Premier jour du premier week-end du Hellfest 2022, Shinedown est de passage sur la Mainstage 2. Nous avons profité de leur arrêt Clissonnais pour poser quelques questions à leur batteur Barry Kerch, quelques jours avant la sortie de leur nouvel album Planet Zero.

Pozzo Live : Vous jouez une nouvelle fois au Hellfest, dès le premier jour. Est-ce que vous voyez des différences de votre côté ? Organisation ? Public ?

Barry Kerch : Oui bien sûr cela a bien évolué. La première fois que nous sommes venus nous passions à midi, un des premiers créneaux de la journée, on avait peur d’avoir la barrière de la langue. Nous sommes revenus il y a trois ans avant la pandémie [ndlr : quatre, en 2018], sur la Mainstage. Et là aujourd’hui, même s’il faisait incroyablement chaud, c’était bouillant, j’ai vu encore plus de personnes dans le public. Quand on regarde d’où nous venons, nous avons fait maintenant 7 albums studio, nous jouons dans des arenas. Nous avons nous-mêmes évolués et c’est important de revenir et voir tout ça grandir et peut-être un jour être la tête d’affiche d’une scène. Donc oui nous avons vu de l’évolution, de nouveaux fans. Nous avons rencontré de nouvelles personnes, c’est extraordinaire. Le festival continue d’être meilleur, mieux organisé.

Pozzo Live : Avez-vous le temps de regarder quelques concerts ou bien reprenez-vous la route directement ?

Barry Kerch : Oh j’aimerais bien voir quelques shows. J’aimerais beaucoup regarder Dropkick Murphys. C’est un groupe que je n’ai encore jamais vu alors que j’en suis fan. J’ai bien envie de revoir Deftones. Nous avions fait le Download en Angleterre le même jour, mais on ne voyait pas bien la scène. Et après on va devoir y aller vu qu’on joue demain en Belgique. Il y a un peu de route.

Pozzo Live : Vous êtes de retour avec un nouvel album. Est-ce que l’écriture de celui-ci a été affectée par la pandémie ou avez-vous attendu de pouvoir vous retrouver ?

Barry Kerch : Non cela n’a pas vraiment affecté l’écriture, mais cela l’a influencé ! Nous avions fini de tourner pour notre dernier album, Attention Attention, à la fin de 2019. Et c’est là que tout à commencé. Nous nous étions mis en réflexion d’écriture d’un nouvel album. Et d’une manière un peu étrange c’était un don. Nous parlons tous de nos expériences, de nos vies, de nous-mêmes, des gens que nous connaissons. Et là il se passait beaucoup de choses ! Nous avions tous beaucoup d’informations et de choses à écrire. Cela pour refléter ce que nous traversions, c’est totalement l’idée de l’album. C’est aussi un avertissement, que si nous restons toujours autant divisés, d’une façon ou d’une autre nous ne pourrons pas survivre. Nous sommes tous des humains, nous sommes tous ensemble, une famille. Et c’est très difficile à regarder. J’espère qu’on pourra faire mieux.
Nous ne sommes pas un groupe politique comme Rage Against The Machine. Nous essayons juste de regarder les choses objectivement et de transmettre un message de cela.

Pozzo Live : Comment se passe l’écriture d’un album ? Êtes-vous tous ensemble ou bien chacun de votre côté ?

Barry Kerch : On compose tous ensemble en écrivant nos parties un peu en même temps. Personnellement je suis content de n’être que le batteur, je ne suis pas un compositeur, ce n’est pas mon cœur de métier. Je fais des démos et je vois avec les autres ce qu’on peut en faire. Nous sommes chanceux de n’habiter qu’à 4-5h de route les uns des autres. Donc même pendant la pandémie nous pouvions juste conduire vers les autres, n’être qu’entre nous en studio. Pour faire l’album nous pouvions simplement se retrouver et faire de la musique. Nous avons été probablement plus chanceux que beaucoup d’autres.

Pozzo Live : Vous avez un fort message pour la planète dans cet album. Pensez-vous que le message a encore du mal à passer dans la société ou cela s’améliore ?

Barry Kerch : Bien sûr que cela s’améliore. Regardez, nous sommes là à en parler dans une interview en plein festival. Les choses s’améliorent, mais il reste encore beaucoup de chemin. Je pense que nos dirigeants, peu importe qui ils sont ou leur pays, devraient jeter un œil à la réalité et vraiment écouter les gens. Les gens sont fatigués d’être fatigués. Nous avons besoin de positivité, de quelqu’un quelque part qui fasse quelque chose. Nous ne pouvons pas continuer de toujours se rejeter la faute. Il faut prendre ses responsabilités et faire quelque chose.

Pozzo Live : Hors musique avez-vous une passion ?

Barry Kerch : Deux choses. Déjà j’adore cuisiner, vraiment j’adore ça. C’est mon passe-temps préféré. Ensuite j’adore aller jardiner quand j’en ai le temps, aller dehors. Je suis vraiment une personne de l’extérieur, aller camper aussi. Mais vraiment mon premier passe-temps c’est cuisiner.

Pozzo Live : Si vous pouviez dire quelque chose à vous-même il y a 15 ans, qu’est-ce que ce serait ?

Barry Kerch : Et bien je n’avais jamais pensé à ça ! (rires) Je dirais « essaie de plus vivre dans l’instant présent, essaie de profiter ». Je suis parfois un peu ennuyeux et j’aimerais bien dire à la version jeune de moi-même « c’est bon profite du moment ».

Pozzo Live : Quelle est la question que personne ne vous a posé, et que vous aimeriez qu’on vous pose ?

Barry Kerch : Vous réalisez que je fais ça depuis 20 ans ? On m’a déjà tout demandé ! (rires) Laissez-moi réfléchir…
Ce qu’est marquant quand vous faites une interview, c’est que personne ne demande « Hé ! Tu as une famille ? Comment va ta famille ? Comment toi tu vas ? ». On te demande plein de trucs à propos de ton groupe, parce-que c’est ton travail, et les gens sont intéressés par ça. Mais personne ne s’intéresse vraiment « Comment vas-tu ? Comment s’est passé ta journée ? Comment va ta famille, si tu as une famille ? ». Je pense que cela pourrait être une question cool.

Pozzo Live : Et donc ! Comment va votre famille ?

Barry Kerch : Ma famille va très bien, je suis vraiment reconnaissant d’avoir une super famille. J’ai une femme, une fille, mes parents sont toujours dans le coin, mon frère également. Je suis vraiment content d’être de retour ici et de pouvoir tourner, mais ils me manquent tous. C’est forcément dur pour nous, mais je suis vraiment heureux. Et pourtant il nous arrive à tous des galères parfois. Il faut continuer de sourire, mais on est tous des humains.

Pozzo Live : Quel groupe ou artiste vous nous conseilleriez d’interviewer ensuite ?

Barry Kerch : D’interviewer ensuite ? Dropkick ! [Murphys] Parce-que je suis surexcité de les voir aujourd’hui. Je ne recherche pas forcément à plus en connaitre d’un groupe généralement, car j’aurais un peu peur de savoir ce qu’ils sont, d’en être déçu. Mais je vais dire Dropkick Murphys parce-que je suis très curieux, j’ai été fan d’eux toute ma vie.

Interview réalisée le 17 juin 2022 au Hellfest par Charles et Gaël

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