Aussi discret qu’il est renommé, le groupe québécois Godspeed You! Black Emperor est venu enflammer son public lyonnais.

Avec une actualité plus qu’étonnante par la découverte d’un vieil enregistrement du groupe, maintenant disponible sur leur bandcamp. Cela suit la sortie en 2021 de leur dernier très beau album G_d’s Pee AT STATE’S END! dont cette tournée met en avant. Ici à Villeurbanne au Transbordeur, le vendredi 14 mars.

L’Histoire du groupe

Pour rappel, Godspeed You! Black Emperor est une des pierres fondatrices d’une musique rock expérimentale qui a pris forme dans les années 1990 nommé le post-rock. En quelques projets musicaux, Godspeed a bouleversé ce champ musical par des titres à la longueur rappelant le rock progressif de King Crimson ou Pink Floyd. Influencé aussi par le jazz et leurs improvisations ainsi que la structure des symphonies de la musique classique.

De leur racine anarchiste et anticapitaliste, Godspeed ne met jamais en avant ses musiciens et apparaît rarement en interviews ou photos. Leur musique en est la représentation, celle d’une apocalypse musicale ou l’espoir nous éblouit par moments. Ajoutant à cela des enregistrements documentaires, l’ancrant dans un contexte politique et social. Leur arrivée en France dans le contexte d’une forte mobilisation sociale en est que plus évocatrice.

MARISA ANDERSON

C’est alors qu’à Villeurbanne dans la grande salle du Transbordeur que le concert va pouvoir commencer. Pour démarrer cette soirée, c’est la multi-instrumentiste d’Oregon, Marisa Anderson qui est venue nous faire entendre son blues enchantant. Avec pour seul instrument, une guitare, Marisa nous dit sa joie de jouer dans la ville de Lyon qu’elle aime tant. Partant d’improvisation musicale, elle joue des titres qui s’inspirent de sujets qu’elle nous délivre avant de les jouer (la mortalité, la nature, la fin du monde, …). Ce moment de relaxation sonore nous fait voyager par sa simplicité et sa sincérité.

godspeed yOU! BLACK EMPEROR

Quand le concert de Marisa prend fin, les membres de Godspeed viennent faire leur balance et nous mettent dans une impatience encore plus grande. Un fond sonore arrive progressivement tandis qu’ils arrivent au compte goute se mettre en place. Les musiciens commencent à jouer des notes et forment une atmosphère d’où est projeté derrière eux sur un écran des images en noir et blanc. À la manière d’une expérience artistique totale, les images projetées se joignent aux sonorités puissantes du groupe.

L’expérience y était transcendantale, d’un début prônant l’espoir pour nous plonger pendant deux heures entre la catastrophe et l’unification des êtres. Le concert s’est fini sur deux titres monumentaux venant de leurs premiers chefs-d’œuvre entre l’introduction Storm et le cataclysmique East Hastings. Lessivé, Godspeed nous a fait voyager et réfléchir, ce souvenir intense restera encore longtemps dans notre mémoire.

Setlist :

  1. Hope Drone
  2. First of the Last Glaciers
  3. Anthem for No State
  4. Cliffs Gaze
  5. Gathering Storm
  6. The Sad Mafioso

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