Lucas Lemage nous présente « Les gens passent, le temps reste« , le dernier album de Glauque. Le groupe belge à sorti son opus le 15 septembre. Lucas, frère du chanteur et musicien du groupe, évoque avec nous cette sortie.

Pozzo Live : Nous vous avons vu à votre release party la veille de la sortie de votre album Les gens passent le temps reste.

Lucas Lemage : Dans la cave !! [Ndlr : référence à la très petite salle en sous-sol d’un bar parisien]

Pozzo Live : Exactement ! Maintenant qu’il y a un peu de recul est-ce que l’album a bien été accueilli ? 

Lucas Lemage : Jusqu’à présent on n’a pas à se plaindre. En tout cas nous avons plutôt pas mal de retours. Et tout ça, c’est assez positif. Après, très honnêtement, la presse ce n’est pas le truc qu’on suit le plus. Mais on était surtout aussi très heureux d’avoir pas mal de retours des gens qui recevaient leur colis. Surtout après avoir passé beaucoup de temps justement sur la création de l’objet, du packaging, etc. C’est toujours chouette de voir que les gens sont heureux des attentions apportées à tout ça.

Pozzo Live : Pour ceux qui ne vous connaissent pas, Glauque c’est un quatuor artistique. Comment s’est construit cet album ? Est-ce que tout le monde a mis la main à la pâte ? 

Lucas Lemage : Non, on a tous travaillé dessus. Après ça dépend toujours un petit peu des morceaux. Il y a beaucoup de morceaux qui ont démarré chacun de son côté. Souvent avec des idées apportées par une personne, en tout cas pour la partie musicale. Nous envoyions tous ça à mon frère qui est le chanteur. Et ensuite c’est un petit peu le tri dans toutes les idées et maquettes. On a eu vraiment beaucoup d’idées avant de déterminer les 12 morceaux qui sont sur l’album.

Et ensuite il y a des morceaux qui sont plus vite à l’état définitif tel qu’on le retrouve sur le disque. Et d’autres qui ont pris plus de temps en termes de production, etc. En fonction des morceaux, il y a des éléments qui sont amenés par différentes personnes. C’est vraiment un petit peu au cas par cas en fonction des morceaux de l’album.

Pozzo Live : Qu’est-ce que vous écoutez au quotidien ? Qu’est-ce qui vous a inspirer cet album ?

Lucas Lemage : On n’écoute pas tous spécialement les mêmes groupes, même du côté des musiciens un peu plus. Mon frère, il écoutait beaucoup plus de rap francophone. Ce que nous, avant de démarrer le projet, on écoutait très très peu. C’est vrai qu’un des premiers groupes qui a rassemblé un petit peu à la fois nous ce qu’on aimait musicalement et le côté rap, c’était Odezenne en début du groupe. Parce-qu’il y avait à la fois le côté rap et puis la partie instrumentale qui n’était pas de la trap, ce qui était principalement ce qu’on voyait avec du rap à l’époque.

Après du côté musiciens on écoute autant de la musique électronique, du jazz, de la musique classique, des choses plus expérimentales. C’est vraiment assez vaste, on écoute un peu de tout. Mais c’est vrai qu’on a tous eu, adolescents, des groupes de rock en étant à l’école. Donc, il y a quand même pas mal de ça qui est resté, ne serait ce qu’en terme d’énergie pour les lives. Mais on s’est plus concentré effectivement sur la musique électronique. Au début du groupe, ça a été vraiment la volonté de pouvoir réussir à mêler rap et le style de musique électronique pendant qu’on écoutait.

Pozzo Live : C’est vrai que sur la partie live on ressent effectivement cette énergie. Vous vivez ce que vous composez, ce que vous jouez. C’est très plaisant.

Lucas Lemage : Tout le groupe s’est construit vraiment autour des concerts. Ça s’est fait aussi assez naturellement. Pour cet album c’est la première fois qu’on le fait un peu dans l’autre sens. On a composé beaucoup de morceaux pendant le confinement. Et du coup, c’était un petit peu la première fois qu’on composait pour enregistrer plutôt que pour les prochains concerts à venir.

Pozzo Live : Est-ce quand vous écriviez une chanson, quand vous la travailliez, vous pensiez à la scène plus tard ?

Lucas Lemage : Ça dépend des morceaux. Il y en a qu’on a évidemment imaginé sur scène assez facilement. Mais ça n’a pas été la démarche première.
On voulait vraiment avoir un album qui se tient en tant qu’album et pas comme une mixtape de morceaux isolés. Donc rien que par ce biais-là, ce n’est pas des choses qui sont toujours exactement transférables au concert. Ça ne s’est pas fait directement dans cette direction là. Mais pendant qu’on la faisait, il y a des choses qu’on s’est dit que ce serait cool de pouvoir jouer sur scène. On s’est projeté un petit peu sur certains morceaux, tout comme il y en a d’autres de l’album qui ont un sens dans le déroulé complet de l’album. Mais qu’on adapte pour la scène.

Pozzo Live : Glauque est donc un groupe belge, et nous savons que vous avez ouvert un concert de votre compatriote Stromae (aux Arènes de Nîmes). On imagine que c’était à ce jour une des dates les plus stressantes ? 

Lucas Lemage : C’est un contexte particulier, mais en dehors du fait que ce soit Stromae, je pense que ça aurait été pareil sur n’importe quelle première partie. C’est toujours particulier parce-que les gens ne sont pas là pour nous à la base. Là évidemment il y avait le cadre dans les arènes de Nîmes qui reste aussi impressionnant. Effectivement, on n’avait jamais joué à ce moment-là devant autant de personnes.

Mais c’est plus le fait qu’il faille « convaincre », parce-que quand tu es une première partie il faut se dire que les gens attendent surtout la suite. C’était particulier. Je ne sais pas si c’était d’office le plus stressant. Heureusement, ce n’est pas arrivé au tout début du groupe non plus. On avait un petit peu plus d’expérience sur scène, mais c’est sûr que c’est un sentiment particulier.

Pozzo Live : On vient de le dire, vous êtes belges. On l’a dit également vous avez choisi de faire votre release party à Paris. Est-ce que les français sont plus friand de votre musique ? 

Lucas Lemage : On l’a fait le lendemain à Bruxelles aussi. On n’a pas fait de jaloux. Mais c’est sûr que le public français, c’est gigantesque par rapport à la Belgique. Nous belges francophones, on joue assez peu dans la partie néerlandophone. Sur les salles qu’il y a dans notre région, on a vite fait le tour au début du groupe. C’est vrai que assez rapidement, on a commencé à jouer en France, en Suisse un petit peu, maintenant de plus en plus en Allemagne aussi. Le public français pour nous, ça reste l’extension la plus directe. C’était assez naturel de se dire qu’on allait à la fois faire cette release party et en France et en Belgique aussi.

Pozzo Live : Nous avons vu que vous serez au Trabendo en décembre. Hâte de faire un vrai show complet à Paris on imagine ?

Lucas Lemage : Oui effectivement, c’est pour ça aussi qu’on a ces concerts qu’on essaye de défendre. Après l’album cela fait presque deux ans déjà qu’on le joue. Mais c’est vrai que ça fait très longtemps qu’on n’a pas fait une vraie date à Paris.
On y a joué au début du groupe, on a voyagé un peu partout en France. Mais ici, ce sera une date particulière pour nous aussi. Pouvoir revenir à Paris dans une belle salle et présenter justement le show avec lumière et du gros son. Plus que ce que tu as pu entendre dans la cave où on était un petit peu limité.

Pozzo Live : Est-qu’en dehors de la musique vous avez une passion, un hobbie ?

Lucas Lemage : C’est un peu variable en fonction de chacun. C’est aussi lié au groupe, mais je pense qu’on est tous intéressés par tout ce qui est visuel. C’est pour ça qu’il y a beaucoup de choses qu’on a fait nous-mêmes de ce côté-là. Il y a aussi un côté passionnel, que ce soit pour la photo, la vidéo, le graphisme. Et c’est des choses qu’on a pu développer dans le groupe où on fait quasi entièrement tout de ce côté-là aussi.

Sinon, hors musique ou visuel, on est assez tout friands de nourriture globalement et de cuisine. Quand on a l’occasion de partir pour quelques jours, on regarde toujours bien ce qu’on peut dépenser dans des restaurants qu’on ne connaît pas. C’est un truc qu’on a tous en commun et qui fait toujours plaisir en tournée. Là, cet été, par exemple, on était partis au Canada, et on a passé autant de temps à jouer qu’à chercher des trucs à manger.

Pozzo Live : Est-ce qu’il y a un endroit, une salle de concert ou un festival qui serait la consécration pour vous d’y jouer ? 

Lucas Lemage : Franchement non. C’est peut-être un peu décevant

Pozzo Live : C’est honnête ! Et c’est ce qu’on veut

Lucas Lemage : Il n’y a pas d’endroit en particulier. Après, je pense qu’il y a eu des petits échelons depuis le début du groupe, mais qui étaient sur des choses qu’on connaissait. Les festivals belges, par exemple, on y est passé en tant que spectateurs adolescents. C’est sûr que c’est toujours particulier de se dire qu’on est de l’autre côté de la barrière et maintenant on y joue. Mais il n’y a pas vraiment de salle en particulier.

Je pense quand même que pour mon frère, l’Olympia à Paris, ce serait surement sa réponse. Mais après, ça a évolué aussi au fur et à mesure. On est très contents de toutes les salles qu’on visite. Et il n’y a pas en particulier un objectif pour un festival ou une salle dans laquelle on se dit que ce serait le rêve de jouer là.

Pozzo Live : Quel groupe ou artiste vous conseilleriez à Pozzo Live d’interviewer ensuite ?

Lucas Lemage : Moi, personnellement, je serais curieux d’avoir une interview de Fred Again. J’aime bien la personnalité du gars, du peu que j’en ai vu. Ça a l’air assez sain dans la démarche qu’il a, au vu du succès qu’il a jusqu’à présent aussi.

Merci à Lucas Lemage pour son temps et merci à Quydam.
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