Messaline - Vieux Démons album

Interview

 

Bonjour MESSALINE,

Bonjour.

 

Ma première question est simple, quelle est la question que vous ne voudriez pas que je vous pose ?

Hé bien : « présentez-nous MESSALINE ! » (Rires)

—> NDLR : Beaucoup d’informations sont consultables sur le web, le groupe est formé en 1994 d’abord sous le nom d’ « Absurd » et devient « Messaline » en 2005, nom qui est un des titres du groupe emblématique ANGE.

Le chanteur Éric Martelat explique le patronyme « Messaline » dans une interview au magazine Crossroads : « Je trouvais drôle d’associer un prénom féminin, doux avec une musique hard rock et un groupe de mecs ! Une « Messaline » dans le langage populaire est une débauchée, une traînée… Ce mot vient des mœurs libérées de l’impératrice romaine Messaline qui organisait des partouzes quand l’empereur Claude n’était pas au palais et qui se tapait tous ses esclaves… Ce côté sulfureux sied à ravir à un groupe de rock’n’roll, non ? C’est une belle histoire, on est passé de la Rome antique au romantique ! J’ai tilté lorsque je me suis souvenu d’une affiche que je voyais sur un panneau quand, gamin, j’allais à l’école, c’était le film Messaline, impératrice et putain (de Sergio Corbucci sorti en 1977), cette affiche m’avait marqué, un titre de film avec un gros mot ! »

(Source : Wikipédia)

 

Bon, mais pouvez-vous vous présenter quand même, vous ?

Moi, je suis Eric Martelat, je suis le chanteur parolier du groupe. Je suis le dernier survivant de l’aventure puisque MESSALINE a commencé en 2005. Je suis le dernier vieux boucanier sur la bateau, on a un nouveau line-up depuis la sortie de ce nouvel album, c’est le sixième.

Au début, on faisait plus du heavy métal on va dire, heavy rock, mais on a pris un tournant classic rock sur cet album, qui est dû je pense à l’apport de Mathieu à la guitare (NDLR : Mathieu Gilbert) et d’Alain à la batterie (NDLR : Alain Blanc). 

 

Alors justement dans quel style de musique vous définissez-vous ?

Classic rock maintenant, rock-hard, parce que Mathieu a un son de guitare très vintage années 70 justement, on a été à la recherche du riff, et de la mélodie de chant qui doit rester dans la tête. Pour moi, un bon morceau, c’est un morceau qui se siffle sous la douche.

 

Quel a été le processus d’enregistrement de cet album ? Comment l’avez vous enregistré ?

On l’a enregistré à l’ancienne, c’est à dire dans un studio. (Rires)

Parce qu’on voulait garder cette énergie, cette effervescence, ce côté immédiat qu’on ne peut avoir que quand on est dans un studio tous ensemble, séparément mais dans un studio. C’est à dire que maintenant, beaucoup de gens enregistrent à la maison avec des logiciels, ce qui fait que des fois, les gars mettent six mois à faire les parties de guitare parce qu’ils font quarante prises qui donnent un côté chirurgical et froid alors qu’on voulait être dans une ambiance pulse, rock. On a réservé le studio pour un nombre donné de jours, impossibles à dépasser, et dans ces jours, y avait 3 jours pour la batterie, 3 jours pour la basse, 3 jours pour la guitare, et après chacun se démerdait pour faire rentrer dans les jours impartis ses parties (c’est le cas de le dire :-)) même si on a beaucoup bossé en amont, on a fait des maquettes, on avait même répété dans le studio où on enregistrait, un studio assez ample, on a répété un mois avant en conditions live, ce qui a permis à tout le monde de connaitre l’acoustique.

On a essayé de limiter les prises aussi, pour ne pas en faire quarante, le but étant de faire passer les morceaux en 2, 3 prises maximum. Et c’est ce qu’on a réussi à faire. C’est pour ça je pense qu’il y a cette énergie qui ressort du disque.

 

Quels étaient les challenges, les difficultés auxquelles vous avez dû faire face ?

Hé bien c’est ça justement, essayer de garder l’énergie sur les morceaux.

Après, en studio, on fait des petits changements, tu écoutes la ligne de chant et tu te dis : là je peux trouver une note un peu différente, tu refais des prises par rapport à ça. C’est du « re-re » mais le challenge était de tout faire dans l’immédiateté parce qu’après on perd le feeling. C’est vachement difficile en musique de capter le feeling, l’instant T. Il suffit qu’un jour tu ne sois pas bien, comme en concert, il faut que tu le fasses donc il faut essayer de choper ce petit instant magique le plus souvent dans les premières prises parce qu’après t’es plus dedans.

 

Quelles sont les valeurs que vous avez voulu transmettre dans cet album ?

Les valeurs ? Je ne sais pas… Je ne suis pas sûr que mes textes transmettent des messages ou peut-être sous-jacents : le côté Epicurien, se faire plaisir, par rapport aux personnages que je mets en scène, l’épicurisme.

Mathieu débarque dans l’interview : « CARPE DIEM ! »

Eric Martelat :

Oui, c’est ça, c’est bien. MESSALINE, Carpe Diem. C’est du latin, ça marche bien.

 

Mathieu, vous venez de nous rejoindre, bonjour. Pouvez-vous vous présenter ?

Mathieu Gilbert :

Bonjour, Mathieu, guitariste de MESSALINE depuis 2018.

 

Il y a une nouvelle vidéo diffusée il y a quelques semaines intitulée : « JE VOULAIS TE DIRE », quelle a été la genèse de ce clip ? 

–> Clip à voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=D1WkMAegFms

Eric Martelat : 

Alors, c’est quelqu’un qui avait bossé avec moi parce que je suis dans le dessin, j’avais trouvé son travail super intéressant, et quand on a choisi ce morceau-là pour faire le clip, je l’ai appelé, je lui ai expliqué le concept du morceau : alors voilà, y a une super mélodie, c’est hyper pop mais le personnage est ignoble, c’est un serial killer, on peut pas le mettre en image, à moins de faire du black métal et de mettre du faux sang et tout ça, mais c’est vite lourd-dingue. 

Le fait de faire un dessin animé, ça met un prisme, un recul, une distance ce qui permet d’aller un peu plus loin dans l’horreur entre guillemets, et dans le deuxième degré. C’est pour ça qu’on voit le mec avec des gravures qui découpe des trucs. 

Le réalisateur du clip (voir son blog : http://magelidesign.blogspot.com) a super bien compris les paroles. Et j’aime bien les gravures du 19e siècle comme ça. Donc on est parti là-dessus et comme il est fan comme moi de Terry Gilliam, on retrouve des animations, des papiers gravures avec l’humour froid, distancié, absurde qu’on a dans les MONTY PYTHON.

 

Il y a eu aussi VIEUX DEMONS, le prochain clip c’est quoi ?

Eric Martelat : 

Alors on n’a pas encore réfléchi.

Mathieu Gilbert :

On m’a beaucoup posé la question.

Eric Martelat :

On va y réfléchir. Il y a deux clips qui tournent pour l’instant.

VIEUX DEMONS, c’est un montage de lives et de off.

https://www.youtube.com/watch?v=vEuxPz3elk8

 

Et alors donc, des lives à venir ?

Eric Martelat :

Oui, oui.

On a une sortie vinyle dans 15 jours chez nous à Bourg-en-Bresse (NDLR : 28 octobre) où on fera une partie de concert, et on a un tourneur qui va nous trouver des dates pour début 2023 parce que je voulais absolument qu’il y ait des retours du disque avant, que ce soit des chroniques, des interviews, des clips etc, avant de démarcher, parce que comme on change de style entre guillemets, qu’on effectue un virage, je me voyais mal démarcher au mois de mai pour des concerts dans la foulée. Je voulais que les programmateurs écoutent les morceaux, voient les clips, voient les retours mais en même temps, 2023 c’est bientôt. 

Maintenant, tous les groupes veulent repartir sur les routes, c’est overbooké, donc les places vont être chères entre guillemets pour faire des concerts dans des salles. Autant mettre toutes les chances de notre côté et c’est pourquoi on va proposer des concerts avec ce matériel-là. Ça ne pouvait pas s’anticiper vu ce qu’on allait proposer.

 

Avec qui voudriez-vous partager la scène ?

Eric Martelat :

Eh bien si je reste dans le classic rock avec ce que j’ai entendu hier, j’ai pris une claque en écoutant les vieux de URIAH HEEP, c’est mon rêve de gosse de maintenant, jouer avec ce groupe là. Ils sont super bons, ils font partie de l’histoire du hard rock, ça joue. Mon rêve longtemps ça a été DEEP PURPLE mais c’est devenu ce groupe, ça marcherait bien en plus je pense.

 

Petite anti-interview, c’est quoi le groupe le plus éloigné de votre style ?

Mathieu Gilbert : 

Oh la vache ! 

Eric Martelat :

Euh… Peut-être dans des groupes hors métal ?

Mathieu Gilbert : 

FANTOMAS (NDLR : groupe de métal avant gardiste américain)

Eric Martelat :

Ha, tu crois ? Oui.

Mathieu Gilbert :

Oui, tout ce qui est assez extrême.

Eric Martelat :

Dans le même style que le hard ou pas ?

 

Ou éloigné complètement…

Eric Martelat :

EARTH WIND AND FIRE (rires)

 

Donnez moi une raison de ne pas venir vous voir en concert.

Mathieu Gilbert :

Si vous n’aimez pas la bonne musique.

Eric Martelat :

Oui voilà, c’est bien ça.

 

Quel est le plus gros défaut de cet album ?

Eric Martelat :

Le plus gros défaut ? C’est peut-être de ne pas en avoir. (Rires)

Mathieu Gilbert :

Non, y a un ou deux trucs que je changerais au mix. Mais je ne dis pas ce que c’est. Au bout du bout y a un bout, c’est un détail, je suis juste pointilleux.

 

Quel groupe avez-vous honteusement copié ?

(Rires)

Mathieu Gilbert :

Plein. Plein. Tous ceux qui sont sur VIEUX DEMONS, c’est une honte. (Rires)

Mais c’est une honte, une honte revendiquée.

Eric Martelat :

Et assumée.

En fait, il faudrait plutôt donner le nom d’un groupe qu’on n’a pas copié. (Rires)

Mathieu Gilbert :

Le plus gros plagiat de l’album, j’ai même hésité à le proposer, c’est le riff de SMOKE ON THE WATER qui fait l’intro de L’AIMANTE RELIGIEUSE. C’est pas vraiment Smoke on the water à l’envers mais comme un autre groupe français qui s’appelle Shaka Ponk l’avait presque déjà fait, ça m’a un peu libéré pour le faire. C’est un riff tellement emblématique, c’était difficile de ne pas le faire et on aurait peut-être préférer en proposer un autre. En même temps c’est un peu le concept de l’album.

 

Traditionnelle question de closing : qui Pozzo live devrait-il interviewer après vous ?

Mathieu Gilbert :

MALEMORT.

C’est un groupe français qui fait du hard qui vient de sortir un album qui a reçu une excellente critique dans rock-hard magazine et qui mérite vraiment d’être porté. 

—> Aperçu ici : https://www.malemortband.com

Eric Martelat :

Alors, moi ce serait Clara Morgane, mais c’est plutôt moi qui voudrais être derrière elle. (Rires)

 

Le mot de la fin ?

Eric Martelat :

Oui, juste pour dire que c’est un album qu’il faut prendre le temps d’écouter. Maintenant sur les plateformes les gens vont piocher un titre, puis un autre etc, mais je pense que la valeur ajoutée de notre disque, c’est de l’écouter dans sa continuité, les 45 minutes. Il faut écouter l’ensemble parce qu’il y a vraiment des interférences entre les morceaux, il y a des intermèdes entre les morceaux. 

Oui, en effet, il y a 2 instrus sublimes qui sont notés comme des marques pages, merci MESSALINE, à bientôt.

–> Influences assumées :

Chuck Bery, Cream, Hendrix, Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath, Santana, Thiefaine, Queen, Metallica, Ange, Frank Zappa, Van Hallen, Ghost

–> En attendant de retrouver MESSALINE en concert, le site officiel :

https://messaline01.wixsite.com/messaline

–> D’autres infos sur notre site :

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