Please excuse me for being antisocial

par Roddy Ricch

8
sur 10

« Désolé pour mon insociabilité », je pense que d’une manière ou d’une autre, on peut tous s’identifier à ce titre, en tout cas c’est bien celui du premier album de Roddy Ricch, sorti le 6 décembre dernier.

Pourtant à ce jour, donc deux mois après cette sortie, le jeune rappeur originaire de Compton (ça fait toujours bien sur le CV) est encore numéro un des chartes, avec en tête le son « The Box ».

Il s’agit clairement du hit de l’album, sur youtube « The Box » c’est 77 millions de vues, des chiffres assez incroyables pour un son sorti sans clip, et qui franchement ne paraissait pas être créé dans l’optique d’être la tête d’affiche de ce LP. En tout cas il semblerait que les USA ont attrapé la fièvre du « hii hou », no joke, c’est ce sample qui est rentré dans la tête de tout le monde, pour la petite histoire une partie du succès de ce titre est due à tik tok (oui oui), le son a été massivement repris, le plus souvent juste pour danser, mais j’en ai retenu un en particulier, qui nous enseigne enfin l’origine du sample :

Plus sérieusement, sur « The Box » c’est de la trap mélodique par excellence, un sample catchy, une 808 qui fait bouger la nuque comme on aime la bouger, et ce mélange de flow trap classique plutôt nonchalant, mixé avec des mélodies rudement bien travaillées, que ce soit à la source comme au traitement post prod, ce qui mérite d’être souligné. Si on doit retenir une punchline du morceau, c’est le « I’mma get laaaaazy » qu’il lance pourtant au début, je trouve ça ironique parce-que ça s’entend que le MC nous lâche juste ce qu’il pense être un son chill, un « filler » comme on dit, c’est à dire une track qui sert à enrichir l’album sans pour autant le saturer avec un produit trop complexe. Finalement ça s’avère être une musique partie pour les 100 millions de vues youtube, rien que ça.

A part cet OVNI, j’avoue que je trouve l’album extrêmement homogène, c’est difficile de séparer un morceau du contenu global, malgré tout pour ceux qui ont apprécié « Bop » de Dababy, je vous conseille de prendre une bonne louche de rab avec « Start with me » un des nombreux featurings de l’album, ici avec Gunna. Si je compare ce morceau avec « Bop » c’est par rapport à la flûte certes, mais surtout la 808 qui accompagne le kick, qui me rappelle vraiment cette vibe, en tout cas ça tape, montez le son vous verrez.

Ma préférée personnellement c’est « War Baby » un titre qui fait référence aux enfants soldats d’Afrique. Ça doit être le seul son de l’album qu’on peut qualifier de conscient. Il s’identifie ainsi que certains de ces amis d’enfance à cette image d’enfant soldat, effectivement en grandissant à Compton, Roddy à connu cette vie de gang bien trop tôt. Il a déjà perdu son meilleur ami lors d’une course poursuite, son mentor Nipsey hussle lui fut mort assassiné plus récemment. Le son est intéressant parce-qu’il inclut une partie gospel, l’alchimie trap/gospel prend bien à mon goût, et ça permet de conclure un texte fataliste avec une lueur d’espoir. C’est d’ailleurs la dernière track de l’album, une sortie réussie.

Bref je ne vous en dit pas plus, « Please excuse me for being antisocial » est un phénomène culturel, il bloque la route à toutes les pops stars du moment au billboard (Selena Gomez et Justin Bieber ont tous les deux fait savoir qu’ils auraient bien aimé être numéro uns avec leurs nouvelles sorties), c’est toujours une victoire pour le hip hop. Roddy Ricch disponible sur toutes les plateformes de streaming.

Please excuse me for being antisocial

par Roddy Ricch

8
sur 10

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