Kala

par Mobius

10
sur 10

Formé en 2012 sur l’île de la Réunion, et aujourd’hui basé à Lyon, Mobius sort son premier opus, The Line, en 2016. Mélangeant Metal Progressif et musiques du Monde, le groupe nous avait déjà prouvé en un album qu’il était capable de grandes choses. Cela s’est confirmé pour moi lorsque je les ai vu ouvrir la deuxième édition du ReadyForProg Festival de Toulouse en octobre 2019. Cette date a aussi permis au groupe de nous présenter trois des futurs titres du second album à venir, intitulé Kala : Abhinivesha, Akasha et Sharira.

Le 30 janvier 2020, sort enfin Kala, un concept album sur le thème de la recherche de soi et de sa place dans l’univers. La première chose frappante et la pochette. Réalisée par le très talentueux Vincent Fouquet (Above Chaos), l’artwork fourmille de détails et est à mon sens l’une des plus belles pochettes de metal progressif que j’ai pu voir. Suivant le thème de vie et de mort proposé par l’album, il présente une hélice débutant par des cellules (la vie) et terminant par des cendres (la mort).

Passons au contenu maintenant. Mobius a grandi en trois ans : si The Line était très bon, Kala est en tout bien supérieur. Le mixage est impeccable. Chaque instrument est parfaitement audible et la basse, trop souvent reléguée au second plan dans le metal, n’est pas en reste ! Il suffit d’écouter Abhinivesha pour s’en rendre compte immédiatement…

Le chant d‘Héli Andrea est lui aussi bien au-dessus du précédent album, qui pourtant était déjà très bon. Il est évident que pour elle aussi, un gros travail a été fourni. De plus, la vocaliste chantera à plusieurs reprises en Sanskrit et en Tamoul, donnant une ambiance plus mystique à l’album.

Kala est un concept album très homogène traitant de la Vie, de la Mort et de ce cycle au travers de la réincarnation (Bhati). Il propose un metal progressif et djent très fortement teinté de sonorités issues de musiques indiennes. Cet aspect se ressent d’autant plus sur les interludes instrumentales, dont l’introduction et la conclusion. Trois d’entre elles sont nommées respectivement A, U et M formant le mot « aum », désignant en Sanskrit un cycle : « début, continuité et destruction ». Le dernier interlude, Agni conclut l’album sur des crépitements, de la même façon que celui-ci avait débuté. On retrouve ainsi l’idée de réincarnation.

Les autres titres avoisinent en moyenne les 7 minutes et sont d’une redoutable technicité. Pour autant, le groupe met son travail musical au service de l’ambiance plutôt que de faire des démonstrations techniques sans âme. Ainsi, les titres s’enchaînent parfaitement, alternant les riffs puissants de Xavier Pompon et les claviers planants de Guillaume Deveaux, le tout saupoudré de la voix d’Héli Andrea, tantôt énergique, tantôt aérienne.

En conclusion, Mobius nous livre ici un véritable chef-d’œuvre et nous prouve une fois de plus qu’il ira loin et mérite amplement de pouvoir s’exporter au-delà des frontières françaises. Sans aucun doute l’un des meilleurs albums de ce début d’année 2020.

Tracklist :

  1. A
  2. Abhinivesha
  3. Sharira
  4. U
  5. Mukti
  6. Akasha
  7. M
  8. Bhati
  9. Agni

Pour commander l’album sur leur Bandcamp, ça se passe ici.

Pour un aperçu de leur musique, Mobius a sorti un clip pour le titre Abhinivesha :

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Kala

par Mobius

10
sur 10

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