Quinze ans. Quinze ans que Dream Theater n’était pas venu fouler l’une des scènes de Toulouse. C’est le quinzième album du groupe, A View From The Top Of The World (dont vous pouvez lire la chronique ici) qui marque ainsi le grand retour des leaders incontestés du Metal Progressif.
Par ailleurs, les américains se voient accompagnés d’une autre grande figure du genre, le canadien au mille talents Devin Townsend. Autant vous dire que cette soirée était à ne rater sous aucun prétexte ! Rapide retour sur le concert de Devin Townsend et Dream Theater au Zénith de Toulouse.

 

Devin Townsend :

Devin Townsend sur scène, c’est toujours quelque chose. Que ce soit au travers d’une scène ultra décorée ou d’une présentation plus intimiste, le chanteur-compositeur-guitariste est un spectacle à lui tout seul.

Ce soir, pas de décorations extravagantes, pas de fioritures : avec un set d’à peine une heure et une scène déjà entièrement décorée pour la tête d’affiche, Devin et son équipe défendent leurs productions sous un visuel sobre. Seule exception à ce tableau aux couleurs sombres (chacun des membres est habillé en noir), la guitare multicolore et pleine de LED du frontman !

Après une courte introduction et un simple « Bonsoir Toulouse ! » enjoué, le set ouvre sur Failure, grand classique de l’album Transcendence. Le reste du concert s’enchaînera sur une pléthore d’autres tubes plus musclés les uns que les autres : Kingdom, March of the Poozers ou encore By Your Command. L’occasion pour l’un des membres du public de secouer ses marionnettes de Ziltoid  apportées spécialement pour l’occasion, que Devin ne manquera pas de remarquer.

Au milieu de ces envolées de riffs puissants et de tabassages de fûts par un batteur déchaîné, Deep Peace et Deadhead viendront reposer nos pauvres cervicales le temps d’un quart d’heure de voyage contemplatif sur un océan de notes psychédéliques. Durant Deep Peace, le chanteur demandera par ailleurs au public d’allumer les lampe-torches de leurs téléphones pour une myriade de petites lumières brillantes comme des étoiles.

Malgré un set très court, Devin Townsend et son équipe on su proposer un concert très poignant. Bien que je sois surpris qu’aucun titre d’Empath n’ait été joué, les morceaux étaient bien choisis et nul doute que tant les fans absolus du canadien que les personnes le découvrant ce soir auront apprécié. Du reste, l’artiste lui-même était aux anges. Le voir arborer un sourire aussi radieux tout au long de la prestation faisait véritablement chaud au cœur. On retiendra bien évidemment les doux mots d’amour du leader pour la fin : « Love & Farts! » suivis d’un bruit sonore significatif…

 

Dream Theater : 

Il est désormais vingt heure, c’est au tour de Dream Theater d’investir la scène du Zénith de Toulouse. La scène est à l’image des membres : sobre, simple mais imposante. Bardée d’un écran géant sur lequel défileront des images en lien avec les morceaux choisis, l’ensemble est imposant. D’autant plus une fois les membres en place sur un carré de scène duquel ils sortiront peu. Pour autant, là où beaucoup de groupes auraient pu donner l’impression que les musiciens exécutent leurs partitions un peu chacun de leur côté, il est ici évident qu’une véritable énergie les anime de concert.

Techniquement parlant, c’est bien sûr toujours aussi irréprochable. Petrucci rend fou de jalousie n’importe quel guitariste amateur dès les premières notes, Rudess manie le clavier comme personne avec des envolées fascinantes, Mangini tabasse ses fûts avec une facilité déconcertante et Myung nous prouve qu’il est possible de jouer de la basse plus vite que la grande majorité des guitariste. Labrie quant à lui fait le taff, mais on sent que le canadien peine à suivre sur les notes les plus hautes. Il sortira d’ailleurs de scène à chaque fois qu’il terminera sa partie de chant… Mention spéciale malgré tout pour son t-shirt Beetlejuice !

Si la tournée se veut de défendre leur dernier album sorti l’an dernier, la setlist propose à deux tiers des morceaux du reste de la discographie colossale de Dream Theater avec des choix parfois étonnants. Quel plaisir de pouvoir entendre en live des hits comme 6:00, About to Crash ou encore le dantesque The Count of Tuscany qui viendra clôturer un set de presque deux heures ! Toute la palette de composition du groupe est passée en revue, des solos planants et émouvants de The Ministry of Lost Souls aux riffs aiguisés et bien violents de Endless Sacrifice. A View From The Top of The World, le titre éponyme du dernier album et ses 20 minutes seront aussi de la partie, et c’est véritablement sur scène que le morceau prend tout son sens : l’impression de grandeur apportée les instruments colle parfaitement au sujet abordé par la chanson.

Il semble évident que la prestation aura plu aux fans du groupe, qu’ils soient partisans de la première heure ou qu’ils aient découvert plus récemment. Les membres de la formation semblaient plutôt heureux d’être avec leur public ce soir, et John Myung, que l’on sait imperturbable, esquissera même l’ombre d’un sourire au moment de saluer la foule. Et ça, ce n’est pas rien !

Pour conclure, Dream Theater reste bel et bien LE groupe de metal progressif incontesté du genre. Il suffit de les voir jouer en live pour faire disparaître les derniers doutes qui pouvaient subsister quant à leur place de « meilleurs musiciens au monde ». On espère simplement que nous n’aurons pas encore à patienter quinze ans pour les revoir par chez nous !

 

Un immense merci à Gérard Drouot Production et à tous les autres acteurs impliqués pour avoir organisé la venue de Devin Townsend et Dream Theater au Zénith de Toulouse !

 

 

 

Setlist Devin Townsend Toulouse :

  1. Failure
  2. Kingdom
  3. By Your Command
  4. Aftermath
  5. Regulator
  6. Deadhead
  7. Deep Peace
  8. March Of The Poozers
  9. More

 

Setlist Dream Theater Toulouse :

  1. The Alien
  2. 6:00
  3. Awaken The Master
  4. Endless Sacrifice
  5. Bridges In The Sky
  6. Invisible Monster
  7. About To Crash
  8. The Ministry of Lost Souls
  9. A View From The Top Of The World
  10. The Count of Tuscany

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