Gargantura est un jeune groupe val d’oisien de death metal progressif qui en a dans le ventre ! Nous avions déjà fait la chronique de leurs dernières sorties ici, maintenant on rentre dans le vif du sujet ! Merci au chanteur de Gargantura de nous avoir accordé cette interview, on espère vous revoir bientôt sur scène !

 

 

Pozzo Live : Depuis quand existe Gargantura ?

C.P : Cela dépend si l’on parle de la première parution officielle ou de la naissance du projet en moi. La première publication réelle date de 2021, c’est la première fois que notre musique a été partagée aux yeux de tous, c’était le début de quelque chose. Nous sommes deux fondateurs, même s’il n’est pas avec moi dans le groupe il continue de m’accompagner dans les idées, les paroles… Il serait même partant pour venir jouer avec nous si le bon moment se présentait.

Sinon, ce projet me trotte dans la tête depuis bien longtemps, une bonne dizaine d’années déjà. J’ai commencé dans d’autres groupes dont No Thanks, du nu metal qui n’a rien à voir avec Gargantura. A la fin de No Thanks je me suis mis un bon coup de pied aux fesses, il était temps de commencer quelque chose, plus uniquement d’y rêver !

Pour Gargantura j’avais d’anciennes compos, c’était assez marrant de retravailler toutes ces idées de longue date. J’ai recruté une nouvelle équipe et commencé à enregistrer sur MAO à la maison pour faire les maquettes. S’en suit les publications, auditions… La formation a été assez rapide et la publication a eu lieu après un an de répétitions. Ce groupe m’a amené à réfléchir sur beaucoup de choses notamment sur la façon dont amener ce projet.

 

Pozzo Live : Quel est le genre musical de Gargantura ? 

C.P : On cherche encore aujourd’hui, c’est le cas de tous les musiciens qui essaient de composer leur musique. Certains vont vers une direction précise, nous, on va vers ce qu’il nous plaît. Le but c’est d’être atmosphérique et de casser des nuques en même temps. On reste du death metal progressif.

P.L : C’était déjà décidé pour ce genre là ?

CP : A la toute base quand je suis arrivé dans le projet, je me suis dit qu’on allait faire du trash, du death, du progressif, du groove… Je voulais tout mélanger. Pour l’instant notre catalogue sonne plus comme ça et même si l’on reste cohérents, on ne s’enfermera pas dedans. Certains morceaux en live sonnent davantage trash, même sur la tonalité de la voix. Dans Gargantura il y a différents styles de chant : du clean, du fry, du growl…

 

Pozzo Live : Avez-vous des influences particulières ?

C.P : Le côté cool des gars avec qui je travaille c’est que personne ne vient du même milieu. Celui qui représente le mieux le death c’est moi, pour le progressif c’est carrément tous les autres (rires). Ce sont de grands fans de Polyphia, LeprousJe pense particulièrement au batteur qui observe beaucoup la technicité. Il n’était pas dans le metal en arrivant dans le groupe et c’est ce qui m’a intéressé chez lui. Il est arrivé avec son jeu de charley, ses contretemps, de la polyrythmie… Je ne comprenais rien à ce qu’il faisait et c’était génial ! Il a appris à jouer de la double pédale avec un entraînement intensif sur deux mois. C’est une équipe très motivée, qui a faim. 

 

Pozzo Live : Comment se passe l’écriture d’un morceau ?

C.P : Ça n’a jamais la même construction. Pour le moment, les compos qui sont sorties sont presque entièrement écrites par moi. J’amène le projet et si je n’ai pas composé certaines parties je fais complètement confiance au reste du groupe pour s’occuper des riffs, des solos, des arrangements… On se concerte ensuite pour savoir ce qui est mieux ou moins bien. Je propose juste une idée de base et la construction finale se fait en groupe. Ils s’approprient les morceaux super bien et ça me fait prendre du recul. Grâce à ça je me dis qu’il faut que je change de registre sur certains passages. Leur avis est plutôt bienfaiteur que négatif. Les prochains titres ne seront pas composés de la même manière par rapport à ceux qui sont déjà sortis, c’est une certitude.

 

Pozzo Live : D’où vient l’univers de Gargantura ?

C.P : Le coté spirituel s’est installé petit à petit. Je suis un passionné qui adore les chants incantatoires, ça vient des tripes, ça te propulse, ça te dégage, ça te fait oublier que tu as un corps fait de chair. Dans notre philosophie d’être humain, ce qui touche à notre âme est très mystérieux, ce qui nous entoure, l’univers, le pourquoi et le comment. Ces remises en question sont éternelles. Nous parlons de choses fantasmées là ou l’Homme ne peut pas apporter de réponses. Sur la pochette de Shadow of God (2021), on parle de divinités anciennes et de leur rapport avec nous aujourd’hui mais aussi du temps. On essaie de rendre cet univers de plus en plus vaste sans se perdre pour autant.

P.L : Cette spiritualité vous suivrait toujours dans un autre genre musical ?

C.P : Il y a déjà un morceau que l’on joue en live et qui n’a rien à voir. La thématique est tout autre : La condition humaine au sein d’un esprit dément. Ce morceau est brut où la débilité des riffs ne répond que par son efficacité.

 

Pozzo Live : Pourrais-tu définir Gargantura en quelques mots ?

C.P : « Voyage » et « Grandir »

P.L : Tu veux nous expliquer pourquoi ?

C.P : Pour moi une musique doit être un voyage qui exprime quelque chose et pas que par les paroles.

Grandir c’est grossir, évoluer et ne pas retourner vers les mauvaises choses du passé. C’est grâce au passé que tu es ce que tu es et c’est grâce à lui, même s’il est douloureux, que tu peux évoluer. Les paroles de Gargantura incitent souvent à se remettre en question et à se combattre soi-même avant de combattre ce qui t’a combattu.

« Guéris tes cicatrices, relève-toi et souris ».

 

Pozzo Live : Comment as-tu commencé la musique ?

C.P : Mes parents avaient déjà des instruments de musique. Un jour une guitare électrique est arrivée à la maison avec un petit ampli, une petite Squier et ça a commencé comme ça. Comme beaucoup de monde j’ai commencé par Metallica, ce groupe a un palmarès de morceaux très intéressants rythmiquement avec un accordage standard. Je voulais apprendre du Korn au début mais quand tu drop ta Squier je te raconte pas les spaghettis après ! Les guitaristes comme James Hetfield, Max Cavalera, Joseph Duplantier (Gojira) m’ont particulièrement inspiré.

Je ne me suis mis au chant que bien plus tard. C’est une question de confiance en soi et de ce que tu veux exprimer. Il faut savoir où tu veux l’emmener. Comme on ne trouvait pas de chanteur j’ai essayé de m’y mettre et voilà !

 

Pozzo Live : Des souvenirs de scène avec Gargantura ?

C.P : On a joué dans de petits endroits mais quand on a partagé la scène avec des artistes de la même branche ça ne nous a pas laissé indifférents. Notre première expérience était dans un jardin à Nanterre et ça s’est bien passé ! Une mise en bouche très intéressante sans stress car c’était surtout des copains et quelques inconnus.

 

Pozzo Live : Avec qui vous rêveriez de partager l’affiche ?

C.P : Personnellement, partager une affiche avec Gojira ça serait magnifique ! J’aime beaucoup leur parcours, ce qu’ils ont fait.

 

Pozzo Live : Avez-vous des projets en cours ?

C.P : Nous avons décidé de mettre un coup de fouet sur la communication comme les jeunes groupes sont souvent un peu invisibles. Le but est d’aller plus loin et d’être plus présent sur les réseaux.

On penche plus sur la sortie d’EP au lieu de single. Nous souhaitons également sortir un album sur le long terme, ce premier serait l’ensemble de tous les EP sortis pour marquer le coup et passer à la phase suivante.

L’enregistrement de nos futurs morceaux devrait changer, notamment avec une vraie batterie pour avoir plus de nuances, de texture… Nous cherchons une cohérence, de la modernité et un rendu plus organique.

 

Pozzo Live : Pourquoi le nom « Gargantura » ?

CP : Et pourquoi pas ? Un jour je dirai la vérité. (rires)

 

Pozzo Live : Qui est-ce qu’on interview après toi ?

CP : Qui tu veux !

 

 

Merci beaucoup pour ta participation et ta disponibilité ! On vous souhaite le meilleur pour la suite en attendant, voici où vous pouvez retrouver les actualités de Gargantura : 

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Live Report / Interview : ViolentNuggets

Artwork : Newsålem

 

 

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