Le Red Bull Music Festival nous a proposé une soirée exceptionnelle au Trianon le 25 Septembre avec la soirée Major Arcana ! Résumé d’une expérience hors-normes.

Le Red Bull Music Festival était de la partie en cette fin de mois de Septembre avec 5 dates proposant des soirées exclusives dans Paris. Parmi ces dates, l’annonce d’un festival d’une soirée avec 6 noms nous avait tout particulièrement interpellé…

En effet, 6 groupes étaient présent lors de cette soirée, mais associés en duos. Avant cette fameuse soirée, très peu d’informations avaient fuité, hormis que les groupes joueraient en parfaite collaboration afin de proposer une expérience unique, accompagnés du duo d’artistes Førtifem qui assurerait la scénographie.

La soirée avait lieu au Trianon, dans ce cadre très chic de théâtre Parisien qui allait sous peu se transformer en temple de l’expérimentation musicale et surtout du black métal. Au sein du hall, les stands de merch sont présents (on notera l’absence de merch de Perturbator et Førtifem, dommage) et un millier d’affiches de la soirée sont distribués gratuitement. Le concert a été capté et diffusé dans son intégralité par Arte Concert.

Nostromo & Dehn Sora

Le premier duo de cette affiche nous a fait nous poser beaucoup de questions. Quel résultat allait bien pouvoir donner l’association du Metalcore brutal du Mat Nostromo au Dark ambient de l’ermite Dehn Sora ?

Nous arrivons pile à l’heure pour voir le live démarrer. Dehn Sora se place en fond de scène derrière ses platines, guitare électrique et micro pendant que Nostromo s’avance sous les applaudissements du public. On entame le show par une intro dark ambient très planante sur une scénographie inspirée de la forêt.

Les sons Metalcore de Nostromo sont enrichis par ceux de Dehn Sora, permettant d’ajouter beaucoup de complexité avec une boîte à rythme doublée au kit de batterie. Les portions de chaque artistes s’entremêlent, fusionnent, prennent les devants, se renforcent, bref, personne ne se gène dans cette performance bien huilée. Des parties très Black sont renforcées par les percussions supplémentaires de Dehn Sora. Plutôt timide, le public s’est enfin chauffé après 20 minutes en participant énormément sur les intros de Dehn Sora. Le sol du Trianon se met à trembler avec la brutalité de Nostromo, dont le chanteur ne tient pas en place et jongle sans cesse avec son micro-fil.

Après (seulement?) 40 minutes de concert, une pause s’impose avant d’attaquer le second duo de la soirée. La réunion du Doom de Hangman’s Chair et du Black de Regarde les Hommes Tomber (RLHT) va permettre à la damnation et au divin de se côtoyer dans cette rencontre épique !

Regarde les Hommes Tomber & Hangman’s Chair

Ce live démarre sur une introduction très Black Atmo qui va durer dans le temps mais qui capte déjà à 100 pour cents le public. Les 2 chanteurs font leur entrée au cours du troisième morceau et se livrent à un exercice d’aller-retour vocal, le chanteur de Hangman’s Chair amenant un côté très frais à la voix typée Black du chanteur de RLHT.

Un total de 9 personnes sur scène avec 2 kits de batterie, 3 guitaristes, 2 bassistes et 2 chanteurs ! Le Trianon n’est pas si grand, mais il feront avec ! Ils ne nous auront pas laisser l’occasion de respirer, pas une seconde de pause entre les morceaux. Autant le premier live était équilibré, nous avons pour ce duo-ci une domination unilatérale du style de RLHT mais malgré cela, Les membres de Hangman’s Chair semblent adorer cette collaboration.

La scénographie accentue mon opinion d’un show très orienté RLHT avec leurs thèmes propres qui défilent en fond, à savoir la tour, le châtiment divin, la chute de l’humanité. Les instrumentistes profitent de l’événement, la moitié de la setlist laissant les vocalistes se reposer, pour mieux nous mettre les poils lorsque la voix du chanteur de RLHT s’élève par dessus le public.

J’entends déjà les membres du public bruisser autour de moi. « Tu vois ça comment toi? », « Bah, du synth Blackgaze ! », tant ce duo semble à l’opposé l’un de l’autre. Voici venir le bouquet final de la soirée, le blackgaze d’Alcest rencontrant la retro synthwave de Perturbator.

Alcest & Perturbator

L’introduction est menée par les sons propres de Perturbator, cette synthwave qui fleure bon les années 80 enrichie de beats bien lourds. La première partie du set se déroule en petit comité à 3, dont Perturbator et le chanteur-guitariste du groupe Alcest, ajoutant une touche bien fraîche à la guitare. On retrouve un vrai mix entre les deux groupes, tout comme la première collaboration de la soirée.

La seconde partie de la setlist est orientée vers les tubes et sonorités d’Alcest, devant une scénographie d’espace sous des lumières minimalistes et intimistes qui reflètent bien la timidité et la simplicité du chanteur.

Cette atmosphère cosy est chamboulée pour la partie finale de la setlist, qui amène des chansons d’Alcest boostées aux sonorités lourdes et rapides de Pertubator, histoire de mettre le public à genou en cette fin de soirée.

Les artistes sont forcés de revenir sous le tonnerre d’applaudissement et les multiples rappels. Le duo Førtifem est également acclamé par le public, leur travail autour de l’événement était incroyable et ils sont également à l’origine de la pochette du dernier album d’Alcest.

Alors, c’était bien ?

Clairement ! Cette soirée entre directement dans mon top concerts de cette année, avec THE OCEAN au Hellfest ! L’idée de faire collaborer des artistes d’horizons différents était un pari risqué mais on a senti que le travail était là. Aucune fausse note, aucun problème technique et des duos qui ont vraiment aimé jouer ensemble ! En espérant plus de soirées similaires, le live est intégralement disponible via Arte Concert.

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