Le 19 juin dernier, nous avons eu l’occasion d’échanger avec un groupe français pas comme les autres : Ze Gran Zeft.

Alors Ze Gran Zeft c’est quoi Jamy ? C’est un groupe français de rock alternatif, qui prend le terme alternatif au pied de la lettre et alterne entre de nombreux styles. On les entendra donc rapper à la Beastie Boys mais aussi sortir un bon gros beat electro à la The Prodigy ! Et c’est à la sauce Ze Gran Zeft que sont mélangés ces ingrédients de choix ! Pour défendre leur nouvel album, Gorilla Death Club, le groupe toulonnais a été choisi pour ouvrir pour un acteur de choix de la scène années 90 : Rob Zombie !

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Nous avons donc pu rencontrer peu avant leur concert le chanteur / guitariste / bassiste / beatmaker du groupe : Mathieu Boots. Voici une retranscription de nos échanges :

Pozzo Live : Salut Mathieu ! Pourrais-tu nous présenter Ze Gran Zeft en quelques mots ?

Mathieu Boots : Ouais ! Electro, hip-hop… En quelques mots c’est du rock alternatif très influencé par les années 90. En quelques mots c’est le plus définissable.

PL : Vous ouvrez ce soir pour Rob Zombie au Bataclan, qu’est-ce que ça vous fait ?

MB : ça nous fait du plaisir et du bien, on est contents. On est contents de pouvoir partager l’affiche avec un monument comme Rob, surtout qu’en ce moment il fait équipe avec John 5 et Ginger (Fish, ndlr). C’est un peu toute la team Manson, c’est notre adolescence qu’on a un peu en face des yeux aujourd’hui. J’espère qu’on pourra prendre le même coup de vieux qu’ils ont eu eux, et avoir à leur âge autant de fans qui viennent nous voir, et pouvoir kiffer autant.

PL : Sur votre album on ressent les influences de Rage Against The Machine, The Prodigy mais aussi Kanye West. Comment s’organise la composition d’un album aussi éclectique ?

MB : Alors en majeure partie les titres on les écrit tous ensemble. On a pas vraiment de recette type. C’est à dire que ça nous est arrivé d’avoir écrit des refrains sur lesquels on a écrit une mélodie et inversement. Généralement, comme c’est moi qui m’occupe dernièrement d’écrire les parties synthétiseur, j’ai fait depuis les 2 ou 3 dernières années une approche beaucoup plus de beatmaking que d’instrumentalisation pure, sur laquelle ensuite on réarrange et on instrumentalise en mode arrangements rock, mais on part d’une base entre guillemets « hip hop ».

PL : De quoi vous êtes-vous inspirés pour cet album ?

MB : La plus grande source d’inspiration, je pense que c’est le monde dans lequel on vit. ça fait un peu vague mais on est très observateurs et on a cet esprit français très cynique, très critique. Donc ça c’est note première source d’inspiration. C’est ce qu’on vit tous les jours, ce qu’on voit. Les choses positives comme négatives. Et après comme on a dit tout à l’heure c’est évidemment nos influences. C’est toute cette scène années 90 et 2000, qui nous a un peu éveillés. Avec laquelle on s’est éveillés adolescents. Et en gros ce revival de cette époque néo metal, avec toute l’équipe, Manson, Rob Zombie, et compagnie.

PL : Après cette date, quel est le programme ?

MB : Alors après cette date, on va faire une petite pause d’un mois. On va beaucoup bosser de notre côté en répétition et en mini résidence pour préparer les shows de cet été. On a 7 festivals en Allemagne. On en a aussi en Suisse. Malheureusement il n’y aura pas la France cette année. Mais on donne rendez-vous à notre public français l’an prochain, à l’été 2020. On est en train de travailler dessus, ça sera assez fleuri. Mais voilà, en 2019 ça sera essentiellement concentré sur l’Allemagne. Donc voilà, préparation de l’été et préparation des festivals.

PL : Avec qui aimeriez-vous travailler par la suite ?

MB : Là comme ça, je ne saurais pas dire. On a une super équipe. On bosse avec les mêmes mecs depuis 2011. Notre producteur, Charles Massabo, qui habite à Los Angeles. Avec qui on a commencé en 2011 quand il était encore en France, et avec qui on a jamais lâché en fait. Je pense que c’est un peu notre dream team, un peu comme Bring Me The Horizon et Don Broco avec leur mixeur (Dan Lancaster, ndlr), qui a notamment mixé That’s The Spirit ou encore Amo. Du coup c’est un peu cette dream team là qu’on voudrait garder, parce que quand tu stick avec des gars, et que ça fonctionne bien, c’est le facteur humain qui est au centre de tout. Pour l’instant je pense qu’on est très bien comme ça. Après si demain bien sûr j’ai l’opportunité de bosser, en complément de Charles, avec des grands mixeurs, pourquoi pas. Là on a fait masteriser l’album par Ted Jensen, c’était une super opportunité pour nous aussi. Mais voilà, on dira pas non à l’opportunité mais on a déjà notre base solide.

PL : Enfin, selon vous quel artiste devrions-nous interviewer ensuite ?

MB : Aujourd’hui je te dirais John 5, il a l’ai bien chaud et il a bien envoyé en balances. Par la suite, on a nos potes de Marseille, LANDMVRKS, qu’on aime beaucoup, avec qui on a déjà fait quelques dates, notamment leur release party. C’est cool qu’on puisse développer un peu des liens comme ça, régionaux, parce qu’ils sont de Marseille et nous de Toulon. Et par la suite, je sais pas mais je suis assez curieux de savoir quelle sera la nouvelle sensation 2020.

PL : Merci beaucoup ! On se voit à l’intérieur !

Flash forward, 30 minutes plus tard. Nous voilà au premier rang du Bataclan pour assister au concert de Ze Gran Zeft. Les choses commencent très fort par l’excellent titre alternative rock Bitch In A Box (mon préféré de l’album, au passage). Le groupe est puissant, et se donne à fond dès le début. On sent le public de Rob Zombie un peu déstabilisé au début par le mélange de rap, de pop et de metal du groupe, mais l’ovation à la fin du morceau ne ment pas : le groupe convainc !

Nous voilà donc entrés dans le Gorilla Death Club ! Et pendant environ 30 minutes le Bataclan embarquera dans l’univers éclectique du groupe français. Le dernier album du groupe sera bien défendu par Ze Gran Zeft, lors de leur excellente interprétation de Kanye qui viendra surprendre un peu plus le public de métalleux. Le mélange de style devient sur ce morceau plus pop et moins rock/metal mais reste tout aussi efficace, de même que les excellents Glassboy et Caramel Eye qui seront également joués ce soir.

Le chanteur fera ensuite un discours sur l’état du rock aujourd’hui, et le fait que beaucoup des chanteurs d’hier sont devenus des « vieux cons aigris » et que les groupes d’aujourd’hui ne sont plus du tout subversifs. Un discours qui divise un peu mais n’est pas formellement contredit par le public, qui acquiesce même. Le groupe finira sur Gorilla, dernier morceau bien bourrin du concert, et premier de l’excellent album Gorilla Death Club, que le public devra maintenant écouter.

En conclusion Ze Gran Zeft c’est un des nouveaux groupes français sur lesquels il faudra compter dorénavant. A l’image de Shaka Ponk il y a 10 ans, on sent un grand potentiel dans ce groupe qu’on suivra de près, et qu’on vous conseille de voir autant de fois que possible !

Interview et live report par Valentin Pochart.

Pour plus d’infos sur Ze Gran Zeft, rendez-vous sur leur site internet.

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