Metal : Diabolus in Musica, c’est l’exposition à ne pas manquer à la Philharmonie de Paris à partir du 5 avril 2024.

Bien loin des clichés perpétués autour de la scène metal, l’exposition se veut porteuse d’une culture et d’une esthétique à travers une scénographie à la hauteur du culte de ce genre musical. Une première exposition unique en France à destination du grand public pour sensibiliser et mettre en lumière l’âme de cette culture bien présente.

Philharmonie in musica

Après avoir accueilli une exposition sur le hip-hop puis l’électro, cela peut paraître surprenant de voir une telle affiche à la Philharmonie de Paris. Et pourtant, les commissaires d’exposition Milan Garcin (docteur en Histoire de l’art) et Corentin Charbonnier (docteur en anthropologie et spécialiste métal) ont bien vendu leur affaire. C’est d’abord sur un travail de diffusion du patrimoine musical que s’appuie cette exposition tout en explorant les valeurs esthétiques des musiques extrêmes. Le metal, c’est une culture avec des sous-genres, une imagerie, des lieux de manifestations, avec lesquels est née une esthétique artistique. Ce genre amène à faire le parallèle entre des créations contemporaines qui s’inspirent de cet univers, et d’autres références plus classiques, qui ont inspiré de célèbres pochettes d’album, affiches ou noms de groupe. Cette exposition donne accès au public à des objets de collection prêtés par des particuliers, des groupes et des fans de metal ou encore par le Hard Rock Café et le Rock and Roll Hall of Fame.

Diabolus in musica

De Black Sabbath à Vended, en passant par les œuvres de Ruedi Giger et Wim Delvoye, mais aussi de la bande dessinée au cinéma, vous en aurez pour tous les goûts. La scénographie a été pensée comme une nef, à l’image d’une messe metal. Les sept chapelles mettent en lumière les différents sous-genres du metal : Speed et Thrash metal, Hardcore, Black metal, Power et Sympho metal, Death metal, Nu metal, Hard Rock et Heavy metal. Deux autres salles sont dédiées, pour l’une, aux groupes de metal du monde, et pour l’autre, aux groupes français dont la scénographie a été bien pensé. La place du public est assez forte dans l’exposition proposant même un rapport immersif au cœur des tumultes de la musique extrême. Cela rappellera certainement de bons souvenirs aux visiteurs et pour les non initiés, un aperçu de ce qu’il se passe pendant le Hellfest.

Le duo Fortifem a réalisé l’affiche et l’identité de l’exposition et ont pour la première fois habillé les murs d’un musée. Ces spécialistes des visuels metal, qui ont notamment travaillé avec Carpenter Brut, Slipknot ou encore Gojira, ont pris leur travail à cœur pour rendre hommage aux sous genres et à toute l’imagerie forte liée à l’affiche et au merch. On remarquera notamment leur incroyable travail sur les vitraux réalisés dans la nef dont il faut prendre le temps de regarder avec soin les détails. Typiquement le genre de projets qui plairont aux fans, afin de débusquer les nombreux easter eggs et autres références cachées dans les illustrations !

Le genre collectionneur

Au cours de cette exposition, on découvre des objets de collection, des instruments, des images d’archives et on apprend aussi les secrets de création de certaines pochettes mythiques, ou encore les dessous des enregistrements d’albums. Le metal est l’un des rare genres à avoir un goût prononcé pour le merchandising et les objets de collection. Et que serait une exposition de métal sans un mur de t-shirts ? Car oui, les fans de metal affichent fièrement leurs goûts musicaux entre les t-shirts, les patchs et les bijoux.

Qui dit exposition sur la musique dit évidemment bande sonore. Et c’est une belle programmation que la Philharmonie nous propose, à l’aide de Nuclear Blast, un dispositif sonore très présent. En effet, avoir l’occasion d’entendre Gojira, Architects, Linkin Park et bien d’autres dans un cadre d’exposition n’est évidemment pas commun. Mais puisque le son fait partie intégrante de cet événement, le volume sonore est lui tout aussi présent.

Et pour les collectionneurs, un double vinyle en édition limitée est disponible dès maintenant ! Cette compilation propose un aperçu des différents genres de metal à travers 16 titres. Dans les groupes, on retrouve notamment Mass Hysteria, Behemoth, Deep Purple ou encore Nightwish et bien d’autres.

Pour aller plus loin

L’exposition se prolonge dans un bel ouvrage de référence sur les différentes facettes du metal. Le catalogue illustré d’images d’archives, de photos, d’affiches et d’œuvres d’art, traverse différentes thématiques qui racontent à la fois la génèse du genre musical mais s’intéresse aussi à son public. Retrouvez au travers de plusieurs interventions, menées par Milan Garcin et Corentin Charbonnier, des discussions avec des grands noms de la scène metal. On retrouve notamment Robert Trujillo, Max Cavalera, Nergal, Stéphane Buriez ou encore Mario Duplantier qui signe la postface du livre. Les commissaires développent aussi davantage des sujets comme les cultures locales, la relation avec la musique classique ou bien le cinéma et la bande dessinée, et même l’espace identitaire qu’est le Hellfest. De quoi parler de tout ce qui touche à ce genre et ce qui le fait vivre.

Catalogue de l'exposition Metal

La dimension visuelle et artistique a évidemment une place importante dans ce sujet. Milan Garcin établit un rapport réel entre l’histoire de l’art et la réappropriation de certaines œuvres classiques par des groupes qui associent un art épique ou mythologique à la composition de leur musique. Vous y découvrirez de nombreuses références artistiques et le parallèle avec les pochettes d’albums qui en ont découlé. Mais on en apprend aussi davantage sur les artistes contemporains qui font vivre cette imagerie. Eliran Kantor, Elodie Lesourd ou bien Ester Segarra parleront de leurs inspirations dans leur travail.

Cet ouvrage est le vrai plus de cette exposition, qui permettra d’approfondir des réflexions et des recherches sur le sujet. En bref, un beau livre de textes et d’images qui satisfera aussi bien les curieux novices que les aficionados du genre : un must-have.

Dans le cadre de cette exposition, la Philharmonie accueillera deux concerts :
  • 30 avril : Behemoth + Regarde les hommes tomber
  • 2 mai : Hellfest Warm-Up : Rise of The Northstar + Benighted + ten 56

L’exposition sera disponible jusqu’au 29 septembre 2024.

Retrouvez toute l’actualité musicale sur notre site pozzo-live.com !

Merci à la Philharmonie de Paris.

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