Road

par Alice Cooper

8
sur 10

Alice Cooper sort un nouvel album, ROAD !

On ne présente plus Alice Cooper, pionnier et parrain du Shock Rock, forme théâtrale de Heavy Metal présentant des scènes d’horreur en live.

Groupe de 1969 à 1974 puis chanteur solo depuis 1975, il peut se vanter d’afficher 30 albums au compteur dont les plus marquants sont Love It to Death , Killer avec son titre emblématique School’s Out, Billion Dollar Babies avec le non moins célèbre No More Mr. Nice Guy dans les années 70.

Thrash  en 1989 contenant Poison, titre figurant dans le film Wayne’s World, Hey Stoopid  en 1991, The Last Temptation en 1994, Dragotontown en 2001,  Dirty Diamond  en 2005,  Welcome to My Nightmare en 2011 et Detroit Stories  en 2021 pour les décennies suivantes.

Faisant l’objet d’un documentaire biographique, Super Duper Alice Cooper  qui sort en 2014,  il a été intronisé au Rock n’ Roll Hall of Fame en tant que membre du groupe Alice Cooper.

Il a côtoyé des personnages hauts en couleurs tels que notamment Franck Zappa qui a produit ses deux premiers albums sur son label, Groucho Marx, son voisin insomniaque à Hollywood avec qui il sifflait des bières à 3 heure du matin en visionnant les grands classiques du cinéma muet et Salvador Dali avec qui il a partagé un diner aussi arrosé que surréaliste, l’expérience aboutissant à la création par le Maître d’un hologramme 3D d’Alice.

Il sévit entre autres depuis 2015 au sein des Hollywood Vampires avec Johnny Depp et Joe Perry d’Aerosmith avec qui il vient d’achever une tournée avec notamment un petit passage par le Hellfest.

Ne nous laissant aucun répit Alice Cooper revient cette fois-ci en solo avec un nouvel album intitulé Road. Enfin en solo, le terme n’est pas tout à fait exact.

Inspiré de sa vie sur la route, il a concocté cette nouvelle galette musicale avec son groupe de tournée, composé de Ryan Roxie, Tommy Henriksen et Nita Strauss (aux guitares), Glen Sobel (à la batterie) et Chuck Garric (à la basse).  Tous les musiciens ont participé à l’écriture et à la composition avec l’aide de l’indétrônable Bob Ezrin à la production, responsable du son de la meilleure période de Cooper mais aussi producteur de Welcome to My Nightmare.

Road est un album studio efficace, sans fioritures ou overdubs , respirant l’humour potache avec ses anecdotes croustillantes et ses péripéties rocambolesques sur la route.

De facture classique (du genre) au prime abord, du bon vieux Rock n’ Roll comme on l’aime, qui fait la part belle aux guitares, accrocheur dès le premier titre, on ressent tout de suite le plaisir des musiciens à composer, jouer et à partir en tournée ensemble.

Au fil des morceaux, on oscille entre différentes ambiances Rock’n’roll, Hard rock, Boogie à grand renfort d’accords de piano ou de cuivres et bien sûr Heavy Metal avec des riffs bien graisseux à la Guns n’ Roses (rappelant l’urgence d’un Freight Train) ou avec des remontées de manche et des distorsions frénétiques à la Zakk Wylde mis spécialement en valeur par la dextérité de Nita Strauss, la Guitar Killer Queen dont le talent n’est plus à prouver !

Si tant est que ce soit encore nécessaire, l’album débute de façon théâtrale par des présentations en bonnes et dues formes du monument du Shock Rock avec un titre simplement nommé « I’m Alice ». Au son d’un tambour, il harangue la foule pour qu’elle prête attention à son annonce : « Je sais que vous cherchez à passer un bon moment. Alors, laissez-moi vous présenter un de mes amis. Je m’appelle Alice. Je suis le Maître de la Folie, le Sultan de la Surprise… alors n’ayez pas peur, regardez-moi dans les yeux. »

Welcome to the Show nous accueille ensuite façon cabaret dans le genre Rocky Horror Show avec une intro où les riffs saturés de la guitare répondent aux tempos martiaux de la batterie, le refrain résonnant déjà en vous tel un hymne aux joie de la scène.

On enchaîne ensuite avec All over the world  emmenée par des cuivres et des chœurs qui swinguent à l’unisson. Ce titre nous conte les aventures d’Alice Cooper sur les scènes du monde entier, le champagne qui coule à flot à Paris, et de manière moins glorieuse, quelques passages inopinés par la case prison.  En définitive, « c’est tout ça qui fait le show, c’est comme ça qu’on l’aime et c’est loin d’être le dernier ! »

Dead don’t dance,  nous touche avec ses paroles profondes à méditer  « Si je n’étais pas dans un groupe, je serais probablement un criminel et ça pourrait très mal finir… ». Les chœurs renchérissent à qui veut l’entendre que les morts ne dansent pas …et bien avec des riffs aussi puissants …rien n’est moins sûr !

 

Go away  avec ses accents de Southern Rock est aussi clair que son message, enfin peut-être pas pour la groupie un peu trop collante qui est dépeinte dans cette chanson…

Road Rats, aux accords de piano entrainants, tout comme White line Frankenstein aux distorsions endiablées, coécrite par Tom Morello de Rage Against The Machine, rendent hommage aux Roadies et mettent l’emphase sur l’importance de ces travailleurs de l’ombre et l’esprit de liberté que procure ce métier bien au-delà des coups d’un soir, des lignes blanches (de la route bien sûr…) et du Rock n’Roll.

Big Boots, chanson potache par excellence, mêlant slides à la guitare et  accords de piano, nous relate la rencontre, lors d’une étape sur la route, d’une serveuse de fast-food aussi belle que peu farouche qui a une sacrée paire de…bottes ! Mais à quoi pensiez-vous ? (Ha! Ha!). Je ne vous cache pas que j’ai entendu un autre mot à la première écoute…

Rules of the road, chanson humoristique aux paroles savoureuses à l’intro très Rockabilly, nous donne la recette du succès qui consiste simplement à ne pas oublier de se faire payer, n’est-ce pas ?! L’argent, l’argent et encore l’argent !

A big Goodbye nous assène, tout comme à l’intéressée, qu’étant dans un groupe, leur romance sur la route est sans lendemain, faisant ainsi écho à  Baby please don’t go, balade inspirée suppliant une conjointe usée par l’absence de ne pas partir…la solitude étant l’un des écueils de cette vie constamment sur la route.

100 more miles, l’autre balade de l’album enquille les derniers kilomètres à un rythme effréné avant le retour à la maison et à une vie (presque) normale jusqu’à la prochaine tournée.

Et enfin, l’album conclu par Magic Bus, une reprise de The Who version Hard Rock avec un solo de batterie digne des plus grands et une vraie sortie en fanfare sous les applaudissements du public.

 

En bref, c’est un album enjoué, solide et ultra varié dans la composition ! Je ne me suis pas ennuyée une seconde, certains tempos m’ont donné une envie irrépressible d’onduler frénétiquement et je n’ai pu m’empêcher d’entonner les refrains.  De futurs classiques en puissance qui donnent sacrément envie de partir sur la route avec cette joyeuse bande.

Road sort dans une grande variété de formats et de couleurs de vinyles limités. En complément de l’album, le DVD/Blu-ray bonus comprend le live complet d’Alice Cooper au Hellfest 2022 et inclut tous les classiques et des titres rarement jouées.

Tracklisting (CD/2LP)

Album

01. I’m Alice
02. Welcome To The Show
03. All Over The World
04. Dead Don’t Dance
05. Go Away
06. White Line Frankenstein
07. Big Boots
08. Rules Of The Road
09. The Big Goodbye
10. Road Rats Forever
11. Baby Please Don’t Go
12. 100 More Miles
13. Magic Bus

Hellfest Show

01. Feed My Frankenstein
02. No More Mr. Nice Guy
03. Bed Of Nails
04. Hey Stoopid
05. Fallen In Love
06. Go Man Go
07. Guitar Solo by Nita Straus
08. Roses On White Lace
09. I’m Eighteen
10. Poison
11. Billion Dollar Babies
12. The Black Widow Jam
13. Steven
14. Dead Babies
15. I Love The Dead
16. Escape
17. School’s Out

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