Nous avons pu échanger récemment avec Jason Reece, guitariste et batteur du groupe texan An You Will Know Us By The Trail Of Dead (Trail Of Dead pour les intimes). Nous avons donc discuté de leur nouvel alum X : The Godless Void And Other Stories ainsi que de leur tournée à venir.

Pozzo Live : Votre dixième album sort en janvier, quelle importance ça a pour vous ?

Jason Reece : Je pense que chaque album est important ! (rire)

PL : Qu’est-ce qui vous a inspiré pour celui-là ?

Jason : Pour cet album on a été inspiré par de la musique un peu sombre des années 1980, tu vois, des groupes comme Talk Talk, Killing Joke je suppose, ou Bauhaus. Mais il y avait aussi d’autres choses, une influence brit pop. Tu as entendu l’album ?

PL : Oui, je l’ai écouté, ça m’a rappelé un peu Nada Surf !

Jason : Nada Surf ? Oh ! Nada Surf sont connus en France, pas vrai ? Ils marchent bien en France !

PL : Oui, c’est vrai !

Jason : Oui, Nada Surf font carrément des choses différentes sur chaque album, ils ont de nombreux sons différents.

PL : Oui, c’est pour ça que ça me rappelait un peu Nada Surf.

Jason : C’est cool ! Dans un sens ils sont un peu là depuis longtemps je pense, mais on a jamais joué de show ensemble, ce qui est plutôt marrant ! Mais j’ai des amis qui les connaissent, et font de la musique avec eux.

PL : Comment cet album en particulier a été composé, pour revenir à l’album ?

Jason : Je pense que ça nous a pris longtemps. Conrad habite au Cambodge, et il est revenu à Austin, Texas, il y a environ un an et demi. Donc quand on a commencé à travailler sur l’album il y a environ un an et demi, on a essayé de faire quelque chose dont on serait fiers. Donc pour nous, on a pris notre temps, on a pas essayé de nous presser. Donc on allait à ce studio que nos amis possédaient. C’était un petit studio dans un genre de hangar abandonné. On a beaucoup bossé en workshop, on arrivait avec des idées différentes, et en étant très critiques des idées qu’on bossait. On voulait pas faire de musique qui ne nous exciterait pas. On voulait faire quelque chose qu’on verrait comme beau et sombre. Donc je pense qu’on est arrivés pas trop loin de ce qu’on visait en le faisant. Il y a un côté sombre dans l’album, il y a aussi de la beauté dedans, tu vois.

PL : Vous jouez tous les deux de plusieurs instruments, comment vous choisissez qui joue quoi sur l’album ?

Jason : Eh bien je pense que c’est ce genre de choses où celui qui a une idée à ajouter à la chanson, et veut l’essayer, c’est un peu comme ça qu’on choisit. On n’a pas vraiment de rôles établis. Celui qui écrit la musique ou écrit une partie de la musique, a une idée de ce qu’il veut faire et… En gros Conrad et moi on a fait l’album mais on a aussi eu d’autres personnes à venir jouer dessus. Et mon rôle dans le groupe, c’était de parfois jouer de la batterie, parfois jouer de la guitare ou du clavier, ça partait dans tous les sens. Et c’est un peu comme ça que notre groupe fonctionne. On ne dit jamais qu’il y a par exemple un guitariste qui fait un truc, ou tu vois, tout le monde porte une différente casquette.

PL : Quelle est ta chanson préférée sur l’album ?

Jason : Hahaha ! Wow je sais pas ! Une partie de moi dirait Into The Godless Void, parce qu’elle frappe très fort. J’aime beaucoup Through The Sunlit Door. Je suppose que c’est un de ces trucs où quand tu le joues en live tu sais. On a déjà joué pas mal Children Of The Sky. Et j’aime bien jouer celle-là. C’est une chanson au son très épique, elle commence très humblement puis elle explose dans l’espace en quelques sortes avant de revenir sur terre. Tu vois ? Et on aime la musique qui te fait faire un voyage fou ! Donc celle-là carrément !

PL : 2019 marque les 25 ans de Trail Of Dead. Quand vous regardez en arrière, quels sont vos moments préférés ?

Jason : Il y a une fois où on a joué avec les Sex Pistols, on a pu ouvrir pour eux à Londres et c’était plutôt génial. Faire des shows avec Mogwai quand ils nous ont emmenés en Europe, c’était notre première fois en Europe et jouer le Royaume Uni, la France, l’Allemagne… Il y a aussi une fois où on a joué avec U2, Outkast et At The Drive In lors d’un show télévisé (rire) c’était plutôt dingue !

PL : Tu bosses toujours sur Spiritual Wives (son autre groupe, ndlr) ?

Jason : Non malheureusement, mais j’ai un groupe de hardcore punk sur lequel je bosse en ce moment ! C’est comme du hardcore punk des 80s, on est carrément inspirés par Minor Threats ou Black Flag. Ça s’appelle Band Of Bastard, et on est sur Soundcloud. On vient d’enregistrer environ 6 chansons, on a déjà joué des shows. On a d’ailleurs joué un show avec un groupe appelé Negative Approach, qui est  un groupe des années 1980 (rire) ! Mais le groupe punk est fun parce que je suis juste de frontman de ce groupe, je ne joue rien, je me contente de sauter partout et dans les mosh pits, tu vois (rire) !

PL : Ça doit être fun !

Jason : Ouais c’est fun, c’est pas un groupe très sérieux. Les paroles sont sérieuses mais notre approche des choses n’est pas si sérieuse. Plutôt genre « amusons-nous ». Et donc c’est quelque chose sur lequel j’aime travailler, ça fait une pause par rapport à Trail Of Dead, qui est plus compliqué et nécessite d’être plus d’impliqué.

PL : Vous avez aussi une vie de famille ! Comment vous arrivez à gérer tout ça en même temps ?

Jason : C’est quelque chose qui nécessite du travail, je te le dis. Ce n’est pas facile, c’est toujours quelque chose sur lequel il faut travailler constamment. J’ai un enfant de 10 ans et un enfant de 6 ans maintenant. Et ils savent ce que je fais, ils sont un peu habitués à ce que je fasse des shows, mais tu vois aller en tournée est toujours un challenge parce que tu es loin d’eux. Ce n’est pas toujours facile. J’aime jouer des shows et j’aime célébrer les albums mais tu vois, s’il y avait un téléporteur, si je pouvais jouer les concerts et rentrer le soir même, ce serait incroyable. Prendre le téléporteur pour rentrer (rire). Me téléporter à chaque concert !

PL : Vous venez à Paris et à Dunkerque en février, qu’est-ce qu’on peut s’attendre à voir ?

Jason : Eh bien on revient carrément avec une nouvelle poignée de chansons que l’on va jouer, on va définitivement toucher au nouvel album, et à des albums qu’on a pas joué depuis longtemps. On revient avec du nouveau pour vous. Notre dernier concert à Paris était très enthousiasmant et on a passé un très bon moment. Et Dunkerque, on n’y a jamais jouer donc ça sera intéressant. J’ai toujours voulu jouer à d’autres endroits comme Bordeaux ou tu vois… Juste quelque chose de différent, d’autre que Paris. Mais on a toujours joué que à Paris pendant toute notre carrière ! Je suppose que c’est comme ça, mais bon.

PL : Je suis sûr que ce sera super ! Vous détruisez toujours la scène après les concerts, de nos jours ?

Jason : Eh bien ça dépend du show. Je sais pas mec (rire) pas autant qu’avant, ça peut sembler bizarre qu’une bande de vieux détruisent la scène. Ça doit avoir l’air marrant, une bande de vieux grincheux !

PL : Vous n’êtes pas vieux !

Jason : Hahaha ! Quand on était jeunes c’était dans cet esprit jeune de rébellion, et d’abandon, de ne rien en avoir à foutre. Maintenant qu’on est à l’âge vieux et sage de 22 ans. Tu vois j’ai 22 ans, là, je suis beaucoup plus mature (rire) ! (je vous laisse vérifier sur Wikipedia, ndlr) Non, mais en tout cas je sais pas, c’est marrant à faire, ça coûte juste la peau du cul (rire) !

PL : Enfin, quel groupe ou artiste penses-tu qu’on devrait interviewer ensuite ?

Jason : Je penses que tu devrais aller à l’opposé total. On a des amis du Texas, vous devriez interviewer ce groupe appelé Dallas Acid. Ils sonnent comme l’opposé total du rock bruyant (rire) ! Mais c’est des amis à nous, on a grandi avec eux et c’est un groupe très cool !

PL : Merci beaucoup de votre temps, on se voit en février !

Jason : Merci à vous ! A bientôt !

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