Lors du Printemps de Bourges 2022, nous avons eu la chance de réaliser une interview avec le duo Walter Astral. A l’image de leur musique qui mélange pop, rock, techno et trance, Tristan et Tino sont complexes, libres et passionés.  Retour alors sur notre échange avec ceux qui aiment s’appeler les druides !

Walter Astral Printemps de Bourges

Lisa : D’abord, pour ceux qui vous connaissent pas, comment vous vous présenteriez ?

Tristan : Bah, c’est rencontre entre deux styles très différents. Moi je viens vraiment de la musique électronique, plutôt trance et techno quoi, enfin disons on va jouer la trance. Et Tino, toi tu viens…

Tino : Je suis un petit lutin du rock psychédélique. Et rencontre inédite au coeur du Berry en fait, à Sancerre, où un peu par hasard on écrit notre premier single Le Feu. Et cette chanson que Luc Anger découvre met le projet en avant quoi.

Tristan : Exactement.

Tino : Luc nous dit « let’s go les gars faites un groupe à partir de ça » et nous on s’y attendait pas trop et… on savait pas où aller et finalement… boom ! 

Lisa : Vous voilà au printemps du Bourges ! 

Tristan : Exactement. 

Tino : C’est allé très vite.

La naissance de Walter Astral

Lisa : Vous avez composé votre EP dans cette maison de campagne et vous produisiez chacun de votre côté au début. Puis vous vous êtes dit « testons » et donc ça s’est fait naturellement.

Tristan : C’est ça ouais. On a passé presque sept mois là-bas, en gros pendant toute la période du confinement. Moi j’avais mon gros studio avec plein de machines et lui il avait tout son petit studio. *rire*

Tino : *rire* J’avais une toute petite carte son, un Mac et ma guitare. 

Tristan : On se faisait des jeux où chaque jour, on devait faire un son sur une thématique, mais à la base chacun composait dans son coin. Petit à petit les câbles se sont connectés les uns aux autres, puis on a fait des premiers jams qui étaient très éloignés de la musique qu’on fait maintenant. On s’est rencontré petit à petit jusque’à faire un morceau. Et on s’est dit « Oula mais là il est assez singulier celui-ci » et c’était donc Le Feu. Donc on l’a gardé de côté en se disant qu’il y avait un truc. Et comme il l’expliquait, on a fait écouter ça à Luc qui était intéressé par mon projet solo à la base. Quand il a écouté ça, il était genre « mais ça c’est chanmé ».  Mais j’ai dit « ça je l’ai fait avec Tino, c’est pas à moi tout seul ». Donc il m’a dit « vous pouvez pas faire un groupe ? ». Bah… ouais finalement c’est ça l’idée, let’s go ! Donc là par contre on s’est retrouvé en sachant qu’on avait le projet du groupe et on a enregistré les quatre autres morceaux très rapidement. On avait compris comment ça fonctionnait entre nous…

Une recette ?

Lisa : La recette.

Tristan : Et qu’est-ce que c’était la musique de Walter Astral.

Tino : Oui et non. Franchement quand on composait on était là « merde y a pas de recette ». 

Tristan : Oui bien sûr ! 

Tino : Il y a pas de mode opératoire dans le sens où on savait bosser ensemble mais on savait pas trop où on allait parce qu’on était un peu en train de créer ce truc nouveau quoi. 

Tristan : C’est vrai qu’il y avait ce truc où on avait pas de référent. On pouvait pas se dire « ah putain faudrait qu’on fasse un morceau comme tel artiste ».

Tino : On a nos influences.

Tristan : Sauf que c’est vraiment 35% par là, 5% par là et du coup ça fait un mélange, enfin…

UN MELANGE D’INFLUENCES

Lisa : D’accord. Donc il n’y a pas eu d’artistes que vous avez écoutés et vous vous êtes dits « ah oui c’est vraiment »…

Tristan : Ce serait cool que quelqu’un nous dise « ah ça me fait hyper penser à ça ».

Tino : Il y a des gens qui nous parlent d’artistes mais c’est toujours…

Tristan : Sur un penchant. 

Tino : Ouais c’est ça, c’est jamais sur la synthèse de la chanson. C’est plus qu’il y a des couleurs ou il y a…

Tristan :  On est sur le rock psyché avec des guitares un peu distordues, on va nous dire aussi Johan Papaconstantino parce qu’on utilise des gammes un peu orientales, ensuite on va nous dire Flavien Berger parce que ça chante en français. Il y a des connexions qui se font avec des artistes qu’on adore mais je dirais pas qu’on a fait exactement le même processus créatif qu’eux par exemple.

Lisa : D’accord parce que moi quand j’ai écouté justement, niveau voix ça m’a fait penser un peu à Paradis.

Tino et Tristan : Ouais aussi ouais.

Walter Astral Tino

La microtonalité

Lisa : Et ensuite le côté banjo c’était très oriental et je me demandais d’ailleurs est-ce que c’était voulu ces petites influences orientales ? 

Tino : On aime beaucoup cette gamme. En gros, il y a a la gamme hongroise, la gamme mineure harmonique et la gamme qu’on appelle orientale. En fait c’est juste un truc qui nous transporte. Y a cet adjectif qu’on déteste mais qui est très vrai : c’est cinématographique *rire*. Mais il y a ce truc où on est dans une BO, t’es dans une aventure tout de suite.

Tristan : Et encore une fois le banjo qu’on utilise est de base un instrument défectueux. C’est-à-dire qu’il est pas accordé pareil sur tout le long du manche. Ce qui va lui donner du coup des sons presque microtonaux et ce qui amène tout de suite dans un univers très oriental parce que c’est des instruments qui sont microtonaux. 

Tino : Et qui sont aussi utilisés dans la musique orientale traditionnelle. Le banjo c’est un instrument au même titre que le oud ou le saz en Turquie qui est utilisé dans la musique. Donc c’est vrai il a la sonorité de base puis nous, enfin, quand même on dit qu’on s’inspire pas, mais qu’on s’inspire quand même à droite et à gauche. Par exemple King Gizzard & The Lizard Wizard qui utilise des instruments microtonaux, qui utilise des cartes de tons et donc qui vont dans ces teintes orientales ou folkloriques. Donc ouais c’est un truc qu’on kiffe *rire*. Tout ce chemin pour ça.

UN RETOUR À LA NATURE

Lisa : C’est super. Et par rapport à la maison de campagne, je voulais savoir : est-ce que le cadre a aussi inspiré ce que vous avez créé pour cet EP ?

Tristan : Fortement, je pense. Parce qu’on est tous les deux des Parigots, vraiment des rats de ville quoi. On passe notre temps en ville à être habitué à vivre plutôt la nuit. Et là c’était un break où au contraire on s’est reconnecté à un rythme beaucoup plus calme. Alors je dis pas qu’on vivait pas la nuit, on a beaucoup produit la nuit. Mais en soi d’être dans un rythme beaucoup plus doux, beaucoup plus lent, où en fait tous les soirs on avait notre rituel de faire le feu, on se faisait des balades quand on voulait, c’était extrêmement calme, on voyait personne d’autre, on était que tous les deux avec mes parents à côté mais c’était une vie…

Tino : Le petit chat, le petit cheval.

Lisa : C’était un peu bucolique.

Tristan : Je pense que tout ça nous a infusé cette envie de parler de la nature, c’est pour ça qu’on parle des éléments. Et qu’il y a toute une connexion avec justement… C’est marrant, c’est de la musique électronique qui tape un peu quand même, mais finalement on parle de trucs hyper doux dessus donc pour moi c’est hyper inspiré de ce moment où on était des gens de la ville qui sont à la campagne et qui d’un seul coup se posent quoi. 

ET LES NIGHTCLUBS à berlin ?

Lisa : Ok. Parce que j’avais lu aussi que vous vous êtes rencontrés dans des clubs à Berlin. Est-ce que ça aussi ça a un petit peu impacté votre production musicale commune ? 

Tino : Alors non.

Tristan : En vrai c’était il y a dix ans et c’était assez un hasard qu’on se rencontre dans ce club. 

Tino : Mais bien vu *rire*.

Tristan : On s’est retrouvé à coup de kicks berlinois et puis dix ans après…

Tino : C’est sûr qu’on partage ce kiff de juste rentrer en transe avec juste un simple beat. *rire* Mais ouais, ça a pas inspiré plus que ça, à part le fait que Tristan, c’est la musique qu’il faisait déjà plus ou moins et donc… Moi je suis venu, j’ai jamais produit de musique vraiment électronique à proprement parler.

le feu, l’eau…

Lisa : C’est assez original comme rencontre du coup. *rire* Et puis donc je voulais revenir sur les deux singles que vous avez sortis, donc Le Feu puis L’Eau. Donc je voulais savoir si les éléments étaient LE fil conducteur de votre EP ?

Tino : Effectivement. 

Lisa : Ok.

Tino : Le prochain single qui va sortir avec l’EP s’appelle La Terre. On est en train de mettre, qu’on va mettre en image cet été. Exclu totale mais bon, on peut le dire hein. 

Tristan : Avec un réalisateur de talent qui s’appelle Valentin Becouze qui est au fond de la salle. *rire* Ce sera le premier clip qui ne sera pas en animé pour le coup ce sera un clip filmé quoi. Et une grosse aventure à l’approche. 

Tino : Enorme aventure à l’approche ! On touche du bois.

… et l’astrologie

Lisa : On touche du bois. Et je voulais savoir, si vous deviez choisir un élément chacun pour vous représenter, ce serait lequel ? 

Tristan : Et bien je pense que je choisirais l’air moi. 

Tino : C’est ton ascendant Balance. 

Lisa : Ah je me demandais s’il y avait un lien avec l’astrologie ! *rire*

Tino : *rire* Ahh ! Bah on s’appelle Walter Astral. Il est très feu et moi je suis la terre. 

Lisa : Capricorne, Vierge ? 

Tino : Non, je suis Taureau. Ça y est on est rentré on parle de nos signes, c’est parti ! *rire* Après cela dit je suis plus feu dans mon thème astral. Je suis ascendant Sagittaire, lune en Sagittaire. 

Lisa : Ah moi aussi je suis ascendant Sagittaire. Mais du coup est-ce que le feu ce serait l’élément qui vous représenterait le plus ? 

Tristan : Je pense oui.

Tino : A priori oui mais quand même j’aime bien la terre. Je reste dessus. *chuchotement* Pour l’interview on dit que c’est le feu. *rire*

Lisa : On coupera on coupera. *rire*

Tino : On va mettre « dit en chuchotant » *rire*. Les didascalies. 

Une idée de vidéo pour l’eau ?

Lisa : J’ai vu également votre Sauce Sessions où vous avez joué Le Feu. J’ai trouvé ça assez ingénieux de jouer ce morceau dans une cuisine où on voit le wok sur le feu.

Tino : Ah bah ouais ! 

Lisa : C’est pas mal. Et qu’est-ce que ce serait du coup pour l’eau ? 

Tino : Ah ! Alors… Très très bonne question. A l’Aqua Boulevard ? *rire*

Tristan : Ouais *rire*. Ça va créer des souvenirs terribles là-bas. 

Tino : Oh si si, au milieu des vagues ! 

Tristan : Oh non non non ! 

Tino : Entre deux mycoses de pieds !

Tristan : Oh non c’est horrible, je peux pas. Dans un aquarium ? Quoiqu’elle est un peu…

Tino : Ça existe des restos dans un aquarium ? Enfin avec des aquariums ? 

Tristan : Ou sinon des restaurants avec des aquariums partout autour et là on se met là… 

Tino : Sinon le resto au dernier étage de la Tour Eiffel, un truc un peu discret, un peu humble. *rire*

Tristan : Non mais tu vas au Président…

Tino : Ah j’adore ! Y a un aquarium géant en effet.

Tristan : Ça ça pourrait être pas mal… Sur un kayak. Genre vraiment sur l’eau quoi.

Tino : Ah bah dans ce cas-là on fait une descente de Loire. 

Tristan : Voilà, une descente de Loire.

Tino : T’es du Berry ou pas du tout ? 

Lisa : Non pas du tout.

Tino : Ok parce que du coup y a la Loire qui passe pas très loin là. On a fait une descente de Loire ensemble y a pas longtemps, c’était assez fun. 

Tristan : C’était génial.

Tino : On s’est pris beaucoup de racines d’arbres. *rire* On prenait beaucoup de risques en même temps. Effectivement ce serait pas mal tiens, un petit live. Ce serait vraiment pas dangereux dans l’eau. Voilà, je pense qu’on ferait ça. Un canoe kayak ouais. *rire*

La réalisation de la vidéo pour le feu

Lisa : Vous avez réalisé le clip Le Feu vous-mêmes. Tino, toi tu as dessiné c’est ça ? Et ensuite Tristan tu as animé. Est-ce que vous pourriez un peu m’expliquer comment vous vous êtes accordés, les idées qui sont venues… Comment vous avez fait ça ? 

Tristan : On avait eu une première expérience de clip quand on était en confinement où, avec vraiment 5-6 dessins et on s’est retrouvé à faire un clip de 3 minutes. Donc on s’est dit « ok, on sait comment faire ». Mais au final durant toute la création du Feu, ça a été hyper empirique, on a fait plein d’erreurs au début. Il faisait les dessins complets et je lui disais « non mais ça va nous prendre trop de temps » donc il faut qu’on sépare les couches. En fait on a appris à faire ce que Walt Disney a crée comme technique à part que nous, on est pas allé se renseigner quoi. 

Tino : Parce que c’est pas du tout notre métier à la base quoi.

Lisa : Ouais.

Tristan : C’est pas du tout notre métier et surtout on a appris petit à petit à séparer de plus en plus les couches pour en fait avoir plus de manipulations en animation. Et donc c’était un gros apprentissage sur plein de trucs quoi.

Tino : C’était marrant.

Tristan : Et puis beaucoup de boulot évidemment. On a fait combien ? 700 dessins ? 

Tino : Ouais et, bah, alors, pour la petite exclu. Le premier dessin-animé qu’on a fait ensemble, la chanson s’appelle « Pourquoi pas » et c’est sous le nom de son ancien projet qui s’appelle Zaspero. 

Tristan : Et Tino Gelli du coup.

ET LES DÉFIS ARTISTIQUES

Tino : C’est du metal-musette. 

Tristan : *rire*

Lisa : Metal-musette ? Alors metal je connais, mais musette je sais pas trop. *rire*

Tino : C’est du Patrick Sébastien quoi.

Tristan : *imite le bruit de la musette*

Tino : Un truc un peu musique beauf quoi, bal. Et toujours dans cette idée de faire de la musique de qualité hein. *rire*

Tristan : Pour expliquer un peu pourquoi on l’a fait, en fait c’était un défi. On a un groupe d’une soixantaine de copains musiciens, copains et copines. On se donnait des défis où une fois par semaine on avait un thème et chacun devait faire un morceau qu’il présentait à la fin de la semaine juste sur Facebook tu vois. Et nous on s’était dit « Ok » et le thème c’était « Pourquoi pas », ce qu’on trouvait pas du tout inspirant. Et du coup on s’est dit pourquoi pas faire un truc métal musette et on fait un clip en même temps d’animation, genre vraiment pourquoi pas pousser le délire encore plus loin. Donc c’était notre première expérience de ça. 

Walter Astral

UN APPRENTISSAGE A TâTONS

Tino : Et donc oui pour revenir sur notre clip, comment on s’organisait. Bah généralement on était parti quand même sur une histoire qu’on avait bien ficelée tous les deux, storyboard plus ou moins. Et puis après effectivement sur le tas on a appris à faire tous les life hack d’animation, séparer les couches entre elles, animer ce qui doit être animé, laisser des trucs fixes quand il faut laisser des trucs fixes.

Tristan : Et puis c’était super parce que moi quand je montais, je pouvais lui dire « ah tu pourrais me rajouter genre deux paires d’yeux qui pleurent ou quoi parce que ce serait pas mal là ». Tu vois, au lieu d’aller retourner et d’avoir des rushs en plus, lui il me disait « ouais trop bien je te fais ça ».  Les quatre yeux et puis hop il me les envoyait. On mettait des yeux partout. Ça c’était plutôt marrant. Le tournage en même temps que le montage, du coup tout était en même temps et c’est assez marrant. 

Tino : Ouais c’est assez cool ça.

Les druides…

Lisa : J’ai lu que vous vous êtes pris de passion pour le druidisme. Je voulais savoir comment vous avez découvert cette passion ? 

Tino : Cette pratique. *rire* Ça recoupe un peu avec la question de tout à l’heure, est-ce que la nature et le cadre dans lequel on bossait a eu un impact sur notre travail ou notre druidisme. Je pense qu’en soi, on a ce rapport aux trucs magiques un peu comme tous ces gens qui se sont tournés vers l’astrologie, la numérologie. Y avait une super belle émission d’Ali Rebeyi sur France Inter qui parle de justement la spiritualité et le monde du mystique après la crise sanitaire. Et à quel point dans ce genre de moment de crise, les gens se tournent vers le magique. Nous clairement au début ça nous faisait juste triper parce qu’on a des dégaines de druides quoi. On a des longues moustaches avec les cheveux longs, on est au milieu de la campagne, ça nous arrive parfois d’être soit tout nu soit en toge. *rire*

Tristan : *rire* Il l’a dit.

Lisa : *rire* Merci pour l’information.

Tino : *rire* Exclu totale ! 

Tristan : C’est parti de la dégaine et puis il y a tout ce truc avec le magique, mais sous toutes ses formes. Moi par exemple, je suis très Dungeons & Dragons, même dans le monde du jeu vidéo il y a des trucs qui m’amusent vachement et ça nous inspire de créer des histoires autour de ça. Même notre univers de Walter Astral, on a créé tout un monde, on a plein d’entités, des hommes-bougies qu’on peut voir dans le clip. Y a tout un truc où on a un univers et pour nous le druidisme était le lien dans tout cet univers. 

… Les arbres…

Tino : Après il faut aussi savoir, c’est très important… Un des premiers principes des druides c’est d’abandonner son ego au profit de la nature. L’idée assez basique de « je ne suis pas un individu au centre de la nature mais plutôt je suis nature au coeur de la nature ». *à Tristan* D’ailleurs, je sais plus si tu te souviens de ton signe druidique. Moi je suis peuplier et en fait, il y a des arbres avec lesquels tu peux développer plus ou moins des affinités en fonction de ton signe celtique. Moi je suis peuplier.

Tristan : Moi je suis pin je crois.

Tino : T’es pas frêne toi ? 

Tristan : Ah non je suis pin, j’ai kiffé parce que j’aime beaucoup cet arbre.

Tino : Et ouais du coup tu peux avoir un rapport privilégié avec ce type d’arbre, cette espèce d’arbre. Et avoir plus de dialogues. C’est pour ça que les druides font beaucoup de… soit de câlins aux arbres soit de discussions. Les gens vont dire… mais c’est sérieux ce que je raconte ! 

Tristan : Y a du sérieux dans notre délire avec les druides mais y a beaucoup d’humour là-dedans. Y a énormément de second degré mais y a quand même un truc dans le fond où ça nous intéresse vraiment. Mais nous on s’en marre aussi mais sans jamais être dans la moquerie du tout, parce qu’on respecte de ouf le concept.

Tino : C’est ça. On se casse quand même la tête à creuser, à digger le truc tu vois. 

Tristan : Dans tous les Inouïs par exemple on nous appelle les druides. « Oh on va chez les druides ». C’est trop bien, c’est trop marrant.

Tino : C’est très drôle en vrai. 

Walter Astral Tristan
…La trance…

Lisa : Parfait. Du coup est-ce que vous considérez que la musique est comme une sorte de portail vers le monde spirituel ? 

Tristan : Je pense. D’ailleurs ça peut, ça va rejoindre l’aspect trance qu’on essaie grave de mettre dans notre musique. Tino il vient de la musique assez efficace tu vois, dans le sens où on est sur des formats, des chansons ou des mélodies très entêtantes, très fortes. Et moi je viens au contraire de l’épuration totale, du minimalisme où on essaie justement de tenir une idée très longtemps. Et du coup le mélange des deux donne un peu… Pour moi, c’est là où Walter Astral c’est ce truc-là : c’est qu’il va décider d’être efficace et moi je vais être genre « non non, on va la tirer sur le long terme pour amener la trance ». Du coup, l’idée dans nos lives c’est que tous nos morceaux on va les allonger de manière générale pour avoir plus d’espace pour la trance et du coup essayer de faire rentrer dans un monde parallèle quoi. Enfin, si  on est vraiment pris dedans, ça peut, enfin moi je sais que quand je suis en club, j’y vais de manière très sérieuse. Pas ouvertement être drogué du tout, mais par contre cette longue autoroute peut me faire aller en trance. Donc c’est finalement une ouverture peut-être à un monde parallèle. *rire*

…Et les rêves.

Lisa : Alors votre nom Walter Astral, c’était un personnage que vous avez rencontré tous les deux en rêve. Je voulais avoir un peu plus de détails. 

Tino : Toujours plus d’exclu ! *rire* Le bol de céréales, c’était des Cheerios. Que dire de plus ? 

Lisa : Est-ce que l’un de vous s’est réveillé et s’est dit « tu vas pas deviner le rêve que j’ai fait », comment ça s’est passé ? 

Tristan : Je me suis réveillé, j’ai dit « c’est ouf j’ai fait un rêve, c’est exactement cette situation ». On était autour de la table dans notre maison de campagne avec notre bol de Cheerios et puis là le bol commence à tourner à toute vitesse et je vois un bateau qui sort. Et il me dit « mais mec »…

Tino : « C’est ouf, je viens de faire le même rêve ». Et là t’avais un mec sur un bateau trois-mâts qui sort et qui fait « Salut, ça va ? C’est Walter Astral ». *rire* Incroyable quoi, incroyable. 

Tristan : Et du coup, obligé après un truc comme ça, on s’est dit Walter Astral. En plus ça sonne trop bien, c’était un héros sur son trois-mâts qui va dans des multivers quoi. Donc on est devenu ses apprentis tout de suite. 

Tino : Je sais pas s’il y a plus d’exclu que d’habitude mais…

Tristan : C’était des Cheerios, tu peux préciser. *rire*

Lisa : Ce sera mis en gras *rire*.

Tino : Les gens ont très envie de savoir. *rire* Il faudrait qu’on soit subventionné par la marque en fait. La tournée ! 

Tristan : Le délire ! 

Tino : Les Cheerios ! Cela dit j’aimerais bien avoir… bon. Je m’étale là. 

Un son rêvé ?

Lisa : Alors avant dernière question, je voulais savoir s’il y avait un son chacun que vous aimez particulièrement et que vous rêveriez d’avoir écrit ou composé ? 

Tino : Oh ! Il y en a tellement et en même temps j’aurais l’impression d’être un imposteur. Tu sais il y avait ce film là où c’était un mec qui tombait sur tout le répertoire de John Lennon et qui du coup faisait la carrière des Beatles en étant conscient.

Tristan : Dans un monde parallèle genre ? 

Tino : Ouais, enfin… En gros c’est un film à la con où genre il se réveille, John Lennon n’a jamais existé tu vois.

Tristan : Et du coup lui il peut refaire…

Tino : Et attends, il sort son vieux bouquin des Beatles et il joue toutes les chansons enfin bref. Ils ont fait la même chose avec, d’ailleurs avant, ils ont fait la même chose avec Johnny Hallyday et Lucchini. C’était un film un peu moldave. Mais… Moi je sais très bien ce que je vais répondre. Globalement ce serait plutôt un album.

OU UN ALBUM PRÉFÉRÉ.

Lisa : Un album si tu préfères.  

Tino : Forever Dolphin Love de Connan Mockasin. Ça c’est une pépite, c’est la définition du génie pour moi. Vraiment. 

Connan Mockasin Forever Dolphin Love

Tristan : Très très difficile. Franchement, très très difficile. 

Tino : Ça n’aura rien à voir avec Connan.

Tristan : Ouais, parce que Connan tu vois c’est une super bonne idée en soi. C’est chanmé. Un album que j’aurais rêvé de faire… 

Tino : I’m a Scatman ? 

Tristan : Oh c’est dur. J’ai envie de dire un truc électronique du coup et qu’est-ce que c’est les albums que j’ai tués… Justice quand même c’était chaud, aïe aïe aïe. Premier album de Justice là, il m’a mis ma claque quand même. Franchement, ça réunit beaucoup beaucoup de trucs que j’aime.

Lisa : Ok.

Justice Cross

Tristan : Ouais, Cross de Justice. Bah en fait ce qui est ouf c’est quand j’étais adolescent, ça a connecté à un moi qui venait vraiment du rock à la base et qui commençait à rentrer dans la minimale totale, très très techno.  Et eux ils avaient ce mélange des deux qui m’a révolutionné et encore maintenant, je l’apprécie toujours autant quoi. Je trouve que ça n’a pas pris une ride et que c’est… un coup de fouet qui a vraiment influencé après la musique électronique. La French Touch elle a pris d’un seul coup un rebond très fort grâce à Justice. Facile mais ouais, Cross de Justice.

Tino : De ouf.

Les druides au Printemps de Bourges

Lisa : Parfait. Puis dernière question : est-ce que vous avez un petit mot pour nous teaser votre performance de ce soir ? 

Tino : Ah ! J’ai envie de dire… *rire* est-ce que je peux… attends… off…

Lisa : Je n’écoute pas *rire*.

Tino : *à Tristan* Est-ce que je peux dire performance de Bozo le Clown ? 

Tristan : Ah non ! *rire* Comment, comment… C’est difficile de dire « ça va être très bien » mais bon, on va essayer que ce soit bien. Faut trouver une punchline là…  Attends, on a pas un terme cool là ? 

Tino : Si mais… Ce soir, on va revêtir nos habits de lumière de cyber-chamans. 

Tristan : Ouais, ouais. Ce sera de la musique de cyber-terroire. *rire* 

Tino : *rire* Parce qu’on est dans le Berry, c’est le cyber-terroire ce soir. 

Tristan : Ouais, le cyber-terroire ce soir. 

Lisa : Super, vous m’avez donné envie. *rire* Parfait, c’est tout bon pour moi.

Tino : Non attends, j’ai envie de dire : en fait ce soir vous avez le choix à 22h, soit Vianney soit nous. Maintenant, c’est vos consciences. *rire* 

Lisa : Est-ce que je le garde ça ?

Tino : Non je l’ai dit un peu en random mais bon. Enfin, pas si random.

Romane : Sinon, y a le débat ce soir entre Le Pen et Macron en même temps.

Tristan et Tino : Ah ouais ! Aïe aïe aïe… 

Tino : Bah je pense que les gens vont vraiment être tous sur Walter Astral *rire*.

ALORS, CONVAINCUS ?

En bref, si cette interview avec Walter Astral vous a donné envie de découvrir leur musique, je vous recommande d’écouter leur deuxième titre : L’Eau. Je vous invite également à rester à l’écoute pour la sortie de leur EP !

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