Quadra

par Sepultura

8.5
sur 10

Sepultura. En 2020. C’est franchement le genre de fait qui te décroche un énorme sourire. Toujours bien présente, la formation a lâché le 7 février son quinzième album : Quadra.

Quadra c’est 35 ans de carrière encapsulées sur 52 minutes et 12 titres. Je te l’annonce tout de suite, pour cette dernière ponte : l’œuf est d’or. Après un Machine Messiah qui avait réconcilié les fans avec le groupe (parce que ouais on doit bien se l’avouer, les 22 minutes de Minisserie Dupla Identitade étaient plus que déconcertantes), Quadra s’amène dans la continuité en te mettant une claque dès le premier morceau : Isolation. Cette intro du démon que je vois déjà en live. Les brésiliens ont d’ailleurs eu droit à ce plaisir ultime au dernier Rock In Rio où le titre a été présenté en avant-première. Histoire de mesurer l’accueil j’en sais rien mais… Viens pas me dire que ça te donne pas envie d’écouter ce putain de dernier opus.

Quadra se divise en 4 parties et retrace, en quelques sortes, la carrière de Sepultura.
On a une première partie thrash, la partie back to basics, avec Isolation donc et son circle pit d’entrée en mode « hey coucou ! », Means to an end avec son long break qui te laisse un peu respirer et un Derrick qui fait plaisir à ses cordes vocales, pour finir avec Last Time et son solo d’une lenteur suave. Ouais ça fait peu en partie thrash pour Sepultura. Mais le meilleur est à venir.

La seconde partie se cale sur un groove metal annoncée avec le titre Capital Enslavement où tu retrouves la percu brésilienne et des sonorités plus denses sur Ali et Raging Void. C’est la partie où je te conseille de ne pas t’arrêter sur ta première impression. C’est la partie où les morceaux montent. Capital Enslavement c’est joie-bonheur-joie-orgasme. Ali se clôture sur des rythmiques punk qui te font revenir au début du morceau pour revivre le tout. Raging Void t’offre deux solos du démon alors que le refrain n’en laissait rien présager. Ouais il est pourri ce refrain mais en live je pense qu’il passe bien.

Sepultura

Débarque ensuite la troisième partie un peu plus instrumentale. La partie démentielle, celle où ton cerveau part en fumée, annoncée avec le titre Guardians of Earth et sa guitare classique. On t’envoie un message dès les premières secondes avec ce que tu peux considérer comme un interlude sauf que le batteur s’y met puis c’est les chœurs qui suivent, coupés d’un coup par Derrick Green. S’ensuit le morceau instrumental de l’album : The Pentagram. Merci Eloy Casagrande, merci Andreas Kisser, merci Paulo Jr.. C’est 5 minutes 20 de pur plaisir et à la limite, c’est pas assez long. Autem vient te faire redescendre sorte de « ok back to basics » mais pas trop quand même puisque Quadra, le titre éponyme, qui est un interlude de 46 secondes, t’annonce la fin de cette troisième partie à coups de guitare acoustique épiques.

La quatrième partie est peut-être la partie qui sera la moins appréciée. On rentre dans quelque chose d’un peu plus mélodique et donc dans un style à nouveau différent avec Agony of Defeat, où Derrick chante. Littéralement. Tu penses perdre en intensité mais au final, tu changes juste de niveau, tu redescends lentement les escaliers. Le break de ce morceau accompagné des violons est fou, sans compter sur les chœurs. C’est plus tes cervicales qui prennent là, c’est tes entrailles. Tout ça pour finir sur un Fear, Pain, Chaos, Suffering (rien que ça) en compagnie de Emmily Barreto (chanteuse de Far From Alaska), un titre qui ne m’a personnellement pas convaincue mais qui clôture bien l’album avec son côté lancinant qui m’a laissé un effet de « bon après tout ça bah je vais te laisser crever au bord de la route ».

Tout au long de l’album t’as des petites surprises sur chaque morceau. Entre les chœurs ecclésiastiques qui se pointent de manière inopinée, t’as aussi du violon, parfois 2 solos sur un morceau, une fin qui ne ressemble pas au début… En somme : tu ne peux pas écouter Quadra que d’une oreille. Quand je te dis quatre parties dans l’album, c’est bien quatre parties. Chacune avec ses règles, son style de chant et sa rythmique. Considère ça comme des prises de risques. Retracer une carrière, telle que celle de Sepultura, dans un album avec tes hauts et tes bas (l’accueil des fans), c’est un exercice compliqué et surtout risqué. Sauf que c’est excellemment exécuté. Quadra en réconciliera donc peut-être avec des albums précédents.

Tracklist :

  1. Isolation
  2. Means to an End
  3. Last Time
  4. Capital Enslavement
  5. Ali
  6. Raging Void
  7. Guardians of Earth
  8. The Pentagram
  9. Autem
  10. Quadra
  11. Agony of Defeat
  12. Fear, Pain, Chaos, Suffering

Quadra

par Sepultura

8.5
sur 10

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