Sleep Terror – Railroad to Distopia, train d’enfer !

Attention, mais que voilà ? Est-ce un avion, un oiseau, superman ? Non, non, c’est le nouvel album de Sleep Terror et son 8e album qui vient renverser les codes de la musique. Alors, chauffe les santiag et les pointes en métal, petite balade en Crazy Train !

CAUCHEMAR EN SOURDINE?

« Sleep Terror« , de son étrange nom, est un ensemble créé en 2002 à Seattle. Luke Jaeger, véritable couteau suisse instrumental, s’offre entre autres les services de Marco Pitruzzella à la batterie (Six Feet Under, Vile, The Faceless). Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en terme d’excentricité, ils frappent plutôt fort, les bougres !

Si on devait tenter une comparaison, il serait judicieux d’évoquer une sorte de Bumblefeet du métal. Mais pas que. Car « Sleep Terror« , c’est aussi du folk, de la country, du jazz, du surf, du progressif. Du riff de guitare saturé bien vénère associé à de l’harmonica ou du banjo funky, un sacré bazar ! De toute façon, c’est ça, l’essence même ! Si on écoute à deux endroits différents d’un même titre, on a l’impression d’avoir deux morceaux radicalement différents !

Outre cette mystérieuse affaire de styles, « Sleep Terror » se détache du lot par une technique parfaitement maîtrisée. Les deux premiers albums présentent des teintes complètement death voir black métal. « El insomne » est venu pacifier un peu tout ça en apportant une empreinte surf ultra surprenante mais qui sort des titres ultra réussis comme « De Todo a Nada » ! Puis c’est en 2021 avec « Above Snakes » que la glissade dans le milieu western s’opère définitivement. A l’heure actuelle, « Sleep Terror » présente à son compteur 6 albums dont le dernier né : « Railroad to Dystopia » aussi disparate qu’excellent !

ACCORDONS-NOUS SUR UNE DYSTOPIA

Ambiance western type « Red Dead Redemption » option ballot de foin qui roule dans le silence inquiétant de la première piste de « Railroad to Dystopia« . Voilà, le décor est planté. Un banjo, une guitare électrique qui se lamente pendant près d’une minute trente avant d’être rejoints par une piste de violon électronique.

Une fois John Wayne sorti de sa tombe, survient « All But Nine » ! Et bim ! Le voilà ton métal, b*tch ! Riffs endiablés à la DragonForce en mode ultra technique opposés à une glissade brutale en ambiance « Misirlou » surprend, voilà « Sleep Terror » ! Et accrochez-vous bien, la schizophrénie ne fait que commencer !

De la même manière, « Dignity Thieves » ouvre grand les portes de l’enfer. Et pourtant ! Pourtant le petit solo d’harmonica mélancolique nous désarçonne. Et ouais, on est dans du métal bien lourd mais Jaeger apporte juste le recul nécessaire au titre pour ne pas tomber dans le black métal migraineux.

« Swamps of What If » fracasse le rythme (comme si y avait besoin !) avec son petit duo Banjo-harmonica. On reste aux aguets tout le titre à la recherche d’un dérapage saturé qui au final n’arrive jamais. Bien joué ! A l’inverse, « Spineless En Masse« , c’est le total opposé. Ca schred comme un porc pour aboutir sur un tout petit passage limite spatial ! Puis survient « Railroad to Dystopia« ,  et là, plus de pincettes ! Harmonica, banjo, gratte énervée et batterie de sourd, jetez tout ça ensemble et paf, ça fait un titre qui déchire ! L’album nous quitte sur un « Bite The Bullet » ultra country : Johnny Cash ou Eddy Mitchell au loin, affublé de fripes métal à growler dans leur coin !

Au final, « Sleep Terror« , ça ébouriffe ! Pour Pozzo, ça a été une très chouette découverte et autant le techno que le curieux saura y trouver son compte. Ca reste bien perché mais malgré la dissonance de styles, le tout est assez travaillé. Du coup, « Railroad to Dystopia » passe incroyablement bien ! C’est furieux, ça dépote et on vous le recommande chaudement !

TITRES DE L’ALBUM

1. Before The Tragedy
2. All But Nine
3. Dignity Thieves
4. Swamps of What If
5. Spineless En Masse
6. Railroad To Distopia
7. Axiety Dreams
8. Bite The Bullet

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