Pozzo Live était invité à la dernière de la tournée de Kyo au Casino de Paris. Un concert initialement prévu le 13 mai 2022 et reporté à la dernière minute pour des raisons de santé. Voici le live report de nos deux chroniqueurs en mode Un gars / Une fille !

Lui : Kyo au Casino de Paris ? On ne va pas se mentir, j’y suis allé un peu à reculons. J’en gardais une image de « groupe à minettes » de mon adolescence, je n’avais pas suivi leur carrière, je ne savais pas trop quoi en penser. Mais en curieux, je suis tout de même aller jeter une oreille et accompagner ma moitié.

Elle : Kyo au Casino de Paris ? Ça va être fun, je vais avoir quinze ans à nouveau ! Et en plus ça fera bisquer les copines. Diiis, tu viens chéri ? J’avoue, je l’ai traîné un peu, mais un soupçon de charme et une pincée de culpabilisation ont fait l’affaire.

Cloud

Lui : Mais avant de voir Kyo, le Casino de Paris accueillait en première partie Cloud, une jeune artiste venue nous faire goûter sa « self deprecating pop ». La demoiselle était fort intimidée par la salle remplie à bloc et un public bien décidé à fêter la dernière de la tournée de son artiste préféré. Un show en demi-teinte, où le guitariste-bassiste responsable des beats peinait à balancer le manque de conviction de l’artiste.

Elle : une artiste mignonette mais dont la musique manque un peu de caractère malgré les gros beats électro. On sent des influences de Billie Eilish, notamment sur Nobody, qui sortait ce jour-là sur toutes les plateformes de streaming. C’est sur ce dernier titre qu’elle a un peu plus pris possession de la scène. Sa musique a du potentiel, qui demande à être étoffé par un jeu scénique plus débridé.

Kyo

Elle : « aaaaaahhhhhhhhh !!! »

Lui : Et donc Kyo établit le Contact sous les cris en délire d’un public largement féminin et tout acquis à sa cause.

Elle : Le public est certes féminin, mais il est aussi venu en famille. Devant moi, une mère vient manifestement transmettre sa passion pour Kyo à sa fille, âgée d’une dizaine d’années.

Kyo met le feu au Casino de Paris

Lui : Ce qui est sûr, c’est que Kyo n’a pas perdu de son énergie avec les années. Le groupe envoie tout ce qu’il peut, manifestement content de voir son public et décidé à profiter à fond de cette dernière date. Benoît Poher nous confie d’ailleurs que cette énergie va lui manquer et que le groupe risque de faire une dépression quand ils rentreront chez eux. Le public du Casino de Paris est déjà debout sur Mon Époque, et ça ne va pas se calmer à mesure que le concert progresse. Dès que Florian Dubos ou Benoît esquissent un geste, celui-ci est accueilli par une flambée de cris qui n’est pas sans rappeler les Beatles à leur heure de gloire. On s’attendrait presque à voir des jetés de sous-vêtements, ce à quoi le métalleux que je suis n’est pas habitué !

Elle : Comme le notait déjà Hugo en mars dernier, le lightshow moderne et dynamique annonce d’emblée l’énergie que le groupe déploie sur la scène du Casino de Paris. Dès leur entrée, les effets stroboscopiques font monter la tension qui se résout en une explosion d’énergie à l’arrivée de Kyo. Les chansons sont rock, plus punchy et moins romantiques que dans mon souvenir d’ailleurs. Jocelyn Moze va jusqu’à lever une hell hand et esquisser ce qui m’a semblé être le geste d’un circle pit… qui tombe à plat. Dommage j’étais chaude pourtant ! L’ambiance survoltée m’a agréablement surprise. Il faut dire que c’est plus facile quand ton public connaît toutes les chansons par cœur. Et pour ceux venus en curieux, le concert a fait la part belle aux classiques qui ont fait le succès de Kyo.

Les invités

Lui : Kyo n’est pas venu seul à cette dernière date. Alors que les chansons s’enchaînent à un rythme rapide (format radio oblige), Alice on the Roof fait son apparition sur Comète, sous les cris appréciateurs du public. Stéphane, la chanteuse suisse qui avait ouvert au Bikini, vient également faire un coucou sur Le Chemin pendant le rappel On se demande un peu pourquoi d’ailleurs, car elle double juste le refrain. N’oublions pas les copines LEJ, qui viennent faire les chœurs sur Quand Je Serai Jeune.

Elle : Je les avais déjà vues au concert de Tryo au printemps dernier. Et j’ai vécu un ascenseur émotionnel ce soir, entre la joie de les revoir sur scène et la déception de leur prestation assez transparente. Elles savent faire tellement mieux que de simples chœurs ! Elles peuvent déployer sur scène la même énergie que Kyo et auraient pu mettre le feu si on leur avait laissé ne serait-ce qu’un couplet, d’autant qu’elles maîtrisent les reprises avec d’autres groupes. Grosse déception !

Beaucoup d’émotion

Lui : Changement d’énergie au moment d’attaquer la deuxième partie du set. Florian prend le micro pour chanter Vents Contraires, dans une ambiance plus calme et intimiste. Ce mood revient aussi sur Ton Mec et Mon Immeuble. Kyo joue habilement avec l’énergie qu’il déploie, pour laisser le public respirer avant de repartir de plus belle. A ces occasions, on peut entendre des voix féminines hurler des « Je t’aaaaaime« … Pas de doute, je suis bien dans un concert pop-rock !

Elle : Rhoo tu abuses quand même ! Cette deuxième partie du set fait plus de place aux chansons de l’époque de la reformation. Le ton est moins rock, on peut presque parler d’ambiance romantique. Et l’émotion atteint son pic au moment de chanter Dernière Danse. Tous les téléphones s’allument, la lumière se tamise, et le groupe interprète une version intimiste de « la chanson qui a changé leur vie« . Alors que tout le public finit la chanson en choeurs, Benoit laisse couler quelques larmes.

Un rappel survolté

Lui : Après le traditionnel « on est partis mais en fait non haha ! » (je vous ai dit que j’en avais assez ?), Kyo revient sur la scène du Casino de Paris dans un déluge de hurlements sur Envoyer En l’Air. S’en suit une standing ovation d’une minute, qui laisse Benoît à bout de souffle. Il finit par lâcher « D’habitude, à ce moment je dis que je crois qu’on peut monter encore d’un cran, mais là on ne peut plus ! ». Ma chérie a d’ailleurs abandonné toute prétention à prendre des notes (travailler en couple, cet enfer).

Elle : Mais oui c’est trop bien, allez viens on danse ! Le rappel sort l’artillerie lourde, Kyo dégaîne la plupart de ses gros succès pour un final survolté ! Le Casino de Paris est bouillant, il fait 70°C et le public a oublié qu’il avait des sièges.

Lui : Je finis le concert sur un sentiment étonnamment positif, au-delà des préjugés que je pouvais avoir sur le groupe. J’ai apprécié l’énergie, je me suis surpris à chanter avec tout le monde des paroles que je croyais avoir oubliées. C’était un bon moment, merci Kyo, vous pouvez prendre un repos mérité avant la tournée des vingt ans de l’album Le Chemin.

Elle : Oh, ça veut dire que tu es OK pour aller au concert du Zénith le 2 décembre 2023 ?

Lui : …

Article écrit à 4 mains avec Sandra Combes.

Setlist

  1. Contact
  2. Mon Époque
  3. Graal
  4. Enfant De La Patrie
  5. Stand Up
  6. Saigne Encore
  7. Comète (feat. Alice on the Roof)
  8. Qui Je Suis
  9. Tourista
  10. Quand Je Serai Jeune (feat. LEJ)
  11. Vents Contraires
  12. Poupées Russes
  13. Fremen
  14. Ton Mec
  15. Mon Immeuble
  16. Dernière Danse
  17. Sad Day
  18. Ce soir

Rappel

  1. Envoyer En l’Air
  2. Je Cours
  3. Le Chemin (feat. Stéphane)
  4. Margaux, Omar, Marlow
  5. Respire

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