Curse Of The Crystal Coconut

par Alestorm

8.5
sur 10

Alestorm sera de retour chez tout bon disquaire le 29 Mai 2020 avec Curse Of The Crystal Coconut, 6ème album des pirates Écossais. Avec quelques changements majeurs.

Quand Alestorm annonce un nouvel album, tous les fans de power folk à boire (marque déposée) retiennent leur souffle. Sera-t-il plus power, plus folk, plus  »What the fuck » que le précédent, No Grave But The Sea ? Mais s’il y a bien une chose auquel les plus conservateurs de leurs admirateurs ne s’attendent pas, c’est que la bande de Chris Bowes (chant, keytar) décide de mener une vraie révolution dans leur musique.

Dieu merci, cet opus ne rabat pas les cartes en totalité. On y retrouve des morceaux ultra folk, d’autres plus metal, avec toujours cette touche typique Alestorm, à savoir des paroles débiles, de l’alcool, des pirates, des bateaux, un trésor, de la vulgarité, mais cette fois ci on peut ajouter beaucoup d’idées novatrices qui pour certaines vont diviser. Il est temps pour nous de nous lancer dans ce Curse Of The Crystal Coconut.

Rien ne ressemble plus à un album d’Alestorm qu’un autre album d’Alestorm. Avouons qu’on a tous pensé ça à l’écoute de morceaux comme Drink ou Mexico. Leur son est ultra stéréotypé, mais on s’en fout. Le but avoué du groupe, de l’aveu même de son leader Chris Bowes, c’est de faire de la musique pour la scène :

Notre musique s’écoute mieux bourré pendant un concert ou un festival !

Partant de ce postulat, nous allons juger ce nouveau méfait avec un œil plus attentif non pas au style en général, mais plutôt afin d’imaginer le rendu que cela aura en live.

Et cet album nous offre immédiatement un titre ultra rythmé, Treasure Chest Party Quest. Paroles sulfureuses, humour WTF au possible, tous les poncifs « Alestorm branded » sont là. Le morceau est bien équilibré entre metal et folk, la mélodie est entêtante. C’est débile, c’est génial. Opening réussi avec un futur hymne live.

Fannybaws s’en vient, et nous conforte dans notre opinion. On est sur du bon Alestorm. Cette piste est l’une des 2 meilleures de l’album, avec Wooden Leg pt. 2 (mais nous y viendrons plus bas). Un vrai morceau de bravoure avec un refrain toujours aussi accrocheur. Les Ecossais ont ce talent de faire dans la simplicité sans pour autant que tout soit identique. Ici plus de folk, avec des samples surprenants, puis là un titre plus puissant.

La mélodie nous rappelle ici les meilleures heures du Pirate Crew. On nous conte ici l’histoire d’un pirate sans peur. Dans un esprit très folk. Avec un super solo qui fait mouche. Top !!

Chomp Chomp est une piste de folk metal pur, fruit de la collaboration du groupe avec Finntroll (groupe de folk Finlandais connu pour sa musique teintée de black et de death), un morceau mid-tempo, avec un passage de vielle à roue (instrument si cher à Eluveitie et Cellar Darling). Très fun.

On en vient au premier point de discorde. Tortuga. Un morceau tout sauf Alestorm sur le papier. La collaboration avec Captain Yarrface de Rumahoy. D’un côté, difficile de reprocher au groupe de sortir de sa zone de confort en proposant un featuring original, mais…. Que dire.

Pendant les couplets, la sonorité est épique, puis vient le refrain et le soufflet retombe. C’est trop plat. Mou. L’idée d’inclure la partie hip hop est intéressante, mais on fait face à un fourre-tout où se côtoient des cœurs, du rap, du folk, de l’electro, bref on s’y perd un peu. Et c’est dommage tant l’idée était brillante de facto.

Zombies Ate My Pirate Ship nous permet de renouer avec la recette chère au combo de Perth. Belle intro, on retrouve le mélange power folk à lyrics pirate débiles à souhait. Le refrain est fédérateur et les mélodies folks donnent du corps à l’ensemble. On adhère bien ! C’est peu novateur, mais diablement efficace. Et ça donne soif. À noter une voix féminine qui adoucie le titre, enchaînée par un excellent solo. Rien à redire.

Vous vous amusez bien ? Alors Call Of The Waves va vous emporter dans une ballade fort rythmée en haute mer avec une bande de pirates chantants ensembles pour tromper la mort. On s’y croirait ! Et l’ensemble est très visuel, limite cinématographique. Une pièce épique.

Curse Of The Crystal Coconut

On vient au morceau faisant le lien avec le titre de l’album. Les plus geek d’entre vous auront déjà pointé du doigt Donkey Kong. Bien vu. Pirate’s Scorn est une chanson tirée de l’émission TV Donkey Kong, chantée par un pirate crocodile à la quête de la noix de coco de cristal (Curse Of The Crystal Coconut). C’est bon, vous l’avez ? On a quand même l’impression en écoutant d’entendre un vieux pirate raconter ses aventures dans un rade portuaire, accompagné par un orchestre ginguette en colère ! Ça fait mouche à nouveau !

Shit Boat (no fans) est une piste « défouloir » de 1’14 dans le style de Fucked With An Anchor. Un hymne de football, bourré de vulgarité inutile et libératrice. Une nouvelle tradition ? Inutile, donc indispensable. Pirate Metal Drinking Crew s’enchaîne et le groupe règle ses comptes avec ses haters. Parlez, nous on s’en fiche on est une bande de pirates avinés… Bonne rythmique, mélodie folk au top.

Puis vient Wooden Leg pt. 2. La claque. On se souvient tous de la première partie, hymne folk à boire idiot au possible, dont le seul but est de beugler Wooden Leg à tue-tête en live. Et là, rien de tout ça. Un démarrage épique et cinématographique à la « Pirates des Caraïbes« , suivi d’un… Déluge de violence ? Le mec perd sa jambe quand même, ne l’oubliez pas.

C’est une histoire de pirates, de vengeance, où on peut avoir le point de vue des Espagnols (Fernando Rey, Afterpain, groupe Argentin de metal symphonique), mais aussi des Japonais (Kaelhakase & Tatsuguchi, folk metal Japonais), les agresseurs du premier volet. Vraiment un morceau ultra inspiré, et Alestorm ne nous avait pas habitué à ça. Bravo !

L’album se conclut sur Henry Martin, une vieille ballade Ecossaise du 18eme siècle, traitant de marins et de pirates. Inspiré des exploits de Sir Andrew Bolton, le morceau est une douce ballade à la guitare sèche finissant dans un esprit folk très Alestorm. Un morceau hanté qui vient parfaitement conclure ce Curse Of The Crystal Coconut !

Curse Of The Crystal Coconut

CONCLUSION

On ne peut pas détester Alestorm. Même si on n’ira pas tous acheter l’album, le groupe tire son épingle du jeu sur scène, et n’est-ce pas finalement l’objectif d’un groupe, être bon sur scène ? Cet album est un bon jet, et aura sûrement la tournée qu’il mérite. Les mecs aiment ce qu’ils font et cela se ressent. Merci pour ce bon moment.

Tracklist :

  1. Treasure Chest Party Quest
  2. Fannybaws
  3. Chomp Chomp (ft Vreth de Finntroll)
  4. Tortuga (ft Captain Yarrface de Rumahoy)
  5. Zombies Ate My Pirate Ship (ft Patty Gurdy de Patty Gurdy’s Circle)
  6. Call Of The Waves
  7. Pirate’s Scorn
  8. Shit Boat (No fans)
  9. Pirate Metal Drinking Crew
  10. Wooden Leg Pt. 2 (The Woodening)
  11. Henry Martin

Un grand merci à Napalm Records.

Pour nos chroniques d’album, c’est par ici. Pour nos interviews, c’est par là.

Curse Of The Crystal Coconut

par Alestorm

8.5
sur 10

Vous allez aimer !