Après une première rencontre lors de la Floral Party, nous avons eu l’occasion d’échanger une nouvelle fois avec Tip Stevens à Petit Bain lors de la release party de son nouvel EP Kaioty. Un artiste Floral Records.

 

(Hugo = Pozzo Live / Anto = bassiste de Tip Stevens / Tip = Tip Stevens)


 

Hugo: Déjà, première question, comment ça va ? Comment vous appréhendez la petite soirée de ce soir?

Tip : On est bien ! On a eu du temps pour l’installation en plus là, du coup on est sereins.

Anto : Pas d’appréhension, on a hâte. Ça va être très cool de jouer. Derrière nous, on entend la fin de balance de Endless Dive qui ouvre pour nous et on est très contents de les croiser. C’est top d’avoir des groupes du label avec lesquels il y a déjà une synergie, où on partage déjà des plateaux. On se rencontre vite et au final, ça fonctionne.

Tip : Bizarrement, je n’ai pas de stress ou de pression ou quoi que ce soit. Je suis bien, assez serein. J’ai hâte puisqu’on a beaucoup bossé. Ca arrive plus souvent quand tu arrives sur des concerts un peu à l’arrache… Après il y aura des morceaux qu’on n’a jamais joués en live.

Anto : Ce soir, ça va être la première pour une partie du set.

Hugo : Vous jouez l’EP en entier ?

Tip : Oui les cinq seront dedans et ils n’ont jamais été jouées. Mais je flippe pas plus que ça. Je pense que juste avant, je serais plus stressé. Mais là, ça va. Je suis allé voir des gens devant la salle pour discuter un peu.

Anto : Moi, je suis le stressé du groupe. Je suis sensible au trac : quand cela arrive, je ne peux pas m’en débarrasser. Typiquement, je me ferme, et tout le monde vient et me tape sur l’épaule pour savoir si ça va. Mais au Bataclan, tout le monde s’est met à stresser, y compris Simon qui a beaucoup plus d’expérience que moi vu qu’il fait de plus grandes scènes régulièrement. Tip aussi était stressé. Et moi j’étais là en mode « Mais qu’est ce qui m’arrive ? Je ne stresse pas du tout, c’est mauvais signe. » Mais en fait, ça a été chanmé !

Tip : Ça allait mais j’ai eu un petit coup de chauffe. (rire)

Anto : P’tit coup de chauffe au dernier moment.

Tip : Plus que d’habitude.

Anto : Ouais, c’est souvent les 20 dernières minutes quand on attend le go et qu’on est en loges… Et puis on a vu depuis les balcons, les 1400 personnes en bas. Ca fait quand même un petit truc.

Tip : Surtout, au balcon, les gens criaient « Tip, Tip, Tip !! » sur mon passage !

Anto : C’était trop cool, vraiment une très belle soirée !

Tip : C’est vrai que le fait d’avoir les gens aussi chauds ça te met un peu la pression et tu veux pas jouer comme une merde.

Anto : Depuis, on a beaucoup bossé. Tip a sorti le quatrième EP. Et j’ai l’impression monsieur Stevens que l’accueil est plutôt positif.

Tip : Oui, les gens sont sont trop chauds. C’est comme le jour de la sortie de l’EP en direct sur Twitch devant tout le monde. Mec, j’ai mon cœur en mode pupum pupum derrière mon écran, pendant que je vais lancer pour la première écoute. Je stressais plus que pour le Bataclan.

Anto : T’imagines ! On fait écouter et c’est pas ouf.

Tip : Mais c’est ça ! Ca fait des mois que je travaille dessus, ça va être la première écoute : c’est tellement d’adrénaline ! Je n’arrive plus à me passer de ça. Sur les prochaines sorties d’EP, je ne sais pas comment je peux faire autrement.

Anto : Le pire, c’est qu’une adrénaline que tu arrives à canaliser comme le trac avant de monter sur scène, c’est hyper moteur. Mais quand t’es enfermé dans ton studio t’en fais rien, tu trembles juste !

Tip : T’es dans l’attente et tu vois les réactions en direct sur le chat. Et c’est vrai qu’il y a une vraie libération et en même temps, c’est cash. Ce sont les réactions à chaud ! Quand tu vois un passage que tu attends beaucoup qui drop sur un morceau qui te plait, que tu as tellement travaillé que tu ne peux plus être objectif à force de la mixer ; tu te demandes : est-ce que ça va plaire aux gens ? Et là, quand tu vois des messages sur le chat « Oh trop bien, cette phrase là » je suis en mode « ouaah » ! Souvent les gens ne se rendent pas compte de la portée de certains messages. Même si je sais qu’il y a des valeurs sûres dans mes morceaux, la réaction en direct des gens sur Twitch pendant la première écoute, c’est un truc, c’est génial !

Anto : Ça doit te faire du bien, j’imagine, parce que la plupart des artistes ils releasent un truc, mais c’est un post synchronisé chez tout le monde mais ils ne voient pas les gens réagir. Ce que ton twitch permet! Du coup ça doit être cool !

Tip : C’est pour ça ! Je ne sais pas si je pourrais faire autrement maintenant parce que j’y ai goûté tu vois ! Je ne sais pas comment faire plus, à moins de faire des releases party dans un bar… Mais bon, tout le monde aurait un casque ou je ne sais quoi. Mais c’est trop bien. Vraiment trop bien. Et ça met la pression encore plus fort pour les lives.

Hugo : C’est vrai que Twitch a ce truc aussi qui a à la fois un avantage et un inconvénient, c’est que les gens derrière un écran se lâchent un peu plus. C’est assez cool de voir que le label touche plein de styles différents, publics différents, qui viennent quand même tous de la même commu. Malgré cela, des gens vont avoir adoré cet EP, d’autres ont préféré le précédent. Twitch l’a bien retranscrit le jour de la session. On avait des gens qui disaient des fois « j’aime un peu moins ça, j’adore ça »…

Tip : Sur un écran, c’est plus anonyme. Du coup, c’est sûr que c’est un vrai sentiment, je trouve. Les gens vont donné leur avis de manière un peu plus spontanée,  ce qui est vraiment sympa parce que en live, dans la fosse, personne ne sera en mode  » Ah ! Moins bien là ! » (rire)

Hugo : Même dans un bar comme on disait, c’est difficile, les gens vont pas tous te donner le fond de leur pensée. Twitch permet une vraie discussion.

Tip : Oui, et puis c’est pas un retour général. Tu vois les réactions sur chaque moment avec la timeline. Tu voyais le « ah ça c’est pour ce morceau par rapport à l’autre », les différentes phases des morceaux, tu peux cibler et c’est trop bien.

Anto : Du coup, on a fait aussi le premier visionnage du deuxième clip.

Tip : Ouais, « Stay in your cage » qui est tombé en même temps. J’avais un doute , je me suis dit que le titre est un peu trop vénère même si c’est presque mon morceau préféré de l’EP. Au final, les gens l’ont bien accueilli. Ils étaient en mode « Ouaaaah trop bien » et ça met une bonne tarte dans le sens, où c’est le morceau le plus péchu de l’EP.

Hugo :  Ça permet d’avoir aussi de la diversité au sein de l’EP, et d’ouvrir aussi à d’autres styles. Des gens qui vont peut être pas forcément non plus écouter ça de base et qui vont vont se dire, pourquoi pas.

Anto : Que t’ais pas cinq titres hyper uniformes quoi. Je suis d’accord !

Hugo : Même si tu le faisais déjà un peu, je trouve que cet EP fait particulièrement cet effet. Je trouve qu’il y a…

Anto : Que ça part un peu dans tous les sens et qu’il y en a pour tout le monde ?

Hugo : Ouais mais malgré tout, il y a toujours un lien et c’est ça que je trouve ouf. On reconnaît Tip, que c’est sa patte mais pour autant, je trouve que chaque titres ne se ressemblent pas forcément. Et c’est vraiment cool en fait ! T’en as un qui va être très vénère, d’autres plus calmes, d’autres plus mélodique, il y a une belle unité, je trouve.

Anto : C’est vrai que j’aurais tendance à dire que t’as trois morceaux dans le même mood, mais à part, il y a « Stay in your cage » pour ses raisons et « Kaioty » pour ses raisons aussi.

Tip : En fait, pour moi, c’est là tout l’avantage de cet EP. Ce qui va les lier, c’est la narration. La narration des paroles et la narration du sens des chansons je pense. Même si tu creuses pas les paroles, tu le sens quand même. Ca me fait plaisir que ça se sente à ce niveau là. C’est pour ça que c’est un truc qu’ils ont su très, très tôt et qu’il y aurait zéro débat. A un moment, j’ai hésité sur l’ordre mais ça me faisait chier parce que justement ça me pète ma narration. C’était « Miracle », « The Remedy », « Stay in your cage », « Ember », « Kaioty » dans cet ordre là ! Non négociable ! Parce que niveau paroles, ça va d’un point A vers un point B, y’a un chemin et pendant un moment, je me suis dit « j’hésite sur ce titre là, si ça se trouve on inverse les deux, ça change un peu, moi aussi, mais pourquoi pas si ça tient. » Finalement on est vite arrivés à non, c’est comme ça. J’avais peur que ça fasse trop patchwork, des morceaux trop différents comme entre « Stay in your cage » et « Kaioty » on est sur deux salles, deux ambiances. Mais les gens ont compris le délire et c’est cool. Dans les prochains EP, je me pose déjà la question : est-ce que je vais vouloir tout le temps garder les trucs très différents ou est ce que ce que je veux resserrer pour une couleur très particulière sur un EP…

Anto : Ça dépend de ta tracklist, j’imagine.

Tip : Pour l’instant, tout a quasiment la même couleur. Mais du coup j’hésite.

Anto : Serais-tu en train de teaser le prochain EP ?

Tip : Même pas ! De toutes façons, les gens savent.

Hugo : La dernière interview, il nous a dit « J’ai au moins trois EP en cours etc ». T’aurais jamais dû dire ça les gens, ils étaient en mode « trois EP ?! »

Tip : Mais en ce moment, j’en parle tout le temps en live. En fait, j’avais prévu les trois prochains EP. Le prochain, je vais le décaler et le deux et trois, je vais les fusionner. Pour l’instant, j’en suis là. J’avais un gros EP electro un peu violent, qui allait faire très bizarre aux gens par rapport à ce que je peux sortir d’habitude. Mais je me suis dit que c’est peut-être trop tôt. Après « Kaioty », je ressors un autre EP : un condensé de deux autres et je garde l’EP électro pour après. Mais si ça se trouve dans un mois, j’ai changé d’avis. Il faut qu’on bosse. Mais c’est le genre de truc que je dis aux gens. Ils sont bien intégrés au processus du projet. Vu que je partage la compo, je partage ces doute-là. Je dis aussi « en ce moment, j’hésite », « j’ai changé d’avis », « j’ai fait ça », « je vais pas le mettre », et c’est bien.

Hugo : Bon, vous avez signé chez Floral et participé à la Floral Party qui a fait pas mal de bruit sur Twitter et même dans les médias. Est-ce qu’en termes d’écoute sur Spotify, de viewers, est ce que ce genre de choses s’est retranscrit, ou tu as une communauté qui est restée assez fidèle ?

Tip : Alors vu qu’on est en période de sortie, c’est compliqué de juger, notamment avec les nouvelles qui sont fraichement arrivées. Je suis déjà dans une période de pic. Si on était pas dans une période d’actu, j’aurais pu dire exactement ce que ça représente.

Anto : Et à l’inverse, on saura jamais ce qu’aurait donné cette sortie sans Floral. Là, ce qu’on sait, c’est qu’on a abattu 100 000 écoutes en sept jours sur Spotify. Le truc c’est que je n’ai installé qu’une appli simple sur mon téléphone mais il y a aussi le suivi dû à la distribution. Donc on a une idée de l’impact mais on ne sait pas ce que cela aurait donné sans Ponce, son relai de la promo et le label. Parce qu’il en parlé en live mais il n’est pas dans le matraquage du tout, il en parle un peu par ci, par là et ça m’arrange aussi. Oui, c’est une très bonne chose. Qu’on puisse voir cela comme un travail sur le long terme et pas de la propagande.

Hugo : Il nous disait dans l’interview qu’on a fait avec lui au Bataclan que le but n’est pas d’utiliser ses réseaux pour promouvoir Floral. Qu’il n’est pas un label mais Ponce. Donc s’il veut parler des sorties ou des concerts, d’un album ou quoi, c’est possible mais pour le reste, c’est le boulot de son label.

Anto : Et en plus, il faut que Floral puisse prendre son élan sans que Ponce intervienne toutes les trois minutes.

Tip : C’est ce dont on discute entre nous. On a pas envie de mettre le paquet sur le stream. Je suis streamer à côté, mais ce n’est pas un truc que j’ai envie de mettre en avant parce que ça roule de ce côté.

Anto : C’est cool mais on a envie de trouver un autre public, défendre sa musique. C’est un vrai groupe de live et c’est pas une espèce de transfert un peu hasardeux de l’univers du stream vers la Scène. Un coup influenceur, un coup, j’ai envie de faire du live. On a tous passé notre vie à faire ça. Il y a des différences d’âges dans le groupe, mais plus ou moins tout le monde joue depuis… Depuis… toujours.

Tip : On a tous des profils dans le groupe de mecs qui drills sur scène. On a passé notre vie sur scène.

Anto : Et du coup c’est top parce que comme ça, on arrive à décorréler. Il y a un élan propre au projet qui est intéressant. Il y a l’accueil de l’EP qui est cool. On était très content de l’engouement derrière le clip de « Miracle » sorti un peu en amont pour donner un premier aperçu. Ensuite, on continue à pousser. Ce soir, Petit Bain complet. C’est quand même une chance! En plus, ça s’est remplit facilement : on a pas eu à ramer pour remplir une salle aussi grosse, même si c’est pas gigantesque. Il y a un an, on prévoyait la release party dans une salle de 350 personnes, plus petite et on pensait devoir pousser. Et là, on a fait 450 sans pousser. Ouais, c’est assez fou. Ce qui est top, c’est qu’on a une commu qui a une grande spécificité, elle a la dalle de concert et ils se déplacent. Ils ont envie de voir le truc en live. C’est top. D’ailleurs, on est en train de commencer à réfléchir à cinq villes de France où il y a le plus de commu…

Tip : Enfin 5, on dit ça au pif . On cherche à élargir le truc, ça fait un moment qu’on veut y aller, faire des tournées mais on le met de côté volontairement. C’est pas parce que tu remplis le Petit Bain que tu vas remplir partout en France. En plus, on est dans une période où la vente des places pour ce concert s’est faite sur l’élan du Bataclan. Je vais mettre tout en perspective aussi. Si je suis tout seul…

Anto : Oui si tu pars tout seul à Toulouse et que tu prends un four. Donc on est en train de sonder, de voir géographiquement où se situe le public et les projets. Parce que l’ambition pour l’année prochaine, c’est quand même de vraiment s’entourer professionnellement et avoir une stratégie qui soit sensée par rapport à la place. Ou est actuellement le projet? Quel est son public cible, ou est situé sa commu ? Et éventuellement pouvoir prendre la route pour l’année prochaine pour faire de la date de manière conséquente. Alors on parle pas tout de suite de tournées de quatre ans partout en Europe,  il faut des paliers. Mais ce qu’on aimerait bien, on aimerait bien viser la quinze vingtaine de dates sans forcer l’année prochaine. C’est un des biais de progression du projet. En parallèle, toujours de la production, d’EP !

Hugo : D’ailleurs, qu’est-ce qui t’intéresse dans le côté EP et pas album ?

Tip : C’est la rapidité de production pour moi. La problématique numéro une quand j’ai lancé mon projet solo, c’est que je voulais faire trop de trucs différents et ça me dérangeait de devoir choisir. Et je me suis dit que ça pourrait être la marque fabrique du projet. Je suis allé expliquer aux gens qu’il ne fallait jamais s’attendre à rien quand je sors quelque chose. Même si je viens du rock, je ne veux pas me fixer de limite pour faire à peu près tout et n’importe quoi. Je voulais pouvoir sortir cela rapidement, réduire le temps entre la composition et la production d’un EP. Quand tu compares 2022 à il y a 10 ans, le mode de consommation de la musique n’est plus le même. Niveau actualité, que tu bosses des années sur un album ou que tu fasses un EP, une new reste une new. Je n’aime pas le format single car j’aime bien raconter des choses. Du coup, l’EP est un entre deux qui est très bien pour ce que je veux exprimer. Quand j’explique à ceux qui ne sont pas familier avec cela, je me compare à un écrivain qui préfère les nouvelles aux romans. Pour le moment, j’aime le concept. Je fais des EP avec un nom d’animal totem différent. Mais si je change d’avis, je pourrais faire un album.

Anto : Il n’y a rien qui interdit de le faire. Mais ce format, le fait de faire beaucoup de sortie d’EP, cela permet d’avoir un niveau de production et de qualité. Cela permet de suivre au mieux l’évolution de notre projet. Si tu sors un album, il te faut 2 ans, 2 ans et demi. Tu imagines avec tout ce qu’ils s’est passé, avec Floral, en un an et demi, tout ce que tu loupes comme élan… Alors que là, les 2 premières années du projet ont permis de sortir 4 EP. Cela fait un jalon tous les 6 mois !

Tip : En fait il y a eu moins que ça entre Ketsa et Kaioty.

Anto : Oui mais c’était voulu parce l’EP était déjà prêt mais pour Floral, c’était plus intéressant de laisser un peu de temps.

Tip : Au début, Kaioty devait sortir en mai dernier. J’étais déjà un peu à la bourre, du coup j’ai voulu rusher. A ce moment, il y a eu la proposition de bosser avec Floral et donc je me suis dit, prenons le temps, eux il faut qu’ils attendent. J’ai l’habitude d’être beaucoup plus productif que ça. D’ailleurs il va falloir que je fasse gaffe car entre la production et le rythme des partenaires avec lesquels je bosse. Que je ne sois pas à leur dire « Bon beh vous bossez sur celui-là mais j’ai un prochain EP qui va sortir ».

Anto : Pouvoir sortir un 4 titres rapidement ne veut pas dire devoir le sortir dès qu’il est prêt. Je parles de 4 titres mais ça peut aller jusqu’à 5-6 titres sans problème. C’est intéressant la question de ton timing, car c’est beaucoup de travail de faire une cohésion même pour un EP. De faire toute la production et ensuite de mettre les moyens derrière pour que ça fasse pas « J’ai mis un truc sur Spotify, bisous ».

Tip : Bien que ça puisse être très rigolo.

Anto : Moi j’adore. Mais ça dépend de ton projet.

Tip : Je pense que si j’arrive à bien m’installer avec mon projet et que les gens comprennent, j’aimerais faire ça. Mais si tu arrives en présentation de ton projet et que tu publies n’importe comment, si c’est assumé, les gens vont comprendre mais si c’est un artiste émergent, les gens vont penser que tu fais n’importe quoi. Mais pour répondre à ta question, le format de l’EP est un bon choix. Après je ne vais pas cacher que sur certains, j’avais plus de choses à dire que cela. Mais bon, l’entre deux est cool.

Hugo : Après tu en parlais la dernière fois, c’est vrai qu’il y a plus de soutient avec un album…

Anto : Ah oui mais on se met une balle dans le pied. Il y a des contraintes financières entre les deux.

Hugo : Mais je trouve que ça montre l’honneteté du projet.

Tip : Ah oui, c’est sûr qu’on ne fait pas ça parce que c’est opti.

Anto : Non mais tu ne fais plus de la musique juste pour ça. Même si c’est un facteur à prendre en compte. En temps qu’artiste, on voudrait partir bille en tête mais de l’autre côté, il y a un label qui doit s’y retrouver. Comme on souhaite que Floral ait les moyens de travailler dans de bonnes conditions parce que c’est forcément bénéf pour nous, on va pas faire les punks pour faire les punks.

Hugo : C’est vrai que Ponce avait eu ce genre de questions en live « Si un artiste de ton label ne marche pas, qu’est-ce que tu fais ? » et il avait répondu avec tout son second degré « Ca marche pas, il dégage. On est là que pour la thune. »

Tip : Ah oui pendant la release, Ponce est passé dans le chat pour dire «  C’est bon, on le garde ».

Hugo : Les commu, comme celle de Ponce, ne connaissent pas forcément le milieu de la musique. Qu’est ce qu’un label ? Qu’est ce que ça veut dire signer un artiste, sortir un EP sur un label? Etc. Je trouve ça sympa qu’il y ait eu toute cette mise en place, un peu par ci par là, qui a expliqué ce que c’était et ce que cela allait apporter.

Anto : Déjà même chez les musiciens, ce n’est pas très clair donc bon.

Tip : Moi j’ai envie d’être didactique là-dessus et c’est quelque chose qu’on a en commun avec Ponce. J’essaye d’intégrer un maximum parce que je déteste le côté trop élitiste de la musique. J’ai pas envie d’avoir un public de musiciens ou de personne qui sont spécialisés dans le matériel etc. La majeure partie des gens qui écoutent la musique n’ont aucune idée de comment ça se passe donc. Donc je pense à eux avant tout. Quand quelqu’un s’excuse de me demander quelque chose sur la musique, je suis le premier à lui dire que c’est normal de poser sa question. C’est pas parce que tu as les mots à mettre sur ce que tu ressens que tu as un meilleur avis. Quand les gens ne savent pas comment m’expliquer leur ressenti, je leur dis de me le dire avec leurs propres mots.

Hugo : On en parlait la dernière fois mais c’est plutôt positif l’entrée chez Floral et la sortie de l’EP sous leur bannière ?

Anto : C’est la première fois que c’est produit. Et maintenant on bosse de manière convaincue et quasi quotidienne avec Floral parce qu’on a un discord en commun. Et les infos fusent dans tous les sens. Surtout en ce moment, parce que  c’est après le Bataclan. Puis il y a eu le festival Mama où on a serré des mains, montré le projet, fait un peu la vitrine. On savait qu’on allait être le premier artiste du label qui allait sortir un produit. D’ailleurs il y a eu une après-midi où Ponce est monté sur Paris pour nous aider au Mama avec la promotion. Et 15 jours après, release party. Donc forcément, en ce moment ça fuse dans les deux sens. Ca bosse super bien, c’est carré. Dès qu’on a besoin d’une info, ils sont réactifs et inversement. Je consulte la discussion Floral 4 fois par jour. Après on est pas trop team vacances avec Tip (rire).

Tip : Des vacances, pourquoi faire ?

Anto : Hyper convaincus et contents d’être soutenus comme ça. Petit Big up à JB et Léo qui savent qui bossent bien.

Tip : Ah ouais complètement. Il n’y a aucune distance entre nous, j’ai pas d’appréhension quand j’envoie un message.

Anto : Oui tu n’es pas à marcher sur des œufs… C’est trop bien. Ah bah les v’là !

Tip : Quand on parle des loups… Enfin du troupeau, de la meute, je sais pas comment on dit.

Anto : On était en train de dire que vous travaillez bien.

Hugo : Bon beh c’est top, on a fait un tour assez complet. Allez bon courage surtout que là vous allez pas trop avoir de vacances.

Anto : Non mais là on a qu’une date dans trois semaines donc ça va aller mieux. En coplateau à égalité avec deux autres groupes, j’ai écouté ce qu’ils font. C’est top !

Vous allez aimer !