Voici notre interview de Jason Cameron, guitariste-chanteur du groupe Bury Tomorrow, qui est resté au bout du fil une vingtaine de minutes pour répondre à nos questions sur Cannibal, album initialement prévu le 3 avril, puis repoussé au 3 juillet compte tenu de la crise sanitaire.

Pour rappel, l’interview a été réalisé le 24 février, date à laquelle la France n’était pas encore en confinement et où la crise du Corona Virus ne nous avait pas impacté aussi fort. Nous vous souhaitons une bonne lecture !

Pozzo Live : Salut Jason, comment ça va ?

Jason Cameron : Salut, ça va super bien et toi ?

P.L : Je vais très bien ! D’abord je veux te dire félicitations pour Cannibal, j’ai vraiment adoré l’album !

Jason : Merci beaucoup mec, ça me fait vraiment plaisir !

P.L : Comment s’est passé le processus d’écriture de Cannibal ? En quoi celui-ci était différent de Black Flame ?

Jason : Celui-ci était différent, on a fait un peu plus vite. On a décidé d’écrire Cannibal à la fin de la campagne de Black Flame, mais on a eu moins de temps pour le faire donc c’était plus intense que ce qu’on a pu faire auparavant. Nous sommes restés en studio tout le mois de septembre pour enregistrer. Mais même avec moins de temps, on n’avait pas peur d’être en retard. Tu sais, on a fait quelques albums, et tout le monde dans le groupe fait ce qu’il doit faire plus efficacement. Et dans un sens, cet album était plus facile à réaliser puisque chacun savait ce qu’il fallait faire, où aller… Donc au final, beaucoup de choses mais qui ont été plus rapides à faire.

P.L : C’est en rapport avec ma prochaine question, vous sortez des albums tous les deux ans, vous faites beaucoup de tournées, comment vous trouvez le temps pour écrire et enregistrer ?

Jason : Tu sais, c’est vraiment ce qu’on préfère, écrire et sortir des musiques. C’est une passion et c’est ce qu’on aime, donc ce n’est pas trop dur. Notre guitariste Kristian a travaillé sur des démos pendant quelques semaines. Tu serais surpris de la rapidité à laquelle on peut écrire une chanson et d’ailleurs, quelques chansons sur l’album ont pris beaucoup moins de temps à réaliser que d’autres. C’est simple à faire puisque c’est ce qu’on aime. On trouve donc facilement le temps.

 » Cette fois j’ai remarqué que c’était très sombre. « 

P.L : Quelles ont été les principales inspirations pour cet album ? La santé mentale et la société actuelle ont une place importante ?

Jason : Oui c’est sûr. Je pense que le message a été évidemment plus personnel pour Dan. Mais on a collectivement tous réellement adhérés à ce qu’il voulait dire dans cet album. Normalement pour les lyrics, Dan m’envoie ses idées pour les chansons et ce qu’il écrit, et cette fois j’ai remarqué que c’était très sombre. Ça a mené progressivement là où on a voulu emmener cet album. Et dans ses idées et les chansons, Dan fait preuve d’honnêteté, se sert de ses expériences personnelles et ça rend le résultat encore plus naturel.

 

P.L : Donc on peut dire que cet album est plus personnel pour vous ?

Jason : A 100%.

P.L : Ma chanson préférée dans l’album est Quake, peux-tu en dire quelques mots ?

Jason : Oui bien sûr ! Pour nous, Quake a été différente dans l’approche. On s’est servi de différentes démos avec différentes sections que nous avons ajoutées et d’autres que nous avons retirées. Mais je pense que le point évident que l’on voulait mettre en avant avec cette chanson, c’était d’avoir un résultat différent. Je suis présent au chant sur le couplet et pas seulement sur le refrain. Le but était de voir comment cette dynamique finirait et comment ça sonnerait à la fin. C’est une chanson différente pour nous. Mais l’idée était super simple, de faire un refrain heavy et un couplet plus calme. Ce n’est pas ce que l’on fait d’habitude puisque les couplets ne sont normalement pas calmes. C’est une sorte d’expérimentation pour nous.

 » Maintenant, la santé mentale est devenue un sujet à part entière et la musique doit pouvoir aider en l’évoquant parce que c’est un très bon outil pour ça « 

P.L : On vit une période bizarre dans le monde (N. B. : avant que la crise sanitaire ne nous touche de façon importante). Est-ce que tu es optimiste ? Et est-ce que la musique est un moyen d’aider les gens pour toi ?

Jason : A 100%. La musique est ma vie et c’est pareil pour le groupe. Je pense que dans un sens, on est chanceux d’avoir ces nouvelles plateformes qui nous permettent d’avoir une influence sur les gens. Et la chose principale que la musique peut faire selon moi est de rendre heureux, aider même dans les jours les plus difficiles. Donc oui je pense que maintenant, la santé mentale est devenue un sujet à part entière, et que la musique doit pouvoir aider en l’évoquant parce que c’est un très bon « outil » pour ça. C’est une incroyable sensation quand tu écoutes une musique que tu aimes, et je crois que les lyrics peuvent vraiment te frapper. Des fois, tu crois en écoutant que ça te correspond, que c’est écrit pour toi. Donc oui, c’est une façon d’aider les gens.

P.L : Tu peux expliquer l’artwork de l’album ?

Jason : Oui bien sûr. On voulait quelque chose de différent de Black Flame, où justement la flamme noire était représentée sur la couverture de l’album. Avec celui-ci, on voulait vraiment une œuvre d’art. On souhaitait que les gens puissent la regarder, que ça leur évoque beaucoup de choses différentes et qu’ils l’interprètent de plein de manières. Donc on est allé voir un de nos artistes préféré qui s’appelle Adam Burke, aussi connu sous le nom de Nightjar illustration. On a parlé de ses idées, de sa vision de Cannibal et de notre vision… Parce qu’évidemment quand tu dis à quelqu’un que tu veux donner le titre « Cannibal », il pourrait juste imaginer tout de suite une couverture death metal avec plein de sang, de cicatrices ou des éléments comme ça… Et on ne voulait pas ça. Mais nous savions où nous voulions aller avec Cannibal. On a tout de suite aimé le travail d’Adam Burke et ce qu’il évoquait avec son art. Le premier rendu qu’il nous a envoyé était ce gars avec la main levée devant la bouche, et il nous a fait 4-5 croquis dessinés à la main. Quand on a parlé, il a complètement compris le concept de l’album et là où on voulait aller. Donc je suis vraiment content de cet artwork.

Artwork Cannibal Bury Tomorrow
P.L : Vous avez quand même beaucoup de chansons, comment vous choisissez vos setlists ?

Jason : C’est très dur. On joue forcément les singles parce que les fans réagissent généralement bien avec. Et on essaye de varier selon les tournées headlines, ajouter des chansons de Union, Runes, ou Black Flame que l’on n’a jamais ou peu jouées avant. On est chanceux parce qu’on a joué Black Flame en entier sur la dernière tournée. On peut donc ouvrir nos setlists un peu plus sur le passé. C’est vraiment dur parce qu’on aime nos albums et on aimerait tout jouer, mais on doit faire des choix quand la question se pose à chaque tournée, et on espère choisir les bonnes chansons (rire).

 » Il faut revenir au simple fait que payer pour rencontrer quelqu’un est réellement injuste, et ça sonne faux pour nous « 

P.L : On sait que Bury Tomorrow est contre les packages VIP qui sont souvent très cher ? Tu peux nous dire un mot là-dessus ?

Jason : Oui, je pense qu’en tant que groupe on sait que chacun doit évidemment gagner de l’argent pour faire sa vie, mais on veut éviter ce processus qui a beaucoup de succès dans cette industrie. C’est un sujet pas facile parce que beaucoup de groupes le font. Mais il faut revenir au simple fait que payer pour rencontrer quelqu’un est réellement injuste, et ça sonne faux pour nous. On ne critique pas les autres qui le font, et bonne chance à tous ceux qui veulent le faire, mais personnellement nous on ne le fera pas. Tu sais, on aime rencontrer les fans, et c’est une partie importante dans ce qu’on fait. Donc les VIP ne nous intéressent pas. Les gens payent déjà avec leur argent les tickets de concerts, le merch, et soutiennent notre groupe de façon importante, et on ne veut pas profiter de nos fans.

 

P.L : Revenons à Cannibal, quelle est ta chanson préférée de l’album ?

Jason : C’est compliqué de choisir ! Je pense que pour être honnête avec toi, ma chanson préférée était The Grey. Mais ça fait un moment qu’on l’a sortie et ça fait une réponse un peu ennuyante. Donc ma chanson préférée est probablement Quake. Juste parce qu’elle est différente. Les gens ne s’attendent peut-être pas à ça de notre part et c’est cool de proposer quelque chose de différent.

P.L : Pour toi, quelle est l’évolution la plus importante depuis le premier album de Bury Tomorrow ?

Jason : Déjà, on aimait tous les mêmes groupes quand nous étions adolescents, et on a toujours tous voulu faire ce son de métal mélodique. Je pense que notre évolution vient surtout du fait de toujours vouloir faire mieux. On se demande comment on peut améliorer chaque chose. Sur l’album 1, on était plus jeune et au début de notre carrière. On avait appris nos instruments et on essayait de faire un album. Nous n’avons jamais perdu le fait de toujours vouloir s’améliorer. Et c’est pareil sur Cannibal, c’est seulement quand on pense qu’on ne peut pas rendre l’album encore meilleur que l’on s’arrête. Donc oui, c’est surtout là-dessus que notre évolution s’est faite.

P.L : Quels groupes ou artistes sont sur ta playlist Spotify en ce moment ?

Jason : J’écoute un groupe de rock qui vient d’Angleterre et qui s’appelle Dinosaur Pile-Up, je suis vraiment fan d’eux ! J’ai aussi écouté un groupe assez récent qui s’appelle Black Peaks et qui vient aussi d’Angleterre. Ils sont super et leurs sons sont très cool. Mais pour être honnête avec toi, j’écoute beaucoup les mêmes choses en boucle, je suis terrible là-dessus (rire).

P.L : Quel artiste ou groupe doit-on essayer d’interviewer ensuite ?

Jason : Je te suggère un groupe que j’aime beaucoup, ce sont les Américains de Cane Hill. Ils sont géniaux, et ce sont des gars super. Ils méritent plus de visibilité.

 

Merci à HIM Média pour l’opportunité d’Interview !

En attendant la review de l’album, vous pouvez retrouver notre top 5 de groupes  métalcore à découvrir

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