Highly Suspect viennent de sortir leur nouvel album The Midnight Demon Club le 9 Septembre 2022.

Nous avons eu l’occasion de les rencontrer (une nouvelle fois) au Lollapalooza 2022. Portait.

Salut les gars ! Comment allez-vous ? Comment vont vos familles ? J’espère que tout va bien, que personne n’a le Covid.

Oui ça va. Mon chien me manque, j’ai hâte de rentrer à la maison !

Vous êtes plutôt habitués à la France, vous venez assez souvent. Comment appréhendez-vous ce concert au Lollapalooza ?

C’est un concert super important pour nous. Le Lollapalooza est personnellement un de mes festivals préférés. On n’a encore jamais joué à celui de Paris donc j’ai super hâte.

Je suis surexcité à l’idée de jouer sur la main stage avec des artistes comme Turnstile, et Meg Stallion.

Et Phoebe Bridgers, j’adore Phoebe Bridgers!

Oui, ça va être incroyable. On est heureux d’être ici de façon générale !

En ce qui concerne les fans pendant les concerts.. est-ce que vous avez des attentes particulières envers le public parisien ?

Tout ce que j’ai vu, c’est que ça va être un concert chaud et ensoleillé. La dernière fois qu’on est venu il faisait déjà super hot. On a joué à Arras il y a 4 ou 5 ans, il faisait tellement chaud, c’était dingue. Toutes les guitares se désaccordaient ; notre équipement à des voyants lumineux qui indiquaient s’ils étaient allumés ou non, on ne voyait rien. C’était marrant mais c’était un vrai challenge. C’est ce dont je me souviens le plus de cette expérience.

En gros, on a pas trop géré en France la dernière fois donc on espère qu’on fera mieux. Les concerts qu’on a fait dans des petites salles en France ont toujours été dingues. J’ai oublié le nom des salles, mais au début on a joué dans des petits clubs vraiment bien.

Oui, au Trabendo, aux Etoiles 🙂

C’est le nom de la salle ? C’était putain de génial ! On s’attend à des fans géniaux, beaucoup de chaleur et du bon pain. C’est pas mal !

Vous allez sortir votre quatrième album The Midnight Demon Club le 9 septembre. Comment s’est déroulé le procédé d’enregistrement ?

C’est le meilleur procédé qu’on ait eu jusqu’à présent parce qu’on avait beaucoup de temps. On ne savait pas trop quoi faire, mais on avait aucune pression. Parce qu’une bonne façon de gâcher la musique c’est de mettre la pression, et de rajouter une question d’argent là-dessus. On n’avait rien de tout ça, donc on a juste été en studio, fait des petits repas familiaux, pris de la drogue, des verres ensemble, et on s’est amusés. On dormait à la maison, on composait de la musique à la maison, on transformait les chambres en suites d’écriture, et au bout d’un moment on a commencé à prendre un rythme, et puis le travail est devenu un plaisir. Ça faisait du bien de travailler, de créer de la musique, et c’était un procédé très fun. Parce qu’on a dû faire 50 ou 60 chansons, et seulement 12 en sont sorties, et elles composeront l’album.

Donc sans la pression du management ou du label, c’était un procédé totalement libre ?

A cause du Covid ! Personne ne savait ce qui allait se passer, donc chacun faisait ce qu’il voulait.

Quelles sont les valeurs que vous voulez mettre en avant avec cet album, quel est le message ? J’ai entendu dire qu’il s’agissait de devenir une meilleure version de nous-même. Est-ce que vous pouvez en dire un peu plus ?

Les chansons ont toutes une signification différente, mais pour la première fois on a vraiment discuté de ce qu’on voulait être, de la direction dans laquelle on voulait se tourner, et en même temps on ne voulait pas « forcer » les chansons. Comme on ne savait pas quand les tournées allaient reprendre, on s’est dit qu’on pourrait peut-être se faire de l’argent si on faisait des musiques de films ou des bandes originales, parce que tout le monde était chez soi à regarder Netflix. On s’est dit que si on voulait continuer de vivre de la musique, on devrait faire quelque chose d’idéal pour des films. Et au final on a fait un truc plus épique que jamais ! On a pris plusieurs auteurs avec qui nous n’avions jamais travaillé avant. Mark est diplômé de Berkeley donc il connait la musique en long, en large et en travers. Parfois, on jouait des trucs sans vraiment savoir ce qu’on faisait, donc Mark nous disait vraiment ce qu’on jouait, pour qu’on puisse le développer. Les idées découlaient toutes seules et ça a été rapide, et c’était une façon de faire tellement cool. Même notre tour manager Andrew nous a prêté sa plume sur cet album. Il venait écrire avec nous. Et comme c’est un excellent cuisinier, il faisait à manger pour tout le monde, c’était vraiment un bel effort de famille.

Vous avez une voix d’ange sur Wild Eyed Son. Est-ce que vous pouvez nous raconter l’histoire derrière ce morceau ?

J’ai eu pas mal de femmes différentes dans ma vie et ça a parfois été compliqué.

J’ai parfois dû couper les ponts avec certaines relations qui devenaient toxiques, ou parce que ça ne fonctionnait pas. Ça parle un peu de ça.

Mais la chanson a plusieurs sens, elle est assez ouverte à l’interprétation.

Il n’y a aucun featuring sur cet album, est-ce pour une raison particulière ?

Parce qu’au moment où on faisait l’album, on ne pensait pas qu’on avait spécialement quelque chose ou d’autres artistes pouvaient participer. Pour cette fois, on a fait sans !

Vous avez sorti votre dernier clip, Natural Born Killer. Comment a-t-il été fait ? Quelle était la direction artistique ?

La « faucheuse de glace » est un peu une juxtaposition de la faucheuse qui vient te tuer. Mais la faucheuse de glace vient t’enlever ta douleur, pas ta vie. L’inspiration derrière tout ça, c’est que beaucoup de gens viennent nous voir et nous disent que notre musique les a aidés à surmonter des moments très durs dans la vie.

Notre musique affecte les gens différemment, mais au fil des années, beaucoup de gens ont dit que la musique les avait sauvés de moments difficiles, de l’anxiété, de la dépression, même du suicide, et c’est super puissant. On s’est rendu compte qu’on avait vraiment de la chanson de faire quelque chose qui a plus de signification qu’un simple paiement financier. Ça a du sens pour les gens, et on les soulage juste en faisant ce qu’on aime, donc le clip illustre un peu ça. La glace que l’on fait en tant que groupe, on la donne aux gens quand ils en ont besoin, et ça les aide.

Quel sera le prochain clip ?

On est en train de décider de ça en ce moment ! On a des gros projets mais ça ne serait pas une bonne idée de les divulguer maintenant, parce qu’on travaille sur notre plus gros projet. On essaie de gérer mais ça demande beaucoup d’énergie, de monde, de budget, donc c’est très compliqué mais on espère réussir à mettre en place le plus gros projet qu’on n’ait jamais eu !

Être en tournée, cela signifie être constamment entourés par les fans. Comment gérez-vous ce genre de pression, surtout après les concerts ?

On se laisse porter. C’est une chance d’avoir des fans qui veulent nous rencontrer, nous dire bonjour, donc au lieu de fuir, on y va en courant ! On sort rencontrer nos fans après les concerts. Il y a forcément des jours où on a moins d’énergie, mais la plupart du temps c’est super sympa de signer des autographes, et faire des photos avec eux. Ça les rend heureux donc ça nous rend heureux, et c’est cool de renouer avec eux après des années où on n’a pas pu le faire.

Est-ce que vous avez des rituels particuliers avant ou après les concerts ?

Faire une sieste ! Faire caca. C’est un vrai truc, on l’appelle le caca pré-concert. La sieste c’est super important. Si on fait une sieste et qu’on se réveille une heure et demie avant, on prend un café, on s’échauffe, et on est prêts au moment où le concert commence.

J’aime bien le rituel du caca.

Ça arrive tout le temps ! On ne prend pas des shots de Jager, on ne se tape pas tous dans les mains. Ça arrive parfois, mais le caca pré-concert est toujours là ! Je pense que ce sont les nerfs et l’excitation.

Est-ce qu’il y a un endroit ou un festival qui vous donnerait ce sentiment de « J’ai réussi ! » si vous veniez à vous y produire ?

Être en tête d’affiche d’un festival comme le Lollapalooza serait énorme pour nous. C’est un festival énorme ! Chaque jour quand on se réveille dans le tour bus, on se dit « putain, on a réussi ! » donc c’est quelque chose que l’on ressent beaucoup. Mais oui, être en tête d’affiche du Lollapalooza ça serait ça. Ou bien en tête d’affiche du Hellfest, ça serait dingue.

Je vous propose maintenant une petite « contre-interview ». Quel est le groupe le plus éloigné de votre style à vous ?

King Gizzard & The Lizard Wizard est vraiment à l’opposé. Phish. Dave Matthews Band ?

Ce n’est peut-être pas le plus éloigné… ça semble évident mais on n’a rien à voir avec Norah Jones, par exemple !

Donnez-moi une raison de ne pas venir vous voir en concert ?

C’est complet !

Il va faire chaud et ça va sentir la transpiration. Ne venez pas au premier rang sinon vous allez vous faire éclabousser par de la bière. Sauf si c’est ce que vous voulez ! Mais personnellement, je ne voudrais pas de ça.

Quelle est la plus grosse erreur sur votre nouvel album ?

On ne sait pas encore, mais on va l’identifier pour la corriger sur le prochain !

Quel groupe avez-vous honteusement copié ?

On essaie vraiment de ne pas faire ça !

Je dirais qu’il y a beaucoup d’influence de Muse. Peut-être pas intentionnellement, mais je pense qu’elle est là et qu’on la retrouve dans nos riffs.

Gojira, je pense. Beaucoup de gens disent que Natural Born Killer ressemble à du Imagine Dragons, mais ce n’était pas fait exprès.

Quel groupe ou artiste Pozzo Live devrait interviewer la prochaine fois ? (Pas Slothtrust, ni People Mover, on travaille encore dessus !)

Tigercub. C’est un petit groupe mais ils sont excellents. Et The Viagra Boys. On les écoute beaucoup, et j’adorerais savoir ce qu’il se passe dans la tête de ce gars.

Pour l’interview en anglais, la voici ci-dessous:

Q: Hello guys (Rich & Ryan)! How are you? How are your families? I hope everything is fine, that no ones has Covid.

Yeah, I miss my dog! Can’t wait to be home!

Q : You are quite familiar with France, you come quite often. How do you approach this concert at Lollapalooza?

It’s a very important show for us. Lollapalooza is personally my favorite festival to play. We’ve never done the one in Paris before so I’m fucking stoked.

I’m excited to be playing on the main stage with acts like Turnstile and Meg Stallion.

And Phoebe Bridgers too, I love Phoebe Bridgers!

Yeah, it’s gonna be incredible. We’re excited to be here in general!

Q : Speaking of fans during the concert … any expectations regarding the Parisian audience?

I know it’s gonna be a hot sunny show! The last time we were here was super hot. We played Arras like 4 or 5 years ago, it was so hot, it was insane, all the guitars were going out of tune. All of our equipment has lights that indicate whether or not it’s on, and we couldn’t see. It was fun but it was definitely challenging. And that’s what I remember the most about that experience.

Basically, France has set the bar really low so we hope it’s gonna be better! The club shows that we played in France have always been like insane. I forget the names of the venues but in the early days we played some small hot clubs.

Yeah, le Trabendo.

Is that the name of it? It was fucking amazing. We’ve come to expect great fans, hot weather and good bread. So far, so good!

Q : You will release a new album (the 4th one) The Midnight Demon Club the 9th September. How was the recording process ?

It was the best process we’ve had yet because we had lots of time. We didn’t know what to do, but we didn’t feel pressured. Because a great way to ruin music is put pressure on it, and add money to the situation. We didn’t have any of that so we just got into the studio, we just made family dinners, and we took drugs together and drinks and we had a good time. We slept in the house, we made music in the house, we turned the bedrooms into writing suites and we got into a rhythm after a while and the work became pleasure. It felt good to work, it felt good to make music and it was a fun process. Because of that we made like 50 or 60 songs so the best 12 made it to the surface and that’s the album.

So without the pressure of the management or label, it was a completely free process?

Because of Covid! Nobody knew what was gonna happen so every man for themselves!

Q : What are the values you want to enhance with this album, the message behind ? I heard it was about becoming a best version of ourself…could you explain a little bit please?

The songs all have different meanings, but for the first time we had discussions about what we wanted to be and what kind of direction we wanted to take, but at the same time we didn’t really force the songs. One of the things we did do, we didn’t know when touring was gonna come back, but we thought maybe we could make money if we made music for movies and soundtracks because everyone was at home watching Netflix. So we thought if we wanna keep making music for a living, maybe we should just make music that’s ideal for movies. So we just ended up making the most epic shit we’ve ever made which was awesome. We brought in so many different writers that we didn’t have before. Mark graduated from Berkeley so he knows music in and out; so we would play something but then not know what it was that we were playing so Mark could tell us actually what it was that we were playing and how to expand on it. The ideas were able to flow and move quickly and the process was so much more fun. Even our tour manager and monitor Andrew was an epic ghostwriter on this album. He came in and he wrote with us and he’s a good cook so he made meals for everybody and it was just a big family team effort.

Q : You know you have an angel voice on “Wild Eyed Son”, could you tell the story behind this song ?

I have had a lot of different women in my life and it gets complicated sometimes and I sometimes had to cut off certain relationships because it becomes toxic or it just can’t work logistically. It’s kind of about that. But it has multiple meanings, it’s kind of open to interpretation.

Q : There are no featuring on this album, is there any reason why ?

Because at the time we didn’t feel like we had anything for other people to work on. We just didn’t do it this time.

Q : You have released your last music video “Natural Born Killer”, how was it made ? What was the artistic direction ?

The ice cream reaper is kind of a juxtaposition to the grim reaper that comes to take your life away. But the ice cream reaper will come and take your pain away. The inspiration behind that is we had a lot of people come to us and say that our music helped them through the hardest part of their lives.

Our music affects people differently, but a lot of people over the years said that the music saved them from a tough time, anxiety, depression, even suicide, and that’s really powerful. We kind of realized that we’re lucky enough to make something that means a lot more than financial payment. It’s actually meaningful to people and we take people’s pain away just by doing what we love to do so the music video sort of illustrates that. The ice cream that we make as a band, we give it to people in times of need and it helps them.

Q : What will be the next music video ?

We’re trying to figure it out right now! We’ve got some really big plans that I don’t know if it would be a good idea to divulge them at the moment, because we’re working on the biggest project that we’ve ever had at the moment. We’re trying to pull it off which takes a lot of energy, a lot of people, a lot of budget so it’s really complicated but we’re hoping that we can pull of the biggest that we’ve ever had.

Q : Being on tour means being constantly surrounded by fans – how do you deal with this type of pressure, especially after the concert?

We really lean into it. It’s a blessing to have excited fans that just want to meet you and say hello so instead of running away from that, we run to them. We got out and meet the fans after the show. There are always days when you don’t have the energy for it but for the most part, it’s been so nice, to sign autographs and take pictures with them. It makes them so happy and it makes us happy, it’s nice to be connected with them after years of not.

Q : Any particular rituals before / after every concert?

Take a nap! Poop. That’s a big thing, we call it the pre-show poop. The nap is a big one. If you take a nap and wake up and hour or an hour and a half before, have a cup of coffee, do your warm-ups and stuff, you’re ready by the time the show happens.

I like the poop thing!

It always happens! We don’t do shots of Jager, everyone doesn’t high five. Sure it happens sometimes but the poop always happens before the shows. I think it’s like the nerve and the excitement.

Q : Is there a place or festival that would give you the “we’ve made it feeling”?

Headlining anything like Lollapalooza would be a huge deal for us to do. This is a massive festival. Everyday when we wake up on the tour bus, we’re like “oh shit, we’re making it”, so we feel that way a lot. But yeah, headlining Lollapalooza would be it. Or like Hellfest, it would be crazy.

I suggest to you a short « against interview »: What’s the furthest band from your style?

King Gizzard & The Lizard Wizard is kind of the opposite. Phish. We don’t do any jam stuff. Dave Matthews Band?

That’s not the furthest. We don’t sound anything like Norah Jones.

Give me one reason to not come to see you on a concert venue?

It’s sold out!

It’s gonna be really hot and sweaty. Don’t go up to the front row because you’ll beer sprayed all over. Unless you want that! I personally don’t want that.

What is the biggest mistake of your new album?

We don’t know yet, we’re gonna find out, and fix it on the next one!

Which band did you shamefully copy?

We try so hard to not do that!

I’d say there’s a lot of Muse influence. Unintentionally maybe, but I think it’s kinda there.

It is here in a lot of our riffs!

Gojira I guess. A lot of people say that Natural Born Killer sounds like Imagine Dragons but it wasn’t intentional.

Q : Before we finish – which band would you like Pozzo Live to interview next ? (not Slothrust or People mover, we are still working on it!)

Tigercub. They’re a small band but they’re very good. Check out the Viagra Boys, we listen to them a lot. And I’d love to know what’s going on in that guy’s brain!

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