The Monster In Me

par Carthagods

9
sur 10

Carthagods est de retour avec The Monster In Me, nouvel album des pionniers du metal Tunisien.

Souvent, quand on parle du metal au Maghreb, le nom qui ressort en premier est évidemment Myrath (tournée ajournée par le Covid-19) , grâce à leurs tournées Européennes régulières, leur mise en scène magique et la qualité de leur musique bien sûr. Carthagods est un groupe bien moins médiatisé, mais tout aussi méritant, pionnier du metal Tunisien car créé en 1997 s’il-vous-plaît! Ils pratiquent un metal avec des éléments de power, de heavy et des touches de prog, toujours fortement influencé par la musique ethnique.

Une belle longévité pour un groupe sujet à nombre de changements de line up avant de trouver une structure stable tardivement. S’ils ont joué au côté de mastodontes du metal (Epica, Kiko Loureiro de Megadeth, Slayer, Judas Priest, Dark Tranquillity), ils n’ont à ce jour que 2 albums à leur actif, tous 2 récents. Carthagods est de ceux qui, dans l’adversité, travaillent plus pour exister. Leur musique est d’une esthétique à rendre les ruines de Carthage obsolètes. Il est temps pour eux d’entrer dans la lumière.

The Monster In Me

The Monster In Me

Autant le dire tout de suite, cet album, c’est une gifle donnée sans prévenir. La qualité au service de l’inattendu. Tantôt les riffs sont dissonants, façon Pain Of Salvation, et nous offrent un metal progressif goûteux, tantôt percutants façon power metal. Parfois ils sont simplement evil, et nous offrent un heavy ultra arabisant, aussi délicieux qu’une corne de gazelle ! Autant vous dire qu’on a ici à boire et à manger, car les forces à l’oeuvre en ce sein sont bien décidées à ne pas se laisser enfermer…. Dans un style en particulier !

Whispers From The Wicked entame la galette tambour battant sur un heavy ultra entraînant. La refrain est juste fabuleux (la présence de Michael Stanne de Dark Tranquillity n’y est pas étrangère) et sera sans nul doute un hymne à hurler en ouverture des futurs concerts histoire de bien poser les bases d’une super soirée avec un titre evil à souhait. The Monster In Me nous le confirme. Le groupe a le feu sacré et veut nous offrir un moment de bravoure metal bien épique.

https://youtu.be/6LQsTs6J-qY

The Devil’s Doll nous propose un metal pêchu, excellent mais quelque peu répétitif, le groupe étant capable de pistes bien plus variées. Chose amusante, le clavier sonne mieux que bien des groupes de metal symphonique. Ce qui est un réel bonheur. Rebirth est un morceau de heavy metal plus traditionnel. Les guitares nous frappent les oreilles telles des lassos, le tout enrobé d’une nouvelle mélodie enivrante. Une incitation au pêché. Un plaisir coupable. Le groupe sait faire preuve d’une inspiration sans faille, en se renouvelant titre après titre.

A Last Sigh (un dernier soupir) nous permet d’entendre la voix du toujours excellent Mark Jansen (Epica, Mayan), et nous montre à quel point le groupe est capable, dans ce The Monster In Me, de s’adapter à tous les registres, et que le chant de Mehdi Khema est compatible avec les grunts ou autres growls de différents artistes, sans que cela ne modifie la structure de l’ensemble ni la déséquilibre.

Cry Out For The Land est dans la continuité de A Last Sigh. Le morceau laisse la part belle au guitariste Artak, nous laissant entrevoir de belles choses en live. Une chanson à nouveau bien structurée, progressive et habitée.

Place à Memories Of Never Ending Pains, ballade de 7’30 alternant passages langoureux au départ, mélodiques, puis plus lourds, avant de devenir plus atmosphérique, amorçant un final purement mélodique, un ensemble prog mélo, une tuerie, une pièce magistrale ! Le chef d’oeuvre de l’album, démontrant toute la panoplie technique et émotionnelle de ces artistes injustement dans l’ombre de groupes moins talentueux mais mieux considérés.

The Monster In Me se conclue sur The Rebirth II, titre symphonique, instrumental, varié, grandiloquent, tel un morceau signé Tuomas Holopainen (Nightwish). Encore une démonstration du talent de composition des Tunisiens de Carthagods.

EN CONCLUSION

The Monster In Me

Carthagods, avec ce The Monster In Me, nous inflige la claque que nous méritons. Comment a-t-on pu ignorer le talent indéniable de ces esthètes du metal, si brillants ? On a ici affaire à une masterpiece. Un album qui nous offre une variété de style nous rappelant nombre d’artistes, sans jamais plagier qui que ce soit. J’espère qu’il bénéficiera de l’attention qu’il mérite tellement.

BRAVO.

Tracklist :

  1. Whispers From The Wicked
  2. The Monster In Me
  3. The Devil’s Doll
  4. The Rebirth
  5. A Last Sigh
  6. Cry Out For The Land
  7. Memories Of Never Ending
  8. The Rebirth II

Un grand merci à Carthagods et à Metalville.

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The Monster In Me

par Carthagods

9
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