Ce vendredi 24 mai, j’ai pu m’entretenir avec Oscar Dronjak, guitariste et membre fondateur de Hammerfall, sur leur prochain album Dominion dont la sortie est prévue le 16 août 2019.

Pozzo Live: Bonjour, comment allez-vous?

Oscar Dronjak: Bien, ravi de vous rencontrer!

PL: Moi aussi! Allez, commençons! Quelles ont été vos inspirations pour ce nouvel album?

OD: C’est les mêmes pour chaque album! Je veux dire, par exemple, depuis que j’ai commencé à écouter Kiss qui était mon premier groupe préféré quand j’avais 10 ans, je n’ai jamais vraiment écouté de groupe que j’aimais autant. Cependant, je continue à élargir mes influences comme celle-là mais nous n’en avons pas eu de spécifiques pour cet album, c’est surtout à propos de tout ce qui arrive. Et pour moi, ça peut tout simplement être un sentiment que j’ai quand je me réveille le matin et que je me sens vraiment créatif, je peux me diriger vers quelque chose sans pour autant être affecté musicalement à ce stade parce que ça fait juste du bien. C’est quand je me sens calme et détendu que je produis la meilleure musique.

PL: Et pour les paroles?

OD: C’est une histoire différente! En fait, je n’écris vraiment pas beaucoup de paroles. Joacim (chanteur) a tout écrit lui-même. Je pense qu’il s’inspire de la vie de tous les jours et des choses qu’il regarde à la télé, par exemple la première chanson de l’album Never Forgive, Never Forget parle de la guerre du Vietnam contre les Etats-Unis dans les années 70, il s’est inspiré d’un documentaire qu’il a trouvé intéressant. Je pense que chaque chanson a une histoire spéciale pour lui.

PL: Quand avez-vous commencé le processus d’écriture pour cet album?

OD: J’ai commencé il y a 2 ans en juin 2017 car notre album précédent Built to Last était vraiment tendu pour l’écriture des chansons, c’était un cauchemar à la fin car c’était beaucoup de pression. Nous devions le sortir à temps et seulement la moitié des chansons était prête. Je n’ai pas du tout apprécié ça donc j’ai voulu éviter que ça se reproduise. Je voulais plus de temps donc j’ai commencé aussi tôt que je pouvais, c’était un peu un combat au début car ça a mis quelques temps pour entrer dans le moule. Mais une fois que je l’ai fait, je faisais en sorte que ça continue. Je n’ai pas pris de pause pendant 1 ou 2 mois, j’ai essayé d’écrire des chansons tout le temps et c’est probablement parce que je ne voulais pas répéter ce qui est arrivé la dernière fois, je voulais être plus calme. Je pense aussi au mec qui dessine nos couvertures, Samwise, il a une sorte de devise qui est « ABC » qui veut dire « Always Be Creating », il encourage les autres à constamment créer et de ne manquer aucune opportunité et d’utiliser le temps qu’on a. Donc après ça, j’emmenais mon équipement d’enregistrement partout où j’allais même en vacances avec ma famille et en tournée, mon ordinateur et ma guitare étaient tout ce dont j’avais besoin.

PL: Intéressant! Comment était le processus de création?

OD: Pour la raison que je viens juste de mentionner, le processus était vraiment agréable cette fois. J’ai commencé en juin et les tournées ont commencé en automne donc j’ai commencé à être sur la route. C’était le meilleur processus de création que j’ai jamais eu de toute ma vie. Je n’ai pas arrêté d’écrire, j’ai utilisé beaucoup de chansons et de matériels pour cet album. Je n’ai pas commencé à écrire pendant l’enregistrement car j’avais besoin d’une pause. Je vais bientôt commencer à travailler, en fait, j’ai déjà écrit une chanson! Mais je ne pense pas qu’elle soit assez bonne donc elle sera peut-être réécrite avant qu’elle devienne quelque chose mais j’ai commencé de toute façon.

PL: Pouvez-vous nous expliquer la couverture de cet album?

OD: Sam travaille avec Blizzard Entertainment qui est une compagnie de jeux vidéos, ils font World of Warcraft et Overwatch. Nous l’avons rencontré la première fois en 2002 car il nous a envoyé un e-mail se présentant en nous disant que notre musique l’inspirait et en nous montrant ses créations. Je suis un fan de jeux vidéos donc j’ai pensé que c’était vraiment cool. Nous apprécions beaucoup son style. Après ça, il a créé la couverture de notre quatrième album Crimson Thunder, il n’a pas fait toutes nos couvertures d’albums mais il a fait quelque chose pour chaque album, un ou quelques artworks qu’on a mis dans nos couvertures d’albums. Donc, nous sommes allés le voir à Blizzard, un endroit énorme où sur les murs il y avait beaucoup de couvertures de jeux, ou peut-être des idées de couvertures de jeux dont une qu’on a trouvé vraiment cool et il nous a proposé à moitié entrain de blaguer un Hector (mascotte du groupe, ndlr) diabolique et nous avons trouvé l’idée plutôt bonne! A partir de là, nous avons attendu quelques mois le temps que l’idée mijote pour lui en reparler et il est revenu avec des choses géniales et on s’est mis d’accord pour une couverture qu’il a créé. Donc c’est comme la capitale de l’enfer autour de Hector, il se tient avec une posture maléfique mais c’est pas un mauvais gars! C’est une autre version de notre mascotte mais pas nécessairement mauvaise.

La couverture d’album de Dominion.

PL: Avez-vous découvert de nouveaux sons qui vous ont donné de nouvelles idées?

OD: Non, je ne pense pas. La créativité et l’inspiration pour moi peuvent intervenir quand je lis un livre ou quand je regarde la télé et j’en tire des titres de chansons et des phrases sympas. J’ai une liste sur mon téléphone. Je fais la musique que j’aime et je ne m’arrêterais jamais de l’écouter. Parfois, j’écoute plus King Diamond et d’autres fois plus Accept, ça varie par rapport à comment je me sens. Je fais ça depuis des années maintenant pour chaque album. Même si je connais vraiment bien Judas Priest, à chaque fois que je réécoute leur musique, il y a de nouvelles choses auxquelles je n’avais pas pensé avant qui me donnent de nouvelles idées. Même si j’ai écouté leurs chansons une centaine de fois, je découvre toujours quelque chose de nouveau. C’est la beauté du heavy métal, les détails le rendent si génial.

PL: Quel matériel avez-vous utilisé pour le son de Dominion?

OD: Pour les guitares, nous avons seulement utilisé du Marshall cette fois. Mon son vient d’un petit ampli Marshall JVM1 de 1W qui ne devrait pas être capable de produire un si bon son mais c’est un des meilleurs amplis que j’ai jamais eu, c’est fantastique! Nous avons fait deux cabinets avec des microphones et nous avons mixé les signaux, il y avait un JVM1 et un JVM1 410, la grosse tête de Marshall, c’est ce que j’ai utilisé pour mon son.

PL: Est-ce que la chanson Dominion dominera les concerts à venir?

OD: Oui, mais pas cet été car nous n’allons pas jouer des chansons qui ne sont pas encore sorties. Nous nous sentons confiants sur cet album qu’on aimerait jouer autant que possible. Bien sûr, nous ne pouvons pas jouer toutes les chansons mais je pense qu’on va inclure plus de nouvelles chansons qu’à la dernière tournée. Nous verrons ce qui arrivera, nous n’avons pas encore fait les setlists pour l’automne car on est à quelques mois avant que l’album sorte.

PL: Pensez-vous que Dominion aidera Hammerfall à conquérir le heavy métal encore plus que les précédents albums?

OD: (rires) Oui, je le pense. Nous sommes à notre 11ème album et je pense qu’on a passé un cap. Nous avions de l’énergie et l’album entier a été bien fait car nous avons prêté toute l’attention que nous avions dans les détails. Nous avons revisité des chansons pour rendre l’album encore meilleur. Nous avons aussi regardé les choses d’un angle différent, par exemple, Joacim a essayé de trouver une voie d’entrée pour les vers, il s’est retiré de sa zone de confort car c’était des notes peut-être trop hautes mais il a essayé de faire en sorte que ce ne soit pas évident. Ce que j’aime faire, c’est comme une recette, nous avons les mêmes ingrédients pour presque chaque album, les ingrédients de base sont tous là. C’est une différente recette à chaque fois car l’importance est dans la manière dont nous utilisons ces ingrédients. C’est ce que j’aime chez Judas Priest par exemple, tous leurs albums sont des classiques de Judas Priest mais ils vont à chaque fois dans de différentes directions. C’est ce que j’aime avec Hammerfall, je pense que Dominion sera remarquable vu sa force et j’en suis fier car nous faisons ça depuis 22 ans et je me sens aussi vivace et énergique que quand le premier album est sorti. Je ne pense pas qu’on puisse dire ça de beaucoup de groupes aujourd’hui. Nous pensons que nous sommes toujours sur la montée et j’espère que Dominion sera le prochain tremplin sur l’échelle.

PL: Nous l’espérons aussi! Quelle chanson préférez-vous le plus jouer?

OD: C’est une bonne question car en général c’est une nouvelle chanson parce que je ne l’ai pas encore joué à mort. Nous faisons beaucoup de concerts et de répétitions, de plus, je suis dans ce groupe depuis le premier jour donc j’ai joué les chansons à chaque concert. Mais j’aime la réaction du public quand ils entendent certaines chansons car je sais exactement ce qu’ils ressentent vu que j’étais exactement là où ils sont mais pour mon groupe préféré. Une chanson comme Any Means Necessary par exemple est une chanson amusante à jouer en particulier car on la commence sans l’introduire en jouant directement le premier accord. J’adore voir le public réagir et crier « Yeah! », ça me redonne de l’énergie sur scène. C’est sans doute une de ces chansons parce que la participation du public est très importante à un concert de heavy métal. Il faut que ce soit du donnant-donnant, c’est ce qui rend les concerts si inoubliables. Donc ça peut être beaucoup de chansons que je préfère jouer mais Any Means Necessary, je l’adore particulièrement.

PL: C’est ma chanson préférée!

OD: Oh! Vraiment! Quelle coïncidence!

PL: Quelle chanson était la plus difficile pour vous?

OD: La chanson live sur la dernière tournée était Dethrone and Defy car j’essaye de devenir meilleur, je le suis un peu devenu ces dernières années et j’en suis fier. J’ai 47 ans maintenant et peu de personnes s’améliorent à cet âge là puisqu’ils se reposent sur leurs lauriers. Je n’étais pas vraiment bon pour commencer, je sentais que je manquais de compétences. J’ai fait beaucoup de nouvelles résolutions de nouvel an que je n’ai jamais fait mais cette fois-ci j’ai décidé de devenir un meilleur guitariste. C’était il y a 18 ans donc c’est un long voyage. Je n’aime pas beaucoup pratiquer mais je me force à échauffer toutes mes compétences pour m’améliorer et je suis devenu meilleur. Je n’aurais pas pu jouer Dethrone and Defy il y a 5 ans, la jouer chaque nuit m’a beaucoup aidé à m’améliorer. Maintenant, je suis sûre que si on joue Never Forgive, Never Forget, ce sera un challenge pour moi. Il y a un passage au milieu vraiment difficile donc nous verrons ce que ça donnera. Au niveau de l’enregistrement, ce serait probablement celle là je pense.

PL: Ok. Avez-vous utilisé d’anciennes compositions pour créer Dominion?

OD: Oui. Chain of Command date de quelques années. La plupart des autres chansons sont fraîches. Tout à part pour celle-ci je pense. Normalement, j’essaye d’utiliser de vieilles sessions qui n’ont jamais abouties pour que ça devienne quelque chose.

PL: Comment faites-vous en sorte de garder votre identité musicale sans vous répéter?

OD: Je n’en ai aucune idée. La chose que j’ai toujours essayé de faire est de ne jamais rien copier, même pas moi même. J’essaye toujours d’être le plus original possible. J’ai toujours voulu éviter qu’on me dise qu’une de mes chansons ressemble à une autre que j’ai fait il y a des années. Quelqu’un nous a dit plutôt dans la journée que ça n’importe pas si je sais que c’est une chanson de Hammerfall ou non, quand j’écoute une chanson de Hammerfall je reconnais instantanément car je peux l’entendre sans les paroles mais dans la musique. C’était un énorme compliment pour moi. C’est ce que j’aime avec Hammerfall.

PL: Comment avez-vous choisi l’ordre des chansons? Est-ce que cet album raconte une histoire?

OD: Non, il ne raconte pas d’histoire, ce n’est pas un concept album. Choisir l’ordre des chansons est vraiment difficile car il faut un bon flux. C’est la raison pour laquelle la chanson la plus rapide de l’album suit la ballade afin qu’il y ait une redescente puis une remontée. On a toujours envie que les chansons qu’on pense fortes soient en ouverture. Je pense que quand Joacim a enregistré le chant pour Never Forgive, Never Forget, nous avons instantanément su que ça allait être la chanson d’ouverture. C’est également une des quelques chansons avec une intro. Normalement, s’il y a seulement des chansons rapides d’affilée, c’est ennuyant après un moment, il faut que ce soit varié. Je n’aime pas faire les listes de chansons jusqu’à trouver le bon ordre. J’ai passé beaucoup de temps sur ça vu que j’ai commencé tôt.

PL: Est-ce que cet album est un hymne à l’histoire suédoise, à des mythes suédois, à l’histoire du groupe ou à quelque chose d’autre?

OD: La chanson (We Make) Sweden Rock est un hommage au rock suédois et aux groupes de métal qui ont existé depuis le groupe November en 1969. Il y a une vidéo avec paroles qui sort dans quelques semaines, le 7 juin. Vous allez comprendre de quoi la chanson parle quand vous verrez la vidéo. Dans cette vidéo, on apparaît entrain d’enregistrer et il y a plein de photos de tous les différents groupes qu’on a mentionné dans la chanson mais beaucoup n’y sont pas. C’est notre hommage à tous les groupes. Ce n’est pas nous qui faisons du rock suédois, nous en faisons tous.

PL: Qu’est-ce qui rend le rock suédois plus spécial que les autres rocks?

OD: Je pense que c’est parce qu’en Suède, nous avons vraiment beaucoup de groupes forts et bons qui sonnent totalement uniques comme Avatar par exemple, ils ne sonnent pas comme In Flames ou Hardcore Superstar ou Hammerfall. Nous avons tellement de groupes et sons si spéciaux, on ne peut pas les comparer, par exemple Candlemass ont commencé quelque chose comme un long voyage. Ils sont tous uniques, aucun groupe ne sonne comme un autre. C’est un des points forts avec le métal suédois, l’unicité.

PL: Avez-vous remarqué des changements à propos de vos fans dernièrement?

OD: Non. Enfin, on a tourné deux fois aux Etats-Unis ces deux dernières années, la dernière fois qu’on y avait tourné, c’était en 2007. On est donc revenus en 2018 et je crois qu’il y a une nouvelle part de fans plus jeunes qui n’était pas là avant. C’est une bonne chose, j’ai toujours aimé faire ça et j’aime quand les parents viennent avec leurs enfants aux concerts. Je sais qu’ils sont le futur du métal même s’ils ne deviennent pas eux-mêmes des musiciens, ils vont faire perdurer le métal en l’écoutant et en allant à des concerts.

PL: Pouvons-nous considérer la chanson And Yet I Smile comme une fin heureuse?

OD: Oui et non! L’inspiration pour cette chanson est venue à partir de la série Walking Dead dont je suis un grand fan. En gros, c’était le discours d’un gars disant aux gens de son peuple qu’ils allaient à une bataille si l’on peut ainsi dire contre un ennemi puissant. Le discours consistait en gros de lui disant qu’ils n’allaient pas tous survivre, que ce sera terrible mais que pourtant il sourit car c’est pour un meilleur futur. La chanson n’a rien à voir avec The Walking Dead, seulement l’idée de ça que Joacim a pris, l’idée qu’il faut les ténèbres pour voir la lumière. Donc oui, c’est une fin heureuse même s’il y a des pertes en gros.

PL: Pouvez-nous nous raconter quelques anecdotes sur l’enregistrement de cet album?

OD: Rien n’est vraiment arrivé, c’était vraiment un enregistrement calme et relaxant. Nous avons fait la batterie en 4-5 jours et puis nous avons fait les guitares et la basse. Nous avons vu ça comme un emploi principal non pas que ça devait l’être mais nous commencions à 9-10h du matin et finissions à 7-8h le soir. Nous avons enregistré dans notre propre studio à Göteborg et on rentrait le vendredi après-midi chez nous et on revenait le lundi donc nous avions tous les week-ends de libres. C’était tellement relaxant à la place de passer son temps à tout enregistrer en deux semaines comme des fous. Donc rien n’est vraiment arrivé, c’était le meilleur enregistrement grâce à ça. Nous avons eu aucun problème donc je n’ai pas d’histoire drôle à raconter.

PL: Quels nouveaux groupes nous recommendez-vous?

OD: Je ne sais pas vraiment. Je n’écoute pas vraiment beaucoup de nouveaux groupes. Un nouveau groupe serait pour moi un groupe qui a sorti des albums dans les années 80 que je n’ai pas encore écouté. J’aime collecter des vinyles, j’écoute beaucoup de groupes des années 80 mais je n’écoute pas tout. C’est fun de découvrir ou redécouvrir des groupes que j’ai connu, par exemple Van Halen qui est un groupe que je n’ai jamais adoré, j’ai écouté beaucoup de leurs chansons mais je n’ai jamais été fan. J’ai trouvé leurs deux premiers albums en vinyle en bon état, le premier album était vraiment très bon donc j’ai compris pourquoi ils sont devenus si populaires mais le deuxième album était bof car il était étrange. Il y a certaines chansons de nouveaux groupes comme Beast In Black que j’adore. Je ne suis plus aussi à fond dans la musique que quand j’étais jeune parce que j’écoute de la musique d’une manière différente. Il y a 20 ans, si je trouvais quelque chose, je le prenais et je voulais tout savoir sur ce groupe. Je ne peux pas m’asseoir et recommender un quelconque groupe. Mais nous avions un nouveau groupe à la dernière tournée européenne qui s’appelle Lancer, nous les avons emmenés avec nous parce que j’aimais vraiment ce groupe et qu’ils méritaient une chance, ils sont vraiment bons. On peut dire que c’est un groupe de power métal mais avec des influences de Hammerfall ou encore Edguy.

PL: Quel groupe devrions-nous interviewer la prochaine fois?

OD: Bonne question! Vous devriez interviewer Sabaton si ce n’est pas déjà fait! Eux aussi vont sortir un album dans deux mois ou quelque chose comme ça.

PL: C’était la dernière question. Merci beaucoup pour les réponses! Au revoir!

OD: Okay! Au revoir!

 

Interview menée par Herminie Seveste.

 

 

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