Quelques heures avant leur prestation au SUB de Vitry-sur-Seine, nous nous entretenons avec les membres de Bukowski. Les frères Mathieu et Julien Dottel, accompagnés des guitariste et batteur, Clément Rateau et Romain Sauvageon, ont répondus à nos questions.

Pozzo Live : Bonjour les Buko. Première question : Comment ça va ?

Mathieu : Ça va bien, ça va bien.

Julien : Ça va très bien

Mathieu : Petit concert en banlieue. On découvre le SUB, la région, c’est cool.

PL : On vous a vu en ouverture du Hellfest en 2018. Comment vous l’avez vécu en comparaison à votre premier passage en 2012 ? Et est-ce que ça vous a changé quelque chose depuis ? Remplit un peu plus les salles ?

Mathieu : On l’a vécu de la même manière sauf qu’il y avait un peu plus de monde. Je crois que la première fois y avait 12 000, peut-être un peu plus, 15 000 personnes. Et là c’était le double quasiment. Mais on l’a vécu de la même façon.

Julien : Un peu différemment aussi parce-qu’on avait une nouvelle équipe, un nouveau batteur et Clément qu’était là, notre nouveau guitariste. C’était son premier son premier énorme festival.

Mathieu : Donc il y avait une pression en plus effectivement.

Julien : Mais on le vit toujours de la même manière, on a quand même toujours les chocottes.

Mathieu : Sur ce genre d’évènement là clairement. Et puis à chaque fois qu’on joue sur ce genre de festival-là ça ramène un peu plus de monde après. C’est d’une logique implacable.

Julien : C’est les retours des gens du public qui viennent et nous disent « on vous a découvert au Hellfest, du coup on vient vous voir » dans telle ou telle région qu’on avait pas forcément égrainée. Donc oui y a des retours ultra positifs par rapport à ce festival-là.

PL : Vous avez eu recours au financement participatif sur votre dernière album Strangers. A quel moment vous vous êtes dit que c’était nécessaire et qu’il fallait passer par ce moyen là pour produire l’album ?

Mathieu : C’était surtout une volonté de notre part. On n’était plus sous contrat avec un label et on a essayé de s’autofinancer pour être maitre de nos bandes, de notre œuvre. On a tenté le coup, essayé de voir comment c’était de s’autogérer complètement. Ce n’était pas une mince affaire, mais ça s’est bien terminé heureusement. On a eu les chocottes jusqu’au bout. Maintenant est-ce qu’on le refera ? Je ne sais pas

Julien : C’est un médium très intéressant, pour une majorité de groupes émergeants. Après nous ça aurait été difficile de le gérer à long terme, mais on s’en est sorti.

Mathieu : Je ne suis pas certain qu’on le refasse

Julien : Voilà !

Mathieu : Mais ça s’est bien passé quand même

PL : Et le public a répondu présent

Julien : Oui surtout grâce à eux.

PL : Si je ne me trompe pas, vous avez eu des problèmes avec des morceaux et vous avez dû repasser au pressage ? Cela engendre du retard. On imagine que ça créer un bon coup de stress ?

Mathieu : Ce n’est pas vraiment l’album qui a posé problème, c’est justement le cadeau qu’on devait faire aux participants du financement, c’est ça qui a pris beaucoup plus de temps que prévu à finaliser. This Fragile Balance et Among The Streets, les morceaux qu’on avait faits en plus. Sur l’album n’y a pas vraiment eu de problème, mais sur le cadeau pour remercier les participants ils ont attendus un peu plus de temps.

Julien : Il y a eu un petit côté urgent

Mathieu : Et puis on a tout fait tout seul, do it yourself, les packtages, les machins … Il fallait léser personne, c’était une galère. C’est vrai que ça c’était une pression. Je crois qu’on a oublié une personne en tout, qui l’a reçu depuis, mais on avait peur que y en ai beaucoup plus.

Julien : C’était un investissement de leur part et de la nôtre.

Mathieu : Merci Ronan, notre ingé son, qui s’est occupé de tout ça, merci à lui !

PL : Un an après la sortie de l’album, est-ce que vous êtes content des différents retours que vous avez eu à son sujet et de ce qui a pu suivre derrière ? Tournée, promotion, etc … ?

Julien : Les retours ont été dithyrambiques et ça nous a galvanisé à fond.

Mathieu : Après on en veut toujours plus. Donc si on peut avoir plus de dates et autre ça serait vraiment bien. On est ravi de faire notre métier, et on en veut toujours plus.

Julien : Les retours dans la presse ont été fabuleux. Appelez-nous ! Nous sommes disponibles.

PL : Comment se passe le processus de création pour un album ? Est-ce que vous travaillez tous ensemble, avec des sessions de travail ? Ou bien chacun de son côté à trouver des idées pour après les remettre ensemble ?

Mathieu : Voilà c’est comme ça qu’on fonctionne, en tous cas sur le dernier album. Ce qu’est génial c’est qu’on a plus de temps, on a déjà commencé pour le prochain album qu’on est en train de taffer. Il y a des sessions de travail chacun de son côté. L’autre fois Romain nous a fait des propositions en batterie, on est parti dessus. Clément pareil il arrive avec un riff et on se colle tous dessus dès le matin en répèt’ et on s’enregistre. On fait ça vraiment à l’ancienne avec le petit téléphone portable, pour l’instant juste en répèt’.

Clément : Après comme tu dis, c’est souvent des idées, mais on ne travaille pas du début à la fin chacun chez nous. Il faut toujours qu’après ce soit un melting pot.

Mathieu : Ça se passe surtout en répèt’

Julien : Oui comme les trois dernières répèt’, où on a commencé par juste boeuffer entre nous. Et puis finalement on a trouvé trois idées qu’on a enregistré. On ne sait pas encore ce qu’on va en faire, mais c’est toujours l’osmose, y a plein de trucs qui sont émergents. On arrête pas d’écrire, on n’arrive pas à s’arrêter d’écrire.

Romain : Il y a une espèce de facilité je trouve entre nous. Alors pour moi c’est assez récent, mais je trouve qu’il y a une espèce de facilité, on se comprend vite. J’ai la sensation qu’on comprend vite le discours musical de l’autre, là où il veut aller et on tire tous un peu dans la même direction. Et du coup c’est assez plaisant.

Mathieu : Là pour la suite c’est vraiment plein de bonnes choses. On sent que ça va être un putain d’album qu’on va pondre. Ça va être chan-mé, ça fait longtemps que je n’avais pas eu cette niaque.

PL : Il y a eu différents revirements au niveau des membres du groupe, des départs et des arrivées. Cela doit bousculer les habitudes pour vous Mathieu et Julien, mais également apporter un peu de fraicheur et nouveauté pour les créations d’album ?

Mathieu et Julien : Oui complètement !

Mathieu : Déjà quand Clément est arrivé, il est arrivé avec son packtage de riffs, il a composé peut-être trois morceaux sur Strangers. Donc ça donne une couleur différente de ce qu’on faisait avant. Avant on bossait avec notre ancien batteur, Julien et moi, y avait une patte Buko qu’était là. Quand Clément est arrivé on est passé dans une autre sphère, et puis Romain là on ouvre encore d’autres champs du possible. C’est complètement mortel parce-que son jeu est différent des batteurs qu’on avait avant, donc nous ça nous permet d’avoir des idées différentes.

Julien : Comme disais Romain, on s’écoute dès le début de la répèt’. On répète le matin donc il y a une certaine « fraicheur », entre guillemets, qui fait qu’on pond des trucs et on arrive à s’écouter les uns les autres. De fil en aiguille, d’équipe en équipe ça nous permet …

Mathieu : … de nous renouveler.

Julien : Ouais voilà !

Mathieu : et c’est grâce aux deux arrivants.

Julien : On a énormément de chance, on a un karma.

PL : Sur le même sujet, après 5 ans de service votre ancien batteur, Timon est partit

Mathieu : Il est décédé …

PL : Décédé ??

Mathieu : Non ce n’est pas vrai, il va très bien. (Rires général, moment de gêne de notre chroniqueur)

PL : Donc après le départ le départ de Timon, on imagine que ça a été un choix un peu logique de se tourner vers Romain avec qui vous avez eu un passé commun au sein de Perfecto avec Mathieu.

Mathieu : Ah oui bravo

Romain : En effet

Mathieu : C’était une évidence. On était en pleine tournée, donc il fallait trouver quelqu’un très rapidement. Et puis quoi qu’il arrive on a tout de suite pensé à Romain. C’était calé, il est arrivé il connaissait déjà dix morceaux, impeccable. Et puis ça se passe super bien depuis, ça nous a donné un gros coup de boost.

Julien : C’était à point nommé.

Mathieu : Parce-que Timon avait envie d’une reconversion totale. Partir dans les Cévennes, travailler le bois, faire une formation d’ébéniste, plus rien à voir avec la musique. Ça se sentait qu’à la fin il trainait de la patte un petit peu, et quand Romain est arrivé c’est reparti.

Julien : On lui souhaite que du bien

PL : Dernière question qu’on pose lors de toutes nos interviews. Pour notre prochaine interview, quel groupe aimeriez-vous voir à notre micro ?

Mathieu : On a rencontré un groupe qui s’appelle …

Romain : Molybaron

Mathieu : Voilà ! On va dire Molybaron parce-qu’on a joué avec eux au Convent Garden, et ces gars c’est un bon groupe.

Romain : Des supers gars.

Mathieu : Et puis il y avait Seeds of Mary aussi. Seeds of Mary et Molybaron je dirais.

Romain : Et Perfecto !

Mathieu : Et Perfecto bien sûr ! (Rires) Non sérieusement, si on a le droit d’en citer deux on va dire Seeds of Mary et Molybaron parce-que c’est de la bonne petite graine qui grimpe.

Merci à Bukowski pour leur disponibilité et merci à Rise Booking Agency

Retrouver ici notre report de la prestation de Bukowski au SUB.

Interview réalisée par Gaël

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