Une file de plusieurs centaines de mètres traverse le Boulevard de Rochechouart, peuplée de jeunes impatients qui ne peuvent contenir leur émotion. Le Trianon, complet, accueille The Pretty Reckless ce samedi soir. Le groupe de hard rock américain girly s’arrête le temps d’un concert dans la capitale, pour roucouler ses meilleurs tubes devant des fans en pâmoison.

Une fois les portes franchies, paradis atteint pour bon nombre de spectateurs, l’attente se fait longue. Très longue. Ce n’est qu’après une heure d’impatience dans le théâtre plein à craquer que l’on apprend que la première partie, The Cruel Knives, ne jouera pas. Première déception suscitée par l’absence du groupe british, au premier EP prometteur. Les anglais sont remplacés au pied levé par Gaëlle Buswel, chanteuse Parisienne pétillante et joyeuse. Le ton country de ses accords et de ceux de son guitariste prend bien. À deux guitares acoustiques, ils conquièrent le public empressé. La demi-heure de set passe vite.

Place au clou de la soirée : The Pretty Reckless débarque en retard, sous les cris d’une audience majoritairement composée de gamines peinant à retenir leurs larmes. Taylor Momsen, leadeuse de la formation, fend la scène du haut de ses 24 printemps en look all black. La belle gosse du Missouri, ex star de Gossip Girl, semble tout droit sortie d’une série du même genre en plus S.F : Buffy, Charmed ou True Blood, le choix est vaste. Son rock n’roll, très américain, pourrait d’ailleurs parfaitement faire office de générique. L’ancienne mannequin, peroxydée à souhait, arbore un make-up de poupée fardée à bloc. On pense à la plastique de californienne qu’elle pavanait dans ses clips provocs, qu’elle semble avoir perdue au profit de formes plus affirmées.

Côté voix, Taylor chante juste. L’ensemble est mélodieux, professionnel, mais sans surprises. La setlist reprend les tubes majeurs du groupe, avec Make Me Wanna Die, Heaven Knows, Going To Hell, puis Take Me Down et enfin Fucked Up World, où elle sort le tambourin. Ben Phillips, guitariste pâle, rappelle Robert Smith des Cure et fait bien son job. En éclaboussant chaque morceau de solos de blues assurés, il apporte la touche roots manquante chez Momsen.

La miss est résolument moins vénéneuse qu’il y a cinq ans. Elle fait son show, mais sans interagir avec son public. Le maximum sera un ‘’Thank you Paris’’, soldé par des hurlements unanimes et ravis des teens en extase, rouge à lèvres noir et teeshirts à l’effigie de leur idole. C’est un peu tiède. Par moment, l’énergie devient dansante le temps d’une chanson. Taylor se donne plus, tape du pied et s’écroule sur le parterre devant ses musiciens impassibles. Les portables sont levés, les briquets allumés.

La barbie dark enfile sa gratte le temps d’un dernier morceau, remercie ses fans et s’éclipse aussitôt arrivée. Pas de bis, pas de last song prévue. The Pretty Reckless aura joué une heure, dont un bon quart d’heure de solo de batterie pour meubler le tout. On se demande si la chanteuse devrait réellement faire plus d’efforts, tant son public juvénile est conquis d’avance et lui porte, de facto, une adoration totale et absolue. Son show semble leur suffire. Taylor évoque quelques grandes dames du rock, Courtney Love ou Joan Jett, en moins authentique et plus commerciale. La version Momsen 2017 devrait prendre exemple…

Article et photos par Aure Briand-Lyard

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