme tu dis la boucle est un peu bouclée. Il n’y a pas de volume 3 dans les tuyaux pour le moment. On a déjà fait deux volumes et un « sous-label » comme on aime le dire, donc ce n’est pas impossible qu’on fasse un volume 3 dans quelques années. Mais c’est vrai que sur 2023 on va essayer de se concentrer sur un nouveau style, une nouvelle musique. On ne sait pas trop encore, on est en train de travailler là-dessus. C’est sûr qu’il va y avoir un nouveau chapitre qui va s’ouvrir.

Dans le volume 2, vous incluez de plus en plus d’éléments organiques. Est-ce que vos prochains projets comptent évoluer vers une musique de plus en plus acoustique ?

Ça l’a toujours été sur Synapson, c’est un doux mélange, une musique hybride. Comme c’est le cas pour toutes les musiques actuelles, aujourd’hui il n’y a pas un album qui sort et qui ne passe pas par l’ordinateur. Pour tous les gens qui sont venus nous voir sur scène, même s’il y a une architecture électronique, ça fait longtemps qu’il y a des instruments acoustiques. Ça l’a toujours été pour Synapson et ça le sera toujours, pas plus pas moins. S’il y a un renouveau, s’il y a un changement d’esthétique, c’est plus peut-être le fait de quitter ce qu’on appelle la « world music ». Mais encore une fois c’est trop tôt, on est juste en train de faire des tests pour le moment et on ne sait pas trop encore de quoi le prochain album sera fait.

Vous l’avez souligné dans plusieurs interviews, vous êtes toujours plutôt impatients de partager vos créations à votre public. Mais est-ce qu’il y a des sons secrets que vous avez décidé de garder pour vous ?

Si tu veux, il y en a toujours. Sur le Global Musique Volume 2, il y a 13 titres, si on prend la version vinyle il y en a 15. Mais oui, sur un projet comme ça, il y a 30 ou 50 maquettes qui sont faites. Avec des featurings qui ne vont pas au bout, parfois c’est juste une boucle qui est pas utilisée. La plupart du temps, ça finit aux oubliettes. Mais il arrive que certains éléments renaissent de leurs cendres. Quand on a fait Global Musique Volume 1, on était certain de faire le volume 2. On voulait vraiment enchaîner. Il y avait un calendrier sur 36 mois, donc tout ce qu’on n’avait pas sorti dans le volume 1, on l’anticipait pour le volume 2. Mais là, on a vraiment l’envie d’écrire une nouvelle page, donc toutes les boucles non utilisées, je ne sais pas si elles verront le jour prochainement. En tout cas, sur ce qu’on veut proposer en 2023, il y a une vraie volonté de renouveau et de ne même pas s’appuyer sur des titres qui auraient pu être faits auparavant.

Est-ce que vous gardez toujours le même processus créatif ? Où vous travaillez chacun de votre côté et ensuite vous vous retrouvez ?

C’est carrément ça, on a chacun notre propre studio. Chacun travaille un peu de son côté. Je pense qu’en début d’année prochaine, on va se faire écouter les tests que l’on fait. Une fois qu’on a le fil conducteur, on trouve ça plus productif si on travaille chacun de notre côté. Chacun a ses petites habitudes, ses petites manies. Ça n’empêche que les studios sont tout à fait connectés, on s’échange en permanence les sons qui sont en cours de création. On est tout le temps ensemble lors des sessions recording avec les chanteurs ou les chanteuses, ou avec les différents instrumentistes qui interviennent sur nos titres. Le disque on le finalise toujours ensemble. Je pense que le processus ne va pas changer maintenant, on est comme un vieux couple (rires).

J’ai lu qu’Alexandre disait qu’il composait toujours une musique avec une image, une scène en tête. Est-ce que c’est la même chose pour toi ? Ou alors où est-ce que tu trouves ta source d’inspiration ?

J’adorerais te dire que je suis touché par la grâce mais pas du tout. Parfois c’est l’accident. Je suis en studio, je m’amuse et puis je tombe sur un son de synthé ou quelque chose que je trouve cool. C’est beaucoup en écoutant les autres aussi. Surtout même. Parfois, c’est juste un son d’une caisse claire d’un morceau qui peut me donner de l’inspiration. Donc il n’y a pas vraiment de règles. Mais c’est souvent l’accident en tout cas.

Donc il n’est pas question à un moment de réaliser des vidéos qui recréeraient les scènes ou les images qu’Alexandre a eues en tête ?

Non, pas du tout. Même si parfois, tu commences à avancer sur un disque, tu lui donnes un nom, tu imagines une pochette… ça, on aime bien, parce qu’on est impliqué à toutes les étapes de notre musique. Dans Global Musique Volume 1 et 2 on s’est beaucoup investi. Ça peut aider à façonner le projet et à le rendre cohérent, dans la création des titres jusqu’aux visuels de l’album. Mais là c’est trop tôt pour la suite. Mais pour la réalisation des vidéos, on considère qu’on n’a pas vraiment les compétences. Chacun son métier (rires).

Je voulais aussi revenir sur votre nom Synapson, c’est donc la connexion entre votre musique et votre public. Lorsque vous composez un titre, est-ce que vous pensez automatiquement à la réaction de vos auditeurs en live ?

Ça arrive. Il y a des façons, des techniques qui sont très efficaces et qui vont marcher en live, mais est-ce que c’est ce que tu veux faire sur un album ? Non, pas vraiment. Nous, ce qu’on fait avec Synapson, c’est que chaque titre qui sort est retravaillé pour le live. Ça ne veut pas forcément dire que la version live est ultra boostée. Mais on trouve que c’est ça l’intérêt de venir nous voir sur scène : si tu as aimé un titre, tu vas le retrouver en version alternative pendant nos concerts. C’est un truc qu’on s’amuse beaucoup à faire. Ce sont plus les versions qu’on va adapter au live, que créer directement des morceaux en pensant au live. Même si, nous concernant, la plus grande satisfaction c’est de jouer ce titre sur scène pour la première fois et de voir que la réaction du public est celle que tu avais anticipée en studio… Ce sont les moments magiques de notre métier.

Vous avez créé le podcast Global Boom Clap, qui est une autre manière pour vous de partager votre amour de la musique avec votre public. Comment avez-vous eu l’idée de ce podcast ?

On l’avait fait à l’époque de SoundCloud, il y a des années de ça. Avant, ça arrivait quand on avait un peu le temps. Alors que là, on s’est vraiment imposé une rigueur et un emploi du temps. C’est tous les mois, le dernier épisode, l’épisode 27, est dédié au Global Musique Volume 2. Donc vous avez tout l’album remixé. Tous les mois il y a un nouveau mix d’une heure, où on passe tous les derniers titres qu’on écoute, le tout est mixé. Vous avez juste à mettre play et vous avez une heure de mix et de découverte. Il y a la playlist en commentaires pour retrouver les titres. C’est cool parce que ça fait 27 mois qu’on s’y tient et on compte tenir le rythme pendant encore longtemps. Le public répond présent et il commence à y avoir un petit rituel où les gens sont au rendez-vous tous les mois donc c’est cool.

Vous avez mentionné dans une interview que vous aviez du mal à vous projeter et que vous viviez plutôt dans le moment présent. Néanmoins, cela fait près de 13 ans que Synapson existe : comment vous imaginez-vous dans les cinq prochaines années ?

Cette année, ça va être plus calme parce qu’il n’y aura pas de live. Je sais pas pour les cinq prochaines années… mais sur les deux-trois prochaines à venir, l’objectif c’est de revenir avec un nouvel album soit fin d’année prochaine, soit début 2024. Et reprendre derrière la tournée, qui sera en 2024. À court-terme, c’est ça. Mais bon après ça ne s’arrête jamais vraiment (rires).

Et pour cette tournée 2024, est-ce qu’il y a des salles ou des festivals que vous aimeriez particulièrement faire ?

On avait adoré faire l’Olympia, donc j’adorerais pouvoir faire cette salle, la doubler voire la tripler. Ça, c’est un petit rêve qu’on a. Ensuite, en France, on a eu la chance de quasiment tous les faire, il y a plein de festivals qu’on adore. Le Garorock, les Vieilles Charrues, Musilac, les Solidays qu’on a fait deux fois. Il y a plein festivals en France qu’on a hâte de pouvoir refaire. J’espère que les prochains titres et ce qu’on proposera dans un futur pas si lointain séduira les programmateurs et qu’on se baladera dans tout le pays pour faire la teuf avec tout le monde.

On termine par la question découverte : quel artiste vous nous recommanderiez d’interviewer ?

Avec Alex, on est bien fait d’un duo de frères guitaristes qui s’appellent les Hermanos Gutierrez. Ils viennent de sortir un nouvel album en plus, il est génial. Il y a un duo argentin, avec qui on est en featuring sur le titre On My Way, qui s’appelle Kermesse. Je t’encourage à les suivre. Et après je te dirais Sirius Trema, notre frérot, qui nous accompagne sur la tournée à la guitare. En ce moment il sort un son par semaine, des vidéos… Il est super actif, il y a beaucoup d’actualités.

CONCLUSION

Merci à Paul de Synapson pour cette interview ! On a maintenant hâte d’entendre leurs prochaines propositions et nul doute que le duo saura trouver de nouvelles sonorités pour nous faire vibrer. Si Synapson ne compte pas faire de tournée à proprement parler pour le moment, vous pouvez quand même les voir en live à l’occasion de trois dates. Pour plus d’informations, c’est par ici !

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