Inflow viennent de sortir leur nouvel EP Demons le 28 octobre dernier. On retrouve Kevin et Julien à Paris, pour un petit entretien.

Inflow nouvel EP Demons

Bonjour à vous deux, comment allez-vous ?

Très bien merci, on est arrivés hier à Paris, pour le concert de nos amis de DO not DO. Mais on repart ce soir pour Bordeaux.

Cet été, vous avez fait la première partie de Dead Poet Society en juin à Paris, puis de Frank Carter and the Rattlesnakes à Bordeaux en juillet. Comment l’avez-vous vécu ?

Kevin : Au début, on y croyait pas. On a appris deux semaines avant qu’on allait jouer pour Dead Poet Society, et c’était l’euphorie pour tout le groupe. On avait très peu de musique et de concert pour faire notre promo. Aujourd’hui, se dire qu’on a fait ça avec des artistes qu’on écoute et qu’on admire, c’est hallucinant.

Julien : Un de mes amis a envoyé Hanging au guitariste de Dead Poet Society. Il l’a écouté et a trouvé ça cool. On l’a relancé par message quand on savait qu’ils venaient à Paris et il a répondu positivement. On était en plein tournage à ce moment-là, on s’est tous arrêté un moment pour sauter de joie parce que c’était fou !

Kevin : Pour Frank Carter c’était encore autre chose. On allait voir Muse à Beauregard ce jour-là, c’était le matin et on vient d’avoir confirmation qu’on jouait pour eux alors que le concert de Frank Carter était le lendemain. C’était l’euphorie totale pour nous, quand on est arrivés sur place et qu’on a vu l’affiche avec Frank, on avait un peu la pression. On a pas eu le temps de se préparer psychologiquement !

Julien : Le groupe et l’équipe de la salle étaient très cool, on a vraiment eu un bon accueil.

Vous venez de sortir Demons votre nouvel EP, il fait suite à votre premier album Taking Chances. Quand avez-vous commencé la composition de cet opus ?

Julien : Certains titres sont des démos qu’on avait fait après notre premier album, d’autres avaient été faites pendant le confinement aussi. L’année dernière, on a vraiment commencé à travailler sur le mixage et la composition de l’EP.

Kevin : Avec Julien, on compose beaucoup, donc il y a de la matière. Chacun de notre côté on va bosser notre partie individuellement, puis après on partage tout ensemble. C’est de là que naît nos musiques, c’est un vrai travail d’équipe. Mais ce qui est bien c’est qu’on arrive à se mettre d’accord ensemble. Je pense que consciemment ou même inconsciemment on a vraiment la même vision sur ce qu’on voulait donner à l’EP.

Julien : Le fait est qu’on a les mêmes influences, on s’est rencontré à un concert de Nothing But Thieves, donc ça donne déjà une petite idée. Donc inconsciemment, on va dans la même direction.

 Justement, quelle était la direction de cet EP, avec un titre comme Demons, un nom assez fort, de quoi vouliez-vous parler ?

Kevin : Je voulais vraiment que cet EP ait un son particulier, pour développer la patte “Inflow”. On a décidé de faire un truc assez sombre, le titre Demons a semblé le plus évident pour ça. On trouvait que cette chanson résumait le mieux le ton qu’on a donné à ces titres. Entre quelque chose de lourd, avec des refrains épiques et en même temps quelque chose de catchy, qui se reconnaît tout de suite. Même par rapport aux paroles ça semblait évident car je crois, c’est imagé mais, que dans chaque titre il a une part sombre avec ces démons intérieurs. Pour The Line par exemple, c’est par rapport au fait que l’humain est destructeur, dans Demons, c’est au sujet de la manipulation. J’aime bien les sujets psychologiques comme ça.

L’intérêt pour vous de faire de la musique, c’est de parler de choses qui vous touchent, sur des faits réels ?

Kevin : On préfère montrer et dénoncer le problème plutôt qu’essayer de le cacher. Je pense que s’il n’y a pas une part de chose qui me touche personnellement, j’ai du mal à écrire des textes. Dans la vie, je fais toujours en sorte de bien faire les choses, alors pour moi écrire sur des sujets comme ça, c’est un peu nécessaire. C’est un peu cathartique, il faut arriver à surmonter les choses négatives qui nous arrivent.

Julien : Oui, c’est libérateur, coucher ça sur le papier ça permet d’avancer aussi. Personnellement, j’écris aussi des textes sur des choses que j’ai envie de dénoncer, mais les choses qui me sont arrivées, personnellement, ça m’aide.

Kevin : C’est plus le regard sur le monde qui me travaille que moi même. J’ai l’impression que tout le monde se ment en permanence sur pleins de choses. Je préfère dépeindre la réalité.

Il y a quelques jours vous avez sorti un nouveau clip pour The Line, avec une ambiance apocalyptique sur la destruction du monde. Qu’avez vous voulu représenter ?

Julien : La chanson a quelque chose de très apocalyptique et cinématique en même temps. Quand je l’ai composé, j’avais déjà des images de ce que pouvait donner le clip. C’est l’humanité à un point de non retour, et le monde post-apocalyptique est le meilleur moyen de l’imager. Par rapport aux guerres, aux maladies et à ce qui se passe dans le monde. Comme on a tout fait nous même, l’histoire du clip on l’a travaillé pendant un moment. On a essayé de faire un style entre Je suis une Légende et The Walking Dead, car ça se rapproche vraiment de notre idée de base.

Kevin : On a fait 5 clips cette année, on a tout fait nous même et on est très fiers de ce qu’on réalise !

Quel titre préférez-vous sur Demons ?

Kevin : Pour moi, c’est Meet By Night, elle me fait vraiment quelque chose. Il y a un vrai feeling dans cette chanson, entre le chant et les morceaux de guitare, elle me transporte. Je pense qu’elle fait une petite différence sur cet EP, qui est très rock, elle ajoute quelque chose. En plus, on l’a composé d’un coup c’est fou.

Julien : Pour l’anecdote c’est la plus vieille chanson de l’EP ! Pour ma part, c’est The Line. C’est une chanson où j’ai vraiment réussi à faire tout ce que je voulais et il n’y a rien à ajouter. Comparé aux autres chansons que j’ai composées, j’ai vraiment poussé le délire du titre. C’était une vraie expérimentation, j’en suis fier.

Kevin : Inconsciemment, on fait toujours les mêmes structures quand on compose les chansons. Alors des fois on tente de casser un peu ça et avec The Line c’est ce qui s’est passé. Il y a un pont plus long que tout le reste, et la chanson est vraiment en deux parties, comme un film. J’aimerais aussi donner une mention honorable à Demons, parce qu’elle est quand même excellente. Elle est vraiment unique !

Quelle est la partie que vous préférez dans la composition d’un album ?

Julien : J’aime beaucoup le moment où les idées arrivent sur le tas, quand les idées sont fraîches, et se précipiter sur nos ordis pour commencer ce qu’on a en tête. J’adore voir les choses s’assembler et commencer à prendre forme.

Kevin : Oui moi pareil. Après, je ne suis pas vraiment fan de me poser devant mon ordi et réfléchir à la manière de composer une chanson. Mais une fois que tout est assemblé, c’est toujours satisfaisant d’arriver à trouver quelque chose de cohérent et qui nous plaisent vraiment. Prey a beaucoup changé sur deux ans, alors c’est long et ce n’est pas la meilleure partie. Si les choses pouvaient se faire plus vite je serais vraiment content ! Ce que j’aime le plus dans tout ça, c’est ce pouvoir retranscrire des émotions avec un instrument, je trouve ça génial.

Avec quels artistes aimeriez-vous travailler ? 

Kevin : Je collaborerais bien avec les Daft punk, ça serait intéressant car ils ont une approche de la composition vraiment différente.

Julien : J’aimerais bien travailler avec le producteur Mike Gordon, il a fait les musiques du jeud vidéo Doom et aussi produit l’album Post Human de Bring Me The Horizon. J’aime beaucoup son style de production et ce qu’il arrive à faire avec les artistes, ça serait vraiment intéressant.

Quelle est votre plus grande inspiration musicale ?

Les deux : Muse, évidemment !

Kevin : Sans surprise, mais Matthew Bellamy est un très bon compositeur. J’aime beaucoup ses sons de guitare, il a une telle créativité.

Julien : J’ai grandi en écoutant ce groupe, je pense qu’ils m’ont inspiré toute ma vie.

Si vous deviez décrire votre groupe à quelqu’un qui ne vous connaît pas en quelques mots comment vous vous définissez ?

Kevin : Je vais le faire en mots clés. Lourd, honnête, parfois épique, émotion… En fait, tout passe par l’émotion chez nous, on essaie de le faire ressentir par la musique. Je pense que c’est ce qui nous définit le mieux.

Quels sont vos prochains projets ?

Julien : A court terme, on aimerait faire des nouveaux clips sur cet EP et on va essayer de tourner sur scène l’année prochaine.

Kevin : Inflow va prendre une autre direction, on va bien se marrer je pense. On aime s’amuser, rien que pour la promo. On veut continuer à développer ça aussi.

Dernière question, quel artiste/groupe vous aimeriez que l’on interview ?

Kevin : Kid Kapichi, ça serait énorme ! On aime beaucoup ce groupe.

Julien : On les a connus quand ils sont passés en première partie de Frank Carter à Paris, ça a été un vrai coup de cœur pour nous deux.

Interview réalisée le 5 novembre 2022 à Paris.

Découvrez toutes nos autres interviews !

 

Vous allez aimer !