« Quoi de plus léger qu’une plume : la poussière ». Sevendust a toujours su revenir sur le devant de la scène à travers les années et en toute légèreté. Tout cela avec des albums aussi impressionnants les uns que les autres. Les disques d’or qui ornent la salle de Lajon Witherspoon nous le prouvent. C’est dans ce décor incroyable nous laissant faire un bon dans le temps que Lajon nous raconte ses meilleurs souvenirs avec Sevendust. Mais c’était également l’occasion pour nous d’en savoir plus sur la sortie de l’album True Killer en n’oubliant pas de parler de la collaboration du groupe avec leur nouveau label Napalm Record.

Pozzo Live : Tout d’abord j’aimerais te remercier de nous accorder cette interview. Comment vas-tu ?

Lajon Witherspoon : Je suis rentré hier soir d’un voyage en famille, et je suis heureux d’être ici. Je te remercie d’avoir pris le temps de faire cette interview aussi. 

Pozzo Live : Sevendust a été créé en 1994 sous le nom de Crawlspace, peux tu nous parler de vos débuts ? Pensais tu que vous arriveriez là où vous êtes aujourd’hui ? 

Lajon Witherspoon : Eh bien, c’est une bonne question. Quand nous avons commencé, nous étions des bébés. C’est vrai, j’avais 20 ans quand nous nous sommes réunis pour la première fois. Je ressentais une énergie magique avec les gars. La première fois que nous nous sommes retrouvés dans une pièce tous ensemble : j’ai su que nous avions quelque chose. Quelque chose de spécial.

Plus précisément, je me souviens avoir dit à l’âge de 20 ans, « Ne serait-ce pas incroyable si nous pouvions avoir une famille dans le monde entier tout en restant tous ensemble ? ». Ce rêve est devenu réalité. Je pense que parfois les gens sont destinés à faire des choses. Alors, j’ai l’impression que ce groupe était destiné à devenir le groupe que nous sommes. 

Pozzo Live : Vous avez récemment sorti un single avec votre chanson Holy Water, Everything, et Fence. Pour être honnête, Everything est ma chanson du moment. Quand sortira votre album True Killer et pouvez-vous nous en parler ? 

Lajon Witherspoon : Merci ! Ce sera à la mi-juillet. En fait, j’ai l’impression que cet album est un témoignage du fait que nous avons tous été placés dans cette situation particulière que nous appelons la pandémie. Nous avons tous dû être enfermés loin de notre maison, de nos amis, de nos proches, de cette communauté dont nous parlons, de la musique…

Dans le monde de la culture, nous serions les derniers à retourner travailler dans ce type d’environnement. Il faut reconnaître que nous sommes tous les uns à côté les uns des autres en concert. Cette proximité est d’ailleurs importante. Donc c’est un grand risque de tomber malade. C’est une chose incroyable d’avoir dépassé cette situation maintenant et d’être capable de se serrer les uns contre les autres à nouveau, de se reprendre dans les bras.

Pour moi, l’énergie actuelle est comme celle de l’époque. Elle a tellement été protégée pour combattre ce virus. Donc je suis prêt à retourner en concert pour vous voir. La signature de ce nouveau disque est une aventure incroyable pour nous et nous ne pouvons plus attendre.  

Pozzo Live : J’aime beaucoup ce single, c’est un très bon avant goût de l’album que nous attendons avec impatience.

Lajon Witherspoon : Merci beaucoup !

Pozzo Live : Avec toutes les expériences que tu as vécu, que dirais-tu à ton toi du passé ? Et à ton toi du futur ?

Lajon Witherspoon : Oh, qu’est-ce que je dirais à mon moi du passé… Que j’aurais aimé pouvoir être à l’étranger plus souvent pour voir les gens qui nous écoutent. Cela n’a pas été possible.

Mais j’aimerais dire à mon futur moi, que j’ai l’impression qu’il y a une nouvelle énergie en nous. Cette énergie va faire en sorte que nous soyons justement partout pour construire les relations que nous aurons pour toute la vie. 

Pozzo Live : Quels sont tes meilleurs souvenirs de scène ? 

Lajon Witherspoon : Il y en a tellement, voyons voir ! Je dirais Woodstock 99. Ce n’est pas le seul, il y en a des millions si je regarde en arrière. 

Je vais te montrer ce qu’il y a derrière moi : Donc, c’est ma salle dans ma maison, j’y accroche tous mes souvenirs. Là bas tu peux voir un sabre laser qui vient de Ben de Breaking Benjamin. Donc ouais, il y a toutes sortes de trucs dingues ici qui font mes souvenirs… J’aime m’appeler le « man seeker », je suis un collectionneur. 

Mais parlons de Woodstock 99.

Donc nous avons joué là-bas, j’ai traîné avec Willie Nelson dans son bus de tournée… C’était tellement cool, c’était incroyable. Nous avons joué devant des milliers et des milliers de personnes. Encore une fois, cette soirée était fantastique.

Nous étions en coulisse en train de regarder les Red Hot Chili Peppers qui jouaient sur scène. Ils portaient des chaussettes pour couvrir leur parties intimes, à Woodstock ! Je n’arrive pas à croire qu’on était juste là, oh mon dieu.

Et puis tout d’un coup, dans la foule, un feu s’est déclenché. Les gars y jetaient de l’eau pour l’arrêter, si vous regardez le documentaire, vous le verrez. Immédiatement, les organisateurs ont dit « tous les artistes : montez dans votre bus de tournée et partez d’ici ! ». Pour moi, en tant qu’enfant, à l’époque, c’était comme ressentir la célébrité pour la première fois. On se disait “yeaah on a réussi ».  Les gens poussaient le bus, on s’est dit « nous nous en sommes sortis » et “on a vécu ça!”.

 

Pozzo Live : Quelle est la chose la plus importante dans vos musiques que vous essayez de mettre en lumière ?

Lajon Witherspoon : Tout ce que nous écrivons est réel, nous ne sommes pas différents des autres. Ceux qui écoutent notre musique, notre famille, savent que nous traversons les mêmes choses. Les mêmes épreuves et tribulations que tout le monde. Nous sommes simplement capables grâce à cette plateforme et notre art de partager ça avec vous et, je l’espère, de vous aider.

J’ai l’impression que la musique est un médicament. Donc je pense qu’il est temps pour nous de remettre ce médicament sur le devant de la scène. Ce que nous mettons en lumière est notre aide à travers des paroles.

Pozzo Live : Vous faites en ce moment la première partie du groupe Alter Bridge. Ca doit être assez fou dans les coulisses parce que, si je ne me trompe pas, vous êtes ami ?

Lajon Witherspoon : (rire) Oui, c’est génial ! Nous sommes frères, nous avons grandi ensemble depuis que nous sommes adolescents. Il y a également Mammoth en première partie, nous connaissons le groupe depuis très longtemps aussi. Nous n’avons pas joué avec ces gars-là depuis 24 ans.

C’est la même chose pour Dope et Static X… alors tu imagines qu’Edsel Dope et moi sommes restés en contact et que nous travaillons en coulisses ensemble pour progresser.  Nous sommes des frères, une famille, encore et pour longtemps. Nous nous aimons les uns les autres. C’est donc très cool d’être avec des gens que l’on aime côtoyer. Nous allons dîner ensemble, nous regardons des films, etc. Bref on traîne beaucoup ensemble. Donc c’est un plaisir.

Nous sommes vraiment très proches. Par exemple, Mark était en tournée en Suède avec Alter Bridge. Moi et ma famille étions chez Mark pour rencontrer sa nouvelle fille avec sa femme. Nous avons donc appelé Mark et il était dans une loge. C’était cool de faire ça, il nous a parlé, à moi, ma famille et sa fille. 

Pozzo Live : Vous avez annoncé quelques concerts aux Etats-Unis pour le moment. Viendrez-vous en France pour nous dire bonjour, et surtout pour jouer un concert incroyable ? 

Lajon Witherspoon : Oui, je suis impatient. Merci Seigneur pour cette signature avec ce nouveau label, Napalm, qui nous permet cette tournée. Je suis tellement excité. Je ne serais pas en train de vous parler si nous ne nous préparions pas à venir vous voir. J’ai hâte de vous rencontrer en personne et de rencontrer tout le monde dans ce magnifique endroit. 

Pozzo Live : Je sais que les groupes n’ont pas réellement le droit de répondre à cette question… Mais, avec la sortie de ce nouvel album, jouerez-vous au Hellfest 2024 ? 

Lajon Witherspoon : Je l’espère parce que je sais que tous les membres de notre label y étaient. J’aimerai beaucoup qu’on y aille également. Si nous sommes invités à jouer. J’espère que nous pourrons venir. Quand j’ai découvert le label et que tout le monde était au Hellfest, je me suis dit que j’aimerais bien qu’on aille là-bas. Alors peut-être que l’année prochaine nous serons là.

Pozzo Live : Nous avons une question clé chez Pozzo Live : quel groupe nous conseillerais-tu d’interviewer après toi ? Nous avons interviewé Scott Philipps il y a quelques mois, il nous a donc évidemment recommandé Sevendust. Maintenant, c’est à ton tour de répondre ! 

Lajon witherspoon : (rire) C’est très drôle ! J’étais avec Scott, sa femme et ma famille l’autre soir en Floride. C’est très drôle. On est une famille, c’est bizarre qu’on parle de ça car nous étions justement ensemble bras dessus bras dessous. Ca me fait plaisir.

S’il y a un groupe que je vous conseille d’interviewer, je dirais le groupe Bad Omens.

Je viens d’aller les voir en concert avec ma famille, parce qu’ils voulaient tous les voir. Ou sinon je dirai Sleep Token ! 

Pozzo Live : Nous te remercions pour cette interview. Nous te souhaitons plein de bonnes choses avec l’arrivée de cet album. A très vite pour un concert en France !

Lajon Witherspoon : Merci beaucoup d’avoir pris le temps. Vous avez une bonne énergie, et vous avez illuminé ma journée.

Vous pouvez retrouver notre interview avec Joakim “Jolly” Karlsson de Bad Omens par ici. Et aussi retrouver toutes les dates de Sevendust ou en apprendre plus sur  Willie Nelson par là

 

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