Mardi dernier, le Zénith de Paris ouvrait ses portes pour une soirée Metal symphonique avec APOCALYPTICA et EPICA en tête d’affiche. L’équipe de Pozzo-Live a bravé les grèves de cette fameuse journée pour vous rapporter une soirée d’exception ouverte par le groupe de Métal progressif WHEEL.

Initialement prévu le 3 décembre 2020 puis décalé au 13 avril 2021, ce concert a été ensuite reprogrammé pour le 14 mars 2022 avant d’enfin avoir lieu ce mardi 07 février 2023. La crise sanitaire aura fait attendre les fans plus de 3 ans avant de rencontrer leurs idoles.

Malheureusement tous les fans n’étaient pas en capacité d’être présents à cette soirée, la faute aux reports et grèves. Car malgré un Zénith déjà à mi capacité ce soir-là, les artistes se sont produits pendant plus de 3h30 devant un public clairsemé. Mais cela n’a pas empêché nos artistes d’enflammer (littéralement) la scène et les fans de mettre le feu dans la fosse. Retour en image sur une soirée endiablée qui restera longtemps dans nos mémoires.

APOCALYPTICA + EPICA Zénith Paris

WHEEL

Avant le passage de APOCALYPTICA et EPICA qui partagent la tête d’affiche du Zénith de Paris, c’est le groupe de prog-metal Finlandais WHEEL qui ouvre la soirée. Il se compose de James Lascelles à la guitare et chant, Santeri Saksala à la batterie, Jussi Turunen à la guitare, et Aki ‘Conan’ Virta à la basse. Si le groupe renvoie une image minimaliste et épurée, le bassiste quant à lui est sur un autre plan cosmique.

Le groupe démarre son set avec Hyperion, chanson de leur dernier album Resident Human. Ce morceau qui dure plus de 12 minutes nous plonge dans l’univers un peu Stoner Metal du groupe . Ils poursuivent avec leur dernier single Blood Drinker qui évoque la fascination que l’on a envers les serial killers. Le bassiste se déchaîne sur scène et vole la vedette au chanteur avec des démonstrations de bras musclés et de densité capillaire.

WHEEL

WHEEL qui joue pour la première fois ce soir à Paris, nous livre ensuite sa chanson Movement. Là encore, on retrouve une prestation du bassiste qui contraste avec la sobriété des décors et jeux de lumière.

Ensuite c’est au tour de Vultures, leur morceau au plus grand succès. Sur ce dernier, le groupe se déchaine et Headbang en synchronisation avec le rythme de la chanson. Le jeu de basse est également très présent sur ce morceau, en miroir avec la personnalité du bassiste. Avant que le morceau ne s’achève, le chanteur nous surprend avec un puissant Scream qui durera presque 15 secondes. Impressionnant !

WHEEL terminera son set avec sa chanson éponyme qui durera un peu plus de 10 minutes. Nous voilà donc replongé dans l’univers Metal Stoner avec lequel nous avions démarré le set. On peut dire, sans mauvais jeu de mot, que la boucle est bouclée avec WHEEL.

WHEEL

APOCALYPTICA

Le groupe mythique de Metal Symphonique, APOCALYPTICA, est de retour au Zénith de Paris au côté de EPICA. En effet, la formation finlandaise avait déjà joué sur cette scène en novembre 2015. Mais ce soir le Zénith est un peu moins rempli qu’il y a quelques années… Tristesse.

Le concert s’ouvre sur le morceau Ashes Of the Modern World de leur dernier album Cell-0 (jeu de mot ou coup de génie?). On vit ce moment comme une réelle expérience audiovisuelle. Le film diffusé derrière les musiciens nous fait voyager dans un décor « postapocalyptica » où l’on devine les ruines de là où jadis se tenait une grande civilisation.

Les musiciens tout en noir contrastent avec la couleur pourpre de la scène, nous paraissent ainsi tels des prophètes, porteur d’un message lourd et profond de ce que pourrait être notre futur proche.

Sur le deuxième morceau Grace la scène prend une couleur bleue et orangée. Sur l’écran géant on observe de près le jeu des violoncelles. Petite anecdote, cette chanson de l’album Worlds Collide a été joué en live durant la soirée du dernier match de Jarkko Nieminen’s contre Roger Federer.

Pour la suite, Eicca Toppinen, le blond aux cheveux longs annonce l’entrée du vocaliste Franky Perez sur scène pour interpréter I’m Not Jesus. Et pendant qu’il est occupé à faire les chœurs sur la puissante voix de Franky les deux autres violoncellistes s’éclatent sur leurs instruments respectifs.

Puis le chanteur nous dévoile toutes les différentes couleur de sa voix, un spectre qui oscille entre forte sensibilité et puissante fragilité sur la fabuleuse Not Strong Enough. Votre reporter préférée était en folie dans la fosse !

Les violoncelliste enchaînent ensuite deux morceaux de leur dernier album. Pendant que les 3 virtuoses s’assoient pour nous interpréter leur balade Rise, plusieurs plans cinématographiques d’une splendeur artistique inouïe défilent derrière eux pour animer cette chanson qui évoque l’espoir. Petite déception néanmoins, qu’on n’ait pas eu droit à la version avec Simone Simons et EPICA intitulée Rise Again.

Le morceau En Route To Mayhem est un peu plus énervé que son prédécesseur. Il donne ainsi la liberté aux 4 artistes (batteur compris) de se lever pour transmettre tout la force émotionnelle de leur composition.

Puis, c’est Franky Perez qui nous offre encore une fois le privilège d’entendre sa voix absolument magnifique sur Shadowmaker. Avec ses longues notes tenues d’une précision chirurgicale, l’émotion traduite par son impeccable vibrato, et la puissance infaillible de ses saturations vocales, on est servi !

Mais Franky a un autre talent caché. En effet, le chanteur prend possession de la batterie et nous livre un jeu endiablé digne d’un grand batteur.  Après ce moment de pur plaisir, le chanteur finira son incroyable prestation par une outro de Killing In The Name Of sous les applaudissements d’un public hystérique. Il est bon ce Franky!

Puis c’est au tour de I Don’t Care. Retour des courts métrages et grandes folies sur scène. Le jeu de lumières est tout simplement incroyable sur cette chanson. Les silences et les ruptures maîtrisés au millième de seconde près nous font vivre un moment d’une intensité rare. Merci Franky !

Retour au calme au Zénith avec Nothing Else Matters. La scène se dénude pour laisser place à la fébrilité des violoncelles. Cette réinterprétation de la chanson de Metallica, qui a fait le succès de la formation finlandaise en 1996, sera reprise en chœur par le public.

APOCALYPTICA enchaîne ensuite avec Inquisition Symphony qui est une pure démonstration de leurs capacités techniques. Sur cette reprise de Sepultura, les notes filent et défilent à un rythme effréné à en mettre le feu aux cordes. On a aussi le droit sur cette reprise à leur fameux Hair Windmill. Une vraie pub de shampoing ! Le beau brun ténébreux Perttu Kivilaakso finira à genoux après un Headbang de folie pour clôturer ce morceaux.

D’ailleurs il s’adressera au public pour expliquer que s’ils étaient bizarres c’est tout d’abord parce qu’ils étaient finlandais et qu’ils avaient pas mal d’années de Headbang au compteur. Donc il y a deux ou trois neurones qui doivent manquer à l’appel. Il vannera ensuite le public Français sur son accent anglais et son amour pour Metallica avant de reprendre Seek and Destroy qui déchaînera les fans.

Pour leur encore, ils choisissent de finir en douceur et en émotion avec Farwell de leur album éponyme de 2005. Puis, pour reprendre leurs mots, comme ce sont des « batards classiques, qui joue des instruments classiques » ils joueront, pour clôturer ce concert, de la musique classique. En effet, APOCALYPTICA qui a sorti en 2022 un single avec 3 reprises nommé « Metal Classic, Classic Metal », finira sa prestation sur une interprétation impertinente de In the Hall of the Mountain King de Edvard Grieg, où ils glisseront une petite reprise de la marseillaise.

EPICA

APOCALYPTICA + EPICA Zénith Paris

Très dur de passer après la prestation d’APOCALYPTICA au zénith de Paris ce soir, sauf si ton groupe s’appelle EPICA. C’est sur Alpha – Anteludium, intro de l’album Omega, que le groupe néerlandais entre sur scène. Une scène qui ressemble beaucoup à celle du Hellfest 2022 avec ses serpents cracheurs de feu. Simone arrive pour livrer les premières paroles de Abyss of Time – Countdown to Singularity habillée tout en noir en contraste avec ses cheveux aux 50 nuances de roux.

Sur The Essence of Silence, la voix de la chanteuse plane à des hauteurs vertigineuses en contradiction parfaite avec la voix saturée du guitariste Mark Jansen. Le temps pour quelques démonstrations de force capillaire derrière les flammes qui s’envolent vers le ciel du zénith.

Retour de l’obscurité sur scène avec Victims of Contingency. Seul l’écran géant derrière les 6 musiciens brille de milles flammes. Coen Janssen rejoint le devant de la scène avec son clavier portatif à la forme courbe très intéressante. Il s’amusera tout le long du morceau et démontrera une très belle complicité avec le guitariste Isaac Delahaye.

Ensuite c’est Simone qui rejoint l’étage supérieur de la scène au grand bonheur de ses fans qui peuvent mieux admirer sa beauté qu’on dirait éternelle. Elle s’adressent au public avec un français plutôt pas mal avant de dévoiler ses prouesses sur Unchain Utopia. Prestation qui nous donne la chair de poule. On retrouve bien l’alchimie entre l’ensemble des musiciens qu’on leur connaît si bien et qui est si rare dans cette industrie. A les observer ensemble on dirait vraiment des amis de longues date.

Ensuite, passage à un décor et jeu de lumière un peu plus électro sur The Final Lullaby. Les artistes, équitablement répartis sur les deux niveaux de la scène, se prêtent à un jeu de regards avec le public. Un public qui est bien évidemment très réceptif.

Retour dans le temps en 2007 avec la chanson Fools of Damnation de l’album The Devine Conspiracy. La chanteuse se déhanche sur les influences orientales du morceau et nous livre un jeu de scène calculé et spontané à la fois. C’est d’ailleurs toute la force de Simone Simons et ses copains.

La chanteuse s’éclipse ensuite le temps de l’interlude instrumentale où les cordes prennent possession des devants de la scène. Ils font danser le public rejoins par le clavier qui fera son chef d’orchestre. La chanteuse revient ensuite terminer ce morceau en apothéose après presque 9 minutes de jeu.

The Skeleton Key de l’album Omega accorde tout le public dès les premières notes. Avec un jeu de lumière et de pyrotechnique qui viennent marquer les temps fort de la chanson. On est conquis !

Pour accompagner EPICA sur Rivers, on assiste au retour très acclamé des 3 violoncellistes de APOCALYPTICA sur la scène du Zénith de Paris. C’est donc avec un mini orchestre de 9 musiciens qu’ils nous livreront une prestation bouleversante.

Après ce moment fort en émotion, Simone remercie les fans présents malgré les grèves. Puis démarre l’intro pleurante de Code of Life. Le synthé aux influences très orientales met le public en transe.

Sur Design Your Universe le public ne peut s’empêcher de Headbanger au  rythme de la batterie pendant les interventions de la voix saturée du guitariste Mark Jansen. Pendant ce temps là, le deuxième guitariste et le clavier ont eux choisis de s’amuser avec la batterie de Ariën van Weesenbeek. La chanson se termine avec un piano voix extrêmement gracieux.

Applaudi, acclamé et rappelé par son public, EPICA reviendra pour 3 autres morceaux.

Pour leur encore, EPICA se met en mode karaoké géant. Et c’est Simone qui en annonce les règles en demandant au public « Voulez-vous chantez avec moi ce soir ? » auquel il répond avec un cri en unisson. C’est bien sûr sur Cry For The Moon, sans doute la chanson la plus connue du groupe, que démarre l’encore.

Puis dans un ton crescendo, on passe à Beyond The Matrix. Un morceau qui fera sauter le public et le chauffer pour la dernière chanson du groupe au Zénith ce soir.

En effet, c’est sur Consign To Oblivion que EPICA terminera sa prestation. Une fin on ne peut plus incroyable. Avec le traditionnel Wall of Death demandé expressément par le groupe, la fosse se sépare en deux jusqu’à presque se vider avant de se lancer dans un bain de folie. S’ensuivront pogos de toutes intensités, Circle Pits et autres Slams.

C’est donc une soirée exceptionnelle en compagnie de WHEEL, APOCALYPTICA et EPICA qui s’achève au Zénith de Paris. Sur une conclusion pour le moins mémorable.

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